Ethiopie : les rebelles poursuivent leur progression et appellent à chasser « les ennemis » du Tigré
Les forces des autorités dissidentes du Tigré ont gagné du terrain, mardi 29 juin, au lendemain de la prise de la capitale régionale, Mekele, appelant à chasser les « ennemis » de cette région du nord de l’Ethiopie en guerre depuis bientôt huit mois. Les rebelles ont poursuivi leur progression malgré l’annonce, lundi soir, d’un « cessez-le-feu unilatéral » par le gouvernement éthiopien après la perte de la principale ville tigréenne, un tournant majeur du conflit. Les Etats-Unis ont accueilli mardi l’annonce de cette trêve avec prudence : ce « pourrait être une étape positive si elle était suivie de changements sur le terrain en vue de mettre un terme au conflit et aux atrocités et de permettre une assistance humanitaire libre », a indiqué dans un communiqué Ned Price, porte-parole du département d’Etat, plaidant pour « un cessez-le-feu immédiat, illimité et négocié ». … Dans un communiqué publié dans la nuit de lundi à mardi, l’ancien gouvernement régional a appelé « notre peuple et notre armée à intensifier leur lutte jusqu’à ce que nos ennemis quittent complètement le Tigré ». Les télécommunications sont coupées au Tigré, rendant difficile la vérification d’informations concernant les mouvements de troupes. Mais selon un responsable des Nations unies et une note d’évaluation de sécurité consultée par l’AFP, les TDF ont notamment pénétré dans la ville de Shire, au nord-ouest de Mekele. Le Monde avec AFP
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) déclare que l’augmentation actuelle des cas de Covid-19 en Afrique est « extrêmement préoccupante » alors que de plus en plus de pays enregistrent une augmentation des cas. L’OMS affirme que la propagation de nouveaux variants du coronavirus, y compris le variant Delta, est en partie à l’origine de l’augmentation. Le continent est également à la traîne en matière de vaccination, représentant un peu moins de 1,5 % de tous les vaccins administrés dans le monde jusqu’à présent. L’OMS affirme que le nombre de cas et de décès en Afrique a augmenté de près de 40 % au cours de la semaine dernière, et dans certains pays, le nombre de décès a triplé ou quadruplé. Les cas sont sur une tendance à la hausse dans au moins 12 pays dont l’Ouganda, la République démocratique du Congo (RDC), la Namibie, la Zambie, le Rwanda et la Tunisie parmi les pays les plus touchés. « Cela est dû à un mélange de lassitude du public, de mixité sociale, d’utilisation inefficace des mesures de santé publique et sociales, d’iniquité vaccinale et de propagation de nouveaux variants », selon le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus. BBC
Mardi 29 juin, le Conseil de sécurité de l’ONU a prolongé jusqu’au 30 juin 2022 sa mission de casques bleus déployée au Mali, en insistant sur un retour du pouvoir aux civils et la tenue d’élections générales le 27 février. Une résolution en ce sens, rédigée par la France, a été adoptée à l’unanimité. Elle prévoit que la Minusma soit reconduite avec ses effectifs actuels, soit un maximum de 13 289 militaires et 1 920 policiers. Après avoir annoncé la fin de sa mission « Barkhane » au Sahel, la France avait espéré pouvoir rehausser les effectifs de la Minusma de quelques milliers de casques bleus, mais l’échéance de la fin de mission, le 30 juin, était trop rapprochée pour obtenir un feu vert du Congrès américain à des dépenses supplémentaires de l’ONU au Mali. La résolution demande au secrétaire général de l’ONU un rapport au plus tard le 15 juillet, « au vu de l’insécurité croissante et des violences physiques exercées contre les civils dans le centre du Mali », avec des recommandations sur un éventuel renforcement de la Minusma. Le texte demande par ailleurs au gouvernement de transition malien d’organiser en février « une présidentielle libre et équitable », ainsi qu’un référendum constitutionnel, des législatives et des scrutins régionaux et locaux. Le Monde avec AFP
Des attaques répétées au cours des six derniers mois par des groupes tels que la Jama’at Nusrat al-Islam wal Muslimin (JNIM) et l’État islamique dans le Grand Sahara (ISGS), ainsi que la violence intercommunautaire, ont fait de nombreuses victimes civiles. « J’exhorte à nouveau les autorités maliennes à briser le cycle de l’impunité et à mener des enquêtes rapides, approfondies, impartiales et efficaces sur toutes les allégations de violations des droits de l’homme et atteintes à ces droits, y compris celles commises par l’armée », a déclaré la Haut-Commissaire aux droits de l’homme. « L’obligation de rendre des comptes doit prévaloir pour garantir la paix. Je note que le Premier ministre malien a récemment déclaré qu’il s’engageait à mettre fin à l’impunité et j’appelle donc le gouvernement à traduire cet engagement en actes sans délai », a-t-elle ajouté. ONU Info
Le royaume d’Eswatini, dernière monarchie absolue d’Afrique, a annoncé l’instauration d’un couvre-feu, mardi 29 juin, tandis que l’armée a été déployée pour réprimer des manifestations pro-démocratie de la jeunesse. Les manifestations sont rares dans ce petit Etat enclavé de 1,3 million d’habitants, également connu sous le nom de Swaziland. Les partis politiques y sont interdits, mais ces dernières semaines, de violentes manifestations ont éclaté dans certaines régions. « Les événements de ces derniers jours ont été assez alarmants et contrariants », a déclaré le premier ministre Themba Masuku dans un communiqué : « Nous avons été témoins de violences dans plusieurs parties du pays, perpétrées par une foule incontrôlable, avec des personnes attaquées et des biens détruits. Les forces de sécurité sont sur le terrain pour maintenir la loi et l’ordre. » Le gouvernement a invoqué la hausse des cas de contaminations par le Covid-19 pour imposer un couvre-feu de 18 heures à 5 heures. Des témoins dans les deux principales villes, Manzini et Mbabane, ont rapporté avoir vu des soldats patrouiller dans les rues, où les manifestants avaient brûlé des pneus et caillassé des voitures. Le Monde avec AFP
La Somalie a fixé mardi au 10 octobre l’élection de son président, un scrutin dont le report avait provoqué ces derniers mois l’une des pires crises politiques récentes dans cet Etat instable de la Corne de l’Afrique. A l’issue de deux jours de négociations entre les dirigeants politiques somaliens, le bureau du Premier ministre Mohamed Hussein Roble a publié sur Twitter le calendrier détaillé de ces élections indirectes très attendues dans le pays. « Nous avons conclu avec succès le Forum national de consultation avec d’importantes décisions concernant les élections du pays », a déclaré plus tard M. Roble sur son compte Twitter. « Je salue les leaders du conseil et espère que l’élection sera pacifique et transparente, basée sur le calendrier et sur les processus convenus », a-t-il ajouté. Mi-avril, la prolongation pour deux ans du mandat du président Mohamed Abdullahi Mohamed, dit Farmajo, qui avait expiré le 8 février, avait mené à de violents affrontements à Mogadiscio, menaçant le fragile équilibre sécuritaire de ce pays meurtri par le souvenir de la guerre civile. AFP
Au terme de près de quatre ans de cavale, le leader indépendantiste biafrais Nnamdi Kanu a été arrêté dans un lieu inconnu et « ramené au Nigeria », où il a été incarcéré mardi, alors que le Sud-Est du pays est secoué par des violences. Nnamdi Kanu, disparu depuis une descente de l’armée à son domicile en octobre 2017 alors qu’il était en liberté sous caution, a été présenté mardi devant la justice, qui a autorisé son incarcération et annoncé que son procès pour « terrorisme » se tiendrait en juillet. … Nnamdi Kanu avait été arrêté une première fois en octobre 2015, et était accusé de « trahison », mais avait profité de sa liberté sous caution pour quitter le Nigeria, avant de réapparaitre douze mois plus tard à Jérusalem, puis en janvier 2019 en Grande-Bretagne. Il restait introuvable depuis trois ans, des rumeurs le situant alternativement en Angleterre, en Israël ou même caché au Nigeria. En cavale, le chef séparatiste n’en était pas pour autant silencieux. Au contraire, Nnamdi Kanu publiait quasi quotidiennement sur Twitter, ou lançait des appels à l’indépendance sur Radio Biafra, une radio en ligne. … La région aux velléités indépendantistes connaît d’ailleurs de nouvelles flambées de violence et au moins 127 policiers ou membres des forces de sécurité ont été tués et une vingtaine de postes de police et des bureaux de la commission électorale ont été pris d’assaut depuis le début de l’année, selon un décompte des médias locaux. AFP
Le procès d’Edgar Alain Mebe Ngo’o et de ses co-accusés devant le tribunal criminel spécial est l’occasion pour l’ancien ministre de la Défense de s’exprimer publiquement sur les nombreuses accusations portées à son encontre. L’homme à la barre dégage une certaine aisance. Il décline poliment l’invitation du juge à plaider assis, et n’hésite pas à s’engager dans de longues envolées lyriques qu’il n’interrompt que pour consulter ses avocats ou regarder les notes qu’il tient fermement entre ses mains. Ce 24 juin dans la salle d’audience du Tribunal criminel spécial (TCS) de Yaoundé, Edgar Alain Mebe Ngo’o apparaît dans un de ses habituels costumes sur mesure, qui en ferait presque oublier son statut de prisonnier, tout comme la tourmente mediatico-judiciaire dans laquelle il est empêtré depuis bientôt quatre ans. Jeune Afrique
Le mouvement le Balai citoyen a déposé une plainte auprès du procureur du tribunal de grande instance à Ouagadougou contre l’actuel gouvernement burkinabè pour « non-assistance à personne en danger » suite à l’attaque de la commune rurale de Solhan et la non intervention des forces de défense et sécurité. Selon le Balai citoyen, cette attaque est signe de l’incapacité du gouvernement à assurer la sécurité des Burkinabè. Le Balai citoyen s’étonne que malgré l’accroissement du budget de la défense, le nombre d’attaques, de morts, de blessés et de déplacés internes s’accroit. Selon l’artiste Smockey, porte-parole du mouvement, l’attaque de Solhan révèle l’incapacité du gouvernement à protéger les populations. « Le massacre de 132 personnes abandonnées à leur triste sort dans la commune de Solhan constitue le symbole de cette incapacité notoire, voire l’insouciance du gouvernement, à protéger les populations contre le péril terroriste. En particulier la non-intervention du détachement militaire basé à Sebba ont poussé le Balai citoyen a déposé cette plainte contre le gouvernement pour non-assistance à personne en danger. » RFI
Une quarantaine de partis politiques ont réaffirmé leur alliance avec le Mouvement patriotique du salut (MPS), le parti fondé par Idriss Déby Itno, lors d’un point presse mardi 29 juin. Un soutien de taille pour ce parti resté au pouvoir pendant 30 ans et qui doit aujourd’hui repenser sa stratégie sans son fondateur. D’autres alliés font en revanche défection. S’il est encore trop tôt pour parler d’élection présidentielle, il ne fait aucun doute que les partis politiques commencent à se positionner sur ce nouvel échiquier politique. Le MPS est-il en train de se faire lâcher par ses alliés ? C’est la question que se posent certains observateurs à N’Djamena. Sur la centaine de partis alliés à l’ancienne majorité, quarante leur ont répondu. L’alliance est maintenue. RFI
Des voix se sont élevées mardi pour réclamer la libération d’un député provincial d’opposition, détenu depuis dimanche par la justice militaire de Bunia (nord-est de la République démocratique du Congo) qui le soupçonne d’outrage au président Félix Tshisekedi. Élu de Bunia, chef-lieu de la province de l’Ituri, et membre de la coalition des partisans de l’ex-président Joseph Kabila, Jean-Bosco Assamba Angaika avait été convoqué par le service des renseignements de la police dimanche, puis détenu dans un cachot, selon son avocat Me Jean-Marie Ezadri. Soupçonné d’outrage au chef de l’État pour des propos tenus dans une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux, il a été transféré lundi à la prison de Bunia après avoir été auditionné par le procureur militaire. Belga
Laurent Gbagbo a regagné Abidjan, mardi 29 juin, après moins de quarante-huit heures passées dans sa région natale de l’ouest du pays. Avant son départ de son village de Mama, l’ancien président a participé le matin à une cérémonie traditionnelle de « purification » au cours de laquelle les chefs traditionnels l’ont symboliquement lavé de son ancienne condition de détenu, marquant son retour dans la communauté. Mais ce passage à Mama a aussi marqué une nouvelle étape de sa réinstallation dans le jeu politique ivoirien. Laurent Gbagbo a basé ses prises de parole publiques sur plusieurs axes. Premier angle d’attaque : contre la légitimité du pouvoir actuel. Sur France 24, Laurent Gbagbo persiste : il a gagné en 2010, mais il a été « dégagé », dit-il, car « trop gênant », au profit d’Alassane Ouattara. Voilà plus de dix ans que les deux hommes ne se sont pas parlé et l’ex-président ne semble pas écouter les appels de son successeur à faire profil bas. RFI
Voilà plus plusieurs semaines que la Côte d’Ivoire vit avec des coupures d’électricité quotidiennes. Une situation exceptionnelle dans ce pays qui se veut un leader régional dans ce secteur énergétique et qui n’a pas connu telle situation depuis les années 80. Les particuliers comme les entreprises doivent composer tant bien que mal avec cette difficulté. Depuis le mois de mai, la Côte d’Ivoire vit au rythme des coupures d’électricité récurrentes. Une avarie sur la centrale thermique d’Azito ainsi qu’une saison des pluies au démarrage timide ont occasionné un déficit de 10 % d’énergie et forcé le gouvernement à imposer le rationnement. Une pénurie de courant qui affecte les citoyens comme les entreprises. Pour le directeur du patronat ivoirien, certains secteurs comme l’aciérie seraient déjà touchés à hauteur de 70 % par cette crise. France24
… En février 1990, le président Frederik de Klerk, au pouvoir depuis cinq mois, stupéfie le pays en légalisant l’opposition noire. Nelson Mandela est libéré le 11 février, après vingt-sept ans de prison. Un an et demi plus tard, le 30 juin 1991, le système de ségrégation raciale est officiellement aboli. La transition démocratique est laborieuse. Parmi les freins, des réfractaires au changement au sein des services de sécurité blancs, ainsi qu’une rivalité sanglante entre des militants de l’ANC et du Parti zoulou Inkatha (IFP). La pression vient également des extrémistes blancs (notamment le Mouvement de la résistance afrikaner, AWB) et noirs (les africanistes de l’Armée de libération du peuple azanien, APLA) qui organisent des attentats. En avril 1993, le pays manque de basculer dans la guerre civile quand un partisan de l’extrême droite blanche assassine Chris Hani, le secrétaire général du Parti communiste, allié de l’ANC. En avril 1994, l’Afrique du Sud connaît ses premières élections multiraciales, tournant la page de l’apartheid. « Libres enfin ! » s’exclame Nelson Mandela, élu président. Le Point