Revue de presse du 30 octobre 2024

Botswana : les bureaux de vote ont ouvert, le président sortant favori pour sa réélection
Un million d’électeurs ont commencé mercredi 30 octobre à voter pour élire le futur président ainsi que le futur Parlement au Botswana, une démocratie stable d’Afrique australe dominée par le même parti depuis l’indépendance de cette ancienne colonie du Royaume-Uni, en 1966…L’éloquent Mokgweetsi Masisi, 63 ans, brigue sous la bannière du Parti démocratique du Botswana (BDP) un second mandat face à une opposition divisée, dans ce pays largement désertique qui ne compte que 2,6 millions d’habitants. Face à lui, l’opposition est menée par une coalition de gauche, l’Umbrella for Democratic Change (UDC), dirigée par Duma Boko, 54 ans, avocat des droits humains. Mais ses chances de victoire ont chuté quand ses deux principaux partenaires de l’opposition – le Botswana Congress Party et le Botswana Patriotic Front – ont décidé de présenter leurs propres candidats à la présidence. Le Monde avec AFP

Au Soudan, une enquête de l’ONU sur l’ampleur « stupéfiante » des violences sexuelles
En septembre, la mission d’établissement des faits avait…conclu dans un premier rapport que les parties en guerre avaient « commis une série effroyable de violations des droits de l’homme et du droit international, dont beaucoup peuvent être qualifiés de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité ». Dans leur nouveau rapport, les enquêteurs onusiens les accusent une nouvelle fois d’avoir « commis des violations massives des droits humains et du droit international humanitaire, dont beaucoup peuvent être assimilées à des crimes de guerre et/ou à des crimes contre l’humanité », y compris la torture, le viol, l’esclavage sexuel et la persécution fondées sur l’appartenance ethnique et le genre. Les FSR sont en particulier « responsables de violences sexuelles à grande échelle dans les zones qu’elles contrôlent », indique le communiqué. « La grande majorité des cas de viols et autres formes de violence sexuelle documentés » dans le rapport sont attribués aux FSR et, pour la région du Darfour, à leurs alliés, la milice Janjawid, souligne-t-il. France 24 avec AFP

Attaque de Boko Haram : le Tchad appelle la communauté internationale à l’aide
Le gouvernement tchadien a appelé mardi 29 octobre la communauté internationale à intensifier son soutien dans la lutte anti-terroriste au Sahel, au lendemain d’une attaque du groupe Boko Haram qui a tué une quarantaine de soldats dans la région du lac Tchad, dans l’ouest du pays. Cet assaut, mené dans la nuit de dimanche à lundi contre une base militaire située sur l’île de Barkaram, « a coûté la vie à une quarantaine de vaillants soldats tchadiens », selon le dernier communiqué officiel, publié mardi par le porte-parole du gouvernement Abderaman Koulamallah. L’attaque a également fait une vingtaine de blessés, selon des sources militaires. « Le gouvernement appelle la communauté internationale à intensifier son soutien et à renforcer l’aide dans la lutte contre le terrorisme en particulier dans la région du Sahel et du bassin du Lac Tchad », affirme le communiqué officiel. France 24 avec AFP

L’Italie signe des accords économiques avec la Libye pour lutter contre la migration irrégulière
La Libye et l’Italie ont signé mardi 29 octobre plusieurs accords dans les domaines des investissements et des infrastructures notamment, avec le but de renforcer la coopération entre les deux pays méditerranéens. Les accords ont été signés par le premier ministre libyen, Abdel Hamid Dbeibah, et la cheffe du gouvernement italien, Giorgia Meloni, dans le cadre du forum d’affaires Italie-Libye, qui s’est tenu à Tripoli après une interruption de dix ans…Profitant de l’instabilité politique en Libye, des passeurs font émigrer clandestinement chaque année des milliers de personnes, provenant de pays africains notamment, qui tentent de rejoindre l’Italie, distante de quelque 300 kilomètres des côtes libyennes. Le Monde avec AFP

En Guinée, le régime militaire lance l’offensive contre les partis politiques
La junte guinéenne a dissous plus de 50 partis politiques à la suite d’une « mission d’évaluation nationale »…La mesure a des airs de grand nettoyage de la scène politique guinéenne. Depuis la publication mardi 29 octobre des résultats d’une mission d’évaluation nationale commandée par le ministère de l’administration territoriale, toutes les formations politiques sont désormais jugées non conformes par le régime du général Mamadi Doumbouya. Sur les 211 partis « examinés » entre juin et septembre, 53 ont été dissous, une autre cinquantaine suspendue pour trois mois et 67 organisations sont placées « sous observation » jusqu’au 29 janvier. Motif invoqué : de graves « manquements » à la réglementation en vigueur…Pour l’opposition et la société civile, ce passage au crible des formations politiques démontre la volonté du régime en place de restreindre l’espace démocratique. Depuis 2022, plusieurs mesures liberticides ont été adoptées. Le Monde

Mali: MSF suspend ses opérations à Nampala (centre) faute de sécurité
Médecins Sans Frontières a annoncé mercredi suspendre ses opérations à Nampala (centre du Mali) après de récentes brutalités commises contre ses personnels et des agents de santé dans cette zone, l’un des foyers des violences au Sahel. MSF impute dans un communiqué ces brutalités à « des hommes armés menant régulièrement des opérations militaires dans la zone », sans préciser son propos. Depuis plusieurs mois, l’armée régulière et ses alliés du groupe paramilitaire Wagner mènent dans cette zone des opérations contre les groupes armés jihadistes, dont la Katiba Macina affiliée à Al-Qaïda. MSF dit être la seule ONG internationale active dans ce secteur où elle dispense « des soins médicaux gratuits vitaux » à la population locale aussi qu’aux personnes déplacées par le conflit. Les civils dans le centre du Mali sont victimes d’exactions attribuées à une multitude d’acteurs armés, dont principalement les jihadistes, mais aussi l’armée et Wagner. TV5

Niger: quatre ex-ministres toujours détenus malgré une décision de justice de les libérer
Au Niger, le 29 juillet dernier, la justice ordonnait la remise en liberté provisoire de quatre anciens ministres du président renversé Mohamed Bazoum. Arrêtés après le coup d’État du 26 juillet, tous les quatre sont poursuivis pour « atteinte à la sécurité nationale » et « crime de trahison ». Trois mois après cette décision de la justice nigérienne, aucun d’entre eux n’a finalement été libéré. Ils n’attendaient plus que l’ordonnance de levée d’écrou pour être remis en liberté provisoire. Hama Amadou Souley, l’ancien ministre de l’Intérieur nigérien sous la présidence de Mohamed Bazoum, l’ex-ministre des Finances Ahmat Jidoud, celui de l’Énergie, Ibrahim Yacoubou, et son collègue du Plan, Rabiou Abdou se trouvent toujours en prison. RFI

Au Ghana, un conflit interethnique au cœur des affrontements meurtriers de Bawku
Le gouvernement du Ghana a décrété un couvre-feu et a envoyé des troupes militaires et de police dans la ville de Bawku, au nord-est du pays, à la frontière du Burkina Faso et du Togo. Une réponse à des affrontements meurtriers en cours depuis ce dimanche 27 octobre entre deux clans rivaux…Figure majeure du groupe ethnique des Mamprusi, Alhaji Seidu Abagre est revenu à Bawku la semaine dernière après plus d’un an d’exil. Un retour permis par l’annulation du mandat d’arrêt émis à son encontre alors qu’il revendiquait illégalement la chefferie de la ville, occupée par un autre groupe, les Kusasi. C’est ça qui, selon Eliasu Tanko, chercheur et journalistes basés à Tamale, a ravivé des tensions vieilles de plusieurs décennies : « Cela fait près de 40 ans que les Mamprusi n’ont pas été les chefs de la région. Le gouvernement reconnaît lui le chef Kusasi. Alors le retour à Bawku d’Alhaji Seidu Abagre, perçu comme un chef rival, a déclenché ce nouveau conflit. » Des conflits meurtriers entre Mamprusi et Kusasi pour le contrôle de la chefferie éclatent sporadiquement à Bawku, surtout depuis 2021.  RFI

Près de 600 migrants clandestins secourus en mer en dix jours au large des côtes sénégalaises
La Marine sénégalaise a porté secours mardi au large des côtes nationales à 183 migrants irrréguliers à bord d’une pirogue sur la route maritime de l’Europe, indique-t-elle sur les réseaux sociaux. L’opération menée au large de Djiffer (ouest) non loin du point de départ de l’embarcation dans le delta du Saloum porte à 582 le nombre de migrants secourus en dix jours, selon les informations fournies par la Marine après trois interventions distinctes. C’est le deuxième départ de pirogue du delta du Saloum en une semaine. Le delta du Saloum, formé par les bras de trois fleuves et inscrit au patrimoine de l’Humanité, comprend d’innombrables canaux, îles et îlots et des mangroves qui en rendent l’accès difficile autrement qu’en bateau. AFP

Législatives au Sénégal: des enjeux cruciaux pour le Pastef comme pour les listes d’opposition
Au Sénégal, le top départ pour la campagne des législatives a été donné dimanche dernier…le camp présidentiel, le principal enjeu de ces législatives, qui se tiennent le 17 novembre prochain, est de décrocher une majorité au Parlement, voire une majorité de 3/5ème des sièges pour appliquer son programme…L’opposition joue aussi sa survie politique avec ces législatives, car elle est divisée, à l’image du parti de l’ex-président Macky Sall, qui s’est scindé en au moins deux branches avec la coalition menée par l’ex-Premier ministre Amadou Ba, arrivé deuxième à la présidentielle. Son score sera donc scruté de près. Mais plus largement, c’est une reconfiguration complète de l’échiquier politique qui est en cours au Sénégal, avec des personnalités historiques comme Khalifa Sall ou Idrissa Seck qui ont fait des scores historiquement bas à la dernière présidentielle. RFI

Tunisie: des créateurs de contenus arrêtés sur fond de polémiques sur les réseaux sociaux
En Tunisie, des mandats de dépôts ont été émis contre au moins cinq créateurs de contenus pour « atteinte à la pudeur et harcèlement d’autrui via les réseaux sociaux » selon le Code pénal. Un tour de vis consécutif à plusieurs polémiques sur les réseaux sociaux du pays, dénoncé par des défenseurs des droits. Ce coup de filet succède à une mise en garde du ministère de la Justice publiée via communiqué le 27 octobre. Le texte avertit que des enquêtes pénales seront ouvertes contre toute personne « produisant, diffusant ou publiant des images ou des vidéos comportant des contenus portant atteinte aux valeurs morales ». Depuis le début de la semaine, la polémique enfle en Tunisie après ce resserrement autour des créateurs de contenu entamé par le ministère de la Justice « suite à la prolifération de l’utilisation des réseaux sociaux, en particulier TikTok et Instagram, par certains individus pour diffuser des contenus d’information contraires aux bonnes mœurs » selon les mots du communiqué de la justice. RFI

En Algérie, les propos de Macron sur le Sahara occidental passent mal
La visite d’État qu’effectue le président français Emmanuel Macron au Maroc est suivie de près en Algérie. On estime que Paris a choisi son principal partenaire au Maghreb au détriment des autres pays de la région et le positionnement de Paris sur le dossier du Sahara Occidental est très critiqué. La visite du président français au Maroc est suivie en Algérie avec une certaine méfiance : l’Algérie n’a plus de relations diplomatiques avec son voisin de l’ouest depuis 2021. Les déclarations à Rabat d’Emmanuel Macron sur « la souveraineté du Maroc » sur le Sahara Occidental sont critiquées. Khalil Abdelmalek, étudiant en sociologie politique, estime que Paris viole la légalité internationale pour ses intérêts : « Le Président français ignore délibérément les aspirations du peuple sahraoui pour l’autodétermination. » RFI