La journée du dimanche 29 novembre a été calme à Mekele, selon la Croix-Rouge. Pourtant, l’hôpital de la ville manque de tout : de nourriture, de médicaments et même de sacs mortuaires. La Croix-Rouge évoque aussi un millier d’Érythréens, arrivés affamés et démunis samedi dans la ville, après avoir marché depuis les camps où ils vivaient près de Shire. De leur côté, les commandants de l’armée fédérale multiplient les déclarations rassurantes sur la situation, et notamment sur la menace que feraient peser désormais de possibles attaques des forces du TPLF ayant pris le maquis. Et à Humera, à la frontière soudanaise, la télévision d’État a affirmé que l’armée avait découvert 70 tombes et fosses communes dans l’enceinte de l’aéroport. Mais les déclarations des belligérants restent toujours invérifiables, en l’absence de télécommunications et d’accès de la presse et des humanitaires à la région. On ignore notamment si des combats ont encore lieu, après l’annonce de la fin des opérations militaires par le gouvernement. RFI
Un nouveau massacre au Nigeria. Au moins 110 civils ont été froidement tués, selon un bilan des Nations unies, samedi 28 novembre, alors qu’ils travaillaient dans leurs champs. Il s’agit de l’attaque la plus meurtrière menée contre des civils cette année dans le nord-est du Nigeria, en proie à une insurrection jihadiste depuis plus de dix ans. Samedi, le responsable d’un groupe d’autodéfense pro-gouvernemental avait fait état de 43 morts. Le massacre s’est déroulé le jour des élections locales dans cet État, les premières organisées depuis le début de l’insurrection de Boko Haram en 2009. Depuis cette date, on dénombre plus de 36 000 tués et plus de 2 millions de personnes ont dû fuir leur foyer. « Le 28 novembre, en début d’après-midi, des hommes armés sont arrivés à moto et ont mené une attaque brutale sur des hommes et des femmes qui travaillaient dans des champs à Koshobe », a déclaré dimanche le coordinateur humanitaire de l’ONU au Nigeria, Edward Kallon. France24 avec AFP
Une compagnie de transport maritime est en négociations pour faire libérer trois marins grecs kidnappés mi-novembre par des pirates au large du Nigeria, a annoncé ce dimanche le ministère grec de la Marine marchande. Trois des cinq membres d’équipage du navire de ravitaillement Stelios K, battant pavillon togolais, ont été enlevés le 16 novembre lorsque les assaillants ont abordé le vaisseau. La société Royal Ship Management, propriétaire du bateau-citerne, est en discussions pour faire libérer les marins, selon le ministère. Les pirates ont enlevé le capitaine et deux membres d’équipage du Stelios K. Les deux marins restants ont été capables de piloter le bateau jusqu’à Lagos. Les cinq marins sont tous en bonne santé, a précisé la même source. Il s’agit du 23e enlèvement dans le golfe de Guinée cette année. Au total, 118 personnes ont été kidnappées, selon la société britannique Dryad Global, spécialisée dans la sécurité maritime. Belga
Des forces étrangères et maliennes ont été attaquées simultanément lundi à Ménaka, Gao et Kidal (nord) par des tirs d’obus et de roquettes, selon de sources militaires maliennes et étrangères. Aucune victime n’a été rapportée après ce qui semble être une rare opération coordonnée contre les forces étrangères. « A Ménaka, Gao et Kidal, les camps des forces étrangères ont été attaqués lundi matin, probablement par les mêmes terroristes, à l’aide d’obus et de roquettes. Il n’y a pas eu de victimes, mais des dégâts matériels », a déclaré un responsable de l’armée malienne (AFP). « Les terroristes ont tenté sans succès de mener une action coordonnée contre les camps de (la force française) Barkhane, des Casques bleus de l’ONU, contre la force européenne Takuba et contre l’armée malienne dans les localités de Gao, Menaka, et Kidal », a dit un responsable militaire étranger. « La situation est sous contrôle » dans les trois localités », a-t-il ajouté. Sahel Intelligence
Quatre syndicats de travailleurs des collectivités et de l’Administration territoriale tenaient une assemblée générale ce samedi 28 novembre, à Bamako. Ils étaient déjà en grève illimitée depuis plus d’un mois et demi. Lors de la rencontre, ils ont décidé de poursuivre cette grève destinée à réclamer l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail. Les syndicalistes ont également condamné les dernières nominations massives de militaires à la tête des régions administratives. RFI
Le parti du président Roch Marc Christian Kaboré, réélu pour un second mandat au Burkina Faso, n’a pas obtenu la majorité législative lors du double scrutin présidentiel et législatif du 22 novembre et devra négocier avec ses alliés et sans doute l’opposition pour obtenir une majorité à l’Assemblée. Le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) est crédité de 56 sièges par la Commission électorale nationale indépendante (CENI), et n’atteint donc pas la majorité absolue qui est de 64 sièges, sur un total de 127. … Vendredi, le président Kaboré avait annoncé sur Twitter avoir reçu les félicitations des principaux chefs de l’opposition, dont Zéphirin Diabré. Considéré jusque-là comme le chef de l’opposition, M. Diabré est arrivé en troisième position derrière le président Kaboré et Eddie Komboïgo. … Dès l’annonce de sa victoire, le président Kaboré a tenu un discours rassembleur, lançant des appels du pied à l’opposition. Le Monde avec AFP
Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson et Gérard Djossou sont toujours retenus, lundi 30 novembre, au service des renseignements et d’investigation criminelle. Les enquêtes se poursuivent pour déterminer les circonstances dans lesquelles ont été préparées le projet de déstabilisation dont on les accuse, et leurs auteurs. Pendant ce temps, les réactions de condamnation de ces arrestations se multiplient. … Cette affaire, selon Me Darius Atsoo, avocats des deux personnes, ne repose sur aucun élément sérieux de fait et de droit. Il interpelle le procureur, dans un communiqué, à garantir une enquête indépendante et impartiale. RFI
Les élections régionales au Cameroun auront lieu à la fin de la semaine, dimanche 6 décembre. Un scrutin au suffrage indirect historique : même s’ils sont prévus par la Constitution de 1996, ce sera en effet la première fois que des conseils régionaux seront mis en place avec des présidents de régions. C’est la dernière étape de la décentralisation mise en place par le pouvoir. Mais à Yaoundé, la capitale, peu sont ceux qui suivent un scrutin qui semble joué d’avance. Reportage au marché Melen. RFI
Depuis le mois de septembre, la région de la Volta est le théâtre d’un déploiement important des forces de sécurité ghanéennes. Trop important, selon les chefs traditionnels locaux, qui demandent au gouvernement de démilitariser la région avant l’élection présidentielle du 7 décembre. Selon eux, la présence de l’armée pourrait intimider les électeurs, et même les dissuader de se rendre aux urnes. L’enjeu est d’autant plus crucial que la Volta est le fief électoral du National Democratic Congress (NDC), le principal parti d’opposition. Pour le gouvernement, ce déploiement sécuritaire est justifié par les violences commises au mois de septembre par les sécessionnistes du Togoland occidental. Ces derniers, qui réclament la création d’un État indépendant entre le Ghana et le Togo, avaient alors dressé des barrages routiers, attaqué des postes de police et enlevé des membres des forces de l’ordre. RFI
En presque un mois (28 octobre – 25 novembre), plus de 45.000 personnes ont fui Muidumbe, un district dans le nord de la province situé à environ 100 kilomètres de la frontière avec la Tanzanie, en raison de multiples attaques en plusieurs endroits. Selon l’OIM, certaines personnes ont été nouvellement déplacées, tandis que d’autres étaient déjà déplacées et à nouveau forcées de fuir. Face à l’afflux de déplacés fuyant les violences à Cabo Delgado, l’OIM alerte sur la nécessité de renforcer le soutien humanitaire aux populations du Mozambique. « Nous sommes profondément préoccupés par le déplacement continu des populations civiles dans le nord du Mozambique en raison de l’insécurité », a souligné, vendredi, l’agence onusienne dans un communiqué. Rien qu’en une semaine (16-22 novembre), plus de 14.000 personnes ont été déplacées dans le district de Muidumbe. Selon l’OIM, près de la moitié de cette population sont des enfants, 30 % sont des femmes et plus de 20 % des hommes. ONU Info
La grande coalition qui a permis la première transition pacifique du pays depuis l’indépendance semble avoir fait long feu. Les tractations vont bon train en coulisses. … Il est loin le temps où le président congolais, Félix Tshisekedi, et son prédécesseur, Joseph Kabila, tombaient dans les bras l’un de l’autre, tout sourire, devant les caméras. L’alliance des deux hommes, conclue pendant l’élection présidentielle de décembre 2018, a certes permis à la République démocratique du Congo (RDC) de connaître la première alternance pacifique de son histoire. Mais, depuis quelques mois, les deux grands blocs de la coalition au pouvoir, Cap pour le changement (CACH) de Félix Tshisekedi et le Front commun pour le Congo (FCC) de Joseph Kabila ne cessent de se tailler des croupières. Et les démonstrations d’amitié ont fait long feu. Le Monde
Un mois après le transfert en urgence d’Abdelmadjid Tebboune en Allemagne pour y être soigné du Covid-19, l’opacité demeure sur l’état de santé du président algérien, alimentant rumeurs et interrogations sur la direction du pays. Âgé de 75 ans, le chef d’État a été admis le 28 octobre dans « l’un des plus grands établissements spécialisés d’Allemagne », sans précision de lieu. Il est absent depuis au moins cinq semaines. Car il s’est mis « volontairement à l’isolement » dès le 24 octobre, soit la date de son dernier tweet, après avoir été en contact avec des hauts responsables du gouvernement contaminés, puis admis « dans une unité de soins spécialisés de l’hôpital militaire de Ain Naâdja à Alger. « Son état de santé n’inspire aucune inquiétude », avait alors assuré la présidence. Mais les rumeurs vont désormais bon train. France24 avec AFP
C’est une sonnette d’alarme que tire ce lundi l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Alarme au sujet du paludisme sur le continent africain. Dans le rapport 2020 sur la maladie, publié ce matin, les experts notent du mieux : le nombre de mort annuel tourne aujourd’hui autour de 400.000, contre 700.000 décès par an au début des années 2000. Sauf que cette année 2020 marquée par la Covid-19 pourrait briser les progrès des dernières années. Interruption des diagnostics, des distributions de moustiquaires, accès réduit aux médicaments… La Covid-19 a en effet complètement perturbé la lutte contre le paludisme cette année. La directrice régionale de l’OMS en Afrique craint que cela ait des effets à long terme. « Ce rapport sur le paludisme dans le monde en 2020 (…) nous dit que nous n’atteindrons probablement pas les objectifs de 2030 de la stratégie mondiale contre le paludisme », insiste la docteur Moeti Matshidiso. DW
Quarante-deux personnes ont été arrêtées au cours de manifestations de veuves et d’orphelins de victimes d’affrontements intercommunautaires de la fin des années 1980, a-t-on appris, dimanche 29 novembre, auprès de la police et d’organisation des droits humains. Vaste pays désertique à la charnière entre le Maghreb et l’Afrique subsaharienne, la Mauritanie est peuplée de 3 millions d’habitants aux origines diverses : Maures blancs et noirs, Noirs ayant leurs racines en Afrique subsaharienne. Entre 1989 et 1991, plusieurs dizaines de milliers de Négro-Mauritaniens avaient dû fuir ou avaient été chassés de leur pays après un déchaînement de violences sous le régime de l’ancien président Maaaouiya Ould Taya (1984-2005). Ils s’étaient réfugiés au Sénégal et au Mali voisins. Le Monde avec AFP
Depuis des siècles, la zone où se trouve la Mauritanie actuelle est un point de jonction entre le Maghreb et l’Afrique subsaharienne. Les Français arrivent dans la région à la fin du 19e siècle. En 1903, la Mauritanie devient un protectorat français, puis une colonie. Six décennies plus tard, Moktar Ould Daddah proclamera l’indépendance du pays, le 28 novembre 1960. La capitale est Nouakchott, ville qui vient à peine d’être créée. Le pays ne possède presque aucune infrastructure car les colons français dans la région avaient surtout développé la ville sénégalaise de Saint-Louis, un peu plus au sud. Sur le plan politique, la Mauritanie a connu une série de coups d’État militaires depuis l’indépendance. Dans ce pays immense où vivent 4 millions de personnes, la première transition pacifique date seulement de 2019. France24
Lauréate du prix Orange du livre en Afrique en 2019, finaliste du Goncourt et toujours en lice pour le Goncourt des lycéens, la Camerounaise Djaïli Amadou Amal met à nu dans « Les Impatientes » les violences contre les femmes au Sahel. L’hiver naissant n’a pas eu raison de ses tenues aux couleurs chatoyantes : ensemble pagne bleu roi électrique pour accueillir les journalistes de l’Agence France Presse (AFP), longue robe orange et or pour les photographes de Jeune Afrique… « C’est mon identité de femme peule et je l’assume », lâche Djaïli Amadou Amal dans ce grand éclat de rire cristallin, presque enfantin, qui ponctue la plupart de ses phrases. Jeune Afrique
L’imam Oumar Kobine Layama, fût un artisan de la paix et du dialogue inter-réligieux en RCA durant la guerre civile à Bangui. Il est décédé samedi à Bangui dans la capitale centrafricaine. L’homme était une figure reconnue pour ses efforts de médiation entre les communautés au plus fort de la crise qui déchirait la Centrafrique en 2013. Président du conseil supérieur islamique, l’imam Kobine Layama était le représentant de la communauté musulmane au sein de la Plateforme des confessions religieuses de Centrafrique (PCRC) dont il était un des fondateurs. La plateforme réunit les églises catholiques et protestantes ainsi que la communauté musulmane. Au fil des années elle était devenue la principale médiatrice des violences. Ce qui a valu à cette plateforme le prix des droits de l’homme de l’ONU en 2015. BBC