Le Forum de coopération sino-africaine se poursuit à Dakar. Plusieurs ministres chinois ont fait le déplacement pour cet événement. Une part importante des échanges de ce forum est consacrée aux relations économiques entre la Chine et le continent africain. Pékin reste notamment le premier partenaire commercial du continent. Mais cette relation est déséquilibrée et aujourd’hui les chefs d’État africains souhaitent changer la donne. En 2019, les échanges commerciaux entre la Chine et l’Afrique atteignaient presque 210 milliards de dollars. La même année, le déficit commercial des États africains vis-à-vis de la Chine triplait, atteignant près de 18 milliards de dollars. En clair, la Chine exporte bien plus de produits vers l’Afrique, qu’elle n’en importe. De surcroît, elle exporte des produits manufacturés à forte valeur ajoutée, alors qu’elle importe surtout des matières premières. Une situation déséquilibrée qu’il faudrait changer, selon Macky Sall, le président sénégalais. « Il nous faut accélérer le développement des capacités industrielles africaines afin que le continent facilite l’accès de ses produits au marché chinois. En outre, un meilleur accès des produits africains aux plateformes électroniques chinoises contribuerait à l’augmentation du volume de nos échanges commerciaux dans l’intérêt des deux parties. » RFI
Le scandale Egal éclabousse directement l’ancien président de la République démocratique du Congo (RDC) Joseph Kabila et son premier cercle. Comme l’a révélé l’une de nos enquêtes « Congo Hold-up », cette société congolaise d’importation de poisson et de viande, aux mains de très proches de l’ancien président Kabila, est au coeur d’une enquête judiciaire à Kinshasa sur le détournement d’au moins 43 millions de dollars des caisses de la Banque centrale du Congo (BCC). Mais ce n’est pas tout. Juste après avoir reçu ces fonds publics, Egal a reversé 3,3 millions de dollars sur le compte à la BGFI de la Présidence de la république, et cet argent a épongé un retrait d’espèces de 2,8 millions de dollars effectué par Emmanuel Adrupiako, le conseiller financier du président Kabila. C’est que révèle ce nouveau volet de l’enquête « Congo hold-up », basée sur 3,5 millions de documents issus de la banque BGFI, obtenus par PPLAAF et Mediapart et analysés par 24 médias et ONG internationaux coordonnés par l’EIC. A l’époque, le président Kabila, qui a quitté le pouvoir en janvier 2019, était chez lui à la BGFI RDC, dont le directeur général était son frère adoptif Francis Selemani. RFI
Dans un tweet publié ce mardi 30 novembre, le porte-parole du gouvernement congolais, Patrick Muyaya a annoncé que « les actions ciblées et concertées avec l’armée ougandaise ont démarré avec des frappes aériennes et des tirs d’artillerie à partir de l’Ouganda sur les positions des terroristes ADF en RDC ». Les FARDC et l’armée ougandaise ont pilonné ce mardi tôt dans la matinée des positions des rebelles ADF dans la chefferie de Watalinga dans le territoire de Beni, frontalier avec l’Ouganda. Plusieurs détonations d’armes lourdes sont entendues dans la zone, rapportent les sources locales. Les mêmes sources aindiquent que ces pilonnages ont été menés par l’armée ougandaise sur des positions des ADF situées dans la région de Kichanga près de Madina. Une information confirmée par la porte-parole de l’armée ougandaise. Le général Favia Byekasso parle d’une opération planifiée et menée conjointement avec les FARDC : « Ce matin, l’UPDF et l’armée congolaise ont pilonné les positions des ADF. Il ne s’agit pas seulement de l’armée ougandaise. Cette opération a été planifiée par les FARDC et l’UPDF, c’est une opération conjointe ». Radio Okapi
Au moins 70 personnes déplacées internes ont été tuées en dix jours à la suite d’une série d’attaques meurtrières menées par des groupes armés contre des camps de déplacés dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), a alerté mardi avec consternation le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR). Lors du dernier incident, au moins 26 personnes ont été tuées dimanche 28 novembre dernier sur le site de Ndjala dans la zone de santé de Drodro dans la province de l’Ituri, selon les autorités locales. Dix femmes et neuf enfants figurent parmi les morts et 11 personnes ont été blessées. « Les assaillants ont utilisé des armes à feu, des machettes et des couteaux », a déclaré lors d’un point de presse à Genève, Boris Cheshirkov, porte-parole du HCR. Dans une autre attaque menée le 21 novembre dernier, un groupe de miliciens a attaqué Drodro et Tché, un autre site pour personnes déplacées. Selon les autorités, 44 personnes ont été tuées à Drodro et plus de 1.200 abris ont été détruits. Près de 1.000 abris ont été détruits à Tché. Ces attaques ont entraîné un déplacement massif de la population. La plupart a trouvé refuge au site des déplacés de Roe, protégé par les Casques bleus de la Mission onusienne en RDC, MONUSCO. ONU Info
« Il n’y a pas de raison de paniquer, ce n’est pas un territoire inconnu. Nous avons plus de vingt mois d’expérience en matière de gestion de la pandémie, des différentes vagues et des différents variants. » Comme le président Cyril Ramaphosa la veille, le ministre de la santé sud-africain, Joe Phaahla, a appelé au sang-froid face à l’émergence du variant Omicron, au cours d’une conférence de presse, lundi 29 novembre. Une seule certitude à ce stade : les contaminations augmentent très rapidement. « Je crois que nous sommes tous effarés par la vitesse à laquelle les chiffres grimpent, sachant que nous avions très peu de transmissions il y a encore une semaine », souligne l’épidémiologiste Salim Abdool Karim, spécialiste des maladies infectieuses souvent comparé, à l’époque où il dirigeait le comité de conseil ministériel de lutte contre le Covid-19 sud-africain, au docteur américain Anthony Fauci. Mi-novembre, l’Afrique du Sud comptait moins de trois cents nouvelles contaminations quotidiennes en moyenne hebdomadaire, son niveau le plus faible depuis le début de la pandémie. La moyenne est montée à près de deux mille au cours de la semaine écoulée, et le professeur Abdool Karim s’attend à voir le pays dépasser les dix mille contaminations par jour d’ici à la fin de la semaine, alors que le taux de positivité des tests est passé d’environ 2 % à plus de 10 % en une semaine – il culmine à plus de 35 % chez les 10-14 ans dans la province du Gauteng, foyer des nouvelles contaminations. Le Monde
Ils sont arrivés dimanche 28 novembre à Gao, au Mali, certainement plus fatigués que d’ordinaire mais surtout plus instruits sur les difficultés de la France au Sahel et confus sur le sens de leur mission. En deux semaines d’un voyage qui les a vus traverser la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso, le Niger et le Mali, la centaine de soldats de l’opération « Barkhane » chargés d’escorter un banal convoi de ravitaillement ont pu mesurer à quel point ils étaient tout à la fois étrangers dans cette région et parties prenantes à ses problèmes. Objets de fantasmes nourris par les réseaux sociaux, et de ressentiments profonds face à leur incapacité à enrayer une dégradation de la situation sécuritaire sur place. A Téra, petite ville de l’ouest du Niger, samedi matin, les invectives, les cris « A bas la France ! », les barrages de pneus, de bois, de morceaux de béton qui depuis plusieurs jours jalonnaient leur périple ont tourné à l’incident tragique. Après des jets de pierres qui ont blessé deux chauffeurs civils du convoi, des manifestants, parmi le millier dénombré, ont tenté de monter sur des camions et d’en incendier certains, selon le récit de l’état-major des armées. « Des tirs au sol » ont alors été effectués, reconnaît tout au plus l’armée française qui n’endosse jusqu’ici la responsabilité d’aucun mort ni blessé. Le Monde
La rue demeure déterminée, au Soudan, pour un transfert du pouvoir aux civils. Des milliers de manifestants scandaient de nouveau « pas de partenariat, pas de négociation » ou criaient qu’ils voulaient que « les militaires rentrent dans leurs casernes », mardi 30 novembre, dans la capitale, Khartoum. Les forces de sécurité soudanaises ont tiré des grenades lacrymogènes sur des protestataires, ont rapporté des témoins à l’Agence France-Presse (AFP). Les manifestants convergent vers le palais présidentiel : ancien quartier général du dictateur Omar Al-Bachir, renversé par l’armée sous la pression d’une révolte populaire en 2019, il est depuis devenu le siège des autorités de transition chapeautées par le général Abdel Fattah Abdelrahman Al-Bourhane, auteur du putsch du 25 octobre. Ce jour-là, le Soudan entrait dans l’inconnu et – surtout – dans une spirale de violences, la répression ayant entraîné quarante-deux morts et des centaines de blessés. Près d’un mois après ce coup d’Etat, un accord était signé : le premier ministre civil Abdallah Hamdok retrouvait son poste, alors que la mainmise de l’armée – et du général Al-Bourhane en particulier – était consacrée au moins jusqu’aux élections promises en juillet 2023. Le Monde avec AFP
En amont du dialogue national, le président de la transition a approuvé ce 29 novembre deux projets de loi portant amnistie pour 296 personnes, dont 257 liés aux groupes armés du pays. En voici les détails. Le second est de plus grande ampleur, puisqu’il concerne plus particulièrement les groupes politico-militaires et les opposants en exil avec lesquels le président de la transition a entrepris de négocier avant le dialogue national, prévu dans les prochains mois au Tchad. Il doit s’appliquer à 257 membres de groupes armés accusés d’actes de terrorisme ou d’enrôlement de mineurs de moins de 18 ans, ou détenus pour ces mêmes faits. Selon une source proche de la présidence, cette amnistie générale concerne les principaux chefs de groupes politico-militaires, notamment Timan Erdimi, actuellement en exil et en résidence surveillée au Qatar, Mahamat Nouri, Abakar Tollimi ou Bichara Idriss Haggar. Contacté par Jeune Afrique, Timan Erdimi a confirmé devoir « en principe » faire partie de la liste des bénéficiaires, mais dit prudemment attendre la publication du décret. Jeune Afrique
Selon plusieurs sources, Alpha Condé a été transféré du Palais Mohamed V au domicile de l’ex-Première dame, dans la nuit de dimanche à lundi. Dans cette résidence, située en proche banlieue de Conakry, l’ancien président bénéficie de plus d’espace. Cette maison était jusque-là vacante. Elle est désormais surveillée par deux véhicules blindés des forces de sécurité. Changement de lieu, mais les conditions n’ont pas tellement varié : Alpha Condé a toujours droit aux services de son cuisinier, accès à son médecin personnel, mais pour le reste, les restrictions restent nombreuses. Il n’a pas le droit de sortir et n’a toujours pas accès à un téléphone, indique un de ses conseillers. Depuis le 5 septembre, le CNRD a exprimé à plusieurs reprises sa frilosité à l’idée de libérer Alpha Condé. Certaines sources invoquent notamment les « capacités de nuisance » de l’ancien président. Alors pourquoi le transférer maintenant ? À moins de dix jours du sommet de la Cédéao, ce transfert est sans doute un signal d’apaisement lancé aux dirigeants ouest-africains, qui ont imposé des sanctions économiques aux responsables du CNRD. Les chefs d’État de la Cédéao exigent toujours des clarifications sur la durée de la transition. RFI
Au moins 11 personnes ont été tuées et plus de 250 détenus se sont évadés lors de l’attaque menée dimanche par des hommes armés dans une prison du centre du Nigeria, ont déclaré lundi les autorités pénitentiaires. Francis Enobore, un porte-parole de la sécurité pénitentiaire, a affirmé que neuf prisonniers, un assaillant et un gardien ont été tués lorsque des hommes armés ont pris d’assaut la prison à sécurité moyenne de la ville de Jos, capitale de l’Etat du Plateau, tandis que 262 détenus ont réussi à prendre la fuite. « Malheureusement, l’un des (…) membres du personnel armé a payé le prix ultime lors de l’affrontement tandis que neuf détenus ont aussi perdu la vie. » Cette évasion massive de détenus est la dernière d’une longue série dans le pays le plus peuplé d’Afrique, où les prisons sont souvent surpeuplées et gardées par des membres des forces de sécurité débordées. Au moment de l’attaque, la prison abritait 1.060 détenus. Le porte-parole de la police de l’Etat du Plateau Ubah Ogaba a déclaré que neuf détenus qui s’étaient échappés ont été recapturés. Le mois dernier, plus de 800 prisonniers s’étaient échappés d’une prison de l’Etat d’Oyo quand des hommes armés ont pris d’assaut l’établissement. Plus de la moitié avaient été rattrapés le lendemain de l’incident. Belga
Le président sénégalais Macky Sall s’est fermement opposé lundi à l’arrêt du financement de l’extraction des énergies fossiles, évaluant que cette mesure porterait « un coup fatal » à des économies comme celle de ce pays d’Afrique de l’Ouest. Le Sénégal, qui espère que les gisements de gaz et de pétrole découverts ces dernières années au large de sa côte atlantique lui permettront de remonter la pente, a pour objectif de pomper les premiers barils d’ici trois ans. « Au moment où plusieurs pays africains se préparent à exploiter leurs importantes ressources gazières, l’arrêt du financement du secteur gazier sous prétexte que le gaz est un combustible fossile… porterait un coup fatal à nos économies qui cherchent à émerger », a déclaré M. Sall lors d’une réunion du forum Chine-Afrique à l’extérieur de la capitale Dakar. Un petit groupe de pays, dont les États-Unis et la France, a convenu, lors du sommet sur le climat de la COP26, de mettre fin au financement des combustibles fossiles non exploités à l’étranger – ceux qui ne sont pas associés à une technologie de capture du carbone – d’ici à la fin de 2022. AfricaNews