Mali: nouvelle passe d’armes entre Nations unies et gouvernement sur les droits humains
L’expert indépendant sur les droits de l’homme au Mali mandaté par les Nations unies, le Sénégalais Alioune Tine, a présenté ce 31 mars 2023 son rapport annuel devant le Conseil des droits de l’homme de l’ONU à Genève, en présence des ministres maliens des Affaires étrangères et de la Justice. L’expert indépendant s’est dit « préoccupé » par les attaques jihadistes, les allégations d’exactions de l’armée et la restriction des libertés civiques. … Cinq cent quatre-vingt-quatre civils avaient été tués en 2021, 1 277 en 2022 : une augmentation de plus de118 % selon Alioune Tine, qui parle de l’« impact dévastateur » de la crise malienne sur les civils. Alioune Tine note que le nombre de déplacés interne a augmenté de 13 % depuis un an. Ils sont actuellement plus de 412 000. Le nombre d’écoles qui ont dû fermer « à cause de l’insécurité » a quant à lui augmenté de près de 20%, c’est le cas de 1958 écoles aujourd’hui. … Alioune Tine a notamment rappelé le cas de l’opération menée il y a tout juste un an par l’armée malienne « accompagnée de personnels militaires russes » à Moura, au cours de laquelle des centaines de personnes ont été tuées. Alioune Tine déplore d’ailleurs l’absence de « suite concrète » à l’enquête annoncée par les autorités maliennes sur ce cas. Parmi les recommandations finales du rapport, on note l’ouverture par la Cour pénale internationale d’enquêtes sur les crimes commis au Mali. RFI
Une enquête révèle que Evgueni Prigojine a appuyé financièrement le militant panafricaniste Kémi Séba
Kémi Séba aurait reçu plus de 400 000 dollars d’aide financière de la part du groupe russe Wagner, pointé du doigt pour les exactions commises par ses mercenaires dans plusieurs pays, notamment africains, affirme Jeune Afrique dans une enquête sur les liens financiers entre l’activiste franco-béninois et Evgueni Prigojine, le patron du groupe paramilitaire. En collaboration avec le magazine « Sources » de Arte/CAPA, le quotidien allemand Die Welt, ainsi que les organisations All Eyes On Wagner et Dossier Center, le magazine Jeune Afrique s’appuie sur des dizaines de documents internes issues de plusieurs entités appartenant au milliardaire russe. Ils montrent que Kémi Séba a été pris en charge par différentes structures d’Evgueni Prigojine pendant plus d’un an, de mai 2018 à juillet 2019. Ces documents venant de diverses structures appartenant à la galaxie Evgueni Prigojine laissent apparaître plusieurs fois un certain « projet Kémi ». Un document, par exemple, indique que le groupe du patron de Wagner conseille et informe Kémi Seba en fournissant du matériel de recherche, veut construire un parti panafricain et développe ses ressources médiatiques. RFI
L’Allemagne envisage de déployer des troupes au Niger dans le cadre d’une mission de l’UE
L’Allemagne a l’intention de déployer jusqu’à 60 soldats, dans le cadre d’une opération de l’UE, destinée à soutenir le gouvernement de Niamey dans le renforcement de ses forces militaires. La décision finale revient, comme toujours à Berlin, au Parlement, qui pourrait se prononcer fin avril. L’UE avait décidé en décembre de mettre en place une mission militaire de trois ans au Niger. Dans un premier temps, de 50 à 100 soldats européens sont prévus, puis jusqu’à 300. L’armée allemande a formé les forces spéciales du Niger entre 2018 et 2022, déployant pour cela quelque 150 hommes, avant de mettre fin à cette mission l’an passé. Un millier de soldats allemands sont par ailleurs toujours basés au Mali. En fin d’année dernière, Berlin a décidé leur retrait d’ici un an. RFI
Golfe de Guinée : des marins d’un pétrolier danois pris en otage par des pirates
Le pétrolier danois sous pavillon libérien attaqué le week-end dernier dans le golfe de Guinée a été localisé et secouru au large des côtes de Sao Tomé-et-Principe, mais une partie de l’équipage a été kidnappée, a annoncé vendredi 31 mars son armateur. Le Monjasa-Reformer a été localisé jeudi par la marine française, mais seule une partie des seize membres d’équipage se trouvait encore à bord, a expliqué la compagnie Monjasa dans un communiqué. Lors de l’arrivée des militaires français, « les pirates avaient abandonné le navire et emmené une partie des membres de l’équipage avec eux », a expliqué l’armateur danois. « Les autres membres de l’équipage secourus sont en bonne santé et dans un environnement sûr », a-t-il précisé. L’armateur n’a donné aucun détail sur le nombre d’otages et leur nationalité. Contactée par l’Agence France-Presse (AFP), la société basée à Fredericia, au Danemark, n’a pas souhaité donner de précisions. « Nos pensées vont aux membres d’équipage manquant encore à l’appel et à leurs familles dans cette période stressante », a déclaré Monjasa dans son communiqué, ajoutant « travailler étroitement avec les autorités locales » pour obtenir le retour des marins. Le Monde avec AFP
RDC: le M23 reste sur ses positions malgré un appel au retrait
La rébellion du M23 est restée jeudi sur les positions qu’elle a conquises depuis un an malgré un appel au « retrait de tous les groupes armés » au 30 mars lancé en février par les dirigeants d’Afrique de l’Est. Parmi ces sites clés figure la cité de Bunagana, à la frontière ougandaise, où un contingent ougandais de la force régionale de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Est (EAC), supposée s’assurer du retrait des rebelles, devait en principe entrer jeudi, après un premier report de 24 heures. Ces soldats doivent s’ajouter aux militaires kényans et burundais de la force de l’EAC déjà déployés au nord et à l’ouest de Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu. Un contingent sud-soudanais est également prévu mais n’est pas encore arrivé. AFP
Soudan: nombreuses incertitudes sur un accord final en vue de la restitution du pouvoir aux civils
Au Soudan, de nombreuses incertitudes demeurent avant la signature, prévue le 1er avril 2023, d’un accord final sur le processus politique visant, à terme, à restituer le pouvoir aux civils. Des divergences de dernière minute auraient notamment empêché la rédaction de conclusions sur les diverses forces de sécurité créées par l’ancien régime d’Omar El-Béchir et leur réunion dans une armée unifiée. Au Soudan, le processus politique visant à restituer le pouvoir aux civils est entré dans sa dernière phase cette semaine. La signature d’un accord final est toujours prévue ce 1er avril 2023, avant l’adoption d’une Constitution et la nomination d’un Premier ministre. Mais il reste encore beaucoup d’incertitudes. … Mais d’autres problèmes continuent de fragiliser la viabilité de l’accord final attendu samedi. Les Comités de résistance, ainsi que l’Association des professionnels soudanais, à l’origine de la révolution de 2019, répètent qu’ils refusent tout accord avec les militaires putschistes. Et les manifestations continuent régulièrement. Enfin les groupes armés qui ont refusé de se joindre au dialogue, en décembre, et dénient aux civils la légitimité pour diriger la transition, ont mis en garde : Gibril Ibrahim, actuellement ministre des Finances et chef du Mouvement pour la justice et l’égalité, a notamment déclaré le 28 mars « que, franchement, si les choses se passent ainsi, elles ne stabiliseront pas le pays et leurs conséquences sont inconnues ». RFI
Éthiopie: fin des poursuites contre les dirigeants tigréens
Le ministère de la Justice ne donne pas de détail sur les personnalités concernées, ni sur la nature des charges qui viennent d’être levées. En novembre 2020, cependant, au début du conflit, des médias officiels éthiopiens avaient annoncé l’émission de près « d’une centaine de mandats d’arrêts » contre des dirigeants du TPLF et des officiers supérieurs de l’armée et de la police du Tigré pour « trahison ». Parmi les personnes visées, il y avait le président du parti tigréen Debretsion Gebremichael et son porte-parole Getachew Reda. Ce dernier a été nommé la semaine dernière par Addis-Abeba, à la tête de l’administration civile intérimaire du Tigré, prévue par l’accord de paix de Prétoria. Cette levée de poursuite intervient aussi alors que le TPLF vient d’être retiré de la liste des organisations terroristes sur laquelle le parti était placé depuis mai 2021. RFI
Le fils du président ougandais promet d’envoyer des troupes pour défendre Moscou
Le fils du chef de l’Etat ougandais Yoweri Museveni, Muhoozi Kainerugaba, a affirmé qu’il enverrait des troupes ougandaises pour défendre Moscou en cas de menace « impérialiste ». « Appelez-moi ‘poutiniste’ si vous voulez, nous l’Ouganda, devrions envoyer des soldats pour défendre Moscou si jamais elle était menacée par les impérialistes », a-t-il écrit sur Twitter. « L’Occident perd son temps avec la propagande pro-ukrainienne inutile », a ajouté le fils du président, fervent soutien de Vladimir Poutine. Il a également annoncé jeudi la création d’une chaîne de télévision et de radio portant sa marque, « MK ». M. Kainerugaba, 48 ans, habitué des déclarations polémiques sur Twitter, a annoncé ce mois-ci sa candidature à la présidentielle de 2026. Le 18 octobre 2022, Yoweri Museveni avait déclaré que son unique fils – il a également trois filles – ne tweeterait plus sur les affaires du pays, après une série de tweets polémiques début octobre où il avait notamment menacé d’envahir le Kenya. AFP
Au Sénégal, Ousmane Sonko est condamné mais « reste éligible »
Un tribunal sénégalais a condamné, jeudi 30 mars, l’opposant Ousmane Sonko à deux mois de prison avec sursis pour diffamation à l’encontre d’un ministre, une peine qui préserve son éligibilité pour la présidentielle de 2024 selon ses avocats. M. Sonko, 48 ans, devait répondre de « diffamation, injures et faux » contre le ministre du tourisme, Mame Mbaye Niang, au cours de ce procès sous haute tension, dans une capitale quadrillée par les policiers et les gendarmes. « Avec deux mois avec sursis, Sonko reste éligible », ont déclaré à l’AFP deux de ses avocats, Mes Bamba Cissé et Cheikh Khoureyssi Ba. Aucune confirmation de cette assertion n’a été obtenue par ailleurs dans un premier temps. Derrière ce procès en diffamation, c’est en effet la candidature déclarée de M. Sonko à la présidentielle de février 2024 qui est en jeu. Les textes en vigueur prévoient une radiation des listes électorales, et donc une inéligibilité, dans certains cas de condamnation pour diffamation. L’opposant, arrivé troisième de la présidentielle en 2019, ainsi que ses supporteurs crient à l’instrumentalisation de la justice par le pouvoir en place qui chercherait à l’éliminer politiquement et à dégager la voie pour le sortant Macky Sall. Le Monde avec AFP
Au Malawi, le bilan du cyclone Freddy pourrait atteindre 1 200 morts
Le bilan du cyclone Freddy, qui s’est dissipé à la mi-mars après des inondations et d’impressionnants glissements de terrain, pourrait dépasser les 1 200 morts au Malawi alors que l’espoir s’amenuise de retrouver des survivants, ont indiqué, jeudi 30 mars, la police et les autorités locales. Le cyclone, qui a également frappé le Mozambique et Madagascar, a tué au moins 676 personnes au Malawi. Les chances de retrouver les 538 disparus, plus de deux semaines après la catastrophe, sont devenues terriblement minces, selon le département de gestion des catastrophes. Des opérations de recherche avec des chiens renifleurs se poursuivent par endroits, avait expliqué son responsable Charles Kalemba la veille, mais ont cessé à Blantyre, « l’équipe sur le terrain nous ayant informés qu’elle avait fait de son mieux ». La capitale économique où vit environ un million d’habitants a subi d’importants dégâts. « Au vu du nombre de jours écoulés, les chances de retrouver des personnes vivantes sont minces, c’est pourquoi nous attendrons que la police déclare à quel moment nous pourrons considérer que les personnes disparues sont décédées », a-t-il déclaré. Le Monde avec AFP
La Tanzanie « championne » de la démocratie en Afrique de l’Est, selon Kamala Harris
La vice-présidente américaine Kamala Harris a dévoilé hier une initiative visant à développer le commerce avec la Tanzanie, saluant le dirigeant de ce pays d’Afrique de l’Est comme un « champion » de la démocratie. VOA