L’implication russe en Centrafrique bousculée par la guerre en Ukraine
Selon des sources concordantes, une réduction des effectifs serait à l’œuvre parmi les mercenaires du groupe Wagner, décrits comme la force occulte de Vladimir Poutine. Les mercenaires de la société russe Wagner sont-ils en train de délaisser la Centrafrique pour l’Ukraine, berceau de leurs interventions armées, et le Sahel, leur nouvelle zone d’expansion ? Depuis le début de leur déploiement au Mali, dénoncé fin décembre 2021 par les Occidentaux, et plus encore depuis l’entrée en guerre de la Russie contre son voisin deux mois plus tard, les intentions de ces paramilitaires, décrits comme la force occulte de Vladimir Poutine, font l’objet d’incessantes spéculations à Bangui. L’opacité qui entoure leurs actes en Centrafrique, laboratoire depuis quatre ans du retour de Moscou sur le continent, empêche toute assertion définitive, mais l’ensemble des sources contactées confirment une réduction des effectifs, laissant augurer une forme de repli ou de réorganisation. « Des départs auraient commencé après des tensions internes entre mercenaires russes et ukrainiens qui voulaient sans doute rejoindre leur pays pour aller se battre », indique un observateur étranger, indiquant par ailleurs que « Wagner n’a plus que deux hélicoptères de combat » sur place. Le Monde
Guinée: suspension du président de la Cour d’appel et d’un commandant de la gendarmerie
C’est une double sanction dont l’annonce a fait sensation ce 29 mars 2022. Elle vise deux hauts responsables qui avaient affiché un différend sur la place publique : le président de la Cour d’appel de Conakry et le Haut-Commandant de la gendarmerie. Lundi, Alphonse Charles Wright, le procureur de la Cour d’appel de Conakry, donne une conférence de presse pour dénoncer une série dysfonctionnements. D’un ton sec, il accuse Balla Samoura, le Haut-Commandant de la gendarmerie, d’interférer dans les affaires judiciaires qui ne relèvent pas de sa compétence. Pour rappel, Balla Samoura fait partie des hommes influents du CNRD, au pouvoir. Le procureur lui reproche d’avoir arrêté et séquestré d’anciens hauts responsables politiques fidèles à Alpha Condé, à l’image de Kalil Kaba, l’ancien ministre des Affaires étrangères qui, selon ses avocats, a passé deux jours dans les locaux de la direction de la justice militaire sans avoir été convoqué officiellement et surtout sans avoir accès à ses conseils. RFI
Le vieux démon des violences électorales plane sur le Zimbabwe
Un militant de l’opposition poignardé, des dizaines arrêtés, intimidés: la campagne émaillée d’incidents pour des législatives partielles et locales au Zimbabwe, aux enjeux limités, fait craindre le retour du vieux démon des violences électorales avant la présidentielle prévue l’an prochain. Au cours des deux derniers mois de campagne, la Coalition des citoyens pour le changement (CCC), principal parti d’opposition, a attiré des foules vêtues de jaune lors de meetings. Placés sous fort contrôle policier, plusieurs de ces rassemblements ont été interdits par le pouvoir. Mais malgré la répression, le parti de l’opposant Nelson Chamisa est sorti renforcé du scrutin le week-end dernier. La CCC ne pouvait pas renverser la majorité au cours de ces élections partielles, mais elle a remporté 19 sièges supplémentaires au Parlement. VOA
Éthiopie : toujours aucun convoi d’aide humanitaire au Tigré
Autorités d’Addis Abeba et rebelles du Tigré s’accusent mutuellement de bloquer les convois d’aide humanitaire censés enfin accéder à cette région du nord de l’Éthiopie à la faveur d’une récente « trêve ». Le 24 mars, le gouvernement fédéral du Premier ministre Abiy Ahmed a annoncé une « trêve humanitaire illimitée » dans les presque 17 mois de conflit avec les rebelles du Front de libération du Peuple du Tigré (TPLF), pour permettre « la libre circulation de l’aide humanitaire » vers cette région menacée de famine. Quelques heures plus tard, les rebelles tigréens avaient indiqué vouloir respecter cette trêve. Chaque camp a posé ses conditions : le gouvernement a exigé le retrait du TPLF des zones qu’il occupe dans les régions de l’Amhara et de l’Afar, voisines du Tigré ; les rebelles ont réclamé l’arrivée dans « un délai raisonnable » de l’aide humanitaire. Or depuis, aucun des camions d’aide actuellement positionnés à Semera, capitale de l’Afar, n’a atteint le Tigré, où aucune aide n’est arrivée par la route depuis le 15 décembre. AfricaNews/AFP
Des voix s’élèvent pour la libération de Roch Marc Kaboré
L’ancien président burkinabè est assigné à résidence depuis deux mois et le putsch qui a porté les militaires au pouvoir. Sa libération est de plus en plus exigée par les Burkinabè. De sources proches de l’ancien président, Roch Marc Christian Kaboré ne serait pas dans une résidence fixe mais changerait régulièrement de domicile sous la garde d’hommes armés. Si au départ la junte avait évoqué des raisons de sécurité, il est à présent inadmissible, selon Alassane Bala Sakandé, le président de l’ex-parti majoritaire MPP, qu’il soit toujours entre les mains des soldats : « Aujourd’hui seulement son médecin, ses aides de camp, ses enfants et son épouse, peuvent le voir, et ce pour une heure. Qu’est-ce qu’il a fait pour mériter cela ? » Mais les militaires au pouvoir n’ont pas apprécié cette déclaration qui a eu pour conséquence l’interpellation de l’ancien président de l’Assemblée nationale, Alassane Bala Sakandé. A Ouagadougou, les avis divergent au sujet de cette assignation à résidence de Roch Marc Christian Kaboré. … Mais de plus en plus de voix d’autorités politiques, coutumières, religieuses, et d’acteurs de la société civile ou de citoyens, réclament la libération de l’ancien président Roch Marc Christian Kaboré. DW
Burkina Faso: 2,8 millions de personnes en situation de crise alimentaire
Plus de 2,8 millions de personnes réparties dans 11 provinces au Burkina Faso sont en situation de crise alimentaire, a rapporté a télévision publique du Burkina Faso (RTB). Citant les chiffres publiés par le Comité de prévision de la situation alimentaire et nutritionnelle (CPSA) du pays lors de sa première session de l’année 2022, tenue lundi, la RTB a indiqué que le ministre de l’Agriculture, des Ressources animales et halieutiques, Innocent Kiba, a déclaré que les résultats « qui vont sortir de ce comité vont nous permettre très rapidement de mettre en œuvre un plan de réponses pour pouvoir gérer la situation actuelle qui est assez difficile sur le plan alimentaire et nutritionnelle ». M. Kiba a souligné que des actions d’anticipations avaient été pensées, ajoutant que « dès la semaine prochaine, des actions seront posées pour l’ouverture de boutiques-témoins pour soulager un tant soit peu la population en attendant que le plan de réponse se mette en œuvre ». Sahel-Intelligence
Mali : l’ONU s’inquiète d’exactions imputées aux forces régulières
Un expert indépendant de l’ONU a jugé « préoccupante » mardi à Genève la situation des droits humains au Mali, s’inquiétant des exactions imputées aux djihadistes mais aussi aux forces régulières, ainsi que des restrictions des libertés sous la junte au pouvoir. Le gouvernement malien s’est défendu contre ces mises en cause et a affirmé son engagement à faire respecter les droits humains. »La situation des droits de l’Homme est restée préoccupante », a dit devant le Conseil des droits de l’Homme des Nations unies Alioune Tine, expert de l’ONU sur le sujet pour le Mali. … Alioune Tine a fait état d’accusations d’exécutions sommaires, de disparitions forcées ou d’actes de torture. Il est « également préoccupé par les arrestations et détentions arbitraires continues » dans les services du Renseignement, « où des personnes auraient été torturées ». AfricaNews/AFP
RD Congo – M23 : qui a abattu l’hélicoptère de la Monusco dans l’est du Congo ?
Les rebelles du M23 ont nié avoir abattu l’hélicoptère des casques bleus de l’ONU qui a disparu dans la zone de combat qui les oppose à l’armée de la RD Congo, les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC). « Cet avion a été touché par des tirs des FARDC », déclare le Maj Willy Ngoma, porte-parole du M23, à la BBC Grands Lacs. Dans une déclaration faite mardi soir, les rebelles ajoutent que pendant que l’armée loyale pilonnait leurs positions, un mortier de 122 mm a touché l’avion des casques bleus avec huit personnes à bord. L’armée et les rebelles se sont mutuellement accusés d’avoir abattu l’hélicoptère. BBC
Violences en RDC : le sentiment d’abandon de la population
Les combats font toujours rage entre les rebelles M23 et l’armée congolaise dans l’est de la RDC. L’exode des habitants vers l’Ouganda se poursuit. Selon les dernières informations dont nous disposons, au deuxième jour des combats, plusieurs villages du groupement de Jomba sont aux mains des rebelles et des dizaines d’habitants fuient vers l’Ouganda voisin pour y trouver refuge. Ce mardi (29.03) à Bunagana, plusieurs habitants qui ont refusé de fuir au premier jour des affrontements ont dû finalement quitter leur maison tôt ce matin. Ils fuient les combats et les détonations d’armes lourdes qu’ils entendent à quelques kilomètres de chez eux, comme en témoigne au micro de la DW Wema Ndagije, président de la société civile du groupement de Jomba. … Certains se sont déjà réfugiés à Bunagana, une cité ougandaise située à la frontière et qui porte le même nom que Bunagana du côté de la RDC. DW
En Tunisie, Kaïs Saïed peine à faire participer la population à son projet politique
Les Tunisiens ont boudé la consultation en ligne lancée par le président début janvier et clôturée le 20 mars. La scène se passe début janvier. Dans la maison de jeunes du quartier populaire de Sidi Hassine à Tunis, Walid Afif, 22 ans, est venu participer à la « consultation nationale populaire », tout juste lancée sur Internet par le président Kaïs Saïed pour recueillir des propositions en vue d’un référendum constitutionnel prévu à l’été. … « C’est intéressant. Avant, personne ne nous demandait notre opinion là-dessus », explique Walid Afif, qui a voté pour Kaïs Saïed à l’élection présidentielle de 2019, dans l’espoir d’un « changement ». Trois mois plus tard, le bilan de cette consultation clôturée le 20 mars ne traduit pas l’enthousiasme des premiers jours. Avec quelque 530 000 participants, dont seulement 29 % de femmes, dans un pays de 12 millions d’habitants, l’initiative a été qualifiée d’« échec » par la plupart des détracteurs de Kaïs Saïed. Le Monde
Tunisie : Kaïs Saïed dénonce les réunions « illégales » d’un bureau du Parlement
Le président Kaïs Saïed, qui s’est arrogé les pleins pouvoirs en Tunisie et a suspendu le Parlement en juillet, s’est opposé mardi à la tenue de réunions organisées par le Bureau de l’Assemblée des représentants du peuple. Il a fustigé « des tentatives désespérées qui n’ont aucune valeur ». Le président tunisien Kaïs Saïed a dénoncé, mardi 29 mars, les réunions « illégales » d’une instance du Parlement, suspendu depuis son coup de force en juillet 2021, qui visent selon lui à semer le « désordre » dans le pays secoué par une profonde crise politique. « Ce qui a été appelé ‘réunion virtuelle’ est illégal parce que l’Assemblée (des représentants du peuple) est gelée ainsi que son bureau », a déclaré Kaïs Saïed lors d’une réunion du Conseil de la sécurité nationale, selon un enregistrement vidéo publié tôt mardi sur la page Facebook de la présidence. Après des mois de blocage politique, Kaïs Saïed, élu fin 2019, s’est arrogé les pleins pouvoirs le 25 juillet 2021 en limogeant le Premier ministre et en suspendant le Parlement. France24
Mauritanie: démission du gouvernement
La Mauritanie s’est réveillée sans gouvernement. Le Premier ministre Mohamed Ould Bilal a présenté sa démission et celle de son gouvernement au chef de l’État, Mohamed Ould Ghazouani, mardi 29 mars 2022. Aucune déclaration à la presse n’a été faite à l’issue de cette démission qui pourrait, en partie, s’expliquer par les critiques acerbes du président de la République. C’est à 20 heures, ce mardi soir, que l’annonce de la démission du Premier ministre et de son gouvernement a été officialisée par l’Agence de presse mauritanienne. « Je remercie le président de la République pour la confiance qu’il m’a accordée », a simplement indiqué Mohamed Ould Bilal. Si la disparition de ressortissants mauritaniens au Mali et les tensions sur le Sahara occidental ont marqué l’actualité récente, les médias locaux pointent surtout les tensions entre le chef de l’État et le désormais ex-Premier ministre. RFI
Bangui veut lutter contre l’exploitation illégale des mines
Le gouvernement de Centrafriquea décidé de poursuivre ceux qui exploitent illégalement l’or. C’est le cas notamment à Sosso Nakombo, dans le sud-ouest du pays, où une mission de contrôle gouvernementale a ordonné la saisie des équipements de plusieurs ressortissants chinois, partenaire d’une coopérative locale, qui exploitaient illégalement un filon d’or. Un représentant local de l’Etat était aussi impliqué. Sept mois après le retrait du permis d’exploitation à la coopérative Kamsona, pour exploitation illégale et dégradation de l’environnement, la mission de contrôle, conduite par le ministre des Mines Rufin Bénam Beltoungou, a constaté que celle-ci poursuivait son exploitation en toute illégalité. … Au titre de sanctions, la saisie des équipements des partenaires chinois de la coopérative Kamsona a été mise en œuvre. Mais Albert Nakombo, le détenteur du permis pour la coopérative Kamsona, n’exclut pas une procédure contre l’Etat. … Si le retour de l’Etat est déterminant pour stopper la fuite des capitaux et l’assainissement du secteur minier, cette affaire est seulement la partie visible des maux qui minent le secteur. Elle illustre aussi la protection locale dont jouissent certaines coopératives. DW
Le Conseil de sécurité de l’ONU se penche sur la situation politique au Soudan
Le Soudan était au menu du Conseil de sécurité de l’ONU, ce lundi. Le chef de la mission des Nations unies Volker Perthes a fait état des progrès de la médiation conduite avec l’Union africaine pour résoudre la crise politique et le risque d’effondrement économique. Il a évoqué un « consensus » sur des points importants. Une présentation accueillie diversement par les États-membres. Selon Volker Perthes, les acteurs politiques et militaires soudanais sont d’accord sur quelques points : sur la nécessaire fin de la violence, sur un gouvernement technocratique, sur l’adoption de lois urgentes, sur l’unification de l’armée, sur la représentation des femmes dans le gouvernement et sur le besoin d’élections justes. Mais il a mis en garde : « Le temps, a-t-il dit, ne joue pas en faveur du Soudan. » RFI
Le général Burhane, au pouvoir au Soudan, en visite au Caire
Le général Abdel Fattah al-Burhane, au pouvoir au Soudan depuis le coup d’Etat du 25 octobre, a commencé mercredi sa première visite officielle au Caire où il a rencontré le président égyptien, selon la télévision officielle. … Les discussions ont tourné autour du « renforcement des liens économiques et du commerce » ainsi que « l’approfondissement de la coopération sur les plans sécuritaire et militaire », selon un communiqué conjoint de Khartoum et du Caire. Depuis le putsch du général Burhane le 25 octobre, des milliers de manifestants défilent régulièrement au Soudan pour dénoncer la répression qui a fait au moins 92 morts selon des médecins, mais aussi la mainmise des militaires sur la politique et l’économie. Ce coup d’Etat avait mis fin à un fragile accord de partage du pouvoir entre les civils et les militaires après la destitution par l’armée en 2019 du président Omar el-Béchir, qui dirigeait le pays d’une main de fer depuis près de 30 ans. … Le Soudan, l’un des pays les plus pauvres au monde, a lui perdu son aide internationale et se trouve désormais pris à la gorge par la hausse des prix des céréales, de l’électricité et du pétrole. En mars, le général Burhane avait effectué des visites en Arabie saoudite et aux Emirats arabes unis. VOA
Il y a dix ans, le nord du Mali tombait aux mains des jihadistes
Le 30 mars 2012, Kidal, ville du nord-est du Mali, devenait la première capitale d’une région du septentrion à tomber entre les mains d’une nouvelle rébellion. Dirigés par une coalition de groupes armés dominée par les jihadistes, les rebelles ont rapidement pris le contrôle du nord du Mali, avant de se diriger vers le centre du pays où ils ont été stoppés par une intervention de l’armée française baptisée « Serval ». Retour sur les débuts d’une crise dont le pays n’est pas encore sorti. Les premiers coups de feu ont été tirés à Ménaka, tout comme lors de précédentes rebellions dans le nord du Mali. C’est un élu de la localité qui alerte les journalistes. L’information se répand comme une traînée de poudre : « Une nouvelle rébellion touarègue vient d’éclater au Mali ! » Certains ajoutent même : « Ce sont des rebelles touaregs laïcs qui ont pris les armes… » Quelques personnes bien avisées rectifient cependant : l’attaque a été menée par une alliance de rebelles touaregs et de jihadistes composés de Maliens et d’étrangers avec, dans la haute hiérarchie, des combattants algériens. RFI
L’Afrique tient ses cinq représentants pour le Qatar
Les barrages qualificatifs à la Coupe du Monde de la FIFA, Qatar 2022™ pour la zone Afrique, se sont achevés ce mardi avec la tenue des matches retour. Le Sénégal, champion d’Afrique, sera la tête d’affiche des cinq représentants africains qui participeront à la Coupe du Monde aux côtés du Maroc, du Ghana, de la Tunisie et du Cameroun. Tous les résultats ci-dessous. CAF