Revue de presse du 30 octobre 2023

Mali: la Minusma explore toutes les pistes pour quitter au plus vite le camp de Kidal
Au Mali, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) poursuit ses opérations, en vue de la fermeture de son camp de la localité de Kidal, dans le nord-est. Si elle doit quitter définitivement le Mali le 31 décembre, pour des raisons de sécurité, elle ferme son camp de Kidal en principe ce lundi 30 ou mardi 31 octobre. Pourtant, elle doit encore faire face à de nombreuses difficultés à surmonter. Le Centre de coordination des opérations aériennes de l’armée malienne a fait un nouveau geste, dimanche 29 octobre : quelques vols d’hélicoptères de la Minusma ont été autorisés entre Kidal et Gao. Une partie du personnel civil de la mission de l’ONU a pu à nouveau être évacué. Mais ils sont encore nombreux à attendre leur départ de cette ville du nord-est du Mali. Sauf changement de dernière minute, le camp sera fermé au plus tard le 31 octobre. Que faire du personnel civil et militaire encore sur place ? Les Casques bleus de l’ONU ont un plan. Il consiste à former un long convoi terrestre de Kidal vers Gao, principale ville du nord du Mali. Mais il y a des risques, entre attaques jihadistes et pose de mines. Après le départ du personnel onusien, le contrôle du camp vide sera un enjeu. Les ex-rebelles regroupés au sein d’une coalition dénommée CSP-PSD veulent empêcher l’armée de prendre le contrôle des lieux. Les troupes régulières, appuyées par les combattants du groupe paramilitaire russe Wagner, sont à une centaine de kilomètres plus loin, à Anefis, mais aussi dans la localité de Tessalit. Des affrontements ne sont pas du tout exclus. RFI

Tchad: une délégation est à Kinshasa pour rencontrer l’opposant en exil Succès Masra
Au Tchad, les pourparlers se poursuivent en vue du retour de Succès Masra, en exil depuis la répression sanglante des manifestations du 20 octobre 2022. L’opposant se trouve depuis le 27 octobre à Kinshasa, où il doit rencontrer le président congolais Félix Tshisekedi, désigné facilitateur par la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEAAC) dans la crise. Une délégation tchadienne est arrivée dans la capitale congolaise pour rencontrer Succès Masra. [La] délégation gouvernementale tchadienne, composée notamment du ministre de la Réconciliation, Abderaman Koulamallah, et du ministre de la Communication, Aziz Mahamat Saleh. Ce groupe de personnes est venu dans l’optique d’un face-à-face avec l’opposant, prévu mardi, en présence du facilitateur, le président congolais Félix Tshisekedi…Dans la capitale congolaise, on reconnaît toutefois que le mandat d’arrêt international émis à l’encontre de Succès Masra constitue encore le dernier obstacle majeur à son retour. Un mandat d’arrêt dont les avocats de son parti Les Transformateurs contestent la légalité. RFI

RDC, Nord-Kivu : situation tendue à Kibumba sur la ligne de front entre les FARDC et le M23
La situation reste tendue et volatile ce dimanche 29 octobre dans la zone de Kibumba dans le territoire de Nyiragongo (Nord-Kivu). Des affrontements à l’arme lourde se sont poursuivis samedi jusque tard dans la soirée entre l’armée congolaise (FARDC), les groupes armés locaux ainsi que les rebelles du M23 et leurs alliés, rapportent des sources sécuritaires et locales…D’intenses combats se sont poursuivis, jusque tard dans la soirée, samedi, dans la partie ouest de l’axe Kanyamahoro et Trois antennes, dans les groupements de Kibumba et de Buhumba. Cette zone des combats est localisée essentiellement dans le Parc national des Virunga, au nord de la ville de Goma. Plusieurs sources civiles et sécuritaires précisent que les forces armées font recours aux grands moyens, y compris les attaques aériennes pour contenir les rebelles et empêcher ainsi leur tentative de déborder les positions des FARDC, par le parc, pour débarquer dans la ville de Goma. Jusqu’à présent, les lignes n’ont pas suffisamment bougé, précisent ces sources. Les rebelles occupent toujours la commune rurale de Kibumba jusqu’au niveau des Trois antennes. Radio Okapi

Pourquoi la RDC veut-elle le départ des troupes est-africaines ?
Après seulement onze mois d’activité, la force est-africaine mise en place pour endiguer les violences menées par des milices en République démocratique du Congo a reçu l’ordre de quitter le pays. Le gouvernement congolais a déclaré qu’il ne prolongerait pas le mandat de la force régionale de la Communauté des États de l’Afrique de l’Est (CAE) après que Kinshasa s’est plaint pendant des mois de l’inefficacité du groupe…La Communauté des États de l’Afrique de l’Est – une union de sept pays – a envoyé ses troupes en RDC l’année dernière, après la reprise des combats par le M23…Les soldats de la CAE ont fait l’objet de critiques répétées de la part du gouvernement congolais et des organisations de la société civile, pendant toute la durée de leur déploiement. Félix Tshisekedi…s’est plaint du « manque d’efficacité » de la mission, lançant des ultimatums pour qu’elle agisse plus agressivement contre le M23 ou qu’elle quitte le pays. L’incapacité à mettre fin au conflit a donné lieu à des manifestations contre la force de la CAE et la Monusco. L’une de ces manifestations, qui s’est déroulée en septembre, a été meurtrière et a coûté la vie à plus de 40 personnes…Depuis son entrée en République démocratique du Congo, l’année dernière, la force de la CAE a déclaré avoir supervisé le retrait des forces armées de plusieurs régions comme Karuba, Mushaki, Kiloriwe et Kitchange. Toutefois, il s’est avéré difficile de parvenir à une stabilité totale…Mardi, une attaque au mortier lancée par les rebelles a tué un soldat kenyan de la force. Il s’agit du premier membre kenyan de la force à être tué. Au début du mois, la CAE a déclaré que ses forces avaient été confrontées à des hostilités en raison de la propagande entretenue par les groupes armés…La semaine dernière, au moins 60 personnes ont été tuées lors d’attaques dans le territoire de Rutshuru, dans le Nord-Kivu, a déclaré un responsable local. BBC

Guerre au Soudan: la ville de Nyala au cœur des affrontements entre al-Burhan et Hemedti
Jusqu’à présent, les rares trêves obtenues par les négociateurs n’ont jamais tenu plus de quelques jours. Depuis la reprise des discussions, jeudi 26 octobre en Arabie saoudite, les combats n’ont pas cessés au Darfour. La ville de Nyala est au cœur des affrontements entre les Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdan Daglo, dit Hemedti, et celles du général Abdel Fattah al-Burhan. Nyala, ancienne ville-carrefour des échanges commerciaux de la région, est une ville-clé du contrôle du Darfour-Sud, non loin de la Centrafrique et du Soudan du Sud. Selon des habitants, la cité serait contrôlée désormais par les FSR, qui quadrillent les quartiers à l’aide de centaines de véhicules blindés. La prise de contrôle de Nyala serait une avancée importante dans l’offensive des FSR sur le Darfour. La ville possède en effet un aéroport, ce qui permettrait un ravitaillement plus rapide des troupes du général Hemedti. Enfin, contrôler une telle région donnerait un poids plus important aux FSR à la table des négociations. Selon les observateurs, c’est donc une étape importante du conflit qui se déroule actuellement qui pourrait rendre encore plus difficile l’aboutissement des discussions en Arabie saoudite. RFI

Soudan : le retour aux lettres manuscrites au Darfour
[VIDEO] Sans internet ou téléphone, et sous les feux croisés de l’armée soudanaise et des paramilitaires, au Darfour il ne reste plus qu’un seul moyen de se donner des nouvelles : les lettres manuscrites acheminées par les chauffeurs de taxis collectifs. TV5

Ghana : Un don de 100 véhicules blindés de l’UE pour contrer la menace terroriste
Le Ghana renforce sa sécurité face à la menace terroriste grâce à un don de plus de 100 véhicules blindés de l’Union européenne. Cette assistance s’inscrit dans le cadre des efforts déployés par l’Union européenne (UE) pour soutenir les pays d’Afrique de l’Ouest confrontés au risque croissant d’attaques terroristes touchant la région du Sahel. Plusieurs pays du golfe de Guinée, dont le Togo, le Bénin et la Côte d’Ivoire, ont déjà été touchés par des attaques terroristes dans leurs régions frontalières. Le Ghana, pour sa part, a renforcé sa présence militaire le long de sa frontière nord. Les 105 véhicules blindés remis au Ghana s’accompagneront de dispositifs de surveillance aérienne et de systèmes de guerre électronique. Josep Borrell, le chef de la diplomatie de l’UE, a fait cette annonce après une réunion avec le président ghanéen, Nana Akufo-Addo, à Accra…L’aide de l’UE ne se limite pas à la sécurité militaire. Elle vise également à créer des opportunités d’emploi, en particulier dans le nord du Ghana, où des tensions ethniques et un taux de chômage élevé sont des facteurs favorisant le recrutement de jeunes par les groupes terroristes. Sahel Intelligence

Sénégal: des manifestants réclament la libération des « détenus politiques »
Plusieurs centaines de Sénégalais ont manifesté vendredi pour exiger la libération de ce qu’ils estiment être des « détenus politiques », arrêtés lors de récents troubles dans le pays, a constaté un journaliste de l’AFP. Cette manifestation à l’appel du « Mouvement des forces vives du Sénégal F24 », collectif qui regroupe des dizaines d’organisations politiques et de défense des droits, est l’une des rares autorisées par les autorités depuis les troubles début juin liés à la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko dans une affaire de mœurs, les pires qu’ait connu le pays depuis des années. Le ministre de la Justice avait chiffré à « environ 500 » le nombre de personnes détenues en lien avec les troubles survenus en 2023, le parti de l’opposant Sonko évaluant à plus de 1.000 le nombre de ces « prisonniers politiques »…Candidat à la présidentielle de février 2024, M. Sonko, 49 ans, troisième de la présidentielle de 2019, accuse le président Macky Sall, qui s’en défend, de vouloir l’écarter du scrutin par des procédures judiciaires. M. Sall, élu en 2012 pour sept ans et réélu en 2019 pour cinq ans, a annoncé début juillet ne pas se représenter. TV5

Au Cameroun, Joshua Osih élu président d’un des principaux partis d’opposition
Joshua Osih a été élu dimanche 29 octobre président du Social Democratic Front (SDF), a indiqué ce parti qui est l’un des deux principaux mouvements de l’opposition au Cameroun, pays dirigé sans partage depuis plus de quarante ans par Paul Biya. M. Osih, 54 ans, jusqu’alors premier vice-président du parti, succède à John Fru Ndi, décédé le 12 juin après avoir présidé le SDF depuis sa création en 1990. Le SDF est le premier mouvement d’opposition représenté à l’Assemblée nationale avec 5 sièges sur 180 dans une chambre très largement dominée par le parti du président Paul Biya…En juin, Amnesty International avait accusé le pouvoir de « violation des droits humains », notamment en faisant emprisonner « arbitrairement » des opposants, des civils, des journalistes, des responsables de la société civile et en les faisant juger par des tribunaux militaires en invoquant des actes de « terrorisme ». M. Kamto avait été emprisonné neuf mois sans procès en 2019 pour des manifestations pacifiques contre le pouvoir et n’avait été libéré qu’au terme de pressions internationales. Le MRC n’a pas d’élus à l’Assemblée parce qu’il a boycotté les législatives de 2018. En 2019 et 2020, près de 700 cadres et militants du MRC avaient été arrêtés comme M. Kamto, pendant et après des « marches incontestablement pacifiques » mais « objets de violentes répressions », avaient accusé des experts mandatés par l’ONU en novembre 2022. Le Monde avec AFP

Kenya: les Masaï demandent réparation à Charles III pour les spoliations de l’empire britannique
Les représentants des communautés Masaï du Kenya et de Tanzanie ont envoyé, dimanche 29 octobre, une pétition à la Couronne britannique. Le roi Charles III doit arriver lundi à Nairobi pour une visite de quatre jours. Buckingham Palace a annoncé que le souverain évoquerait « les aspects les plus douloureux » de l’histoire britannique au Kenya. Parmi eux, selon les communautés Masaï, il y a la spoliation de leurs terres. En 1904 et en 1911, alors que le Kenya n’était encore qu’un protectorat, les autorités britanniques ont fait signer aux sages Masaï deux traités, par lesquels ils accordaient leurs terres aux colons. Les populations masaï furent ensuite déplacées dans des réserves. Aujourd’hui, Daniel, un des chefs masaï de Narok, au sud-ouest de Nairobi, demande justice : « …Ce vol de nos terres a chamboulé nos modes de vie, désintégré notre héritage culturel et affaibli nos moyens de subsistance et ceux des générations futures. » Pour corriger l’histoire, les Masaï ont donc soumis au roi Charles III un certain nombre de requêtes. Richard Legyagu, membre du conseil des sages de Samburu, dans le centre du pays, explique : « Nous n’avons jamais signé les documents de l’indépendance à la maison de Lancaster, et nous aimerions en avoir l’opportunité. Les Masaï de Tanzanie demandent au roi d’exercer son influence sur la Tanzanie pour mettre fin à la spoliation de leurs terres dans le Ngorongoro. Nous demandons à Sa Majesté la reconnaissance des injustices historiques faites aux Masaï. Enfin, nous proposons un plan global de restitution des terres et de compensation. » RFI

Coupe du monde de rugby : Puissance sud-africaine
L’Afrique du Sud a décroché un quatrième titre historique de championne du monde, son deuxième de rang, au bout d’une finale indécise jusqu’au bout face aux All Blacks (12-11). Incroyables d’abnégation et de puissance, les Springboks, portés par un Eben Etzebeth impressionnant durant toute la compétition, ont surmonté les difficultés, triomphant notamment des Bleus (29-28) en quarts et de l’Angleterre (16-15) en demi-finale d’un petit point à chaque fois…Appelé à la rescousse l’hiver dernier après le limogeage d’Eddie Jones, il a construit autour de joueurs d’expérience, d’une défense agressive et d’un jeu au pied efficace une équipe très difficile à battre, à défaut de développer un jeu séduisant. Un plan minimaliste assumé qui aurait pu faire tomber les tenants du titre sud-africains dans le dernier carré sans une pénalité salvatrice de Handré Pollard à la dernière minute. Africanews