Ce partenariat entre Paris et l’UA prévoit que ces doses « seront allouées et distribuées dans le cadre du Fonds africain pour l’acquisition des vaccins (Avat) et du mécanisme pour un accès mondial au vaccin (Covax) », deux initiatives destinées à permettre à l’Afrique de tenter de rattraper son retard dans la vaccination par rapport aux pays développés. « La pandémie (de Covid-19) ne pourra être surmontée qu’à travers une intense coopération entre les acteurs multilatéraux, régionaux et nationaux », déclare le président Emmanuel Macron, cité dans un communiqué. « Je souhaite que nous agissions ensemble en mettant à profit le savoir-faire et la légitimité politique des dirigeants africains et en s’appuyant sur notre partenariat solide avec l’Union africaine », ajoute-t-il. Pour sa part, le président sud-africain Cyril Ramaphosa a qualifié le don français de « geste fort et bienvenu de solidarité humaine et de coopération politique à un moment où le monde en a le plus besoin ». Lors d’une réunion consacrée à ce sujet avec le président Macron à Pretoria en mai, Cyril Ramaphosa avait dénoncé « un apartheid vaccinal » en regrettant que quelques pays reçoivent un nombre « illimité » de vaccins alors qu’un très faible nombre d’Africains sont protégés. Le Point avec AFP
Des scientifiques sud-africains surveillent un nouveau variant du coronavirus possédant un taux de mutation inhabituel et dont la fréquence a graduellement augmenté ces derniers mois, a indiqué, lundi 30 août, l’Institut national des maladies transmissibles d’Afrique du Sud (NICD). Le variant, connu sous le nom de « C.1.2 » a été signalé la semaine passée par la Plateforme de recherche, d’innovation et de séquençage du Kwazulu-Natal (KRISP) dans une étude pas encore publiée. Alors que la majorité des infections par le coronavirus (SARS-CoV-2) en Afrique du Sud sont actuellement provoquées par le variant Delta − identifié pour la première fois en Inde −, le C.1.2 a attiré l’attention des scientifiques car il mute presque deux fois plus vite que les autres variants déjà observés. Jusqu’ici, le C.1.2 a été détecté dans toutes les provinces sud-africaines, ainsi qu’ailleurs dans le monde, notamment en Chine, à Maurice, en Nouvelle-Zélande et au Royaume-Uni. Il n’est cependant pas assez fréquent pour être qualifié de « variant digne d’intérêt » ou de « variant inquiétant », comme le sont les variants Delta et Beta − apparu en Afrique du Sud en 2020 −, tous deux très contagieux. Le Monde avec AFP
Plus de quarante organisations tunisiennes de défense des droits humains ont affirmé, lundi 30 août, que la Tunisie a livré Slimane Bouhafs, un « réfugié politique » algérien, aux autorités de son pays, accusant Tunis de « violer ses engagements internationaux ». M. Bouhafs, 54 ans, est un militant politique algérien condamné en 2016 à cinq ans de prison dans son pays pour « insulte à l’islam ». Il milite aussi au sein du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), une organisation indépendantiste classée « terroriste » par Alger. Dans un communiqué commun, plus de quarante ONG, dont la Ligue tunisienne des droits de l’homme, ont exprimé leur « indignation devant le dangereux précédent créé par l’Etat tunisien en remettant un réfugié bénéficiant de la protection internationale aux autorités de son pays qui le poursuivent pour ses prises de position politiques ». Les ONG exigent des « clarifications des autorités sur la disparition dans des circonstances mystérieuses du militant politique algérien Slimane Bouhafs ». Le Monde avec AFP
Le chef du principal parti d’opposition tanzanien comparaissait mardi devant la Haute Cour à Dar es Salaam pour faire face à des accusations de terrorisme dans une affaire qualifiée de « politique » par son parti visant à écraser la dissidence. Le président du parti Chadema, Freeman Mbowe, et ses partisans accusent la police de l’avoir torturé en garde à vue pour le forcer à faire une déclaration lors du procès qui s’est ouvert sous haute sécurité, la plupart des journalistes étant bannis de la salle d’audience par la police. Freeman Mbowe est en détention depuis le 21 juillet, date à laquelle il a été arrêté avec d’autres hauts responsables du parti Chadema, après avoir appelé à un rassemblement pour demander des réformes constitutionnelles. L’homme de 59 ans est accusé de « financement du terrorisme » et « complot terroriste ». Lors de leur comparution devant un tribunal de Dar es Salaam lundi, Mbowe et ses trois co-accusés ont accusé le parquet de lire des déclarations dictées sous la contrainte, selon l’avocat de M. Mbowe, Peter Kibatala. La défense a déclaré avoir déposé une requête demandant l’abandon des charges et l’annulation du procès, accusant implicitement la présidente Samia Suluhu Hassan de s’être mêlée de l’affaire. AFP
Le 30 août, les Sud-Soudanais s’étaient donné rendez-vous dans la rue, pour réclamer la démission du président Salva Kiir et du vice-président Riek Machar. La coupure d’Internet et le déploiement de l’armée les en ont empêchés. Au Soudan du Sud, des universitaires, avocats et jeunes femmes, réunis au sein de la Coalition du peuple pour l’action civile (PCCA), ont “appelé à une manifestation dans tout le pays le 30 août, pour exiger la démission du président Salva Kiir et du vice-président Riek Machar”, rapporte le média sud-soudanais Eye Radio. Mais au moment où ils devaient gagner les rues de la capitale, Juba, les manifestants ont été finalement contraints de s’abriter dans leurs foyers. La veille de l’événement, organisé en ligne, des suspensions de réseau Internet et téléphonique ont été enregistrées. Courrier International
Les leaders de toutes les confessions religieuses du Mali se sont réunis lundi à Bamako. Dans une déclaration rendue publique, ils ont appelé « à un sursaut national et à un changement de comportement. Ils ont aussi exhorté les populations à une mobilisation pour la paix et la stabilité ». Cette sortie des leaders religieux intervient au moment où la classe politique est plutôt divisée sur marche à suivre pour la réussite de la transition. Pour la réussite de la transition, les leaders religieux appellent les forces vives de la nation, la classe politique malienne à une gestion consensuelle et inclusive des affaires de la cité. Ils font probablement référence à la récente rencontre entre le Premier ministre malien Choguel Maïga et la classe politique. Lors de cette réunion, le chef du gouvernement a annoncé des assises de la Refondation (sorte de Fora) mais également la création d’un organe unique pour la gestion des futures élections. Ce sujet divise au Mali. Tout comme celui de la durée de la transition. Officiellement, fin février 2022, les gouvernants actuels doivent rendre le tablier, après des élections. Mais par exemple, à titre personnel au sein du Conseil national de transition (l’organe législatif) des voix s’élèvent déjà pour demander une prolongation de la durée de la transition. Au même moment, d’autres voix exigent fermement le respect des délais fixés. RFI
Sept pays voisins de la Libye ont débuté, hier, lundi 30 août, à Alger une réunion régulière de deux jours, au niveau des ministres des Affaires étrangères consacrée à la crise libyenne. Il s’agit de l’Égypte, de la Tunisie, du Soudan, du Niger, du Tchad en plus de la Libye et de l’Algérie, pays hôte. Assistera également à cette réunion, le ministre des Affaires étrangères congolais, Claude Gakosso, en tant que représentant du comité du haut niveau de l’Union africaine sur la Libye, ainsi que le commissaire de l’UE à la paix et la sécurité. Enfin, le secrétaire général de la Ligue arabe prendra également part à cette réunion. L’objectif étant d’établir une feuille de route pour la tenue d’élections dans les délais prévus. L’Algérie accueille une nouvelle réunion des pays voisins de la Libye, après celle de janvier 2020. Depuis, la position de ces pays n’a pas changé. Ils devraient pouvoir contribuer aux efforts de paix et de stabilité menés sous l’égide de l’ONU en Libye et ceci, loin des ingérences étrangères et d’afflux continu des armes et de mercenaires. RFI
Le président du Conseil militaire de transition tchadien, le général Mahamat Idriss Déby, conclut ce lundi 30 août une visite de deux jours au Soudan. Au menu des discussions figurent la coopération économique et surtout la coopération militaire et sécuritaire. Mahamat Idriss Déby est arrivé à Khartoum avec une délégation de haut niveau pour évoquer principalement des questions d’ordre sécuritaire, et notamment le contrôle des frontières avec le voisin du Nord, la Libye. Le Tchad et le Soudan, qui partagent une frontière de 1 300 kilomètres, traversent tous deux une période de transition fragile dans laquelle les militaires ont toujours la main haute sur le pouvoir. Quelques jours seulement après la visite de Moussa al-Kone, vice-président du Conseil présidentiel libyen, Ndjamena et Khartoum souhaitent réactiver un accord ratifié en juin 2018 entre le Soudan, la Libye, le Tchad et le Niger. Cet accord prévoyait de déployer des troupes conjointes à leurs frontières pour combattre les trafics, les migrations ainsi que les incursions de groupes armés. Et c’est bien ce dernier point qui inquiète le général Mahamat Idriss Déby au Tchad. Les hordes de mercenaires recrutés, entraînés et armés en Libye, financés par des puissances étrangères, posent une sérieuse menace à la stabilité régionale, a déclaré la présidence tchadienne. RFI
Le chef de la junte militaire tchadienne, Mahamat Idriss Déby Itno, a rejeté l’idée d’un retour au pays de « mercenaires » tchadiens qui combattent en Libye aux côté des forces rivales du gouvernement intérimaire ou du maréchal Khalifa Haftar, a annoncé la présidence. L’ONU estime à quelque 20.000 le nombre de « mercenaires » et combattants étrangers en Libye: des Russes du groupe privé de sécurité Wagner, des Tchadiens, des Soudanais ou encore des Syriens. En avril, des rebelles venus de ce pays avaient mené une offensive sur N’Djamena, et le président tchadien Idriss Déby Itno avait été tué en montant au front avec son armée pour les stopper. … Mahamat Déby avait déjà proposé mercredi de relancer l’accord quadripartite de 2018 entre la Libye, le Soudan, le Niger et le Tchad pour lutter contre le terrorisme et les trafics, en créant une force mixte aux frontières libyennes. L’Union africaine a aussi renouvelé vendredi son « appel au retrait urgent du Tchad de tous les mercenaires et combattants étrangers, y compris ceux de la Libye ». Mahamat Déby a en revanche multiplié récemment les signes d’ouverture aux groupes armés rebelles pour les faire participer à un dialogue national censé réconcilier les Tchadiens. Il a notamment promis « des actions concrètes en matière d’amnistie, de libération des prisonniers de guerre, de restitution des biens et de réinsertion professionnelle ». AFP
Onze enfants, dont cinq filles, âgés de 9 à 17 ans, ont été enlevés par de présumés rebelles ADF (Forces démocratiques alliées) dimanche soir dans un village d’Ituri, dans le nord-est de la RDC, a-t-on appris mardi de source locale. Les rebelles ont mené une incursion dans le groupement Bundingili, sur le territoire de la commune de Zunguluka (au sud de Bunia, chef-lieu de la province), où ils ont pris en otages « tous les civils qui étaient là, les hommes, les femmes et les enfants », a indiqué par téléphone à l’AFP Dieudonné Malangayi, président intérimaire et secrétaire de la société civile de la « chefferie » de Walese Vonkutu. Selon lui, il y avait dans le village au moins dix familles de déplacés, qui se cachaient là pour le travail des champs. Arrivés en brousse, à plus de 3 km, les rebelles « ont libéré les hommes, les femmes et quelques petits enfants » mais ont retenu 11 enfants de 9 à 17 ans, dont cinq filles, dont « nous ne connaissons pas le sort », a ajouté le responsable. AFP
Plus de trois mois après l’éruption du volcan Nyiragongo, dans l’est de la République démocratique du Congo, des milliers de sinistrés vivent encore autour de Goma dans des abris de fortune et appellent à l’aide. « Ma maison a été consumée par la lave. J’ai sept enfants. Ici on n’a pas de nourriture. On souffre énormément », se lamente Furaha Mawazo, parmi les quelque 4.000 familles déplacées installées dans une cour d’école à Kayembe, à 4 km au nord du chef-lieu du Nord-Kivu. Ici les tentes sont faites de vieilles bâches et toiles délavées par la pluie, récupérées ici et là par des habitants qui, après avoir fui l’éruption du 22 mai, n’ont rien retrouvé de leurs habitations à leur retour. Les abris sont minuscules, comme celui de Joséphine Kakuru Mayani, la cinquantaine, veuve et elle aussi mère de famille nombreuse. Deux mètres carrés, montre-t-elle, dans lesquels tout le monde s’entasse la nuit. Lors de l’éruption, qui a semé la panique dans la ville de 2 millions d’habitants, elle s’était enfuie avec ses proches vers Saké, à 27 km de Goma, où elle avait été hébergée dans « une famille hôte ». VOA
À La Haye, les audiences dans l’affaire centrafricaine Alfred Yekatom Rhombot – Patrice Edouard Ngaïssona ont repris ce lundi 30 août après avoir été levées en juin. Un 16e témoin, placé sous anonymat, a été interrogé sur les attaques dans la région de Bossangoa pendant l’année 2013. Elle est présentée comme le témoin P-2462. Ce lundi, en audience publique, elle raconte sa fuite vers la résidence de l’imam lors de l’attaque de Bossangoa le 5 décembre 2013, sa vie de déplacée à l’intérieur de la ville puis au Tchad. À La Haye, les questions aux témoins sont souvent précises. La Cour les interroge sur les auteurs de crimes ou leurs complices, pour certains sans doute encore actifs. Les réponses du témoin P-2462 sont souvent courtes, empreintes d’émotion. Mais le plus souvent, c’est à huis-clos qu’elle a fait le récit des événements : sa maison brûlée, et puis son viol… À l’époque, Bossangoa est aux mains de la Séléka, une alliance de groupes armés à majorité musulmane qui a pris le pouvoir par la force à Bangui, à 300 km de là. De nombreuses exactions sont commises. En réaction, des milices anti-balaka s’organisent. RFI
Pour de bonnes ou de mauvaises raisons, parce qu’ils refusent de rendre des comptes ou craignent pour leur vie, tous ont fui leur pays pour un exil aussi précaire qu’indéfini. Une liste qui ne cesse de s’allonger… Un ultime sursis est toujours bon à prendre avant que la justice ne vous rattrape, inexorablement. C’est ce que doit se dire François Compaoré, 67 ans, dont l’extradition de la France vers le Burkina Faso a été suspendue in extremis le 6 août par la Cour européenne des droits de l’homme. Quatre ans ou presque après son interpellation à l’aéroport de Roissy sur la base d’un mandat d’arrêt émis par les autorités de son pays pour son implication présumée dans l’assassinat du journaliste Norbert Zongo, le frère cadet de Blaise, celui que l’on surnommait « le petit président », vit toujours à Paris. Si loin et si proche à la fois de la MACO, la maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou, qu’il redoute tant. Quatre ans, c’est long au regard des quatre mois et trois semaines qui furent nécessaires à ce qui tient lieu de justice aux Émirats arabes unis pour extrader vers l’Algérie l’ancien patron du géant pétrolier Sonatrach Abdelmoumen Ould Kaddour, livré menotté le 4 août sur l’aéroport d’Alger et aussitôt incarcéré à la prison d’El Harrach pour soupçons de corruption. Ainsi va le sort de ceux qui, à tort ou à raison, ont fui la justice de leur propre pays pour se réfugier sous d’autre cieux : mieux vaut trouver asile dans un État de droit. Jeune Afrique
« Le Premier ministre est allé chercher les entrepreneurs en France, mais avec quelle électricité on va travailler ? », s’interroge un entrepreneur. La fourniture de l’électricité a brutalement été interrompue sur la capitale congolaise depuis dimanche matin. La situation n’était toujours pas rétablie lundi. Les solutions alternatives comme les groupes électrogènes sont presque impossibles, puisque Brazzaville connaît une crise de carburant depuis deux semaines. Dans un message laconique publié sur sa page Facebook, la société de production et de distribution du courant, E2C, explique que ce désagrément est causé suite à la chute d’un pylône dans la région de Pointe-Noire. « Les travaux sont en cours », assure la société E2C. Cette situation a impacté le quotidien des Congolais. Les hommes d’affaires sont aux abois. Le patron des patrons, président de l’Union nationale des opérateurs économiques du Congo, El Hadji Djibril Bopaka, décrit une situation « difficile ». « C’est un grand manque à gagner pour les entreprises. Dans les restaurants, tout est en stand-by. Les grandes entreprises industrielles, dans les grandes menuiseries rien ne marche, dans les boulangeries, ça pose problème. Cela fait que le secteur privé subit », déplore-t-il. Les commerçants voient leurs affaires chuter en si peu de temps. VOA
Selon le Comité international de la croix rouge, l’Afrique concentre plus de 40.000 cas de disparitions forcées. Il y en a près de 1.500, uniquement dans l’extrême-nord du Cameroun. Le CICR, à travers son programme Missing, travaille avec les familles des victimes pour les aider à retrouver leurs proches disparus. Cinq ans d’angoisse et de souffrances, c’est ce que vit Abdoulaye, la cinquantaine et handicapé d’un bras qui est sans nouvelles de son frère. « Nous étions aux champs quand mon frère est venu me dire qu’il partait accompagner quelqu’un dans une localité voisine. Le temps d’aller et revenir, on nous a rapporté qu’il avait été arrêté par des hommes armés. J’ai fait beaucoup de recherches dans les gendarmeries, les commissariats et autres… mais sans succès. Avec mon handicap, j’ai épuisé tout ce que j’avais comme ressources. Je suis épuisé », témoigne-t-il. Depuis le début de la crise en 2014, des milliers de personnes ont disparu dans cette région située dans le Nord du Cameroun. A travers le programme « Missing », le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) travaille sur les données disponibles pour aider ces familles à retrouver leurs proches ou à découvrir ce qui leur est arrivé. DW