Un nouveau massacre dans la nuit de dimanche à lundi 30 décembre à Apetina-Sana dans le territoire de Beni, en République démocratique du Congo (RDC). Vingt civils ont été tués. L’attaque aurait été perpétrée à l’arme blanche par les milices du groupe rebelle ougandais ADF. Cela s’est passé à Apetina-Sana, à 16 km à l’ouest d’Oicha, chef-lieu du territoire de Beni, sur la route nationale numéro 4, dans ce que les habitants appellent le « triangle de la mort », Mbau-Eringeti-Oicha. Des représentants de la société civile assurent avoir averti, depuis la veille au soir, de la présence d’hommes armés et accusent, une fois de plus, les forces de sécurité de n’avoir rien fait. … Depuis fin octobre et le début des opérations massives lancées par l’armée congolaise contre la milice, les attaques contre les civils se multiplient et le déploiement massif de l’armée congolaise dans la région n’empêche pas les rebelles de perpétrer de nouvelles attaques. Selon Teddy Kataliko, responsable de la société civile à Beni, les milices ADF ont changé de zone depuis le début de l’offensive militaire. « L’ennemi qui opérait beaucoup plus à l’est, il opère maintenant dans la partie ouest où la population avait trouvé refuge. Les ADF essaient de disperser les efforts des armées, en prenant la population comme bouclier humain », explique-t-il. RFI
En Libye, les informations faisant état de la présence de mercenaires syriens envoyés par la Turquie se multiplient. Des vidéos sont apparues, ce week-end, témoignant de leur présence à Tripoli où les forces fidèles à Fayez el-Sarraj sont en difficulté devant l’offensive du maréchal Khalifa Haftar. Des sources anonymes à l’aéroport de Mitiga, à Tripoli, témoignent d’une circulation importante de combattants venus de Turquie, à bord de vols non enregistrés. Selon différentes sources jointes par RFI, c’est la compagnie aérienne libyenne Afriqiyah Airways et la compagnie al-Ajniha, propriété de Abdelhakim Belhaj, un jihadiste résidant en Turquie, qui ont transporté ces combattants de la Turquie à Tripoli. Leur objectif : prêter main-forte aux milices islamistes, fidèles au Gouvernement d’union nationale. Entre vendredi et dimanche dernier, quatre appareils ont atterri à l’aéroport de Matiga, débarquant des combattants syriens des brigades fidèles à Ankara. « Nous sommes venus défendre l’islam en Libye, nous sommes l’armée libre », martèle un combattant à l’accent syrien dans une des premières vidéos qui témoigne de cette présence. RFI
Les présidents français Emmanuel Macron et égyptien Abdel Fattah al-Sissi ont évoqué par téléphone « les risques d’une escalade militaire » en Libye, appelant « l’ensemble des acteurs internationaux et libyens (…) à la plus grande retenue », a annoncé lundi la présidence française. « Ils ont exprimé leur volonté qu’un accord politique soit trouvé dans le cadre des Nations unies (…) afin de restaurer l’unité et la pleine souveraineté de la Libye », a ajouté l’Élysée. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a ouvert jeudi la voie à une intervention militaire directe de son pays en Libye, en annonçant un prochain vote au Parlement sur l’envoi de troupes pour soutenir le gouvernement de Tripoli face à l’homme fort de l’Est libyen Khalifa Haftar. MM. Macron et Sissi « sont convenus d’agir en étroite coordination dans la perspective de la conférence de Berlin et pour faciliter une relance décisive des négociations inter-libyennes ». AFP
Lors de la décennie écoulée, les shebab ont perdu des territoires, connu des défections et subi les frappes aériennes américaines. Mais pour les analystes, le groupe islamiste, qui bénéficie de la faiblesse du pouvoir central somalien, constitue une menace toujours aussi élevée. Malgré les coûteux efforts internationaux pour les combattre, les shebab ont mené samedi l’une des attaques les plus meurtrières de la décennie en Somalie, causant 81 morts dans l’explosion d’un véhicule piégé à Mogadiscio. « La vraie marque de fabrique des shebab, c’est leur résilience », estime pour l’AFP Matt Bryden, directeur du groupe de réflexion spécialisé Sahan, basé à Nairobi. « Les dirigeants du mouvement ont été tués dans des attaques de drones et des raids de commandos, plusieurs de leurs artificiers ont été tués et pourtant les shebab continuent à mener une guérilla conventionnelle contre les forces ennemies, à fabriquer des bombes et à construire une efficace infrastructure financière et administrative », ajoute-t-il. AFP
Quatre manifestants algériens, condamnés à six mois de prison pour avoir brandi un drapeau amazigh (berbère), sont sortis de prison, lundi 30 décembre, après avoir purgé leur peine, a constaté un journaliste de l’AFP. Au total, une trentaine de militants et manifestants du Hirak, le mouvement de contestation en Algérie, arrêtés entre fin juin et début juillet pour des faits similaires, ont été libérés depuis une semaine à l’issue de leur peine de six mois d’emprisonnement, assortie pour partie du sursis pour certains d’entre eux. Tous avaient été condamnés pour « atteinte à l’intégrité du territoire », un crime passible de dix ans de prison, après avoir été arrêtés en possession de drapeaux berbères, emblème interdit quelques jours plus tôt dans les manifestations du Hirak par les autorités. Environ 140 manifestants, militants ou journalistes arrêtés dans le cadre du Hirak, notamment pour des écrits sur les réseaux sociaux ou pour le port de l’emblème amazigh, sont toujours incarcérés, en détention provisoire ou condamnés à des peines d’emprisonnement. Le Monde avec AFP
Les comptes bancaires et actions de la fille et du gendre de l’ancien président José Eduardo dos Santos ont été gelés provisoirement par le tribunal provincial de Luanda. Isabel dos Santos et son mari Sindika Dokolo, actionnaires dans plusieurs banques et holdings, sont accusés d’avoir acheté des actions avec l’argent de la compagnie pétrolière publique Sonangol. La fille aînée de l’ancien président angolais, présentée comme la femme la plus riche d’Afrique, était la PDG de l’entreprise jusqu’en novembre 2017. L’activiste anti-corruption Rafael Marques cite par exemple l’achat frauduleux de parts de l’opérateur téléphonique Unitel, ou de la société pétrolière portugaise Galp. Dans le communiqué du procureur de la République, l’Etat angolais se déclare également lésé de plus d’un milliard de dollars. La cause : un prêt contracté avec une garantie souveraine non remboursé. Un autre homme d’affaires et un de leurs associés, Mario Filipe Moreira Leite da Silva, voit lui aussi ses avoirs bloqués provisoirement par la justice. RFI
Le chef du principal parti d’opposition du Mozambique a catégoriquement nié lundi toute implication dans une récente vague d’attaques visant des véhicules qui a fait une dizaine de morts dans le centre du pays. … Les autorités de Maputo accusent depuis des semaines la Renamo d’être à l’origine d’une série d’attaques meurtrières perpétrées contre des bus ou des camions circulant sur les routes du centre du Mozambique, le bastion de l’opposition. Le gouvernement a annoncé la semaine dernière la mise en place d’escortes militaires sur les routes du secteur. Issue de la rébellion de la guerre civile (1976-1992), la Renamo a signé en août dernier un accord de paix avec le gouvernement qui prévoit le désarmement et la réintégration de son aile militaire, qui avait repris les armes en 2013. Une partie de ces « guérilleros » hostile à cet accord de paix, qualifié de « trahison », a revendiqué ces derniers mois plusieurs raids armés dans le centre du pays. Le chef de cette faction dissidente, Mariano Nhongo, a prévenu qu’il n’autoriserait pas le président Filipe Nyusi à prêter serment pour un nouveau mandat le 15 janvier 2020. AFP
C’est par l’intéressé lui-même que la nouvelle a été officialisée. L’ex-chef des Jeunes Patriotes ivoiriens Charles Blé Goudé a annoncé notamment à l’Agence France-Presse avoir appris sa condamnation à vingt ans de prison par la justice ivoirienne lors d’une audience à Abidjan le lundi 30 décembre. Il s’agit d’un jugement rendu par contumace, qui condamne l’ex-ministre de Laurent Gbagbo à « 10 ans de privation de ses droits civiques, 200 millions de francs CFA (300 000 euros) de dommages et intérêts à verser aux victimes ». Actuellement à La Haye où il est en liberté conditionnelle après son acquittement par la Cour pénale internationale (CPI), Charles Blé Goudé a en plus révélé que le tribunal d’Abidjan avait aussi délivré un mandat d’arrêt contre lui. L’homme s’est dit « surpris par ce verdict », prononcé sans la présence d’un avocat. Le Point
Né en Grande-Bretagne en 2006, le mouvement des « combattants congolais » est apparu en France en 2009. Ces activistes sont plus d’une centaine dans le pays et des opposants farouches au régime de l’ancien président Joseph Kabila. Mais pour eux, l’élection de Félix Tshisekedi il y a un an n’a rien changé. Si certains soutiennent Martin Fayulu, d’autres militent pour une nouvelle République. En France, les combattants congolais sont connus pour leurs actions radicales contre des responsables politiques ou des artistes, proches selon eux de Joseph Kabila. L’un de leurs coups d’éclat médiatique a été d’avoir réussi à faire annuler le concert du chanteur congolais Héritier Watanabé le 15 juillet 2017 à l’Olympia à Paris. Le Préfet de Paris avait préféré annuler le concert en raison de manifestations de ces activistes devant la salle de concert parisienne. Parmi les personnes présentes ce jour-là, il y avait Babin Masombo. Dans le milieu des combattants, on le surnomme « le Général ». Ancien militaire, il se sert de son expérience pour mener les opérations de son organisation, le Mouvement du peuple congolais (MPC). C’est l’un des membres historiques des combattants en France. Aujourd’hui, le combat continue, même s’il soutient Martin Fayulu … DW
Les Libériens iront-ils manifester dans les rues de Monrovia ? Le rendez-vous a en tout cas été fixé au 6 janvier prochain par le chef du Conseil des patriotes (COP), Henry Costa, lors d’une conférence de presse. Initialement prévue le 30 décembre, l’opposition a finalement repoussé l’échéance après une médiation de dernière minute de l’ONU et de la Cedeao. Les « dizaines de milliers » de personnes attendues par l’opposant devront donc attendre quelques jours de plus avant d’exprimer leurs « revendications de la manière la plus pacifique qui soit ». Le gouvernement, de son côté, ne l’entend pas de cette oreille. Le ministère de la Justice a en effet fait savoir samedi que d’ici au 30 janvier, « il n’y aura pas de rassemblement pacifique, de [mouvement] de protestation, de contre-protestation ou de manifestation », a-t-il fait savoir dans un communiqué consulté par l’AFP. Une décision prise avec soulagement par l’ONU et la Cedeao, qui défendent, elles, « un dialogue sincère entre le pouvoir et l’opposition » afin « d’éliminer le recours excessif aux protestations et manifestations ». Le Point
Le parquet burundais a requis lundi 15 ans de prison à l’encontre de quatre journalistes et leur chauffeur arrêtés le 22 octobre alors qu’ils couvraient l’incursion de rebelles burundais venus de la République démocratique du Congo (RDC) voisine, a-t-on appris auprès d’un témoin. Ces journalistes travaillant pour Iwacu, l’un des derniers médias indépendants du Burundi, sont accusés de « complicité d’atteinte à la sécurité intérieure de l’État ». Le substitut du procureur a requis « après deux heures de débat 15 ans de prison contre les cinq prévenus » devant le tribunal de Bubanza (nord-ouest), la province où ils avaient été arrêtés, a expliqué à l’AFP un témoin présent sur place et qui a requis l’anonymat. Selon cette source, le substitut a basé l’essentiel de son argumentation sur un message WhatsApp échangé ce jour-là par l’une des journalistes avec un collègue se trouvant à l’étranger, dans lequel elle écrivait: « Nous nous dirigerons vers Bubanza (…) pour aider les rebelles ». Il a également requis à leur encontre 20 ans de privation des droits civiques et demandé la saisie de leur équipement. AFP
Plusieurs enquêtes ont été ouvertes au Mali, dont une par la division des droits de l’homme de l’ONU, après la publication d’informations faisant état de la disparition de plus de 20 civils interpellés par l’armée dans le centre du pays. Des informations qui circulent depuis plusieurs jours sur les réseaux sociaux, imprécises et parfois contradictoires, mettent en cause l’armée malienne, qui traque les groupes jihadistes dont les membres se mêlent parfois aux populations locales, dans un contexte de rivalités violentes entre les communautés de ce pays en guerre depuis 2012. Dans un communiqué publié dimanche soir, les Forces armées maliennes (FAMa), ont indiqué qu’une de ses patrouilles avait interpellé des « suspects » à Maliemana le 19 décembre, mais qu’ils avaient été ensuite libérés après une intervention du maire de Dioura, Mamadou Coulibaly. « Mais depuis, de folles rumeurs font état de la disparition » de ces civils, indique l’armée. Jeune Afrique avec AFP
Dans moins de deux jours, commence la décade 2020-2029. L’heure est aux fêtes de fin d’année, mais également au bilan de ce qu’a été l’année 2019 pour les Maliens. Terrorisme, mauvaise gouvernance, crise politique et bien d’autres maux auront empreint de leur souillure cette année qui s’achève. Sur notre demande, plusieurs Maliens, issus de différents horizons, ont bien voulu nous livrer le fond de leur pensée sur ce qu’ils retiennent de 2019. … Harouna Fomba, Sapeur-pompier : « Ce qui m’a le plus marqué en 2019, ce sont les attaques incessantes à l’encontre des Forces Armées Maliennes et leur lot de morts. J’ai surtout été troublé par l’attaque du camp militaire de Dioura en mars dans le centre du pays et qui a ouvert la voie à ce cycle infernal sans fin. C’est vraiment dramatique pour tous ces jeunes et braves militaires morts pour le Mali dans leur mission régalienne dans des conditions inimaginables. » Journal du Mali
Que serait devenu Thomas Sankara ? Comment aurait vieilli le capitaine panafricain qui mena la révolution au Burkina Faso de 1983 à 1987 ? Le leader charismatique n’est plus là, mais il a légué un héritage qui ne s’évalue ni en réserves d’or ni en palais somptueux. Ce qu’il a laissé à ses héritiers, d’Afrique ou d’ailleurs, c’est l’image d’un président panafricain et tiers-mondiste, un homme intègre et pragmatique qui a dessiné un projet de société et l’a mené, même si ce fut à marche forcée et au prix de certaines libertés. Thomas Sankara a prouvé que venir d’un des pays les plus pauvres au monde n’empêchait ni d’être ambitieux ni d’être digne. Les Burkinabés en conservent une fierté. De Ouagadougou à Bobo Dioulasso, le sourire du capitaine se retrouve aujourd’hui sur des tee-shirts, des autocollants, des pagnes. Dans les esprits, Sankara reste vivant. Il a survécu à la « rectification », cette campagne initiée par Blaise Compaoré qui lui a succédé et dont le but était d’effacer toute trace de lui. Le Monde
Aborder la période historique de la décolonisation, ou plutôt des décolonisations ; mettre en lumière des trajectoires individuelles dans le chaos et le fracas des luttes émancipatrices, telle est l’ambition de la série documentaire Décolonisations* en trois volets que proposent les réalisateurs Karim Miské et Marc Ball accompagnés de l’historien Pierre Singaravélou. Il leur a fallu plus de deux ans de travail pour aboutir à ce récit-fleuve de 3 fois 52 minutes. Des kilomètres d’archives, images et écrits, afin de rendre compte de cette période historique d’environ 150 ans qui aboutira à un phénomène presque concomitant : le renversement des empires coloniaux et l’indépendance conquise pour des peuples colonisés. C’est un récit au pluriel pour mieux rendre la singularité de diverses libérations. Le Point