Revue de Presse du 30 octobre 2019

Le communiqué de la CEDEAO publié mardi souligne que le gouvernement dissout le lundi par le président José Mario Vaz résulte d’une décision du sommet de l’organisation ouest africaine tenu le 29 juin 2019. Ce sommet, précise la CEDEAO, avait constaté l’expiration du mandat fin juin du président José Mario Vaz, l’absence d’un gouvernement légitime et un risque inhérent à un vide constitutionnel. Par conséquent l’organisation sous-régionale ouest africaine dénonce le caractère illégal du décret présidentiel. La CEDEAO dans son communiqué réitère tout son soutien à l’équipe du premier ministre limogé Aristide Gomez et engage ce dernier à poursuivre les préparatifs des élections présidentielles du 24 novembre prochain. Elle fait remarquer qu’à trois semaines du scrutin, rien ne justifie l’arrêt du processus électoral qui risque de plonger encore plus le pays dans le chaos. BBC

Une rencontre ministérielle entre l’Ethiopie, le Soudan et l’Egypte se tiendra le 6 novembre à Washington au sujet du barrage sur le Nil bleu, au cœur des tensions entre les trois pays, a annoncé, mardi 29 octobre, le chef de la diplomatie égyptienne, Sameh Choukri. « Les trois pays se rencontreront aux Etats-Unis le 6 novembre […] afin de sortir de l’impasse les négociations concernant le barrage de la Renaissance » en Ethiopie, a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse avec son homologue allemand, Heiko Maas. Le principe de cette rencontre avait été déjà accepté par l’Egypte, mais sa date n’avait pas encore été connue. Le Caire craint que la construction du barrage, commencée en 2012 par l’Ethiopie, entraîne une réduction du débit du fleuve du Nil bleu, dont l’Egypte dépend à 90 % pour son approvisionnement en eau. Début octobre, des négociations à Khartoum entre l’Egypte, le Soudan et l’Ethiopie avaient abouti à une « impasse », selon Le Caire, alors que les pourparlers sont bloqués depuis neuf ans. Le Monde avec AFP

La présidence du gouvernement tunisien a annoncé mardi le limogeage d’Abdelkrim Zbidi et de Khemaies Jhinaoui, respectivement ministre de la Défense et des Affaires étrangères, au moment où des négociations ont démarré pour la formation d’un nouveau cabinet dans le sillage des élections législatives et présidentielle. Abdelkrim Zbidi (Défense) et Khemaies Jhinaoui (Affaires étrangères) ont été démis de leurs fonctions, après concertation avec le président de la République Kaïs Saïed, en fonctions depuis près d’une semaine, selon la même source. L’intérim sera assuré respectivement par Karim Jamoussi, l’actuel ministre de la Justice, et par Sabri Bachtobji, le secrétaire d’État aux Affaires étrangères. Hatem Ferjani, le secrétaire d’Etat à la diplomatie économique, a aussi été démis de ses fonctions. Le communiqué ne donne pas d’explications sur ces limogeages. Jeune Afrique avec AFP

La justice militaire de la République Démocratique du Congo a requis lundi contre Frédéric Masudi Alimasi, alias Koko-di-Koko, un chef rebelle, et Mwilo Katindi et Samitamba Makese Raphaël deux co-accusés, poursuivi pour avoir commis des infractions de crime contre l’humanité et d’autres actes inhumains en 2018 dans l’est de la République démocratique du Congo, ont été condamnés lundi à la prison à perpétuité. Selon le procureur, les milices de Koko-di-Koko ont « perpétré des exactions contre plus de trois cents victimes dont des enfants et des femmes » dans plusieurs villages des territoires de Mwenga et de Shabunda dans la province du Sud-Kivu (Est). Les trois hommes ont « effectivement commis les infractions de crime contre l’humanité par viol, torture, meurtre, par emprisonnement, esclavage sexuel, disparition forcée et autres actes inhumains notamment le pillage et destruction des biens », a-t-il détaillé. Sahel Intelligence

La population congolaise risque de ne pas bénéficier de l’électricité du Projet Inga III, redoutent l’ONG Resource Matters et le Groupe d’études sur le Congo, dans leur rapport publié lundi 28 octobre. D’après ce document, la quasi-totalité de l’électricité à produire est d’ores et déjà réservée à l’exportation et aux industries minières. Ce rapport présente quelques principaux écueils à une meilleure distribution de l’électricité attendue du projet Inga III aux populations congolaises. Le premier écueil relevé est que le contrat du plus gros site hydroélectrique au monde « a été négocié à huis clos, » selon Resource Matters et le Groupe d’étude sur le Congo. Depuis 2015, l’Agence pour le développement et la promotion du Projet Grand Inga (ADPI), une structure placée sous tutelle de la présidence de la République, gère seule le dossier. En octobre 2018, l’ADPI a signé un « accord de développement exclusif » avec le Groupement Chine d’Inga et le Groupe ProInga (majoritairement espagnol). L’accord n’a pas été rendu public, note le rapport. Radio Okapi

Le congrès du Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA), qui fait partie des groupes armés de l’ex-rébellion qui contrôlent toujours la ville de Kidal (nord-est du Mali), a pris fin mardi/ Le congrès pour le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA) est d’abord la victoire d’un homme : Alghabass Ag Intalla. Il est confirmé dans ses fonctions de secrétaire général et à Kidal, rien ne se fait sans lui. Des invités au congrès notamment venus du Niger, de la Mauritanie et de l’Algérie l’ont constaté. Réélu par les congressistes avec un score nord-coréen, il prend même l’initiative : regrouper tous les mouvements armés du nord du Mali au sein d’un mouvement politique. À Kidal, il a été également question de l’accord de paix d’Alger. La ville malienne est toujours aux mains des ex-rebelles, même si un gouverneur nommé par Bamako est présent, mais discret. RFI

Il y a cinq ans, des milliers de Burkinabè prenaient d’assaut la rue pour empêcher Blaise Compaoré de changer la Constitution et se maintenir au pouvoir. C’était en octobre 2014. Une mobilisation qui allait aboutir à la chute du président le 31 octobre 2014. Cinq après cette insurrection, la situation sécuritaire s’est fortement dégradée, surtout dans le nord du pays, avec la multiplication des attaques djihadistes. Depuis la chute de Blaise Compaoré, le pays est confronté à une spirale d’attaques djihadistes qui ont fait officiellement plus de 600 morts, civils et militaires et provoqué près de 500.000 déplacés internes. Au pouvoir depuis 27 ans, Blaise Compaoré avait su maintenir une certaine tranquillité dans la partie septentrionale de son pays alors que le voisin malien subissait les attaques de mouvements djihadistes. … L’an prochain, les Burkinabè se rendront aux urnes pour choisir leur futur président et il est à craindre qu’une crise postélectorale ne vienne fragiliser davantage un pays qui n’a pas fini de compter ses morts. DW

Il a suffi de trois jours pour que Blaise Compaoré soit poussé dehors par le peuple. Mais trois jours minutieusement préparés, comme le révèle l’enquête de « Jeune Afrique ». Retour, heure par heure, sur la chute de l’ex-président burkinabè. À compter les berlines carbonisées le long du bâtiment principal, à voir les dizaines de milliers de documents qui, dans la cour, jonchent un tapis de verre, de câbles et de mobilier éventré, à observer les murs noircis par les flammes de ce qui, il y a de cela quelques jours, devait être le lieu du « sacre » de Blaise Compaoré, on imagine aisément la tempête humaine qui a dévasté l’Assemblée nationale le 30 octobre. Et l’on comprend vite qu’il s’y est passé un miracle ce jour-là : pas de mort, pas même de blessé grave ; au sol, pas une tache de sang. Jeune Afrique

Acquitté le 15 janvier, Laurent Gbagbo doit-il bénéficier d’une remise en liberté sans condition en attendant que la procédure devant la CPI se termine ? Cette question, à laquelle la chambre d’appel avait répondu une première fois par la négative, est au cœur d’une passe d’armes entre les avocats de l’ancien président et ceux de l’État ivoirien. Le 8 octobre, Me Emmanuel Altit, l’avocat principal de Laurent Gbagbo, a d’abord demandé à la chambre d’appel d’« ordonner sa remise en liberté immédiate et sans condition » afin de permettre à l’ancien président « d’aller où il le souhaite, par exemple dans son propre pays, ou dans un État qui ne poserait aucune condition à son séjour ». Selon lui, le régime de semi-liberté imposé à Laurent Gbagbo, acquitté le 15 janvier des charges de crimes contre l’humanité, n’est « fondé ni juridiquement ni factuellement » et a « pour conséquence d’interdire à Laurent Gbagbo de jouer un rôle dans la vie publique et dans la réconciliation de son pays », l’empêchant « de jouir de ses droits civiques et politiques ». Jeune Afrique

Le leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) va débuter, samedi 2 novembre, une tournée nationale au cours de laquelle il tiendra des meetings à Yaoundé et Douala, avant de sillonner le reste du pays. De quoi permettre à l’opposant, libéré début octobre après huit mois de détention, de renouer avec sa base électorale avant les législatives et municipales de début 2020. Moins d’un mois après sa sortie de prison, l’opposant Maurice Kamto s’apprête à renouer avec les manifestations publiques. Le 2 novembre, l’ancien candidat à la présidentielle devrait lancer sa première tournée nationale depuis l’élection d’octobre 2018. L’agenda du leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), en cours de finalisation, pourrait même s’étendre à l’international, avec d’éventuelles rencontres avec la diaspora. Jeune Afrique

Le premier forum culturel sur les risques liés à la migration clandestine s’est tenu à Yaoundé. Il a été question de sensibiliser les jeunes notamment, sur les dangers de la migration irrégulière, de leur présenter aussi les avantages de la migration régulière, ainsi que les opportunités d’insertion socio-professionnelle existantes au Cameroun. De nombreux élèves, étudiants et jeunes en quête d’opportunités d’emploi ou de formation à l’étranger ont pris part à l’événement. Des anciens migrants camerounais ont fait part de leur expérience et évoqué les dangers de la migration irrégulière. « Si la migration est illégale, nous avons un prix à payer, c’est la mort mais si nous allons légalement, on peut trouver tellement d’avantages, voilà ce que j’ai retenu », a commenté Rostand Biloa, élève en classe de seconde dans un lycée de Yaoundé, au sortir du premier forum sur la migration au Cameroun. VOA

Dans les eaux internationales au large du Gabon, en plein golfe de Guinée, les autorités portuaires de Port-Gentil suspectent un bateau citerne d’approvisionner plusieurs compagnies en carburant. Un trafic illégal qui pourrait concerner de grandes sociétés. « Ce n’est qu’une partie émergée de l’iceberg », s’exclame une source proche de l’enquête. « Le trafic semble énorme, mais à ce stade nous n’avons pas encore toutes les preuves », ajoute cette même source. Il y a plus de quatre mois, des représentants de l’État à Port-Gentil reçoivent une confidence : un bateau citerne stationné dans les eaux internationales approvisionnerait en carburant des compagnies au Gabon, à un prix deux fois moindre que le prix du marché national. Jeune Afrique

Il y a un an, dans le village de Tombokoirey, dans le sud-est du Niger, la sécheresse avait anéanti les récoltes, mettant à genoux la communauté, au bord de la famine. Sans une opération de transfert monétaire de la Croix-Rouge, bon nombre de familles n’auraient pas pu remonter la pente et seraient devenues des « déplacées climatiques ». Aujourd’hui, dans ce village, la terre aride et desséchée a cédé la place à une végétation luxuriante. Les cours d’eau ont repris vie, pour le grand bonheur des enfants. Mais ce n’est peut-être qu’un répit temporaire. Un arrêt brusque des pluies avant la maturité des plantes ou une invasion de chenilles pourrait survenir avant la saison des récoltes et tout détruire. C’est un cercle vicieux. Le Monde