Revue de presse du 30 mai 2025

RDC : Joseph Kabila met fin aux spéculations sur sa présence à Goma
Détendu et souriant, l’ex-président de la RDC Joseph Kabila est apparu jeudi 29 mai devant la presse à Goma. Il n’a pas fait de déclarations et était en présence du porte-parole du groupe armé antigouvernemental M23 Lawrence Kanyuka, dans une de ses résidences où il recevait des responsables religieux locaux. Les lieux étaient gardés par des militaires du M23 et des membres de son service de sécurité…Un proche de Joseph Kabila a déclaré qu’il n’existait pas d’alliance formelle entre son parti et le M23, mais qu’ils partagent un « même objectif » : mettre fin au régime de Félix Tshisekedi. Joseph Kabila avait dénoncé vendredi dans une rare allocution transmise en ligne la « dictature » du gouvernement de Kinshasa, au lendemain de la levée de son immunité parlementaire, et annoncé qu’il serait « dans les prochains jours » à Goma. Jeune Afrique avec AFP

RDC : Les hôpitaux peinent à fonctionner au Nord-Kivu (Médecin)
Quatre mois après l’occupation rebelle, la vie socio-économique devient de plus en plus compliquée à Goma (Nord-Kivu), autant que la prise en charge de malades dans les hôpitaux, ont témoigné des sources hospitalières jeudi 29 mai à Radio Okapi. Les banques et l’aéroport demeurent fermés, les activités économiques peinent à redémarrer, l’insécurité est quasi omniprésente : certains responsables de familles broient du noir à cause du chômage. Du coup, la volonté de résilience, manifeste chez les habitants, semble mise à l’épreuve. Docteur Michael, médecin de Goma, décrit la situation, vue sous l’angle de la prise en charge de malades et du fonctionnement difficile des structures sanitaires : « Avec l’avènement de la guerre, tout est devenu compliqué. Nous n’avons pas de banque, pas d’autres activités qui peuvent nous générer des moyens. Alors il y a beaucoup de malades qui viennent à l’hôpital, et vous verrez quelqu’un qui n’est même pas à mesure de s’acheter de quoi manger ». Les hôpitaux font tout pour administrer les soins, selon lui, « mais le malade guérit difficilement, parce qu’il faut signaler que la nourriture fait partie d’un traitement de choix, lorsque le médecin a déjà fait tout ce qu’il faut ». Certains patients n’ont pas la possibilité de passer même un examen médical de cinq dollars, déplore le médecin : « Ce n’est pas seulement à Goma. À l’intérieur de la province, c’est la même chose. Alors comment vont fonctionner les hôpitaux ? ». Radio Okapi

L’épidémie de choléra empire au Soudan, où les paramilitaires revendiquent des avancées
Les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) ont revendiqué, jeudi 29 mai, la reprise de deux villes stratégiques dans la région du Kordofan, dans l’ouest du Soudan, pays en guerre frappé par une violente épidémie de choléra qui a fait 70 morts en deux jours. Selon un communiqué publié jeudi, les paramilitaires ont annoncé avoir repris successivement les villes de Dibeibat, dans l’État du Sud-Kordofan, puis d’Al-Khoei, première localité de l’État du Kordofan-Ouest…Al-Khoei, située à une centaine de kilomètres d’El-Obeid – un carrefour stratégique entre Khartoum et le Darfour –, avait été brièvement reprise par l’armée il y a une dizaine de jours, avant de tomber de nouveau jeudi entre les mains des paramilitaires. Plus tôt dans la journée, les FSR avaient annoncé avoir conquis Dibeibat, ville-clé reliant les États du Kordofan-Nord et du Kordofan-Sud. Des témoins sur place ont confirmé à l’AFP que la localité était désormais sous leur contrôle. France 24 avec AFP

Sidi Ould Tah élu président de la Banque africaine de développement à une écrasante majorité
Il n’aura fallu que trois tours de scrutin pour départager les cinq candidats. Finalement, Sidi Ould Tah l’a emporté avec plus de 76,18 % des voix face au Zambien Samuel Maimbo (20,26 %) et au Sénégalais Amadou Hott (3,55 %). Il devient donc le 9e président de la Banque africaine de développement (BAD)…Dès le deuxième tour, Sidi Ould Tah avait réussi à rassembler très largement, emportant déjà plus des deux tiers des votes chez les actionnaires africains…Entré en campagne en dernier, le Mauritanien a bénéficié des réseaux diplomatiques de son pays alors que Mohammed Ould Ghazouani a présidé l’Union africaine en 2024. Mais il a aussi pu profiter des puissants réseaux de l’Arabie saoudite qui ont notamment réussi à rallier les voix des pays de la Ligue arabe. Les arguments de campagne et l’expérience de celui qui se présente volontiers comme un trait d’union entre l’Afrique et le monde arabe semblent avoir fait mouche. Ces dix dernières années, Sidi Ould Tah a dirigé la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (Badea), dont le capital est détenu par les pays de la Ligue arabe. Sous sa direction, l’institution est entrée dans la cour des grandes banques de développement. Jeune Afrique

Guinée: l’opposant Aliou Bah condamné en appel à deux ans de prison pour offense au chef de l’État
La cour d’appel de Conakry a confirmé la condamnation d’Aliou Bah, le président du parti MoDeL. Il avait été condamné en première instance à deux ans de prison ferme pour « offense et diffamation » envers le chef de l’État Mamadi Doumbouya. Ni les militants du MoDeL, venus par dizaines, ni les journalistes présents n’ont pu écouter la juge énoncer le verdict car un cordon de gendarmes interdisait l’accès à la salle d’audience. C’est donc Maître Galissa Hady Diallo, un des avocats d’Aliou Bah, qui est sorti de la salle pour informer la petite foule de la décision de justice : « La juge s’est contentée simplement de dire qu’elle confirme en toutes ses dispositions le jugement qui a été rendu par le tribunal de première instance de Kaloum. La condamnation à deux ans de prison a été confirmée ». La justice le condamne pour avoir critiqué le silence des leaders religieux au sujet des disparitions des membres de la société civile Foniké Menguè et Billo Bah et du journaliste Habib Marouane Camara. Elle lui reproche aussi d’avoir critiqué l’opacité autour de la gestion du projet minier Simandou…Avec Cellou Dalein Diallo, Sidya Touré et Alpha Condé en exil et Aliou Bah en prison, les partisans du parti estiment qu’aucune élection sérieuse ne peut avoir lieu. RFI

Mali: des tribunaux se déclarent «incompétents» sur la dissolution des partis politiques
Au Mali, plusieurs procédures judiciaires parallèles avaient été initiées la semaine dernière pour contester la dissolution des partis politiques instaurée par décret présidentiel le 13 mai dernier. Une dizaine d’anciens dirigeants de partis dissous ont saisi la Cour suprême le 21 mai et six tribunaux de grande instance de Bamako le 22 mai. Dans des ordonnances que RFI a pu consulter, trois de ces tribunaux se déclarent « incompétents ». Mais la bataille judiciaire ne fait que commencer. « La suspension des effets d’un acte administratif revient sans ambages à suspendre l’acte lui-même », écrit la présidente du tribunal de la commune III de Bamako, à savoir le décret portant dissolution des partis politiques. Elle et ses homologues des tribunaux des communes IV et V se déclarent donc « incompétents », renvoient vers la Cour suprême et refusent de statuer…Mais les personnalités politiques maliennes, agissant en leur nom propre puisque toute activité des partis dissous est interdite, avaient également saisi la section administrative de la Cour suprême. « Elle pourra difficilement éviter de solliciter l’avis de la Cour constitutionnelle », veut croire l’un des avocats à l’œuvre, qui rappelle ici l’objectif de ces procédures coordonnées : amener la Justice malienne à se prononcer sur le décret de dissolution qui, selon les requérants, viole la Constitution adoptée par les autorités de transition elles-mêmes, il y a deux ans. « Ces procédures ne nous empêchent pas d’organiser, pour la suite, d’autres formes de lutte », prévient encore l’une des figures du mouvement pro-démocratie. RFI

Au Togo, les municipales différées d’une semaine en juillet
Les élections municipales au Togo, initialement prévues le 10 juillet, ont été repoussées au 17 juillet sur demande de plusieurs acteurs politiques, a déclaré le gouvernement dans un décret consulté jeudi 29 mai au soir…Les acteurs politiques, réunis au sein du Cadre permanent de concertation (CPC) – une plateforme de discussion qui regroupe le parti au pouvoir et plusieurs partis de l’opposition – avaient demandé, lundi 26 mai, ce report, notamment, pour avoir plus de temps pour déposer leurs dossiers. Ces municipales se tiendront avec la participation annoncée de plusieurs partis d’opposition dont l’Alliance nationale pour le changement (ANC, l’une des grandes formations politiques de l’opposition). Ces partis politiques avaient boycotté les élections sénatoriales du 15 février 2025 pour protester contre la nouvelle constitution promulguée en mai 2024, qui fait basculer le pays dans un régime parlementaire. Cette nouvelle réforme qui supprime l’élection du chef de l’État au suffrage universel direct, est vivement contestée par l’opposition et la société civile. Jeune Afrique avec AFP

Mozambique: le groupe État islamique multiplie ses attaques dans le nord du pays
Le nord du Mozambique est sous une pression grandissante des terroristes. Hier, le groupe État islamique a revendiqué, sur ses réseaux sociaux, deux attaques contre les forces armées mozambicaines, dans la région septentrionale du Cabo Delgado. Le bilan s’élève à une trentaine de victimes chez les soldats. Depuis le début du mois de mai, les terroristes multiplient ainsi les incursions dans cette région…Le 27 mai, les jihadistes ont attaqué un campement militaire à Macomia, près de 200 kilomètres au nord de Pemba, la capitale du Cabo Delgado, au nord du Mozambique. Ils revendiquent la mort d’une dizaine de soldats. Cet assaut intervient peu après l’attaque d’un avant-poste militaire, à Muidumbe, où onze soldats ont également péri. Les autorités mozambicaines, quant à elles, ne communiquent pas sur ces récents revers. La situation s’est nettement dégradée dans le Cabo Delgado depuis le début du mois et l’annonce, par la firme pétrolière française Total, de la reprise de ses projets pétroliers. RFI

Guinée-Bissau : Coopération renforcée avec le Tchad dans des domaines clés
La Guinée-Bissau et le Tchad ont scellé mardi à Bissau une série d’accords de coopération, à l’occasion de la visite d’État du président tchadien Mahamat Idriss Déby Itno, selon des sources officielles bissau-guinéennes. Le président Umaro Sissoco Embaló et son homologue tchadien se sont rencontrés pour discuter du renforcement des relations bilatérales, dans un esprit d’amitié et de partenariat durable, a indiqué la présidence de Guinée-Bissau dans un communiqué relayé par plusieurs médias. Les discussions ont notamment porté sur le développement de partenariats stratégiques dans plusieurs secteurs clés, tels que les mines, le commerce, la défense et la sécurité. Ces échanges ont abouti à la signature de plusieurs accords de coopération. Les détails précis des conventions signées n’ont toutefois pas été rendus publics. Cette visite d’Etat du président Déby Itno intervient peu après celle du nouveau président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, confirmant le dynamisme diplomatique croissant de la Guinée-Bissau au sein de l’Afrique de l’Ouest. Sahel Intelligence

Nigeria : Au moins 36 morts à Mokwa après les violentes inondations
Les inondations survenues mercredi soir à Mokwa, une ville située dans le centre-nord du Nigeria, ont causé la mort d’au moins 36 personnes, selon les autorités locales. « Ce matin (vendredi), 11 nouveaux corps ont été retrouvés, s’ajoutant aux 25 découverts précédemment. Le bilan provisoire s’élève désormais à 36 morts », a déclaré Ibrahim Audu Husseini, porte-parole de l’Agence de gestion des urgences de l’État du Niger (SEMA). Déclenchées par des pluies torrentielles, ces inondations ont emporté plus de 50 habitations à Mokwa, submergeant de nombreuses familles et provoquant un grand nombre de disparus. Les secours restent mobilisés pour tenter de retrouver d’éventuels survivants. Chaque année, la saison des pluies, qui s’étend de mai à septembre, expose le Nigeria à des inondations meurtrières. Le phénomène est amplifié par les effets du changement climatique, soulignent les experts. Les infrastructures défaillantes, le mauvais drainage, la construction en zones inondables et l’accumulation de déchets dans les canalisations aggravent encore la situation dans de nombreuses régions. Sahel Intelligence