Des tirs entendus à Ouagadougou : mutinerie ou tentative de coup d’Etat au Burkina Faso ?
La tension monte à Ouagadougou. Plusieurs sources locales contactées par Le Monde ont fait état de « tirs à l’arme lourde » dans la nuit de jeudi 29 à vendredi 30 septembre, à l’intérieur du camp militaire Baba Sy, situé dans le sud de la capitale du Burkina Faso, à proximité de Kosyam, le palais présidentiel, occupé par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba depuis le coup d’Etat du 23 janvier. Vendredi matin, l’accès au palais était bloqué par « des militaires lourdement armés ». D’autres axes stratégiques, tels que le rond-point des Nations-Unies menant à la primature et situé au centre-ville, étaient aussi verrouillés. Le signal de la Radiodiffusion télévision du Burkina (RTB) a quant à lui cessé d’émettre et l’accès à ses locaux a été bloqué par des militaires. L’ambassade de France, l’Union européenne et d’autres pays, tels que la Belgique, ont donné instruction à leur personnel de rester chez eux. S’agit-il d’une tentative de coup d’Etat ou d’une mutinerie ? Dans un communiqué publié sur sa page Facebook, la présidence du Burkina Faso évoquait, en début d’après-midi, une « situation confuse créée suite à un mouvement d’humeur de certains éléments des Forces armées nationales », précisant que « des pourparlers sont en cours pour ramener le calme et la sérénité ». « C’est une crise interne à l’armée, les échanges se poursuivent pour un dénouement sans écueil », a fait savoir à l’AFP Lionel Bilgo, porte-parole du gouvernement burkinabé. Le Monde
RDC : Echange de tirs entre des Casques bleus et des miliciens dans le nord-est du pays
Des Casques bleus ont échangé des coups de feu avec des miliciens dans la province de l’Ituri, dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC), a déclaré jeudi un porte-parole de l’ONU. Aucune victime n’a été signalée dans cet échange de tirs survenu mercredi. Stéphane Dujarric, principal porte-parole du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, a déclaré que la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), a envoyé mercredi une patrouille de Casques bleus après avoir reçu des informations faisant état de coups de feu dans le village de Pangapanga, dans le territoire central de Djugu dans l’Ituri. Des troupes de la RDC ont rejoint la patrouille. « En atteignant le village, les Casques bleus et les troupes congolaises ont échangé des tirs avec des miliciens du groupe armé CODECO, les obligeant à se retirer », selon M. Dujarric. CODECO (Coopérative pour le développement du Congo) est un groupe formé par des hommes armés appartenant à l’ethnie Lendu. Sahel-Intelligence
Manifestation des syndicats de la police tunisienne
Plus de 200 policiers ont manifesté mercredi à Sfax, dans le centre-est de la Tunisie, pour défendre leur droit syndical et réclamer la libération de huit de leurs collègues, arrêtés il y a cinq jours lors d’un autre mouvement de protestation. A l’appel du Syndicat national de la sûreté intérieure (SNSI), des policiers en civil se sont rassemblés au centre de Sfax, la deuxième plus grande ville de Tunisie, pour demander que leurs collègues soient relâchés. Arrêtés vendredi, les huit agents ont été placés en détention sur ordre d’un tribunal militaire après avoir participé à un sit-in à Sfax, organisé par le SNSI pour « des revendications professionnelles et sociales », a indiqué à l’AFP son porte-parole Chokri Hamada. Le syndicat qui avait installé 32 tentes sur l’ensemble du territoire tunisien a refusé d’obtempérer aux ordres de policiers déployés par les autorités pour disperser le mouvement. Des affrontements ont alors opposé les policiers syndicalistes et les forces de l’ordre à Sfax, au cours desquels les huit policiers syndicalistes ont été arrêtés. Ils sont accusés notamment d' »atteinte à la sécurité publique », selon M. Hamada et des médias locaux. AfricaNews/AFP
Militaires ivoiriens détenus au Mali: la délégation de la Cédéao achève sa visite à Bamako
Fin de la visite à Bamako de la délégation de la Cédéao venue plaider la libération des 46 militaires ivoiriens détenus depuis le 10 juillet. Les chefs d’État de la Gambie, du Ghana, ainsi que le représentant du président togolais n’ont pas fait de déclaration. Mais d’après nos informations, même s’il n’y a rien d’officiel pour l’heure, avec les multiples interventions, les lignes bougent. À Bissau, chez le président Umaro Sissoco Embalo, président en exercice de la Cédéao, à Lomé, chez le président Faure Gnassingbé, incontournable dans le dossier, ou encore à Abidjan, tous nos interlocuteurs sont unanimes : les lignes bougent. La délégation dépêchée à Bamako a obtenu des résultats. L’affaire des 46 militaires ivoiriens détenus au Mali est certes judiciarisée, mais les autorités maliennes sont de plus en plus pour un arrangement à l’amiable. « Vous voulez savoir quand nous verrons la fumée blanche ? Soyez patients ! », répond une source au cœur des négociations. RFI
Elections Nigéria : les jeunes attendent les candidats au tournant
Alors que la campagne pour l’élection présidentielle nigériane de 2023 a été officiellement lancée, les jeunes électeurs se sentent plus que jamais concernés par le scrutin et attendent beaucoup des candidats. Face à une économie en difficulté et une insécurité de plus en plus présente, la nouvelle génération nigériane est attentive au discours des quatre candidats à la succession du président sortant Muhammadi Buhari. « C’est la première fois que je vote. J’aimerais voir les candidats s’exprimer pour pouvoir choisir la bonne personne pour laquelle voter. Pour cette élection de 2023, nous devons voter correctement, nous devons voter juste et nous devons voter intelligemment. » a déclaré une jeune électrice. « Cette fois-ci, je ne veux pas me contenter de m’asseoir et de dire que tout ce qu’ils me proposent me convient. Je veux faire ce pas audacieux par moi-même, voir si mon vote comptera ou pas. C’est la raison supplémentaire pour laquelle j’ai décidé que cette année, je dois sortir, obtenir ma carte d’électeur et je vais voter. » a affirmé une autre citoyenne. Les principaux candidats en lice sont Bola Tinubu, ancien gouverneur de Lagos et pilier du parti au pouvoir, le All Progressives Congress (APC), et le candidat du parti démocratique populaire (PDP), Atiku Abubakar, ancien vice-président, qui en est à sa sixième candidature. AfricaNews/AFP
Aminata Touré: au Sénégal, «nul ne peut faire plus de deux mandats consécutifs»
Au Sénégal, c’est officialisé : Aminata Touré a envoyé une lettre au président de l’Assemblée nationale pour l’« informer » de sa décision d’être désormais députée non-inscrite. L’ancienne Première ministre, qui était tête de liste de la majorité Benno Bokk Yaakaar aux législatives de juillet, a rompu avec le président Macky Sall après avoir été écartée du perchoir. Débat sur une éventuelle troisième candidature du chef de l’État en 2024, possible amnistie des opposants Karim Wade et Khalifa Sall, ses perspectives pour l’avenir, Aminata Touré, surnommée « Mimi » Touré, est l’invitée de Charlotte Idrac. Vous êtes donc désormais députée non-inscrite à l’Assemblée, alors concrètement, quand il s’agira de voter des lois, est-ce que vous serez dans la majorité ou dans l’opposition ? « C’est tout le sens d’être non-inscrit, c’est d’être député du peuple comme on dit, et tout dépendra de la nature de la loi, des remarques qu’on fera, est-ce qu’elles sont prises en compte… Voilà, c’est un geste de liberté. » RFI
Comores: des trafiquants, des glacières et des lingots d’or devant la justice
Devant une salle d’audience comble, le président du tribunal brandit la principale pièce à conviction: une glacière. Des proches du président Azali Assoumani ont été jugés jeudi à Moroni dans l’affaire dite « des lingots d’or », autour d’un vaste trafic entre les Comores et Madagascar. Sur le banc des accusés, neuf suspects. Parmi eux, l’ex-directeur des aéroports comoriens, Yasser Ali Assoumani. Vêtu d’une chemise d’un blanc immaculé, il est connu pour être proche du président Assoumani, régulièrement critiqué pour ses dérives autoritaires. Plus loin, Fardi Harifadja Abodo, un douanier à la carrure de boxeur et fils du procureur de la Cour suprême, plus haute juridiction de l’archipel de l’océan Indien, également proche du pouvoir. Ce sont les deux principaux suspects dans l’affaire dévoilée l’an dernier. VOA
Les propositions du comité ad hoc font réagir au Tchad
Un comité ad hoc, mis en place par le présidium du dialogue national, a proposé une prolongation de deux ans de la transition, de maintenir à la tête de l’Etat le chef de la junte militaire, Mahamat Idriss Déby Itno, et d’autoriser les membres de la transition à présenter leurs candidatures aux élections à venir. Si toutes ces propositions du comité ad hoc font l’objet d’intenses discussions au dialogue national, il semble que pour certains participants à la rencontre les choses aillent déjà dans le bon sens. Saleh Kebzabo, le président de l’UNDR, se félicite du travail de ce comité et estime qu’il faut être réaliste. « J’étais de ceux qui militaient pour une transition de 18 mois. Celle-ci vient de finir et voilà qu’on va déborder et qu’on va avoir encore une transition de deux ans. C’est le réalisme qui l’impose. J’étais de ceux qui ont dit aussi que les dirigeants de la transition ne peuvent pas participer aux compétitions électorales futures mais force est de constater que si vous excluez une catégorie quelconque de citoyens, c’est injuste. Laissez tout le monde participer. Organisons de bonnes élections » explique Saleh Kebzabo à la DW. A ceux qui ont préféré boycotter le dialogue national, Saleh Kebzabo rappelle que les décisions qui y seront prises « leur seront imposées” comme à tous les autres Tchadiens. DW
Somalie : des milliers de personnes déplacées par la sécheresse
En septembre, la Somalie a été ravagée par la sécheresse la plus alarmante depuis plus d’un demi-siècle, les gens et les animaux étant arrachés à leurs foyers. Mohamed Kheir Issack, 80 ans, et Issack Farow Hassan, 75 ans, tous deux aveugles, les deux amis aussi proches que des frères, faisaient partie des centaines de personnes qui étaient arrivées dans la ville frontalière de Dollow ces derniers jours, dans le cadre d’une migration involontaire qui a vu fuir plus d’un million de Somaliens affamés. La Somalie connaît depuis longtemps des sécheresses, mais les chocs climatiques sont désormais plus fréquents, ce qui laisse moins de place pour se remettre et se préparer au suivant. « Nous avons connu des sécheresses auparavant, mais jamais le type de sécheresse qui vous oblige à quitter votre village. Nous n’avons jamais connu une sécheresse aussi grave », a déclaré Issack. Le retour chez eux après la sécheresse serait difficile pour les deux hommes, en partie parce que la région de Somalie d’où ils viennent était contrôlée par un groupe affilié à Al-Qaida appelé Al-Shabab. AfricaNews/AP
Pourquoi l’épidémie d’Ebola en Ouganda est-elle si grave ?
[…] Le fait que trois semaines se soient écoulées avant que le premier cas ne soit détecté le 20 septembre a suscité des inquiétudes. Ebola se propage entre humains par contact direct avec des fluides corporels et des environnements contaminés. Les funérailles peuvent constituer un risque particulier si les personnes endeuillées ont un contact direct avec le corps. La plupart des 31 cas identifiés se trouvent dans le district central de Mubende, en Ouganda, et six personnes en sont mortes. Toutefois, le nombre de décès pourrait être plus élevé car le ministère de la santé indique que 18 décès, liés à des cas confirmés, n’ont pas fait l’objet d’un prélèvement car ils ont été enterrés avant d’être testés. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que le taux de létalité se situe entre 41 % et 100 %. BBC
En Algérie, les autorités ordonnent la fermeture de l’association chrétienne Caritas
Le service humanitaire Caritas Algérie, déployé par l’Eglise catholique à travers le pays depuis soixante ans, est contraint de cesser son activité à partir de samedi 1er octobre. Les autorités ecclésiales locales expliquent dans un communiqué publié mardi 27 septembre que cette décision a été prise « conformément à la demande des pouvoirs publics ». Motif : Caritas Algérie serait « une organisation non autorisée ». Depuis février, le diocèse d’Alger a tenté sans succès de convaincre l’administration algérienne que ce service caritatif n’était pas une ONG. « Caritas n’est pas une organisation distincte mais l’un des services développés par l’Association diocésaine d’Algérie (ADA), il n’a donc pas d’existence juridique propre, a expliqué au Monde l’archevêque d’Alger Jean-Paul Vesco. (…) Nous avons pensé qu’il y avait une confusion avec le réseau mondial Caritas, c’est pourquoi ces derniers mois nous n’utilisons plus ce nom durant nos activités mais cela n’a pas suffi. Nous ne souhaitons pas entrer en conflit avec les autorités. » Le Monde
Af. du Sud : le président Ramaphosa dément les allégations de corruption
Le président sud-africain Cyril Ramaphosa dément les allégations selon lesquelles il aurait couvert le cambriolage de sa ferme animalière de Phala Phala. Ce hold-up, qui aurait révélé 4 millions de dollars d’argent liquide non déclaré planqué dans les meubles a alimenté les allégations de corruption qui pèse sur le gouvernement sud-africain. Interrogé devant le Parlement sur la coopération présumée entre le gouvernement et les gangs criminels, le chef d’état s’est insurgé contre ces déclarations: « Une allégation a également été faite selon laquelle certains des criminels et des barons de la drogue travaillent pour le gouvernement, ce que je nie complètement, et qu’ils travaillent pour le ministre et moi-même. Ces allégations sont scandaleuses et nous les réfutons totalement, car elles sont totalement fausses. Le ministre est celui qui, avec les agents de police, travaille contre les criminels et les criminels ne travaillent pas pour le gouvernement. Soyons clairs sur ce point. » Le Parlement sud-africain a nommé un groupe indépendant chargé de déterminer si Cyril Ramaphosa devait faire l’objet d’une procédure de destitution en raison de la dissimulation présumée du cambriolage de sa ferme. Le président sud africain a affirmé que l’argent représentait le produit de la vente de gibier. AfricaNews
Bénin: le gouvernement prévoit d’interdire le droit de grève dans trois nouveaux secteurs
Le transport aérien et maritime et les hydrocarbures pourraient bientôt être interdits de droit de grève. Un projet de loi modifiant et complétant la loi existante, très controversée et toujours critiquée, est transmis aux députés pour étude et vote Le pouvoir a dit avoir sollicité cette modification en raison du contexte sécuritaire de plus en plus exigeant. Le gouvernement vise le transport aérien, maritime et les hydrocarbures, des secteurs à « mobiliser en permanence ». Ce sont les fonctions régaliennes de l’Etat et la défense du territoire qui le recommandent, justifie le communiqué du conseil des ministres. Certains analystes sans avoir vu le projet décryptent l’annonce comme un retrait total du droit de grève dans les trois secteurs. C’est déjà le cas dans les hôpitaux, la justice et la sécurité depuis 2018 et pour les autres salariés, ils sont limités à deux jours de grève par mois. RFI