Revue de presse du 30 juin 2025

La RDC et le Rwanda signent un accord de paix aux Etats-Unis après des décennies de guerre
La République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda ont signé vendredi 27 juin, sous les auspices des Etats-Unis, un accord de paix visant à mettre fin au conflit dans l’est de la RDC, qui a fait des milliers de morts. [Cet accord] s’inspire d’une déclaration de principes approuvée en avril entre les deux pays, et prévoit des dispositions sur « le respect de l’intégrité territoriale et l’arrêt des hostilités » après l’offensive menée par le groupe armé Mouvement du 23 mars (M23). Il a été formellement signé vendredi lors d’une cérémonie à Washington, en présence du secrétaire d’Etat américain, Marco Rubio, et de ses homologues de la RDC et du Rwanda, Thérèse Kayikwamba Wagner et Olivier Nduhungirehe. « C’est un moment important après trente ans de guerre », a déclaré le chef de la diplomatie américaine, ajoutant cependant qu’il y avait encore « beaucoup à faire »…Les deux ministres seront reçus dans l’après-midi par Donald Trump à la Maison Blanche, lequel s’est félicité plus tôt dans la journée de la signature de l’accord…Le M23, soutenu militairement par le Rwanda selon les experts de l’ONU et les Etats-Unis, s’est emparé des grandes villes de Goma en janvier et Bukavu en février, au terme d’une offensive éclair faisant des milliers de morts. Le Monde avec AFP

RDC : Nord-Kivu : violents affrontements entre l’AFC/M23 et les Wazalendo à Munguli et Kikuro
De nouveaux affrontements ont opposé, ce lundi 30 juin, les rebelles de l’AFC/M23 aux combattants Wazalendo du Collectif des mouvements pour le changement (CMC), dans les villages de Munguli (groupement de Kihondo) et Kikuro (groupement de Tongo), en territoire de Rutshuru, province du Nord-Kivu. Dès 6 heures du matin, de violentes détonations d’armes lourdes et légères étaient entendues dans la région, selon plusieurs sources locales. Ces combats s’inscrivent dans la continuité d’un week-end déjà marqué par des accrochages dans les localités de Birambizo et Karambi (groupement de Bukombo), ainsi qu’une partie du groupement de Kihondo, provoquant la fuite de centaines d’habitants. Dimanche, au moins six maisons ont été incendiées à Karambi et dans les environs. Les violences ont provoqué d’importants mouvements de population, avec des habitants fuyant vers le groupement voisin de Bashali-Mukoto, ou se réfugiant temporairement dans la brousse. Selon une organisation locale, le Collectif des victimes de l’agression, un civil blessé lors des combats aurait été enlevé alors qu’il était transporté par une ambulance de Médecins Sans Frontières (MSF) entre Bukombo et Mwesso. L’organisation déplore une détérioration des conditions sécuritaires, qui entrave également le travail humanitaire dans la région. Ces affrontements s’inscrivent dans une vague de violences armées qui secoue, depuis plus de quatre semaines, les groupements de Bwito, notamment Bambo, Tongo, Bukombo et Kihondo. La population locale fait face à une situation d’insécurité chronique : certains habitants se sont déplacés définitivement, d’autres alternent entre fuite dans la brousse et retours furtifs dans leurs habitations, au rythme des accalmies. Radio Okapi

Soudan: l’ONU tente d’organiser une pause humanitaire dans une ville du Darfour
Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a annoncé vendredi travailler à la mise en place d’une pause humanitaire d’une semaine dans la capitale assiégée du Darfour-Nord où la population « meurt de faim », une proposition acceptée par une seule des parties au conflit…Depuis mai 2024, les FSR, qui contrôlent la quasi totalité de la région du Darfour, assiègent la capitale de l’Etat du Darfour-Nord, El-Facher, et lancent des attaques répétées pour s’emparer de la ville d’environ un million d’habitants. La dernière en date vendredi, selon une source médicale à l’AFP, a fait 13 morts, dont trois enfants et 21 blessés dans des bombardements des FSR. « La situation est dramatique à El-Facher », a commenté devant la presse Antonio Guterres, qui a proposé lors d’un entretien téléphonique avec le général Burhane une pause d’une semaine pour permettre l’accès de l’aide humanitaire…Le Conseil de Souveraineté que préside le général Burhane a dit plus tôt vendredi avoir accepté cette proposition de trêve d’une semaine. Mais une source des FSR a dit à l’AFP n’avoir reçu aucune proposition en ce sens. Lors d’une réunion du Conseil de sécurité sur le Soudan, la sous-secrétaire générale de l’ONU pour l’Afrique Martha Pobee a laissé entendre que ce concept de pause humanitaire pourrait concerner d’autres lieux. AFP

Soudan: les sanctions américaines contre le gouvernement sont entrées en vigueur
Un peu plus d’un mois après avoir été annoncées le 22 mai dernier, les sanctions américaines contre le gouvernement soudanais sont entrées en vigueur, selon une notice publiée vendredi 27 juin par le Département d’État. Les États-Unis accusent Khartoum d’avoir eu recours à des armes chimiques dans la guerre contre les Forces de soutien rapide (FSR). Annoncées il y a un peu plus d’un mois, les sanctions annoncées par le Département d’État américain contre le gouvernement soudanais le 22 mai dernier pour avoir utilisé des armes chimiques dans sa guerre contre les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) sont entrées en vigueur ce week-end. Comme l’explique des documents officiels rendus publics en fin de semaine, ces sanctions sont prises pour une durée d’un an au moins, Washington accusant Khartoum d’avoir ainsi violé la Convention sur l’interdiction des armes chimiques que le Soudan a ratifié en 1999…Les sanctions annoncées par les Américains impliquent notamment l’arrêt de toutes les ventes d’armes au gouvernement soudanais, des restrictions d’accès aux crédits du gouvernement américain et une limitation des exportations américaines vers le Soudan, à l’exception des produits agricoles et de l’aide humanitaire d’urgence. RFI

Présidentielle en Ouganda: la confirmation d’une nouvelle candidature Museveni fait réagir
Au pouvoir à Kampala depuis bientôt 40 ans, le président Yoweri Museveni, aujourd’hui âgé de 80 ans, a confirmé son intention de briguer un nouveau mandat – le septième – lors de la prochaine élection présidentielle prévue en Ouganda au mois de janvier prochain. Dans un message publié sur la plateforme X samedi 28 juin en fin de journée, celui-ci a déclaré avoir fait acte de candidature auprès de son parti, le Mouvement de résistance nationale (NRM), qui a modifié la Constitution à deux reprises pour lui permettre de prolonger son règne. Même si elle ne surprend pas dans le pays, l’annonce de la nouvelle candidature du chef de l’État provoque évidemment de nombreuses réactions dans la classe politique ougandaise…Résignée, l’opposition, quant à elle, ne cache pas un certain fatalisme. « À chaque mandat, [Yoweri Museveni] promet que c’est le dernier et à chaque fois, il revient… », déplore par exemple David Lewis Rubongoya, le secrétaire général de la National Unity Platform (NUP) qui évoque une frustration croissante chez les jeunes liée à la pauvreté, au chômage et à la corruption. Alors que le leader de la NUP, Bobi Wine, a déposé sa candidature à la présidentielle mercredi 25 juin, « dans une élection libre et équitable, nous gagnerions », reprend David Lewis Rubongoya qui rappelle que « nos militants sont arrêtés, enlevés et que certains sont toujours détenus. Mais on ne peut pas abandonner », conclut celui-ci alors qu’un autre opposant, Kizza Besigye, est lui aussi toujours en prison, dans l’attente de la fin de son procès. RFI

Côte d’Ivoire : cinq gendarmes ivoiriens, interpellés par des Volontaires pour la défense de la patrie, libérés
Interpellés par des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) – des supplétifs civils de l’armée du Burkina Faso – cinq gendarmes ivoiriens sont rentrés samedi 28 juin, au soir, à Abidjan, selon une source gouvernementale ivoirienne. Le 21 juin, les gendarmes avaient été interpellés par des VDP, après avoir franchi la frontière côté ivoirien, toujours selon la même source. Les autorités ivoiriennes ont contacté celles de Ouagadougou pour demander que les gendarmes leur soient remis. La Côte d’Ivoire et le Burkina Faso, qui partagent une frontière poreuse de quelque 600 kilomètres, entretiennent des relations tendues depuis l’arrivée au pouvoir du capitaine putschiste, Ibrahim Traoré, en septembre 2022. Avec le Mali et le Niger, également dirigés par des juntes militaires, le Burkina a notamment tourné le dos à la France pour former une confédération, l’Alliance des Etats du Sahel, alors qu’Abidjan continue d’entretenir de bonnes relations avec Paris et a systématiquement condamné les coups d’Etat au Sahel. Le Monde avec AFP

Tchad : des manifestantes en sous-vêtements réclament la libération de Succès Masra
Une vingtaine de femmes du parti d’opposition les Transformateurs ont manifesté, samedi 29 juin, en sous-vêtements devant le siège de leur parti. Elles exigent la libération de leur dirigeant, Succès Masra, incarcéré depuis le 16 mai sur des soupçons « d’incitation à la haine ». Certaines pleuraient, d’autres imploraient Dieu à genoux. « Libérez Masra, pourquoi vous le gardez? », scandaient les partisanes devant le siège des Transformateurs. La manifestation, dont la vidéo a été diffusée par le parti sur sa page Facebook officielle, a duré moins d’une heure, avant sa dispersion sans incident. Ce type de manifestations de femmes s’est déjà produit dans les milieux non-musulmans du pays. Succès Masra, originaire du sud, appartient à l’ethnie Ngambaye et bénéficie d’une large popularité auprès des populations du sud à majorité chrétienne et animiste, qui s’estiment lésées par le régime de N’Djamena majoritairement musulman. Poursuivi par la justice pour « incitation à la haine, à la révolte, constitution et complicité de bandes armées, complicité d’assassinat, incendie volontaire et profanation de sépultures », Succès Masra a annoncé il y a quatre jours entamer une grève de la faim. TV5 Monde avec AFP

Au Togo, plusieurs personnes tuées lors de manifestations, selon des organisations
Lors des manifestations contre le pouvoir à Lomé, fin juin, au moins sept personnes ont été tuées et des « dizaines » d’autres blessées, ont affirmé, dimanche 29 juin, des organisations de la société civile, dénonçant des « exactions commises par des éléments des forces de l’ordre et des miliciens ». De jeudi 26 à samedi 28 juin, réunis parfois par dizaines dans certains quartiers, les manifestants ont été dispersés à coups de gaz lacrymogènes. Des pneus et des barricades en bois ont été brûlés dans certaines rues de la capitale, où de nombreux commerces étaient restés fermés. Dimanche soir, le gouvernement togolais a réagi et dénoncé « des tentatives de récupération malheureuses » à la suite de « la découverte et [du] repêchage de corps » dans des cours d’eau de la capitale, jeudi et samedi. « Les résultats des analyses médico-légales (…) ont révélé que ces décès sont survenus par suite de noyade », a démenti le gouvernement dans un communiqué, sans se prononcer sur le nombre de corps repêchés. Dimanche soir, le gouvernement togolais a réagi et dénoncé « des tentatives de récupération malheureuses » à la suite de « la découverte et [du] repêchage de corps » dans des cours d’eau de la capitale, jeudi et samedi. « Les résultats des analyses médico-légales (…) ont révélé que ces décès sont survenus par suite de noyade », a démenti le gouvernement dans un communiqué, sans se prononcer sur le nombre de corps repêchés…Les manifestations sont rares au Togo ces dernières années, mais il s’agissait du deuxième appel lancé sur les réseaux sociaux à descendre dans la rue ce mois-ci. Le Monde avec AFP

Présidentielle au Cameroun : Bello Bouba Maïgari, allié de Paul Biya, annonce sa candidature
Après vingt-six ans d’alliance avec le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir au Cameroun), la rupture a été annoncée samedi à Yaoundé. « Après les délibérations et l’approbation du comité central, j’ai accepté d’être candidat à l’élection présidentielle en octobre 2025 », a déclaré devant la presse Bello Bouba Maïgari, président de l’Union nationale pour la démocratie et le progrès (UNDP) et ministre d’État du Tourisme et des Loisirs. Âgé de 78 ans, il s’exprimait après une réunion extraordinaire de l’UNDP à Yaoundé. Sa candidature répond à une pression croissante des militants et sympathisants du parti, qui réclament depuis plusieurs mois la présentation d’un candidat à la présidentielle. Ces derniers dénoncent la « mal gouvernance » du pouvoir actuel, la « corruption » ou encore les « injustices criantes » qui, selon eux, fragilisent l’unité nationale. Ancien Premier ministre (1982-1983), Bello Bouba Maïgari a occupé plusieurs postes ministériels depuis les années 1980. Longtemps considéré comme un allié stratégique du président Biya, il n’a toutefois pas indiqué qu’il quittait le gouvernement. Son annonce intervient quelques jours après celle d’Issa Tchiroma Bakary, qui a lui annoncé sa démission de ministre de l’Emploi et de la formation professionnelle, avant d’officialiser sa propre candidature à la présidentielle…L’entrée en lice de Bello Bouba Maïgari et d’Issa Tchiroma Bakary, tous deux de la partie nord du pays, qui compte environ 40 % du corps électoral national, représentent une reconfiguration importante du jeu électoral au Cameroun. Jeune Afrique avec AFP

Centrafrique: le nord-ouest et le sud-est du pays en proie à une situation sécuritaire inquiétante
Des combattants issus de la communauté zandé, qui avaient pourtant signé un accord pour intégrer l’armée centrafricaine et être formés par les Russes il y a un an, ont repris les armes dans la région du Haut-Mbomou. Depuis une semaine, ils s’en prennent aux militaires centrafricains et aux mercenaires russes de Wagner dans les zones de Zemio et de Mboki. Le 1er mai 2024, une centaine de membres du groupe d’autodéfense Azande Ani Kpi Gbe avaient enfilé des uniformes neufs de l’armée centrafricaine sous la supervision des mercenaires russes récemment déployés dans la zone pour la pacifier. Mais un an plus tard, l’accord a fait long feu : l’oisiveté a poussé de nombreux miliciens à reprendre la brousse et après des semaines de tension, ils ont pris pour cible les Forces armées centrafricaines (Faca) et leurs anciens formateurs de Wagner, le 30 avril et les jours suivants. Selon plusieurs sources, ce passage à l’acte s’expliquerait d’abord par la multiplication des arrestations au sein de la communauté zandé, y compris des chefs de village et des responsables de quartiers violentés. Mais ses causes auraient aussi une dimension économique, en l’occurrence un accord passé entre les Russes et les cadres des groupes armés peuls qui contrôlent l’élevage. Selon l’ONU, la situation a déjà entraîné le déplacement de 10 000 personnes, dont la moitié a traversé le Mbomou vers la RDC. RFI

En amont des élections, la présidente tanzanienne dissout le Parlement
La présidente de la Tanzanie Samia Suluhu Hassan a annoncé vendredi la dissolution du Parlement en amont des élections de 2025, promettant de garantir un scrutin « libre et équitable » bien que le principal parti d’opposition en ait été exclu. Le pays d’Afrique de l’Est doit élire son président, ses parlementaires et ses représentants locaux en octobre – à une date encore non connue…Conformément à la Constitution, le Parlement devait être dissous pour permettre la tenue des élections. Cette dissolution sera effective le 3 août, a-t-elle dit. Conformément à la Constitution, le Parlement devait être dissous pour permettre la tenue des élections. Cette dissolution sera effective le 3 août, a-t-elle dit. En avril, l’organe électoral tanzanien a disqualifié le principal parti d’opposition, le Chadema, après qu’il ait refusé de signer un nouveau « code de conduite électoral » qui, selon lui, n’incluait pas les réformes qu’il exige. Quelques jours plus tôt, son leader Tundu Lissu avait été arrêté pour « trahison », une accusation passible de la peine capitale en Tanzanie. Faute d’avoir eu accès à ses avocats depuis le début de sa détention, M. Lissu a affirmé le 16 juin qu’il se défendrait désormais lui-même. L’opposition tanzanienne et les ONG de défense des droits humains dénoncent une répression politique de la part du gouvernement de Mme Hassan, qu’ils accusent de retomber dans les pratiques autoritaires de son prédécesseur John Magufuli (2015-2021). AFP

Somalie : Au moins 37 membres d’Al-Shabab éliminés dans le sud
L’armée somalienne a annoncé avoir neutralisé plus de 37 combattants du groupe terroriste Al-Shabaab lors d’une opération militaire menée dans la région de Jubadda Hoose (Basse Juba), au sud du pays. Selon un communiqué publié samedi par le ministère de la Défense, l’intervention s’est déroulée dans le village de Maqooqaha et a été conduite par les forces spéciales Danab, avec le soutien de partenaires internationaux. Plusieurs hauts responsables du groupe affilié à Al-Qaïda figurent parmi les djihadistes tués. Le ministère précise que cette offensive, « soigneusement planifiée », s’inscrit dans le cadre d’une vaste campagne militaire visant à démanteler les réseaux actifs d’Al-Shabaab dans diverses régions du pays. Depuis son arrivée au pouvoir en août 2022, le président Hassan Sheikh Mohamud a placé la lutte contre Al-Shabaab au cœur de sa politique de sécurité, en déclarant une « guerre totale » contre le groupe. Cette stratégie s’est traduite par une intensification des opérations militaires, menées avec l’appui des forces de l’Union africaine et de partenaires internationaux. Sahel Intelligence