Des milliers de jeunes ont marché dans plusieurs grandes villes du pays mardi 30 juillet pour protester contre la répression de lundi qui a fait au moins cinq morts et 62 blessés lors d’une marche pacifique d’étudiants, selon le Comité des médecins. Des milliers de jeunes ont marché à Khartoum, Omdurman ou encore Port-Soudan et Sennar pour demander des comptes aux militaires. Des sociétés privées et des professionnels de santé ont aussi manifesté. Le ministre de l’Éducation a lui annoncé la fermeture des écoles. Les protestataires ont parfois bloqué des routes ou brûlé des pneus. Plusieurs sources parlent de blessés, parfois par balle, mais pas de bilan pour l’instant. … Des délégations se sont rendues sur place. Taha Osman, un représentant civil, a déclaré qu’il n’y aurait « pas de négociation aujourd’hui avec les militaires ». Un autre, Siddig Youssef est allé plus loin, expliquant qu’il ne pouvait pas « s’asseoir à la même table » que les putschistes. RFI
Pilier du régime du président soudanais déchu Omar el-Béchir, les paramilitaires des redoutées Forces de soutien rapide (RSF) ont contribué à sa chute et se sont emparés depuis des sièges de son parti à travers le pays. A Khartoum, les RSF sont visibles à l’intérieur et autour du siège central du Parti du congrès national (NCP), de l’ancien président qui a dominé la vie politique du Soudan pendant trois décennies. A chaque fois que le portail de ce complexe, situé près de l’aéroport international de Khartoum, s’entrouvre, on aperçoit, dans son enceinte, de nombreux véhicules des RSF lourdement armés. … Les RSF se sont également emparées des permanences du NCP à travers le pays, selon des sources politiques. AFP
Deux ressortissants russes sont aux arrêts depuis le 17 mai à Tripoli, siège du Gouvernement d’union nationale (GNA) dirigé par Fayez Al-Sarraj. Ils sont accusés par le GNA, d’intervenir en Libye et de vouloir « influencer le cours des prochaines élections ». Ils ont été arrêtés peu de temps après avoir rencontré Saïf al-Islam al-Kadhafi. Pendant plusieurs semaines toutes les parties impliquées dans cette arrestation ont gardé le silence. La Russie a admis le 8 juillet ces informations révélées d’abord par le site d’information américain Bloomberg. Mais l’affaire reste ambiguë et est manifestement liée aux luttes d’influences en cours en Libye. RFI
Face à l’enlisement de la bataille pour le contrôle de Tripoli, les belligérants libyens changent de tactique et intensifient leurs raids aériens, une escalade militaire dont s’est alarmé l’émissaire spécial de l’ONU, en les exhortant à la trêve. Depuis le début de l’offensive lancée le 4 avril par l’homme fort de l’Est libyen, le maréchal Khalifa Haftar, pour reconquérir Tripoli, ses troupes tentent de maintenir leurs positions aux abords de la capitale, sans parvenir à progresser. En face, les forces loyales au Gouvernement d’union nationale (GNA), reconnu par l’ONU, essaient de les repousser, tout en peinant à reprendre du terrain au sud de Tripoli. « L’incapacité d’un camp comme de l’autre à progresser militairement (…) les pousse à repenser autrement leurs tactiques militaires », explique à l’AFP Khaled al-Montasser, professeur à l’université de Tripoli. Les deux parties ciblent désormais « les bases arrière et les centres d’approvisionnement et de rassemblement des troupes » de l’adversaire « pour l’affaiblir », analyse-t-il. AFP
Le chef d’état-major de l’armée algérienne a rejeté mardi 30 juillet les mesures d’apaisement demandées par le groupe de médiateurs pour lancer les consultations sur les modalités de la présidentielle. Le dialogue a pour but d’organiser une élection présidentielle « le plus rapidement possible », a déclaré Ahmed Gaïd Salah mardi. Si cette position n’est pas nouvelle, le chef d’état-major algérien a cette fois mis à mal l’initiative de dialogue. Il a déclaré que les demandes de mesures d’apaisement étaient des « diktats » et des « idées empoisonnées » qui proviendraient de ceux qu’ils appellent la « bande », une expression qu’il utilise pour qualifier les hommes d’affaires proches de la famille d’Abdelaziz Bouteflika. Ces mesures d’apaisement, dont la libération des personnes placées en détention provisoire pour avoir porté un drapeau berbère ou l’allègement du dispositif sécuritaire lors des manifestations, sont des demandes d’organisations de la société civile, de partis politiques, mais aussi des manifestants. RFI
L’équilibre des forces au sein du futur gouvernement de coalition en RDC se précise. Ce mardi 30 juillet, RFI a pu obtenir des précisions, notamment sur la répartition des postes régaliens. Si les noms des futurs ministres demeurent inconnus, le détail du partage des postes entre de l’actuel et de l’ancien président a bien été acté, signé par les deux parties et transmis au Premier ministre, selon des négociateurs des deux camps. … Les Affaires étrangères et l’Intérieur tombent dans l’escarcelle de la coalition Cach de Félix Tshisekedi, mais le chef de l’État n’a obtenu ni la Défense ni la Justice qui restent aux mains du FCC de Joseph Kabila. Dans un entretien accordé à RFI fin juin, le président Tshisekedi avait tout de même demandé « un droit de regard » sur ces ministères régaliens, et donc sur le nom de celui ou celle qui pourra les occuper. RFI
Un deuxième cas d’Ebola a été détecté à Goma, grande ville de l’Est de la République démocratique du Congo, à la frontière avec le Rwanda. La capitale du Nord Kivu, qui compte 2 millions d’habitants, a connu il y a 16 jours le premier cas avéré de la maladie qui a déjà fait dans cette province et en Ituri 1790 morts. De son côté, l’Unicef s’inquiète du nombre d’enfants touchés par cette épidémie. Sur les presque 2700 malades répertoriés à ce jour, plus de 25% sont des mineurs. Ce nouveau cas d’Ebola à Goma, a été identifié: il s’agit d’un homme qui était suivi par les soignants de Bunia mais qui a fui les équipes de la riposte. RFI
Les femmes du quartier Rwangoma étaient à la mairie de la ville de Beni lundi 29 juillet pour exprimer leur colère contre la multiplication des cas de recrutements forcés d’adolescents dans leur milieu par des hommes armés. Plusieurs d’entre elles ont même déserté le quartier. À part Rwangoma, certains autres quartiers dans la périphérie de Beni se sont vidés de leurs habitants depuis plusieurs mois à cause de l’insécurité. Reportage à Nzolo, quartier Paida. RFI
Un ancien journaliste sénégalais devenu un virulent critique du pouvoir du président Macky Sall a été placé en garde à vue, lundi, puis déféré devant le parquet, mardi 30 juillet, pour « diffusion d’écrits contraires aux bonnes mœurs » et « offense au chef de l’Etat », a-t-on appris auprès de son avocat. Se présentant comme un militant pour la « justice, la transparence et le progrès », après avoir été journaliste dans plusieurs médias, Adama Gaye est l’auteur de plusieurs articles dans la presse sénégalaise et sur les réseaux sociaux dénonçant la mauvaise gestion, selon lui, par les autorités sénégalaises du pétrole et du gaz au Sénégal, dont l’exploitation à grande échelle devrait débuter en 2021-2022. Il a été interpellé lundi matin à Dakar par la Division des investigations criminelles (DIC, police judiciaire), qui lui reproche la « diffusion d’écrits contraires aux bonnes mœurs » et l’accuse d’« offense au chef de l’Etat », a indiqué à l’AFP son avocat, Me Cheikh Khouraissy Ba. Le Monde avec AFP
C’était le « plus ancien journaliste-citoyen détenu en Afrique francophone » selon Reporters Sans Frontières: initialement condamné à mort pour blasphème, le blogueur mauritanien Mohamed Cheikh Ould Mkheïtir a « retrouvé la liberté » après plus de cinq ans de détention et a rejoint le Sénégal, a-t-on appris mardi de sources concordantes. Reporters Sans Frontières, en pointe dans la campagne internationale pour sa libération depuis des années, est « heureux d’annoncer la remise en liberté », lundi à l’aube, de M. Ould Mkheïtir, 36 ans, a indiqué mardi dans un communiqué l’ONG de défense de la liberté de la presse. « Contacté directement par RSF, il a remercié les organisations qui se sont mobilisées pour sa libération depuis près de 6 ans », a ajouté RSF. AFP
Le représentant spécial de l’ONU en Libye a appelé, lors d’une vidéoconférence, à une trêve, suivie d’une réunion internationale des pays concernés, pour consolider le cessez-le-feu, travailler à une stricte application de l’embargo sur les livraisons d’armes et promouvoir le respect du droit humanitaire. Cette réunion préparerait aussi la tenue de la conférence nationale libyenne, initialement prévue en avril. Sans illusion, le diplomate onusien a souligné la condition nécessaire pour cette « triple action »: un consensus des États membres du Conseil de sécurité et des pays ayant une influence sur le terrain, ce qui est loin d’être le cas.Ghassan Salamé a, par ailleurs, décrit la situation: un conflit en pleine « impasse stratégique ». La Croix
Au Burundi, la traite des êtres humains est une réalité depuis un certain temps. Les organisations engagées dans ce domaines essaient difficilement de se documenter pour porter leur pierre à l’éradication du phénomène. « On m’a même dépouillé de l’argent que l’on m’avait donné ainsi que tous les habits que j’avais acheté. Je suis retournée bredouille et je regrette cette expérience. » Chantal Ndinduruvugo est une mère de cinq enfants victime du trafic des êtres humains. En Arabie Saoudite pendant quatre mois, elle faisait les travaux de ménages dans plusieurs foyers sans un paiement. Elle a été victime de violences physiques et sexuelles, raconte-elle, les larmes aux yeux. DW
La loi du talion sévit en Éthiopie. Le 5 juin, un étudiant a été tué à Axoum, dans la région de Tigré au nord du pays, en représailles au meurtre d’un autre étudiant la semaine précédente à Debre Markos, dans la région d’Amhara. Tous deux ont été exécutés du fait de leur ethnie, minoritaires dans leurs universités respectives. Depuis la nomination du premier ministre, Abiy Ahmed, en avril 2018, l’Éthiopie a enterré des centaines de victimes ciblées à cause de leur ethnie ou de leur affiliation politique. Le Figaro
En Guinée-Bissau, l’avocat de la famille de l’ancien président João Bernado Nino Vieira, assassiné en 2009, demande justice et appelle le gouvernement à réagir. Selon maître Boukounta Diallo, plusieurs témoignages indiquent que c’est le premier ministre de l’époque, Carlos Gomes, qui aurait été le commanditaire. Mais dix ans après les faits, il n’y a eu aucune inculpation dans le dossier et Carlos Gomez a annoncé sa candidature à l’élection présidentielle du 24 novembre prochain. RFI
La Chine se donne les moyens de diffuser son modèle culturel en Afrique. Pour le pays, l’enjeu est considérable. Comme l’a formulé Xi Jinping au moment de son élection, en 2013, la Chine veut faire rêver le monde, et l’Afrique en particulier. Pour cela, le président accélère le mouvement initié par son prédécesseur, Hu Jintao, le premier à regretter que l’influence culturelle de la Chine ne corresponde pas à sa place sur la scène internationale. C’est d’ailleurs lui qui a introduit en 2007, lors du XVIIe congrès du Parti communiste chinois, le concept de soft power, traduit littéralement par « force douce » en mandarin et élevé au rang de priorité par la diplomatie chinoise depuis son inscription dans le plan quinquennal 2011-2015. Jeune Afrique