Tentative de coup d’État au Niger : Fiche d’information
Des membres de la garde présidentielle nigérienne détiennent depuis le 26 juillet le président démocratiquement élu Mohamed Bazoum. Ils ont déclaré avoir pris le contrôle du gouvernement et suspendu la constitution dans ce pays de 25 millions d’habitants. Des manifestations contre cette prise de pouvoir inconstitutionnelle ont été violemment réprimées. Les motivations pour cette tentative de coup d’État ne sont pas évidentes. Des informations suggèrent qu’elle aurait été provoquée par le chef sortant de la garde présidentielle, mécontenté d’avoir été mis sur la touche. Comme lors d’autres putschs dans la région, les griefs en matière de sécurité et pauvreté ont été avancés pour justifier cette action inconstitutionnelle. … Le président Bazoum a refusé de démissionner et a appelé les nigériens à résister et à protéger les gains démocratiques “durement gagnés” du pays. Le ministre des Affaires étrangères Hassoumi Massaoudou et d’autres membres importants du gouvernement ont fait écho à l’appel du président. … Si la situation reste fluide et que beaucoup n’est pas clair, cette fiche d’information donne le contexte pertinent et le cadre de cette tentative de renverser le gouvernement démocratiquement élu du Niger. Centre d’études stratégiques de l’Afrique
Coup d’Etat au Niger : la junte militaire agite le spectre d’un ennemi extérieur pour souder la population derrière elle
Des partisans du général Tiani ont tenté de s’introduire dans l’ambassade de France à Niamey en scandant des slogans antifrançais et prorusses. La Cedeao a lancé un ultimatum à la junte pour rétablir le président Bazoum dans ses fonctions et n’exclut pas un recours à la force. Dimanche 30 juillet, plusieurs milliers de manifestants ont envahi les rues de la capitale nigérienne ainsi que celles de Tahoua, à près de 400 kilomètres à l’est, pour apporter leur soutien au pouvoir du nouvel homme fort du pays, le général Abdourahamane Tiani. Ce dernier détient toujours le président démocratiquement élu, Mohamed Bazoum, séquestré depuis le 26 juillet. « Vive l’armée ! Vive Tiani ! », « A bas la France ! Vive la Russie ! », ont scandé dans la matinée les manifestants à Niamey, en agitant des drapeaux russes. « Pour notre honneur, nous irons au bout, nous sommes prêts à mourir », affirme l’un d’eux, arborant un tee-shirt floqué « CNSP », les initiales du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie, l’organe dirigeant de la junte. « Autant de manifestants, c’est du jamais-vu à Niamey. Les gens avaient soif de crier leur colère », témoigne un journaliste nigérien. Comme lors des derniers coups d’Etat au Mali en 2020 et au Burkina Faso en 2022, au Niger, la manifestation de soutien à la junte a viré à la contestation antifrançaise et aux prises de position prorusses. Vers 11 heures, la tension est montée d’un cran quand les marcheurs, qui répondaient à l’appel du M62, un mouvement de la société civile qui avait déjà protesté contre la présence militaire française en 2022, se sont dirigés vers l’ambassade de France, où certains affirmaient que des ministres du régime s’étaient réfugiés. Une tentative d’intrusion dans l’enclave diplomatique a eu lieu, l’enseigne de l’ambassade a été arrachée, piétinée et remplacée par des drapeaux russes et nigériens. Selon la junte, les services de sécurité de la chancellerie ont alors « tiré des grenades lacrymogènes et fait usage de leur arme » pour un bilan de « six blessés ». Le Monde
Niger : la Cédéao donne une semaine aux putschistes, manifestations pro-junte à Niamey
Les pays d’Afrique de l’Ouest ont ordonnent un blocus économique du Niger, décidant la suspension « immédiate » de « toutes les transactions commerciales et financières » avec ce pays, et fixé un ultimatum d’une semaine pour restaurer l’ordre constitutionnel, n’excluant pas un « recours à la force ». Au même moment à Niamey, des milliers de manifestants soutenant les militaires putschistes ont convergé dans la matinée devant l’ambassade de France, dans laquelle certains ont voulu entrer, avant d’être dispersées par des grenades lacrymogènes. Certains ont arraché une plaque affichant « Ambassade de France au Niger », avant de la piétiner et de la remplacer par des drapeaux russes et nigérien, a constaté un journaliste de l’AFP. … Ainsi, un sommet extraordinaire de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (dont le Niger est membre avec 14 autres pays) s’est tenu dimanche à Abuja, sous l’égide du président du Nigeria, Bola Tinubu, à la tête de l’institution régionale depuis le début du mois. La Cédéao a exigé « la libération immédiate » du président Bazoum et le « retour complet à l’ordre constitutionnel », selon les résolutions lues à la fin du sommet. VOA/AFP
Niger: que vaut l’argument sécuritaire des putschistes pour justifier le coup d’État?
Vendredi, le général Tchiani avait justifié son coup d’État par la dégradation sécuritaire du pays. Mais l’argument surprend alors que la situation s’est améliorée ces derniers mois. Pour le chercheur nigérien Abdoulaye Sounaye, la raison invoquée pour justifier ce coup d’État est difficilement entendable. « Depuis deux ou trois ans, on voit que le Niger a cheminé vers une amélioration de cette situation. Évidemment, les problèmes continuent mais sur le fond, et objectivement, je crois que beaucoup diraient que Bazoum a quand même pris une orientation qui permet de voir quelques améliorations. » Le pays n’a plus connu de grosses attaques depuis très longs mois. L’argument sécuritaire peut d’autant plus surprendre que l’ancien chef d’état-major des armées, le général Modi, avait salué en janvier dernier les résultats obtenus par le président Bazoum. « Depuis le 7 janvier 2022, la situation sécuritaire générale de notre pays s’est globalement améliorée, avait alors déclaré l’officier. Et cette accalmie, nous la devons à votre politique de défense et de sécurité. Au cours de l’année 2022, vos directives résolues ont contribué à améliorer de façon significative le renforcement capacitaire de nos forces dans de nombreux secteurs. » RFI
Refus de la Russie de renouveler l’accord sur les importations de céréales : Doit-on craindre une crise alimentaire en Afrique ?
L’accord sur l’exportation des céréales ukrainiennes a officiellement expiré le lundi 17 juillet 2023, et ne sera pas renouvelé ; Moscou ayant décidé de ne pas le reconduire tant que ses conditions ne seraient pas satisfaites. … « Il est clair que ce refus va avoir des impacts sur l’alimentation en Afrique, mais ces impacts vont varier d’un pays à un autre, parce que tous les pays africains ne sont pas dépendant au même titre, des importations de céréales ukrainiennes », explique l’économiste Dr Illy Ousseni, enseignant-chercheur à l’Université Thomas Sankara au Burkina Faso. La réalité est que, des pays d’Afrique du nord comme la Tunisie, l’Egypte, l’Algérie, ou encore le Nigéria, en Afrique de l’ouest, sont beaucoup plus dépendants que d’autres pays d’Afrique subsaharienne comme le Sénégal ou le Burkina Faso. D’Ukraine, ils importent essentiellement, du blé qui est utilisé principalement pour le pain, mais aussi l’huile de tournesol et les engrais. … Cependant, reconnait le professeur Illy, « il est clair que ce refus (de la Russie) va engendrer une augmentation des prix et chaque pays sera touché plus ou moins largement ». … Les habitudes alimentaires ont beaucoup changé en Afrique, notamment dans les grands centres urbains où l’on consomme de plus en plus les mêmes aliments que dans le monde industrialisé. Et c’est la raison principale de la dépendance de certains pays vis-à-vis des importations de céréales. Mais les experts, de plus en plus nombreux, poussent à la recherche d’alternatives aux céréales importées, et encouragent à la consommation de denrées produites localement. BBC
RCA : Seuls 2 électeurs sur 10 auraient voté ce dimanche
Les Centrafricains ont voté dimanche (30.07) par référendum pour doter leur pays ou pas d’une nouvelle Constitution. Mais seuls 2 électeurs sur dix auraient fait le déplacement au bureau de vote. Dans le bureau de vote installé à l’école Kina dans le 3e arrondissement de Bangui, Tidiane Mahamat qui voulait se prononcer, n’a pas pu car il ne s’est pas enregistré dans la capitale centrafricaine. « On ne m’a pas laissé voter. En tant que Centrafricain j’aimerai donner aussi mon opinion en ce qui concerne la nouvelle Constitution qu’on veut adopter pour notre pays. Mais malheureusement, on ne m’a pas laisser voter parce que je me suis fait enregistrer à Kabo. Il va falloir que je me déclare au niveau de l’ANE. » Si ce cas résulte de la non-actualisation du fichier électoral, dans d’autres centres comme celui de Mboko, certains électeurs n’ont pas présenté leur carte d’électeur pour voter. Albert, chef du quartier, déplore ces dysfonctionnements, mais se dit globalement satisfait. « Il y a quelques incidents sur la carte parce que les uns ont perdu leur carte et ils n’ont aucune pièce justificative pour voter. Mais à part ça rien. » … Beaucoup des Centrafricains sont restés chez eux et ont observé les consignes de l’opposition qui a appelé au boycott. C’est le cas d’Elysée Nguimalé : « Nous refusons de prendre part à ce référendum et nous décidons de boycotter parce que le considérons comme un coup d’état que le régime est en train d’orchestrer. En vertu de la constitution de 2016, nous citoyens centrafricains devons nous mobiliser, nous organiser par tous les moyens pour faire échec à la prise de pouvoir par la voie non constitutionnelle. » DW
Sénégal : L’opposant Ousmane Sonko à nouveau poursuivi
L’opposant sénégalais Ousmane Sonko est poursuivi pour appel à l’insurrection et autres crimes et délits, a annoncé samedi le procureur de la République, précisant que cette procédure n’avait « rien à voir » avec l’affaire de moeurs pour laquelle il a été condamné en juin et qui a engendré de graves troubles. L’opposant, dont les péripéties judiciaires scandent la vie politique au Sénégal ces derniers mois, a été arrêté vendredi à Dakar. Samedi, le procureur a lu la liste des charges retenues contre M. Sonko, notamment sur la base de déclarations qu’il a faites et rassemblements auxquels il a participé depuis 2021. Elle comprend l’appel à l’insurrection, atteinte à la sûreté de l’Etat, association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste, complot contre l’autorité de l’Etat, actes visant à compromettre la sécurité publique et à créer des troubles politiques graves et vol. AfricaNews/AFP
Des militaires et policiers accusés de trafic d’armes en RDC
Onze éléments des forces armées et de la police congolaise, ainsi que six civils comparaissent depuis mercredi (26.07) devant la cour militaire de l’Ituri en République démocratique du Congo. Ils sont accusés de participation à un mouvement insurrectionnel, de trafic illégal d’armes et de munitions de guerre. Ils auraient ainsi vendu des armes aux rebelles ADF, mais aussi aux miliciens de Chini ya Tuna dans le territoire d’Irumu ou à la milice Zaïre dans le territoire de Djugu. Ces actes ne sont pas rares. Il y a quatre ans, les autorités avaient décidé de lancer des actions pour endiguer ce fléau. D’où ce procès. Il faut venir à bout de ces actes au sein de l’armée insiste, en marge du procès, le porte-parole de l’armée en Ituri, le lieutenant Jules Ngongo. Selon lui, « avoir l’audace de commencer à trafiquer les armes aux groupes armés était inconcevable. C’est dans ce contexte que nous menons maintenant une lutte acharnée contre ce genre de militaires indisciplinés qui sont en connivence avec l’ennemi. » Dans une région en proie à l’insécurité, le procès soulage beaucoup de la population, d’autant qu’il est rare de voir des militaires répondre de leurs actes devant la justice. DW
ONU : Rôle prépondérant de l’Angola dans la pacification de la RDC et de la RCA
L’ONU a exprimé sa reconnaissance envers l’Angola pour son rôle essentiel dans la promotion de la paix et la résolution des conflits en République démocratique du Congo (RDC) et en République centrafricaine (RCA). Le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a loué l’engagement de l’Angola dans ses relations multilatérales pour favoriser le dialogue et les processus politiques inclusifs sur le continent. Lors d’une réunion avec les représentants permanents des pays lusophones à l’ONU, en marge de la célébration du 27e anniversaire de la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP), M. Guterres a également salué le rôle des pays lusophones dans la promotion et la valorisation de la langue portugaise aux Nations Unies. Le Représentant permanent de l’Angola auprès de l’ONU, Francisco José da Cruz, a rappelé quant à lui le rôle constructif de la CPLP dans la recherche de consensus et de solutions pacifiques et durables pour les divers défis à l’ordre du jour des réunions des Nations Unies. Il a souligné le partage de l’engagement entre les Nations Unies et la CPLP en faveur du règlement pacifique des conflits et de la coopération multilatérale pour un avenir meilleur pour tous. Sahel-Intelligence
Bukavu : 900 machines à voter consumées dans l’incendie de l’entrepôt de la CENI
Au total, 900 machines à voter, des motos, des batteries ainsi que des panneaux solaires ont été consumés, samedi 29 juillet, dans l’incendie d’un entrepôt de la CENI, à Bukavu (Sud-Kivu). Selon le secrétaire exécutif provincial de la CENI au Sud-Kivu, Gaudens Maheshe, 300 autres machines à voter ont pu être sauvées. Ces matériels ont été destinés essentiellement à l’équipement de bureaux des antennes de la Ceni à Bukavu et de certains territoires en prélude de prochaines élections. « Nous avons été alertés et nous sommes aussitôt arrivés. Mais, nous n’avons pas sauvé grand-chose parce que le feu a commencé dans les menuiseries qui longent le bâtiment (de la CENI, NDLR), on a fait appel à tous les anti-incendie mais malheureusement il n’y en a pas qui sont arrivés. Les rapports sont déjà donnés à l’autorité provinciale et à l’autorité de la CENI, nous attendons les réactions », a expliqué Gaudens Maheshe. Pour sa part, le gouverneur du Sud-Kivu a annoncé l’ouverture des enquêtes pour établir les responsabilités. Il l’a dit lors de sa visite à l’entrepôt calciné, situé dans une concession de la SNCC à Bukavu. Selon des sources du gouvernement provincial du Sud-Kivu, le président de la CENI s’est entretenu avec le chef de l’exécutif provincial. De leurs échanges, Denis Kadima aurait confirmé l’arrivée, d’une une semaine, d’une équipe de la CENI à Bukavu pour des dispositions idoines. Radio Okapi
Gabon: 846 000 électeurs appelés aux urnes pour les élections générales du 26 août
Ce chiffre a été révélé dimanche par le ministre de l’Intérieur Lambert Noël Matha lors de la cérémonie de remise des listes électorales au président du Centre gabonais des élections (CGE), Michel Stéphane Bonda. Cérémonie sobre dimanche en fin de matinée dans la cour du ministère de l’Intérieur. Le président du Centre gabonais des élections (CGE), Michel Stéphane Bonda, a symboliquement reçu des mains du ministre de l’Intérieur une urne transparente, un isoloir et un carton contenant la liste électorale. « Le collège électoral s’élève à 846 822 électeurs, une augmentation de 158 120 nouveaux électeurs », a indiqué Lambert Noël Matha, ministre de l’Intérieur. Selon la loi, le ministre de l’Intérieur aurait dû remettre ce matériel le 26 juillet dernier. Quatre jours de retard, ce n’est pas trop grave, a estimé Michel Stéphane Bonda, président du CGE. … Le Gabon n’a plus que 26 jours pour tenir dans les délais constitutionnels les scrutins du 26 août à savoir : élection présidentielle, législatives et locales. Ce week-end, société civile et opposition ont appelé à l’arrêt du processus électoral, qu’elles jugent mal préparé. RFI
Sommet Russie-Afrique : Ramaphosa appelle à la paix en Ukraine
Clap de fin pour le sommet Russie-Afrique qui s’est tenu à Saint-Pétersbourg en présence de délégations de 49 pays africains, dont 17 chefs d’Etat. Parmi les nombreux sujets abordés, il y a notamment eu celui de la guerre en Ukraine. Le président sud-africain, vivement critiqué par les Etats-Unis pour avoir refusé de prendre position, s’est exprimé sur le sujet. « Même dans le cas du conflit en Ukraine, nous continuons à plaider en faveur de la paix et, d’une certaine manière, nous estimons que nous avons le droit d’appeler à la paix parce que le conflit en cours, comme vous l’avez entendu au cours de la journée, nous affecte aussi négativement, nous, pays africains. Outre notre volonté de soutenir un processus de paix dans le monde entier, ce conflit nous affecte aussi directement. Comme nous vous l’avons dit la dernière fois, en ce qui concerne la sécurité alimentaire, le prix de nos engrais a augmenté », a déclaré Cyril Ramaphosa. AfricaNews