Vingt et un civils ont été tués jeudi 30 janvier dans plusieurs attaques des ADF dans quelques villages et localités du territoire de Beni (Nord-Kivu), selon la société civile locale. Les ADF ont d’abord tué trois civils à Mulolya, village situé à plus ou moins 8 Km à l’ouest de la commune rurale d’Oicha, chef-lieu du territoire de Beni. Les victimes, précise la société civile, se rendaient le matin dans leurs champs quand ils ont été surpris par ces rebelles. Un autre groupe d’ADF a attaqué le village Mantumbi dans le secteur de Beni-Mbau. Le bilan fait état d’au moins onze civils tués par balles et à l’arme blanche. Non loin de là dans le village voisin de Aveyi, un civil a été aussi tué, précise la société civile. Les ADF ont poursuivi leur œuvre meurtrière dans l’après-midi à Mamove en massacrant six civils, parmi lesquels trois femmes et un enfant. Ensuite, ils ont incendié trois maisons. La société civile dit avoir documenté 62 personnes tuées mercredi et jeudi 30 janvier dans différentes attaques des ADF dans le territoire de Beni. Radio Okapi
Une patrouille de l’armée tchadienne a été attaquée dans la nuit du mercredi à jeudi sur une des îles du lac Tchad. Une deuxième attaque en trois jours qui démontre que les islamistes de Boko Haram sont à l’initiative des attaques contre les forces armées des pays engagés contre le mouvement terroriste. C’est à Choa, une des îles du Lac Tchad, que la patrouille de l’armée tchadienne a été attaquée par des éléments de Boko Haram au milieu de la nuit du mercredi à jeudi. Les soldats ripostent. Échange de tirs nourris. Au bout d’un moment, les assaillants décident de se replier, laissant 21 corps sur le champ de bataille. Du côté des loyalistes, on compte trois morts et trois blessés. Cette attaque, qui est sans doute l’œuvre de l’aile de Boko Haram qui occupe les rives nord du Lac Tchad, est la deuxième en trois jours. Ces dernières semaines, plusieurs observateurs ont noté que Boko Haram est à l’initiative parce que les troupes de la force multinationale conjointe qui regroupe les pays riverains du Lac Tchad ne peuvent agir en ce moment, le lac n’ayant pas encore entamé sa décrue. RFI
L’envoyé de l’ONU pour la Libye, Ghassan Salamé, a vivement dénoncé la reprise des combats dans ce pays malgré la trêve qui a débuté le 12 janvier et les promesses faites lors de la conférence de Berlin par les pays impliqués dans le conflit libyen de cesser leurs ingérences. « Il y a des acteurs sans scrupules à l’intérieur et à l’extérieur de la Libye qui saluent cyniquement les efforts pour promouvoir la paix et affirment pieusement leur soutien à l’ONU. Pendant ce temps, ils continuent de redoubler d’efforts pour trouver une solution militaire, augmentant le risque d’un conflit de grande ampleur, de davantage de souffrances pour la population libyenne, de davantage de réfugiés, de la création d’un vide sécuritaire et de nouvelles interruptions de l’approvisionnement énergétique mondial », a déclaré M. Salamé lors d’un exposé par visioconférence devant les membres du Conseil de sécurité réunis à New York. Le Représentant spécial du Secrétaire général pour la Libye a rappelé qu’à la conférence de Berlin, le 19 janvier, « les représentants des pays concernés et des organisations régionales, dont certains ont directement ou indirectement alimenté le conflit, ont convenu de ne pas s’immiscer dans les affaires intérieures de la Libye et de respecter l’embargo sur les armes imposé par l’ONU ». ONU Info
La réunion du haut comité de l’UA sur la Libye s’est achevée jeudi en fin d’après-midi à Brazzaville. Si Fayez el-Farraj, qui dirige le Gouvernement d’union nationale de Tripoli, était bien présent à Brazzaville, son rival, le maréchal Haftar était représenté par des délégués. À l’issue de cette réunion, une feuille de route a été établie en vue de la tenue d’un « forum de réconciliation nationale ». Dans son communiqué final, le Comité de l’Union africaine sur la Libye constate « une dégradation de la situation qui nourrit les réseaux terroristes et déstabilise la sous-région ». Les États membres ont notamment rappelé leur attachement aux conclusions du sommet qui s’est tenu à Berlin, il y a dix jours. Il est essentiel que l’embargo sur les armes soit strictement respecté. … Une commission va être mise en place au sein de l’UA afin de préparer un « forum de réconciliation nationale » auquel seront conviés non seulement les deux principaux belligérants du conflit, mais aussi des représentants de la société civile libyenne. L’Algérie s’est proposée pour accueillir ce forum. RFI
A l’issue d’une visite au Mali, le chef des opérations de paix de l’ONU, Jean-Pierre Lacroix, a souligné jeudi l’importance d’une action collective de la Mission des Nations Unies, la MINUSMA, et de l’ensemble de ses partenaires pour ramener la stabilité dans cet Etat du Sahel. « Nous souhaiterions faire plus avec davantage de moyens », a déclaré M. Lacroix lors d’une conférence de presse organisée dans la capitale Bamako au dernier jour de sa visite au Mali. Il s’est également rendu dans le nord, à Gao et Tombouctou, et dans le centre du pays, à Mopti. Il a rappelé aux journalistes que la MINUSMA dispose désormais d’un mandat pour le centre du Mali et d’un autre pour le nord du pays. Mais, « les moyens de la Mission sont toujours les mêmes. Les Etats Membres ne nous ont pas donné davantage de moyens », a déploré le Secrétaire général adjoint. Malgré ces contraintes de moyens, les Nations Unies font « le maximum » pour réorganiser leur dispositif au Mali « afin d’être là où le besoin se fait le plus sentir » et d’optimiser les ressources. ONU Info
A Bria, dans l’est de la Centrafrique, « on ne peut pas savoir qui est ami et qui est ennemi », dit un officier du plus grand groupe armé du pays, après les combats meurtriers qui ont opposé ce week-end des miliciens de différentes ethnies, y compris dans ses propres rangs. Cette nouvelle flambée de violences, qui a opposé des miliciens membres de l’ethnie rounga à ceux des ethnies kara et goula, a fait des dizaines de morts dans cette ville diamantifère au cœur des convoitises et des conflits d’un pays ravagé par trois guerres civiles en vingt ans. Bria n’avait plus connu de tels affrontements depuis la signature d’un accord de paix entre le gouvernement centrafricain et 14 groupes armés le 6 février. Mais cette fois, une partie des combattants des deux bords sont issus des mêmes rangs : ceux du Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC). Le plus grand groupe armé du pays rassemblait à sa création en 2014 plusieurs ethnies originaires du Nord-Est, qui s’affrontent désormais. AFP
Lors d’une conférence de presse, à Paris, le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) a défendu son choix de boycotter les prochaines élections locales et rappelé son offre de « solder » la présidentielle de 2018 sous la forme d’un dialogue avec le pouvoir. « Je dis merci à la presse internationale et à la diaspora. Votre mobilisation a fortement contribué à notre libération », a salué le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), Maurice Kamto, lors d’une conférence de presse, tenue ce 30 janvier dans un hôtel parisien. Puis vint la pique : « Je dis merci à tous les Camerounais, sans distinction, même à ceux qui ont fait métier de m’insulter à longueur de journée », a-t-il ironisé. Une pierre lancée dans le jardin du président Paul Biya, qui a récemment distingué « ceux qui ont sont Camerounais de ceux qui ne le sont plus ». Jeune Afrique
C’est le moment de sortir du bois. La présidentielle, c’est dans quelques mois. Le Mouvement chrono 2020, dont le candidat est Roch Marc Christian Kaboré, s’est fait connaître du grand public dans la matinée du jeudi 30 janvier 2020 à Ouagadougou. Roch Marc Christian Kaboré pourra compter sur le Mouvement chrono 2020 à la présidentielle à venir. Et les porteurs du Mouvement n’y sont pas allés par quatre chemins pour l’avouer à la presse. «Nous sommes un mouvement d’hommes et de femmes dont le but essentiel est de travailler à contribuer à une victoire sans appel de Son Excellence Roch Marc Christian Kaboré à la prochaine élection présidentielle par un coup K.-O.», a affirmé le président, Lucien Ilboudo. Pour l’atteinte de leurs objectifs, le président et ses camarades feront le tour des 45 provinces du pays pour vanter les prouesses de leur champion. Mais d’ores et déjà, ils ont invité tous les Burkinabè à s’enrôler sur les listes électorales. Selon Lucien Ilboudo, le président Kaboré a respecté le pacte «bâtir avec le peuple un Burkina Faso de démocratie, de progrès économique et social, de liberté et de justice» qu’il a signé avec la population. L’Observateur Paalga
L’archevêque de l’église catholique et le grand imam de Conakry ont publiquement demandé au président Alpha Condé de repousser l’organisation des élections législatives pour dénouer la crise politique. C’est le clergé catholique qui a donné le ton en se prononçant contre le projet de réforme constitutionnelle. Réunie fin janvier à N’zérékoré, dans le sud du pays, la 34e assemblée ordinaire de l’Union du clergé guinéen a invité les autorités publiques à « assurer la sécurité de la population et à respecter la Constitution en vigueur, tout en observant le principe démocratique de l’alternance à travers des élections libres et transparentes ». Les chefs religieux demandent clairement au président Alpha Condé de « privilégier le dialogue avec les partis de l’opposition et la société civile pour un dénouement heureux » de la crise politique. L’activiste guinéen, Elie Kamano, membre du Front national pour la défense de la constitution est certain que l’implication des religieux est cruciale pour une sortie de crise. Il explique qu’il y a « une forte communauté musulmane et chrétienne en Guinée. Et que c’est dans les mosquées et dans les églises que tout se dessine ». DW
Quels rapports les Africains entretiennent-ils avec leurs chefs religieux ? Quelle perception en ont- ils ? C’est l’un des points sur lesquels s’est penché le consortium d’instituts de sondages Afrobaromètre. Il publie une enquête sur la religion en Afrique, sur la base de données récoltées dans 34 pays du continent, entre septembre 2016 et septembre 2018. Ils sont plus de deux tiers à affirmer faire confiance aux leaders religieux, beaucoup ou partiellement. Un taux de confiance qui se situe autour de 70%, chez les femmes comme chez les hommes et qui augmente avec l’âge : il est plus fort de 10 points chez les plus de 65 ans, que chez les 18-25 ans. Globalement, les personnalités religieuses sont perçues comme étant moins corrompues que les autres groupes de dirigeants publics. Moins par exemple, selon la perception des sondés, que les policiers et gendarmes, les magistrats ou les élus. Quarante-trois pour cent des personnes interrogées affirment avoir contacté un chef religieux au moins une fois au cours de l’année précédente, plus que les chefs traditionnels ou les élus locaux. La perception varie, toutefois, selon les pays. La confiance populaire envers les leaders religieux est estimée à 91% au Sénégal, c’est le chiffre le plus élevé. A plus de 80% au Burkina Faso et au Niger. RFI
Sous les ors de la République, on a un peu cassé les codes, jeudi 30 janvier. Pour ouvrir la cinquième saison de la Nuit des idées, le Quai d’Orsay avait ouvert ses plus beaux salons et passé, une fois n’est pas coutume, les micros à la jeunesse. Sur l’estrade, face à un public intéressé par un futur écologique, trois activistes, représentant chacun un continent, ont tenté de convaincre que l’avenir s’écrirait avec eux. Au premier rang, le ministre des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, et la ministre de la transition écologique et solidaire, Elisabeth Borne, ont joué le jeu, écoutant attentivement cette jeunesse passionnée et déçue de ses aînés. Pas de sophistication superflue dans le discours de la Canadienne Kristine Rodrigo, 22 ans, ambassadrice de l’association Young Reporters for the Environment, du Français Nathan Méténier de l’ONG Youth and Environment Europe ou de l’Ougandaise Hilda Flavia Nakabuye, venue représenter « les pays du Sud ». Tous trois ont eu des mots simples pour arrimer la salle à leurs convictions. Le Monde