Toute la journée de jeudi, le parti ACT-Wazalendo a dénoncé la répression du pouvoir contre ses membres. À Zanzibar, ses président, vice-président et membres du comité central ont été arrêtés juste après avoir appelé à manifester pacifiquement contre la fraude électorale. L’un d’eux aurait été battu par la police, puis hospitalisé. Le directeur de campagne aurait lui été violemment interpellé à son domicile. Le mouvement d’opposition serait sans nouvelles de lui. Le principal adversaire du président John Magufuli, Tundu Lissu, a déjà annoncé que son camp ne reconnaîtrait pas les résultats de ce qu’il a décrit comme une fraude « unique dans l’histoire du pays ». Il a dénoncé une mascarade, avec des bourrages d’urnes, des bulletins pré-remplis. Des milliers de ses observateurs se seraient vus interdire l’accès aux bureaux de vote. Des observateurs internationaux ont, eux aussi, critiqué le processus. Les États-Unis ont reconnu « des doutes sur la crédibilité des résultats ». Washington a demandé aux autorités de dialoguer avec l’opposition et de laisser les Tanzaniens manifester pacifiquement. RFI
L’ancien chef d’État ivoirien Laurent Gbagbo, qui ne s’était pas exprimé publiquement depuis son arrestation en avril 2011, a affirmé, à l’avant-veille de la présidentielle en Côte d’Ivoire, que son pays allait vers « la catastrophe », lors d’une interview à TV5 Monde. Il a également appelé au dialogue. Depuis la Belgique où il attend un éventuel procès en appel devant la Cour pénale internationale (CPI), après son acquittement de crimes contre l’humanité, Laurent Gbagbo est sorti de sa réserve pour appeler au dialogue, alors que de nombreux Ivoiriens redoutent de nouvelles violences autour de la présidentielle du 31 octobre. « Ce qui nous attend, c’est la catastrophe. C’est pour ça que je parle. Pour qu’on sache que je ne suis pas d’accord pour aller pieds et poings liés à la catastrophe. Il faut discuter », a-t-il déclaré. « Discutez ! Négociez ! Parlez ensemble ! Il est toujours temps de le faire (…). Je suis résolument du côté de l’opposition. Je dis, vu mon expérience, qu’il faut négocier ! « , a insisté l’ancien président. France24 avec AFP
Au coeur de l’histoire de la Côte d’Ivoire depuis 20 ans, son armée est confrontée au double défi de sa reconstruction toujours en cours et des menaces jihadistes, alors que le pays tient son élection présidentielle samedi dans un climat tendu. « Aujourd’hui nous avons une armée républicaine », a affirmé le président ivoirien Alassane Ouattara dans un entretien à l’AFP mercredi. Il n’empêche: depuis le coup d’Etat de décembre 1999 (le seul dans l’histoire du pays), les Ivoiriens vivent régulièrement dans la peur des putschs et des mutineries. Les rumeurs relayées sur les réseaux sociaux de mécontentement parmi les soldats, voire de tentative de coup de force à l’approche de la présidentielle, inquiètent toujours. … Forte de 18.000 hommes, l’armée ivoirienne est issue du regroupement de plus de 8.000 combattants des Forces Nouvelles, la rébellion qui a dirigé la moitié nord de la Côte d’Ivoire pendant les années 2000, et des soldats de l’armée de métier, loyale au gouvernement du Sud. AFP
L’Union africaine a mis en garde, jeudi 29 octobre, contre une deuxième vague de l’épidémie de coronavirus au moment où l’Europe subit une hausse des cas et où certains pays du continent voient les contaminations s’accélérer. « Le moment est venu de se préparer à une deuxième vague », a déclaré John Nkengasong, le directeur du Centre de contrôle et de prévention des maladies (CDC) de l’Union africaine, lors d’une conférence de presse. « Le continent a très bien réussi à infléchir la courbe, avec la plupart des pics de contamination autour de juillet puis une décrue régulière, mais à l’heure actuelle nous commençons à voir une certaine stagnation », a-t-il poursuivi. … Au cours du mois écoulé, les cas ont augmenté en moyenne chaque semaine de 6 % pour l’ensemble du continent et neuf pays ont des taux de contamination supérieurs à 10 %. John Nkengasong a souligné que le tableau de l’épidémie sur le continent était toutefois contrasté, avec de nouveaux cas augmentant en Afrique de l’Est, du Nord et en Afrique australe, et une baisse en Afrique de l’Ouest et du centre. France24 avec AFP
Dans la nuit de mercredi à jeudi, 19 civils ont été tués lors d’une attaque des rebelles des forces démocratiques (ADF) dans un village de la localité de Mamove, situé à une vingtaine de kilomètres de la cité d’Oicha dans le territoire de Beni (Nord-Kivu). La population doute de plus en plus de la capacité de l’armée à la protéger. C’est la plus grosse attaque des ADF en ce mois d’octobre dans la région, mais cette fois, l’effusion du sang aurait dû être évitée, pense Kinos Kituho, président de la société civile de Mamove : « On a alerté l’armée au moment opportun, mais l’armée n’a pas voulu intervenir, alors vers 19h, l’ennemi a attaqué le village et on a commencé à tuer des personnes à coups de machettes et de haches. Pour le moment, nous avons un bilan de 19 personnes tuées, 40 maisons commerciales incendiées, plusieurs personnes ont été emportées en brousse. » RFI
« Au moins 140 personnes se sont noyées après que leur bateau, qui transportait environ 200 personnes, a coulé au large du Sénégal », a indiqué jeudi l’Organisation internationale des Migrations (OIM) dans un communiqué. « Il s’agit du naufrage le plus meurtrier en 2020 », selon l’OIM. Sans préciser le nombre de passagers, les autorités sénégalaises avaient annoncé un bilan d’au moins 10 morts, pour une soixantaine de personnes secourues. « Les communautés locales nous ont dit qu’ils étaient environ 200 à bord, donc cela fait 140 disparus », a expliqué à l’AFP une porte-parole de l’OIM à Dakar. Entre le 7 et le 25 octobre, la marine sénégalaise, appuyée par la Guardia Civil espagnole, a intercepté cinq pirogues en partance pour l’Europe, secourant au total 388 personnes, selon le gouvernement sénégalais, qui fait état de « 28 présumés convoyeurs » interpellés. AFP
L’armée mozambicaine progresse vers la forêt qui sert de repaire aux insurgés islamistes qui sèment la terreur dans le nord du pays, une zone riche en gaz, a affirmé le gouvernement. … Le ministre de l’Intérieur, Amade Miquidade a déclaré tard mercredi soir devant les députés que l’armée avait déjà démantelé plusieurs « bases dans les bois » et se dirigeait vers le quartier général des rebelles, dans la région de Mocimboa da Praia, à travers une forêt très dense. « Les terroristes y ont leur base principale, qu’ils appellent ‘Syrie’, sur laquelle se concentrent nos opérations », a-t-il ajouté devant le Parlement. « Nous avons mis hors de combat plusieurs de leurs responsables, dont certains sont étrangers », a-t-il poursuivi, se refusant à plus de précisions. AFP
Le président libérien George Weah ne briguera pas un troisième mandat, a déclaré son chef de cabinet. Le pays d’Afrique de l’Ouest se prépare à un référendum sur les changements proposés à la constitution pour réduire le nombre d’années d’un mandat présidentiel de six à cinq. L’opposition affirme que le changement constitutionnel permettra au président Weah de chercher à prolonger sa présidence comme d’autres dirigeants dans la région. Mais le chef de cabinet du président, Nathaniel McGill, a déclaré aux journalistes de la capitale, Monrovia, que le président n’avait même pas encore terminé son premier mandat. BBC
Malgré la mise en sommeil du mouvement du Hirak en raison du Covid-19, le pouvoir accentue le contrôle de la population et multiplie les arrestations. Chaque vendredi, la place Maurice-Audin, lieu emblématique de rassemblement hebdomadaire des manifestants, est placée sous haute surveillance policière. Naguère, cette artère centrale s’avérait trop étroite pour contenir le flot de jeunes, enfants, femmes, vieillards arborant des écriteaux antirégime. Désormais, les Algérois évitent de s’attarder au niveau des nombreuses terrasses de café et restaurants de cette rue, par crainte d’être embarqués. Pendant la «pause» observée par le Hirak, depuis la mi-mars en raison de la pandémie de Covid-19, les autorités ont paradoxalement intensifié la répression. Y compris en Kabylie, région jusqu’alors relativement épargnée par les arrestations. Libération
L’arrestation cette semaine de l’un des djihadistes libérés récemment par le pouvoir malien a mis en colère le ministère de la Défense. … Mercredi en fin de journée, le ministère de la Défense algérien publie sur son site un communiqué dont le titre « Lutte antiterroriste. Arrestation d’un terroriste à Tlemcen » pouvait ne pas attirer l’attention vu la succession d’opérations du genre. « Les services de sécurité relevant du ministère de la Défense nationale ont appréhendé, hier 27 octobre à Tlemcen [Ouest], le terroriste dénommé Mustapha Derrar. Cette opération a été menée suite à une surveillance permanente dudit criminel depuis son entrée via les frontières nationales jusqu’à la collecte des renseignements relatifs à ses mouvements suspects », explique le communiqué accompagné de la photo de l’homme arrêté. Le Point
Camille Bosedi se tourne les pouces, les yeux rivés sur son moulin désormais recouvert d’une épaisse couche de poussière. L’activité du vieil homme, qui moud manioc et maïs pour les gens du voisinage, tourne au ralenti depuis des mois. Camille a beau vivre en lointaine périphérie de Kinshasa, ses problèmes ont commencé avec le confinement de La Gombe, centre des affaires et du pouvoir de la capitale congolaise. En mars, en pleine pandémie de coronavirus, la mise en quarantaine de cet îlot de prospérité a privé de revenus des dizaines de milliers de vendeurs ambulants, journaliers ou agents de change qui franchissent quotidiennement la frontière invisible séparant le quartier de La Gombe du reste de la ville. Ces travailleurs vivant au jour le jour constituent la majorité des clients de Camille : « Il n’y avait plus aucun argent qui circulait », soupire le meunier. Voilà plus de quatre mois que le confinement du centre-ville de Kinshasa est terminé, mais les effets se font encore sentir. Le Monde
« La Covid-19 est l’un des plus graves défis sanitaires sur une génération, mais c’est aussi une occasion de faire progresser l’innovation, l’ingéniosité et l’esprit d’entreprise dans le domaine des technologies de santé qui sauvent des vies », a déclaré le Dr Matshidiso Moeti, directeur régional de l’OMS pour l’Afrique. L’étude sur un millier de nouvelles technologies ou modifications de technologies existantes qui ont été développées dans le monde entier pour cibler différents domaines de la réponse à la pandémie de Covid-19 révèle que l’Afrique représente 12,8% des innovations. Les domaines de réponse comprennent la surveillance, la recherche des contacts, l’engagement communautaire, le traitement, les systèmes de laboratoire ainsi que l’infection, la prévention et le contrôle. En Afrique, 57 % des technologies sont basées sur les technologies de l’information et de la communication (TIC), 25 % sur l’impression 3D et près de 11 % sur la robotique. ONU Info