Revue de Presse du 30 mai 2019

Nigeria : le président Muhammadu Buhari investi pour un second mandat
Le président Muhammadu Buhari a été investi mercredi à Abuja pour un second mandat, promettant une nouvelle fois de s’attaquer à l’insécurité rampante et à la corruption endémique du premier producteur de pétrole du continent africain. “Moi, Muhammadu Buhari, je promets que je porterai allégeance à la République fédérale du Nigeria, et que j’accomplirai mes devoirs à hauteur de mes meilleures capacités, (…) en respect de la constitution”, a déclaré le chef de l’Etat de 76 ans, dans une tenue traditionnelle sahélienne, trois mois après les élections de février, contestées par l’opposition. Africa News

Afrique du Sud : parité et continuité pour le nouveau gouvernement nommé par Cyril Ramaphosa
Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a annoncé lundi avoir revu à la baisse le nombre de ministres, passant de de 36 à 28, dont la moitié sont des femmes. Il a par ailleurs maintenu plusieurs ministres cités dans des affaires de corruption. Cyril Ramaphosa a présenté son nouveau gouvernement, un des rares gouvernement paritaires de la planète, après avoir mené son parti, le Congrès national africain (ANC), à la victoire aux élections législatives du 8 mai. Depuis son arrivée au pouvoir il y a un an, le président sud-africain répète qu’il va tourner la page du règne de Jacob Zuma (2009-2018), terni par une succession de scandales politico-financiers qui ont éclaboussé l’État et le parti.  Jeune Afrique

Violences post-électorales au Bénin: une soixantaine de manifestants renvoyés en détention
Une soixantaine de personnes arrêtées à la suite des manifestations d’opposants qui ont éclaté après les élections législatives controversées du 28 avril au Bénin ont été renvoyées en détention mercredi par un tribunal de Cotonou. 64 personnes accusées notamment de dégradation de biens publics par le Parquet, ont d’abord été présentées mardi devant le Tribunal de Première Instance de Première Classe de Cotonou, mais le juge Rodolphe Azo s’est déclaré incompétent et a demandé au Ministère Public à mieux se pourvoir. « Le juge d’instruction a été saisi et (…) a inculpé les mis en cause des chefs de violences et voies de fait, participation à un attroupement armé, incitation directe à un attroupement armé et entrave à une enquête de police avant de saisir le Juge des Libertés et de la Détention », rapporte Elon’m Mario Metonou, le procureur de la République du Bénin dans un communiqué publié mercredi soir. TV5

Législatives à Madagascar: l’annonce des résultats par Rajoelina fait polémique
Lors de sa rencontre avec le Medef à Paris mardi 28 mai, au lendemain des élections législatives à Madagascar, le chef de l’État Andry Rajoelina a indiqué avoir remporté le scrutin avec plus de 80 sièges, soit la majorité absolue. Le lendemain mercredi 29 mai, en marge d’une conférence de presse conjointe avec Emmanuel Macron, Andry Rajoelina a réitéré sa victoire, mais plus nuancé, il a indiqué s’appuyer sur les premières tendances de la Céni. Des déclarations qui font polémique sur la Grande île, alors que les résultats de la Céni au moment de l’annonce du président concernaient seulement 30% des bureaux de vote du pays.  RFI

Mali: le gouvernement se dit prêt à dialoguer avec les jihadistes
Pour sortir de l’impasse militaire et du cycle infernal de violences intercommunautaires dans le centre du Mali, le groupe de réflexion International Crisis Group recommande au gouvernement malien de tenter un dialogue avec les jihadistes et leurs partisans. L’ICG considère que le succès d’une telle initiative est incertain, mais qu’elle vaut d’être tentée. Il préconise « un changement de cap », combinant pression militaire, dialogue et désarmement pour amener à la table des négociations les chefs de la « katiba du Macina » du prédicateur radical peul Amadou Koufa, apparue en 2015 dans cette région, devenue la plus sanglante du pays. « Nous sommes d’accord sur le principe et nous y travaillons déjà », assure le ministre malien de l’administration territoriale, Boubacar Alpha Ba.  RFI

« Nous sommes devenus des cibles » : au Burkina, les chrétiens victimes du terrorisme
« No more shooting, no more shooting ! » Mardi 14 mai, le gospel d’ouverture de la troisième assemblée de la Conférence épiscopale d’Afrique de l’Ouest s’est fait plus sombre, plus tragique. Réunis à Ouagadougou, au Burkina Faso, une centaine de cardinaux, d’archevêques et d’évêques écoutent, la mine grave. L’inquiétude se lit sur les visages. Deux jours plus tôt, six fidèles, dont un prêtre, ont été abattus en pleine messe dominicale par des individus armés dans l’église de la commune de Dablo (région du Centre-Nord). Le lendemain, à quelques kilomètres, quatre catholiques ont été exécutés lors d’une procession religieuse à Zimtenga. Depuis, la macabre liste s’allonge. Dimanche 26 mai, quatre personnes ont été tuées dans l’attaque d’une paroisse à Toulfé, dans le nord du pays. En un mois, quatre attentats ont explicitement visé la communauté chrétienne du Burkina Faso. Le Monde

Les propos du président comorien sur Mayotte font polémique
L’interview du président comorien, Azali Assoumani, diffusée mardi 28 mai sur l’antenne de RFI a déclenché la polémique à Mayotte. Dans la version étendue de l’entretien qu’il a accordé à Christophe Boisbouvier et que vous pouvez retrouver sur le site internet de RFI, le chef de l’État y évoque la question de Mayotte. Les propos du président Assoumani ont suscité un vent de colère à Mayotte. Le président des Comores affirmait que l’île française était comorienne. « Pour nous, Mayotte est comorienne, pour la communauté internationale et pour le droit international aussi. Il est impossible que moi, j’accepte que quelqu’un [un Comorien] qui est à Mayotte soit rapatrié dans un autre pays ! [C’est] inacceptable ! Aujourd’hui, si lui-même, il veut retourner ici [à Moroni], il n’y a pas de problème. Mais que ce soit moi qui dise à la préfecture de Mayotte, que je ne reconnais même pas : « Vous pouvez le rapatrier… » Ça, il n’en est pas question », déclarait-il sur l’antenne de RFI. RFI

Macron et Rajoelina décidés à trouver une solution au contentieux des îles Éparses
Le président malgache Andry Rajoelina poursuit sa visite officielle en France. Ce mercredi 29 mai, il était reçu à l’Élysée par son homologue Emmanuel Macron. À l’issue de cette rencontre, les deux chefs d’État ont annoncé lors d’une conférence de presse la mise en place d’une commission mixte pour « régler le problème des îles Éparses ». Le litige autour des îles Éparses empoisonne les relations entre la France et Madagascar depuis plus de quarante ans. Mais les présidents des deux pays semblent vouloir cette fois faire avancer le dossier. Pour le président malgache Andry Rajoelina, il s’agit d’une question de fierté nationale. RFI

RDC: « tout est mis en oeuvre » pour le rapatriement du corps de Tshisekedi père
Les autorités congolaises ont assuré que « tout est mis en oeuvre » pour rapatrier jeudi à 15H00 GMT à Kinshasa le corps d’Etienne Tshisekedi depuis la Belgique, après l’annulation in extremis d’un vol privé au départ de Bruxelles mercredi soir. « Tout est mis en oeuvre pour ramener à bon port la dépouille de S.E.M le Premier ministre ce jeudi 30 mai à 16H00 à l’aéroport international de N’Djili », indiqué un communiqué du Comité de l’organisation des obsèques diffusé dans la nuit. Le corps d’Etienne Tshisekedi, figure de l’histoire congolaise et père de l’actuel président Félix Tshisekedi, devait arriver ce jeudi matin à Kinshasa, ce qui aurait marqué le coup d’envoi de trois jours de funérailles. VOA

En Centrafrique, les survivants du massacre de Paoua racontent
« Lorsqu’ils sont arrivés, j’étais aux champs. C’était l’heure de la sortie des classes. D’abord six motos, puis huit autres. Ils sont allés directement chez le chef du village pour convoquer une réunion. » Blessé au bras par une balle, Justin raconte le massacre qui a eu lieu dans son village du nord de la Centrafrique, mardi 21 mai. Ce jour-là, dans la région de Paoua, 32 personnes sont mortes à Lemouna et dans le village voisin de Koundjili. Ce n’est pas la première fois que le groupe armé des 3R (Retour, Réclamation et Réhabilitation) organise ce genre de réunion de « conciliation » à Lemouna, à deux heures et demie de piste de Paoua. La plupart du temps, celles-ci servent à avertir les villageois de ne pas tenter de s’en prendre aux Peuls. Parfois, les miliciens repartent avec quelques bœufs. Le Monde

Les militaires centrafricains de retour au carrefour stratégique de Kaga Bandoro
Derrière un mur de barbelés, des dizaines de tentes ont été montées. Devant, deux hommes en treillis militaire montent la garde. Sur leur tête, un béret rouge. A Kaga Bandoro, dans le nord de la Centrafrique, le béret des Forces armées centrafricaines (Faca) n’avait plus été vu depuis des années et cette zone stratégique, carrefour de transhumance, était depuis 2014 contrôlée uniquement par des groupes armés. Mi-mai, après cinq ans d’absence, les Faca sont revenues, signe que l’accord de paix centrafricain conclu début février entre le gouvernement et quatorze groupes armés commence ici à porter ses fruits, même si sa mise en oeuvre reste lente et fragile. VOA

Tunisie : le Front populaire au bord de la rupture après la démission de neuf de ses députés
Neuf députés ont annoncé mardi leur démission du bloc parlementaire de la coalition de gauche du Front populaire (FP). À leur tête, le parti Watad et son chef de file, Mongi Rahoui. Le bureau de l’Assemblée a cinq jours pour valider cette décision. En attendant, les différents camps s’accusent mutuellement de menacer l’existence de l’alliance. Le malaise date de plusieurs mois. Il s’est renforcé en mars, quand le Front populaire (FP) s’est de nouveau choisi Hamma Hammami pour le représenter lors de l’élection présidentielle de novembre 2019, malgré l’échec de celui en 2014. En effet, le nom du député Mongi Rahoui avait aussi été proposé par le Watad, l’un des neufs composants de cette coalition de gauche. Le mouvement avait alors appelé à une consultation large, via des primaires, mais cette option n’avait pas été retenue. La candidature de Hamma Hammami avait finalement été actée en conseil des secrétaires généraux par tous les partis membres du Front, sauf le Watad. Depuis, le fossé s’est creusé. Jeune Afrique

De retour en Egypte, un chef jihadiste va être jugé par un tribunal militaire
Le chef jihadiste égyptien Hicham el-Achmawy, remis aux autorités du Caire par le maréchal libyen Khalifa Haftar, sera jugé par un tribunal militaire pour son implication présumée dans des attentats, a-t-on appris mercredi de sources judiciaire et de sécurité. « Achmawy est accusé dans plusieurs cas qui relèvent du pouvoir judiciaire militaire », ont déclaré ces sources. Ancien officier des forces spéciales égyptiennes devenu jihadiste, Hicham el-Achmawy a été remis mardi aux autorités égyptiennes par Khalifa Haftar, l’homme fort de l’est de la Libye, selon un communiqué de son bureau média. Il a été arrêté en octobre au cours d’une opération militaire dans la ville de Derna, dans l’est de la Libye, par les forces loyales au maréchal Haftar, soutenu par Le Caire. TV5

Angola: les obsèques du chef rebelle Jonas Savimbi, moment clé pour la réconciliation
Les obsèques publiques du chef historique de l’ex-rébellion angolaise de l’Unita Jonas Savimbi, prévues samedi dix-sept ans après sa mort, représentent un « pas supplémentaire vers la réconciliation », encore loin d’être acquise, comme en témoigne un imbroglio de dernière minute avec le gouvernement autour la dépouille. « Pendant 17 ans, nous avons attendu » ces funérailles, a déclaré Isaias Samakuva, actuel leader de l’Union nationale pour l’indépendance totale de l’Angola (Unita), transformée aujourd’hui en parti. Elles seront « un moment important » dans « la construction de la réconciliation nationale », a complété le porte-parole de la principale formation d’opposition, Alcides Sakala Simoes. TV5

Union africaine: entrée en vigueur de la Zone de libre-échange continentale
La Zone de libre-échange continentale (Zlec), projet phare de l’Union africaine en vue de l’émancipation économique du continent, est entrée en vigueur jeudi, avec pour but d’augmenter le commerce intra-africain de 60% d’ici 2022, a annoncé l’UA. « C’est une étape historique! L’accord de la Zlec est entré en vigueur aujourd’hui », s’est réjoui sur Twitter Albert Muchanga, commissaire de l’UA pour le Commerce et l’Industrie. « Nous célébrons le triomphe d’un engagement courageux, pragmatique et continental pour l’intégration économique ». La « phase opérationnelle » doit toutefois être lancée le 7 juillet lors d’un sommet de l’UA à Niamey, après finalisation d’instruments clés tels que les mécanismes d’arbitrage, la définition des règles d’origine des marchandises ou encore des mécanismes en vue de « l’élimination » d’obstacles tels que la corruption ou les mauvaises infrastructures. TV5