Les opérations de paix conduites par les Africains : Un outil essentiel pour la paix et la sécurité
Le 20e anniversaire de la création de l’Union africaine en 2022 a marqué un tournant pour les opérations de paix menées par les Africains. En réponse à divers conflits et crises, l’Union africaine (UA) et les Communautés économiques régionales (CER) ont autorisé quatre nouvelles opérations de paix dirigées par les Africains, soit le même nombre qu’en 2017 pour une année. L’UA et les acteurs régionaux supervisent actuellement 10 opérations de paix, réparties dans 17 pays africains et comprenant plus de 70 000 personnels autorisés. Ces opérations sont des outils essentiels pour la gestion des conflits. Au cours des 20 dernières années, les opérations de paix menées par l’Afrique ont entrepris des missions innovantes pour faire face à des menaces non conventionnelles. Elles ont amélioré la coopération entre les forces de sécurité régionales. Parfois, elles ont également apporté un leadership normatif dans la réponse aux atrocités et aux prises de pouvoir anticonstitutionnelles. Malgré ces contributions, les opérations de paix menées par les Africains possèdent des capacités opérationnelles limitées, sont mal intégrées aux efforts de gestion civile des conflits et n’ont pas réussi à intervenir de manière décisive dans les conflits armés les plus importants du continent. Pour que l’UA puisse jouer le rôle qu’elle espère depuis longtemps en tant que principal garant de la paix et de la sécurité en Afrique, elle devra, avec ses États membres, institutionnaliser les réalisations et remédier aux lacunes l’ architecture de sécurité régionale actuelle. Centre d’études stratégiques de l’Afrique
Coup d’Etat au Gabon : le général Brice Oligui Nguema nommé « président de la transition »
Le général Brice Oligui Nguema a été désigné nouvel homme fort du Gabon, mercredi 30 août, au terme d’une journée marquée par un coup d’Etat qui a mis à l’écart le président Ali Bongo, en poste depuis 2009. Jusqu’alors chef de la garde républicaine, Brice Oligui Nguema a été nommé « président du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) », a annoncé un porte-parole à la chaîne de télévision Gabon 24 dans la soirée du mercredi 30 août. Le général avait été porté en triomphe, mercredi, par des centaines de militaires quelques heures après le coup d’Etat, aux cris de « Oligui président », dans des images retransmises par la télévision d’Etat. En exclusivité, il a accordé en milieu de journée une interview au Monde dans laquelle il affirme qu’« Ali Bongo est mis à la retraite ». Mercredi soir, un communiqué du pouvoir putschiste annonçait que le général « ordonne la reconnexion de la fibre optique et le rétablissement des signaux de chaînes radiotélévisées internationales ». Le couvre-feu en vigueur a été prolongé d’une heure. Le Monde avec AFP
Qui est Brice Clotaire Oligui Nguema, tombeur d’Ali Bongo Ondimba ?
Ce mercredi matin, son nom a d’abord été scandé par les éléments de la garde républicaine, dont il est le commandant en chef, au sein même du palais présidentiel. Puis, peu de temps après, la confirmation est tombée : Brice Clotaire Oligui Nguema est désormais le président du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), qui a annoncé qu’il prenait le pouvoir, à Libreville ce 30 août, à la télévision nationale Gabon 24. Brice Clotaire Oligui Nguema n’est pas un inconnu des Gabonais, tant il fréquente les arcanes du pouvoir des Bongo depuis des décennies. Originaire de la province du Haut-Ogooué, le berceau de la famille de l’ancien président Omar Bongo Ondimba (OBO), à laquelle sa mère était apparentée, il avait vu le général André Oyini le prendre sous son aile et lui faire gravir les échelons au sein de l’armée. … Le CTRI soutient désormais qu’il assure, provisoirement, la gestion du pays. Ali Bongo Ondimba, lui, se trouve en résidence surveillée et ne semble visé par aucune accusation. Plusieurs de ses proches ont en revanche été arrêtés et font l’objet d’une enquête pour « trahison contre les institutions de l’État, malversations financières internationales en bande organisée » ou encore « trafic de stupéfiants et falsification de signature ». Jeune Afrique
L’Union africaine « condamne fermement la tentative de coup d’Etat » au Gabon
Le président de la Commission de l’Union africaine (UA) « condamne fermement la tentative de coup d’Etat » au Gabon, dénonçant « une violation flagrante » des principes de l’organisation continentale, dans un communiqué publié mercredi. Moussa Faki Mahamat « appelle l’armée nationale et les forces de sécurité à s’en tenir strictement à leur vocation républicaine, à garantir l’intégrité physique du président de la République (Ali Bongo Ondimba), des membres de sa famille, ainsi que de ceux de son gouvernement ». … « Il rappelle avec force qu’elle constitue une violation flagrante des instruments juridiques et politiques de l’Union africaine, dont la Charte africaine sur les élections, la démocratie et la gouvernance ». Jusqu’à ce coup d’Etat, le Gabon, pays d’Afrique centrale riche en pétrole était dirigé depuis plus de 55 ans par la famille Bongo. AFP
Mali : au Conseil de sécurité de l’ONU, la Russie met son veto à la poursuite de sanctions
Grâce à son allié russe, la junte malienne a obtenu gain de cause. La Russie a mis son veto mercredi 30 août à une résolution du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies prolongeant les sanctions contre des Maliens menaçant la paix dans leur pays. Rédigée par la France et les Emirats arabes unis, la résolution prévoyait de prolonger d’un an le régime de sanctions mis en place en 2017 et le mandat du comité d’experts chargé de surveiller son application. Elle a recueilli 13 voix en sa faveur, une abstention (Chine) et une voix contre (Russie). Les sanctions, qui visaient toute personne violant ou faisant obstacle à l’accord de paix de 2015, entravant l’acheminement de l’aide, commettant des violations des droits ou recrutant des enfants soldats, prendront fin jeudi. Etaient concernés huit individus, notamment des responsables de groupes signataires de l’accord de 2015 accusés de le mettre en péril. Le Monde avec AFP et Reuters
Le Burkina Faso autorise l’envoi d’un contingent militaire au Niger
Le gouvernement burkinabè a approuvé un projet de loi autorisant l’envoi d’un contingent militaire au Niger où des généraux ont pris le pouvoir il y a un mois et qui est menacé d’une intervention armée de pays ouest-africains, selon un communiqué consulté jeudi. Les modalités d’envoi de ce contingent n’ont pas été précisées, le gouvernement indiquant qu’elles ont été fixées « d’un commun accord », entre les autorités des deux pays. « Ce qui touche à la sécurité du Niger touche fondamentalement à la sécurité du Burkina Faso », a indiqué le ministre de la Défense Kassoum Coulibaly, cité dans le communiqué du compte-rendu du conseil des ministres. AFP
Coup d’Etat au Niger : les chefs de la diplomatie de l’UE se réunissent pour discuter d’une réponse
Les chefs de la diplomatie de l’Union européenne (UE) se réuniront, jeudi 30 août, en Espagne afin de discuter de la réponse au coup d’Etat survenu fin juillet au Niger. L’instabilité en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale sera l’un des thèmes majeurs de la réunion, alors que des militaires ont pris, mercredi, le pouvoir au Gabon. La guerre en Ukraine figurera également à l’agenda de cette rencontre informelle organisée à Tolède, à laquelle participera le ministre ukrainien des affaires étrangères, Dmytro Kouleba. Le ministre nigérien des affaires étrangères du gouvernement déchu, Hassoumi Massoudou, et le président de la Commission de la Cedeao, Omar Touray, assisteront également aux discussions. Le Monde avec Reuters
Coup d’État au Niger : le corridor Niamey-Cotonou enterré ?
Acteur majeur de la diplomatie économique américaine sur le continent, le Millenium Challenge Corporation (MCC) a annoncé suspendre ses financements au profit du Niger, en raison de « la destitution du gouvernement démocratiquement élu ». La décision de l’agence publique américaine compromet le développement du corridor routier Niamey-Cotonou. En septembre 2022, l’organisme américain avait approuvé son premier Compact (« accord de don ») régional à destination du Niger et du Bénin. D’un montant de 504 millions de dollars, ce don visait à « réduire les coûts du transport dans le corridor allant du port de Cotonou, au Bénin, à Niamey, la capitale du Niger ». Dans le cadre de ce pacte régional, le Niger devait bénéficier de 302 millions de dollars, contre 202 millions de dollars pour le Bénin. Les deux pays s’étaient également engagés à mobiliser 15 millions de dollars chacun pour renforcer le commerce régional et ainsi accélérer « la croissance économique inclusive dans la région à travers le corridor routier Niamey-Cotonou ». Jeune Afrique
Entendra-t-on toutes les voix à l’Africa Climate Summit ?
Ce lundi marquera aussi l’ouverture de l’Africa Climate Summit, la toute première conférence consacrée aux questions climatiques en Afrique, qui se tiendra pendant trois jours à Nairobi, au Kenya. Plus d’une vingtaine de chefs d’État ou de gouvernement africains ainsi que 20 000 membres de délégations du monde entier – y compris le secrétaire général des Nations unies, António Guterres – ont confirmé leur venue. “Premier du genre, le sommet de Nairobi va permettre de fédérer les dirigeants africains et leurs citoyens autour d’un objectif commun et panafricain : apporter justice et prospérité à un continent qui souffre de manière démesurée des conséquences de la crise climatique sans en être responsable”, espère Lorraine Chiponda, de l’ONG Don’t Gas Africa, qui signe une tribune sur le site African Arguments. Comme d’autres, elle veut croire que cet événement permettra d’envoyer un message unifié en vue de la COP28 de Dubaï, à la fin de l’année. Courrier international
En Algérie, deux ans de prison pour un chercheur et un journaliste
Même si leurs défenseurs ne se faisaient guère d’illusions avant le jugement, le verdict est lourd. Le tribunal de Constantine (Algérie) a condamné, mardi 29 août, à deux ans de prison ferme le chercheur algéro-canadien Raouf Farrah, 36 ans, et le journaliste algérien Mustapha Bendjama, 32 ans, en détention depuis plus de six mois. Ils ont été jugés coupables de « publication d’informations et de documents dont le contenu est classé partiellement ou intégralement secret, sur un réseau électronique ou d’autres moyens technologiques de média ». Le 22 août, le parquet avait requis trois ans de prison contre les deux hommes. Leurs avocats avaient demandé la relaxe, dénonçant des irrégularités dans les procédures et des violations des droits des accusés lors de leur garde à vue, dont des violences commises à l’égard de Mustapha Bendjama. M. Farrah a également été condamné pour « réception de fonds d’institutions étrangères ou intérieures dans l’intention de commettre des actes qui pourraient porter atteinte à l’ordre public ». Pour ce même motif, son père Sebti, 67 ans, a écopé d’un an d’emprisonnement avec sursis. Le Monde
Le président béninois Patrice Talon en visite économique en Chine
Patrice Talon est fasciné par la Chine, « ce pays m’inspire » disait-il le 5 mars dernier sur une chaine télévision française. La Chine le lui rend, et fait de ce voyage officiel une visite d’État, sa première à l’étranger depuis qu’il est arrivé au pouvoir en 2016, il s’agit du degré le plus élevé des visites dans le protocole chinois. Dès demain, il rencontre son homologue chinois Xi Jinping pour un tête-à-tête de 3 heures. Au programme également, des séances de travail avec le Premier ministre, le président de l’Assemblée nationale populaire. Quinze accords seront signés, essentiellement pour favoriser le co-investissement, l’implantation d’entreprises industrielles chinoises au Bénin. RFI
Afrique: Plaidoyer pour un ordre mondial avec des solutions africaines devant alléger le fardeau de la dette
« Les 4R pour l’Afrique : le faiseur de règles : Réimaginer, Repenser, Réorganiser et Remobiliser pour un ordre mondial africain ». C’est le thème de la 3e Conférence africaine sur la dette et le développement (AfCoDD III) qui s’est ouverte ce mercredi 30 août à Dakar. Organisée par le Forum et réseau africain sur la dette et le développement (Afrodad)et ses partenaires cette rencontre de trois jours met en relief deux importants défis pour les gouvernements africains : la problématique de la dette et le développement de nos pays. Ces assises de Dakar sonnent comme une opportunité pour les parties prenantes de faire un plaidoyer pour des solutions africaines durables devant permettre de faire face au fardeau de la dette. Face à la multitude de crises que traverse le continent, estime Ebrima Sall, directeur exécutif de Trust Arica, le grand défi pour l’Afrique est de s’assurer que la transition permette d’entamer un nouveau monde où l’humain est au centre de tout processus. « Un monde où l’Afrique va légiférer ». AllAfrica
Afrique du Sud : plus de 70 morts dans un incendie à Johannesburg
Au moins 73 personnes sont mortes, jeudi 31 août, dans un incendie qui a dévasté un immeuble de quatre étages dans le centre de Johannesburg, en Afrique du Sud, ont annoncé les services de secours de la ville. De plus, 52 personnes ont souffert de blessures légères, selon les déclarations à une chaîne de télévision locale du porte-parole des services de secours, Robert Mulaudzi. Les blessés, dont certains ont inhalé de la fumée, ont été conduits dans des hôpitaux pour y être soignés, a-t-il précisé. L’incendie qui s’est déclaré dans la nuit de mercredi à jeudi, a été éteint et les pompiers s’activaient jeudi matin à rechercher d’autres éventuelles victimes. « Nous avançons étage par étage » dans cette recherche, a expliqué Robert Mulaudzi à la chaîne ENCA. Les secouristes sortaient des corps calcinés de l’immeuble et les allongeaient dans la rue sous des draps ou des couvertures, a constaté un journaliste de l’AFP sur place. France24 avec AFP