Lisbonne va envoyer dans les prochaines semaines une soixantaine de militaires au Mozambique après une attaque revendiquée par le groupe État islamique à Palma, ville du nord du pays, a indiqué, lundi 29 mars, le ministre portugais des Affaires étrangères, Augusto Santos Silva. « Une équipe d’environ 60 militaires portugais est en train de se préparer (…) elle sera envoyée dans les prochaines semaines sur le terrain au Mozambique, a déclaré le ministre lors d’un entretien accordé à la télévision publique portugaise RTP. Elle va soutenir l’armée mozambicaine dans la formation des forces spéciales ». Palma, petit port du nord du Mozambique, est tombé aux mains de commandos jihadistes après une attaque la semaine dernière revendiquée par le groupe État islamique. Cette attaque est survenue à seulement 10 km d’un gigantesque projet gazier de plusieurs milliards d’euros piloté par le groupe français Total. Le groupe État islamique a également revendiqué la mort de dizaines de militaires « et de chrétiens, dont des ressortissants d’États croisés ». France24 avec AFP
Mercredi 24 mars. Il est environ 15h30 quand la cheffe d’une entreprise de construction reçoit un appel téléphonique de ses employés. « Ils m’ont dit qu’ils venaient de quitter les bureaux, qu’il y avait une attaque », raconte-t-elle. Ce jour-là, elle-même est en déplacement à Pemba, la capitale régionale de la province du Cabo Delgado située à 400 km au sud de Palma. « Ils ne savaient pas où aller, certains étaient très paniqués. » Une heure plus tard, les télécommunications sont coupées. « Depuis, nous n’avons plus de nouvelles », soupire-t-elle, préoccupée par le sort de ses 120 employés. Jeudi 25 mars. Pris au piège dans un hôtel avec 180 clients, un homme se filme à l’aide de son téléphone pour faire le point sur la situation au deuxième jour de l’assaut. « Ils ont commencé les attaques vers 9 heures du matin, armés de katanas, ils s’en sont pris à différentes personnes. Des attaques à l’arme à feu ont commencé à partir de 15 heures. Cela fait 24 heures que l’on est reclus dans cet hôtel. On ne sait pas comment on va sortir d’ici », relate-t-il. En fond sonore, le bruit des hélicoptères qui patrouillent au-dessus de l’hôtel. Jeune Afrique
Le porte-conteneurs « Ever Given » n’empêche plus la navigation. L’Autorité du canal de Suez (SCA) a annoncé lundi 29 mars la « reprise du trafic » sur cette voie maritime majeure qui était obstruée depuis près d’une semaine par le navire géant, finalement remis à flot. Plus de 400 navires étaient en attente d’un retour à la normale. « L’amiral Ossama Rabie, président de l’Autorité du canal de Suez, a proclamé la reprise du trafic sur le canal », a annoncé en milieu d’après-midi la SCA dans un communiqué, tandis que les chaînes de télévision locales montraient des images du bateau en train d’avancer. L’information a été confirmée par la compagnie en charge de la gestion technique du navire, qui a annoncé que l' »Ever Given » était en route pour le Grand lac Amer afin d’y subir une inspection complète. … Le canal de Suez, long de quelque 190 kilomètres, voit passer environ 10 % du commerce maritime international et chaque journée d’indisponibilité entraîne d’importants retards et coûts. Au total, près de 400 navires étaient coincés dimanche aux extrémités et au milieu du canal reliant la mer Rouge à la mer Méditerranée, selon l’Autorité du canal. France24 avec AFP
La Côte d’Ivoire est-elle dans l’œil du cyclone djihadiste ? C’est une question qui mérite d’être posée alors que les attaques contre les « positions des forces armées » se multiplient, surtout depuis que les groupes armés affichent ouvertement leur volonté de s’implanter dans les pays du golfe de Guinée. D’abord espacées de plusieurs années, les attaques tendent à se rapprocher depuis le tragique attentat de Grand-Bassam, à Abidjan, en 2016. Dans la nuit de dimanche à lundi 29 mars, ce sont deux attaques visant des forces de défense dans le Nord qui ont eu lieu à intervalles très courts. La première attaque a été menée à Kafolo entre minuit et une heure du matin dans la nuit de dimanche à lundi. Selon l’armée, elle « est le fait d’une soixantaine de terroristes lourdement armés venant du Burkina Faso », qui précise qu’il y a également « quatre blessés côté ami » et que quatre assaillants ont été interpellés et « du matériel logistique saisi (armement, radio, munitions et motos) ». « Les Forces armées de Côte d’Ivoire ont repoussé les assaillants au terme d’une heure de combat intense et mis en œuvre une opération de ratissage » qui se poursuit, selon le communiqué signé du général Lassina Doumbia, chef d’état-major général des armées ivoiriennes. Le Point avec AFP
L’arrivée du nouvel exécutif unifié ne change pas encore la situation sécuritaire en Libye. À l’Est comme à l’Ouest, les exactions et les atteintes aux droits de l’homme, les enlèvements et les détentions arbitraires continuent. Ces derniers temps, la plus grande ville de l’Est libyen a été le théâtre d’une série de meurtres et d’enlèvements sans précédent. Le nouvel exécutif semble impuissant face à l’insécurité qui règne partout dans le pays. Depuis le 18 mars, date à laquelle une dizaine de cadavres criblés de balles jonchaient la rue à Benghazi, les exactions se multiplient dans cette ville de l’Est libyen sous l’autorité des forces du maréchal Khalifa Haftar. Des descentes et des arrestations à domicile sont effectuées systématiquement par des militaires cagoulés. Dernier exemple en date, ce 25 mars, quelques heures seulement après avoir annoncé qu’elle avait identifié les assassins de sa mère, Hanine al-Abdaly, a été enlevée. Cette jeune femme est la fille de l’avocate Hanane Baraasi assassinée en novembre dernier à Benghazi après avoir dénoncé les exactions des fils de Khalifa Haftar. RFI
Une nouvelle attaque attribuée aux rebelles ougandais de l’ADF a fait cinq morts lundi 29 mars dans le village Samboko-Chanichani, à une vingtaine de kilomètres d’Oicha, chef-lieu du territoire de Beni. Selon le président de la société civile d’Oicha qui livre l’information, Philippe Paluku Bonane, il s’agit encore là d’un bilan provisoire. D’après lui, tous ces civils ont été tués à la machette : « Il y a eu hier (lundi) incursion des ADF, c’était vraiment le matin à partir de 9 h 00. Ils sont entrés à Samboko tchani-tchani là ou on appelle Masekude, alors ils sont entrés là-bas. Le bilan il y a jusque-là au moins cinq personnes tuées dont une femme. Il y a aussi autres cinq personnes qui sont portées disparues, il y a aussi deux blessés ». Radio Okapi
Faustin-Archange Touadéra doit être investi ce mardi 30 mars pour un nouveau mandat de cinq ans à la tête de la Centrafrique. Une investiture que les autorités veulent « digne et sobre », selon le porte-parole du gouvernement, alors que le pays est toujours en proie au conflit déclenché en décembre et que la principale coalition de l’opposition n’a pas reconnu la validation du chef de l’État. Ce lundi, les délégations étrangères ont commencé à arriver. Parmi les hautes personnalités arrivées ce lundi 29 mars à Bangui pour l’investiture, le président du Burundi Évariste Ndayishimiye et deux Premiers ministres, la Gabonaise Rose Christiane Ossouka Raponda et le Camerounais Joseph Dion Ngute. L’Angola, le Congo, le Tchad et la Guinée équatoriale seront représentés par leurs ministres des Affaires étrangères, la RDC par le président de l’Assemblée nationale. La présence du président rwandais Paul Kagame fut un temps évoquée. Rappelons que le Rwanda a envoyé des troupes en renfort en décembre pour aider les Centrafricains à combattre la rébellion. Finalement, c’est le Premier ministre qui sera présent. RFI
Trois des dix candidats à la présidentielle tchadienne du 11 avril prochain qui se sont retirés officiellement du processus électoral, mais ont été maintenus dans la course par la Cour suprême du pays, ont leurs noms et photos bien en place sur les spécimens de bulletins de vote qui ont été distribués au parti. L’opposant Saleh Kebzabo, l’un de ces « candidats malgré eux », comme ils se nomment, s’est lancé dans une drôle de campagne, dans le Mayo-Kebbi Est (sud-ouest du pays), où il vient de passer plusieurs jours en appelant au boycott du scrutin. Pendant quatre jours, Saleh Kebzabo était dans le fin fond de la région du Mayo-Kebbi Est où il est allé de village en village pour parler « au pays profond », dit-il. Son objectif est celui d’expliquer aux Tchadiens – qui n’écoutent pas les radios et n’ont pas accès aux réseaux sociaux – son mot d’ordre de boycott de la présidentielle du 11 avril prochain. RFI
Première journée d’audience, lundi 29 mars à Paris, au procès du bombardement de Bouaké. Le 6 novembre 2004, deux avions de l’armée ivoirienne ciblaient une base française dans cette ville de Côte d’Ivoire, faisant 10 morts et 38 blessés. Les appareils étaient pilotés par des mercenaires biélorusses et assistés de copilotes ivoiriens. Cette journée a été consacrée à l’appel des témoins, au rappel des faits et aux premières auditions. Gérard Moricard, ex-commandant de la brigade prévôtale de Bouaké, tente de « ramasser ses souvenirs malgré l’écoulement du temps » comme l’y enjoint le président. En deux mots, il brosse le contexte : la tension liée à l’offensive des forces loyalistes ; l’eau, l’électricité et le téléphone coupés. Lui est dans une autre emprise française, à 2 ou 3 km de distance du lycée Descartes, quand celui-ci est bombardé. Il lui faudra pourtant attendre plus de trois heures pour s’y rendre. La foule s’est massée aux alentours mais, surtout, il reçoit l’ordre « d’attendre que l’espace aérien soit sécurisé ». RFI
L’Espagne aspire à devenir un « partenaire stratégique et spécial » de l’Afrique, où sa présence économique reste encore modeste, a affirmé, lundi 29 mars, le premier ministre Pedro Sanchez lors de la présentation d’un plan intitulé « Focus Afrique 2023 ». « Nous allons faire de ces dix prochaines années […] la décennie de l’Espagne en Afrique », a-t-il lors de la présentation de ce plan qui, outre le volet économique, inclut un volet coopération dans les migrations, un autre sur la sécurité et un autre encore visant à valoriser le rôle des femmes. Peu de détails concrets ont été donnés lors de la présentation de ce plan, faite au côté du président du Ghana, Nana Akufo-Addo, qui a profité de sa visite à Madrid pour pousser à investir en Afrique, récemment dotée d’une zone continentale de libre-échange, la ZLEC, encore balbutiante. « Imaginez les opportunités d’affaires et d’investissements qu’apporteront ces infrastructures pour relier nos marchés de manière plus efficace », a déclaré le président ghanéen, dont le pays héberge le secrétariat de cette nouvelle zone de libre-échange mise en place le 1er janvier et qui doit encore travailler à faire disparaître droits de douane et autres obstacles. Le Monde avec AFP
Le développement agricole et les systèmes alimentaires des pays d’Afrique subsaharienne seront inexorablement confrontés à des défis considérables dans les décennies à venir. Alors que la population mondiale devrait passer de 7,7 à 9,7 milliards en 2050, plus de la moitié de la croissance démographique planétaire d’ici à 2050 devrait se produire en Afrique, selon l’ONU. Face à cette pression, le développement agricole fait déjà face à d’immenses défis, et l’on craint que les changements climatiques ne les aggravent dans les zones vulnérables. Une majorité de la population d’Afrique subsaharienne vit en effet dans des régions rurales, où les revenus et l’emploi dépendent presque entièrement de l’agriculture pluviale. Le secteur agricole emploie entre 65 et 70 % de la main-d’œuvre africaine et représente généralement 30 à 40 % du produit intérieur brut. De multiples facteurs biophysiques, politiques et socio-économiques se conjuguent pour accroître la vulnérabilité de cette région et risquent d’entraver sa capacité d’adaptation. Le Point
La révolte gronde chez les historiens algériens. Neuf d’entre d’eux, emmenés par Mohamed El Korso, Daho Djerbal et Amar Mohand-Amer, ont publié, jeudi 25 mars, une lettre ouverte au chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune, lui demandant de mettre fin aux « entraves bureaucratiques » pénalisant l’accès aux Archives nationales. Effet collatéral de la parution en janvier à Paris du rapport de Benjamin Stora sur la réconciliation mémorielle franco-algérienne, une telle initiative collective est sans précédent. Elle illustre une frustration croissante des chercheurs à l’égard de la gestion jugée opaque et arbitraire de la direction des Archives nationales. Son inamovible patron, Abdelmadjid Chikhi, en poste depuis dix-neuf ans, était censé servir d’interlocuteur à M. Stora dans le dialogue mémoriel que s’efforcent d’esquisser le président français, Emmanuel Macron, et son homologue algérien. Or face à M. Stora, M. Chikhi ne s’est pas livré à un travail comparable d’inventaire et de propositions sur la question mémorielle. Le Monde