Revue de presse du 30 juillet 2024

Le régime guinéen présente un avant-projet de nouvelle constitution
Les militaires au pouvoir en Guinée ont présenté lundi un avant-projet de nouvelle constitution qui devrait être soumise à référendum avant la fin de l’année et limitant à deux le nombre de mandats présidentiels.… L’avant-projet de constitution est composé de 205 articles, a indiqué le rapporteur de la commission des lois, Jean Paul Kotebedouno. Il prévoit notamment une limitation des mandats à deux, l’instauration d’un système de parrainage pour l’élection présidentielle, un âge minimum de 35 ans et de 80 ans maximum pour se présenter, la mise en place d’un nouveau Parlement avec deux chambres: une Assemblée nationale et un Sénat.… Près de trois ans après le coup d’Etat qui a renversé le Président Alpha Condé en septembre 2021, la perspective d’un retour à l’ordre constitutionnel en Guinée ne cesse de s’éloigner. La junte a déjà fait savoir qu’elle manquerait à l’engagement, initialement pris sous la pression internationale, de céder la place à un régime civil d’ici à fin 2024. Le Premier ministre, Amadou Oury Bah, avait récemment refusé mercredi de s’engager formellement sur un retour des civils au pouvoir en 2025. VOA

Mali : guerre de communication entre l’armée et le CSP-DPA
Depuis les combats de la semaine dernière, chaque camp revendique la victoire. La confusion est de mise dans les populations. Que s’est-il passé à Tinzawaten ces derniers jours ? Une question que se posent beaucoup de Bamakois en ce moment. Les combats ont été, en tout cas, d’une rare violence entre les forces armées maliennes et les rebelles du CSP-DPA. Dans son dernier communiqué en date du 27 juillet dernier, l’État-major général des armées indique que la zone de Tinzawaten est, je cite, « sous surveillance et que cinq cibles terroristes ont été traitées avec succès par les vecteurs aériens FAMA”.… De son côté, le CSP-DPAindique dans son communiqué de samedi dernier, avoir remporté la bataille de Tinzawaten en faisant des dizaines de morts et de blessés dans le camp des FAMa ainsi que de leur allié russe ou encore des engins blindés détruits et d’autres récupérés en bon état. Pour Zana, au-delà des combats, la guerre de communication est l’autre bataille à gagner.… « Ça fait mal, si on perd des batailles, mais cela ne veut pas dire qu’on ne perd pas du tout. À mon avis, la Dirpa, le service des informations de l’armée, doit changer sa façon de faire. Il y a des informations qu’on peut donner par mois, mais des informations qu’on doit aussi donner à chaud. Sinon, autrement, cela peut prêter à confusion. » DW

Niger: la justice ordonne la libération provisoire de quatre ex-ministres du président déchu Mohamed Bazoum
Au Niger, la Cour d’appel de Niamey a ordonné lundi le 29 juillet la libération provisoire de quatre anciens ministres du régime déchu de l’ancien président Mohamed Bazoum. Poursuivis pour « atteinte à la sécurité nationale » et « crime de trahison », ils attendent désormais une ordonnance de levée d’écrou pour être officiellement libérés. Au Niger, dans la soirée de lundi, quatre anciens ministres du régime déchu de l’ancien président Mohamed Bazoum ont reçu une notification de justice ordonnant leur libération provisoire. Ils sont pour l’heure toujours dans l’attente d’une ordonnance de levée d’écrou pour recouvrer officiellement la liberté. Arrêtés au lendemain du coup d’État du 26 juillet 2023, ils sont poursuivis pour « atteinte à la sécurité nationale » et « crime de trahison ».… Près d’une vingtaine de prisonniers politiques proches du régime déchu sont toujours en détention. Parmi eux, se trouve l’emblématique Abba Sani Issoufou, ancien ministre du Pétrole et fils de l’ancien président Mahamadou Issoufou, retenu dans une prison à 180 km de la capitale, Niamey. Enfin, Mohamed Bazoum est toujours retenu dans une aile de la présidence nigérienne depuis le coup d’État, il y a un an. Il refuse de démissionner de son poste de président de la République, malgré la pression des militaires au pouvoir. Mi-juillet, la cour d’État a levé l’immunité du chef d’État renversé. Une instruction pour « atteinte à la sécurité nationale » et « crime de trahisons » est toujours en cours et un procès pourrait se tenir dans les semaines ou les mois à venir, avec tous les prévenus à la barre. RFI

Trente-six membres d’un parti d’opposition inculpés pour « terrorisme » en Ouganda
Un total de 36 membres d’un parti d’opposition en Ouganda ont été inculpés lundi pour « terrorisme » après avoir été expulsés du Kenya voisin où ils s’étaient rendus pour suivre une formation, a annoncé leur avocat à l’AFP, dénonçant « une chasse aux sorcières ». Les 36 membres du Forum pour le changement démocratique (FDC), parti d’opposition « qui ont été arrêtés au Kenya et ramenés en Ouganda ont été accusés de terrorisme », a déclaré à l’AFP l’un des avocats représentant le groupe, Erias Lukwago. « Il s’agit d’un abus absurde d’une procédure judiciaire pour mener une chasse aux sorcières et tourmenter les partisans de l’opposition », a poursuivi l’avocat, affirmant que les membres du FDC s’étaient rendus à Kisumu, au Kenya, pour suivre un séminaire de formation. RTBF

Malgré les arrestations, pourquoi les Nigérians veulent-ils manifester ?
Khalid Aminu s’apprêtait à partir pour une émission de radio à Kaduna lorsque trois policiers en civil sont entrés dans sa chambre d’hôtel et l’ont emmené pour l’interroger. Il a déclaré avoir été détenu pendant environ six heures et s’être vu poser des questions sur la campagne qu’il menait pour sensibiliser la population aux projets de protestation à partir du 1er août. Il a fallu l’intervention de son avocat pour qu’il soit relâché. « Je participerai néanmoins à la manifestation », a-t-il déclaré à la BBC.… « Les autorités nigérianes ne devraient pas avoir pour priorité d’arrêter les voix critiques à un moment où des millions de personnes sont au bord de la famine, confrontées à une malnutrition généralisée et à une grande pauvreté », a déclaré Amnesty International… Dans le cadre des manifestations « End Bad Governance in Nigeria », des militants comme M. Aminu se sont mobilisés pour demander au gouvernement, entre autres, d’offrir une éducation gratuite, de mettre fin à l’insécurité, de déclarer l’état d’urgence pour lutter contre l’inflation et de divulguer les salaires des législateurs. Le président Bola Tinubu a exhorté les jeunes à ne pas participer aux manifestations, estimant qu’elles étaient l’œuvre de personnes « sinistres » qui « capitalisent » sur les difficultés économiques du pays. BBC

RDC: Kinshasa accuse le Rwanda et le M23 d’opérations de brouillage nuisant à la sécurité aérienne
Le gouvernement congolais accuse le Rwanda de mener des « attaques de brouillage » dans l’est de la RDC afin de nuire à la sécurité aérienne. Selon Kinshasa, une enquête technique a révélé la responsabilité de l’armée rwandaise et du M23 dans ces interférences. La RDC a annoncé qu’elle protestait auprès de l’Organisation de l’aviation civile internationale. RFI

Tanganyika : au moins 3 morts et 150 maisons incendiées lors de l’incursion de la milice Bitonto à Tumbwe
Au moins trois personnes sont décédées, plusieurs autres blessées et environ 150 maisons incendiées lors de l’incursion de la milice Bitonto, lundi 29 juillet, au village Tumbwe (Tanganyika). Selon la société civile locale, parmi les 3 morts se trouvent un militaire des FARDC tué par balle, une femme qui a succombé après avoir été touchée par une flèche et un milicien. Des témoins affirment que c’est vers 5 heures du matin que ces assaillants, munis d’armes à feu et des flèches, ont fait incursion au village Tumbwe. Le vice-président de cette structure, Chirac Issa… appelle également les ONG humanitaires à voler au secours des personnes déplacées dont le degré de vulnérabilité s’est accru à cause cette incursion. « Il y a des camps de déplacés qui ont été brulés. Nous appelons aux ONG humanitaires de venir en aide », a plaidé Chirac Issa. De son côté, l’administrateur du territoire de Kalemie signale que les FARDC sont intervenus pour rétablir la sécurité à Tumbwe et ses environs. Radio Okapi

Côte d’Ivoire : une brigade contre le désordre urbain
Une mesure décidée en mars dernier par le gouverneur du district. L’arrivée prochaine de cette brigade dans les rues d’Abidjan est toutefois redoutée par une partie de la population. Cette brigade est constituée de 295 agents issus en partie de la police du district et des polices municipales des treize communes du district d’Abidjan. Elle sera dirigée par un officier de police en exercice qui sera assisté d’un adjoint. Dans son discours de lancement, Ibrahima Cissé Bacongo, le ministre-gouverneur du district d’Abidjan a énuméré les missions assignées à cette brigade : « Elle a pour mission la libération des emprises des grandes artères, la libération des espaces publics, la libération des espaces non constructibles qui sont occupés. Mais également, ils doivent veiller à l’application de l’arrêté portant interdiction du commerce ambulant, de la mendicité et de l’utilisation des charrettes à bras », a déclaré Ibrahima Cissé Bacongo.… Président de l’ONG Amistad, Brice Délagneau considère ces mesures comme nécessaires. Mais il demande aussi aux autorités de les appliquer avec intelligence. « Cependant, nous mettons quand même quelques réserves et nous faisons quelques plaidoyers. Notamment à l’endroit des agents chargés de la mise en œuvre de cette initiative. DW

Sénégal : interception de 402 candidats à l’émigration irrégulière entre Dakar et Saint-Louis
La Marine sénégalaise avait déjà intercepté vendredi une pirogue transportant 200 migrants irréguliers au nord du pays. La Base navale Nord de la région de Saint-Louis (nord) a interpellé 189 candidats à l’émigration irrégulière dans la nuit du lundi au mardi, a déclaré sur le réseau social X (anciennement Twitter) la Direction des relations publiques des armées (DIRPA). Les migrants proviennent principalement de Gambie (77, dont 4 femmes), du Sénégal (108) ainsi que de la Sierra Leone, du Mali et de la Guinée, précise la même source. La même nuit, la marine sénégalaise a intercepté un groupe de 213 personnes, principalement des Guinéens, à plus de 200 kilomètres au large de Saint-Louis, alors qu’ils tentaient de rejoindre les îles Canaries. Selon l’armée, ils étaient partis de Bargny, en périphérie de Dakar. Malgré l’arrivée de nouvelles autorités au Sénégal, il y a près de quatre mois, le phénomène de l’émigration irrégulière persiste, les migrants cherchant désespérément à rejoindre l’Europe pour une vie meilleure. APA

L’esclavage moderne, encore et toujours d’actualité
Sept millions de personnes en Afrique vivraient dans des formes d’esclavage moderne. Beaucoup d’entre elles sont tombés dans les griffes des trafiquants d’êtres humains en essayant d’améliorer leurs conditions de vie. Ce 30 juillet marque la Journée mondiale de la lutte contre la traite d’êtres humains. Selon les estimations du groupe international de défense des droits de l’homme « Walk Free », plus de 3,1 millions de personnes se sont retrouvées mariées de force tandis que 3,8 millions de personnes étaient soumises au travail forcé, souvent comme mineurs dans les mines, dans l’agriculture ou dans les ménages privés. Un phénomène très répandu en Erythrée, en Mauritanie et au Soudan du Sud. Autre phénomène observé : celui des personnes cherchant à fuir leurs oppresseurs et qui se retrouvent à nouveau victimes de traite humaine… Des propos que confirme Joyce Vincent. Originaire du Nigéria, elle a réussi à survivre à l’enfer de la migration clandestine : « Ces voleurs qu’on appelle Asma boys dans le désert, s’ils t’attrapent, soit ils te vendent pour te prostituer, soit ils te prélèvent tes organes », a-t-elle déclaré à la DW. DW

Afrique du Sud : les 95 Libyens du camp militaire secret au tribunal
En Afrique du sud, 95 ressortissants libyens arrêtés vendredi, lors d’un raid sur un camp d’entraînement militaire clandestin présumé, ont comparu lundi devant le tribunal de Gauteng. La police a indiqué dans un message publié sur le médias sociaux X que les Libyens avaient déclaré être entrés dans le pays avec des visas d’études pour suivre une formation d’agent de sécurité, mais les enquêtes de la police suggèrent qu’ils ont reçu une formation militaire. Selon la National Prosecuting Authority d’Afrique du Sud, les ressortissants libyens, qui ont été arrêtés près de la ville de White River, à environ 360 km (220 miles) à l’est de Johannesburg, seront accusés d’avoir fait de fausses déclarations sur leur demande de visa. « Lorsqu’ils ont quitté leur pays, la Libye, pour venir étudier en Afrique du Sud, ils suivaient une formation pour devenir soldats », a déclaré Monica Nyuswa.… Les autorités ont déclaré qu’elles enquêtaient pour savoir s’il existait d’autres bases illégales dans d’autres régions du pays. AfricaNews

Le Bénin accélère son action dans la lutte contre le changement climatique
Le Bénin a accueilli une table ronde sur le financement de l’action climatique à Cotonou. Une occasion pour le pays de présenter ses priorités stratégiques en la matière et de discuter des options de financement des projets. Réunissant à Cotonou des climatologues, des agro-écologues et autres experts, cette table ronde appuyée par la banque mondiale et le Fonds monétaire international se veut une solution à la crise alimentaire qui se profile à l’horizon si rien n’est fait pour contrer les ravages des changements climatiques sur l’agriculture. A l’instar de nombreux pays, le Bénin n’est pas épargné par les impacts du changement climatique sur le secteur de l’agriculture. Entre perturbation du calendrier agricole, baisses de rendements agricoles et autres influences néfastes, l’agriculture cherche ses marques. A la table ronde de Cotonou sur le financement climatique, on mesure la portée de la situation. Philémon Hounkpatin et Nadine Assouan sont agro-écologues. Pour eux, « il y a une nette différence tant au niveau des précipitations qu’au niveau des températures. » VOA

Kenya: le président Ruto soutient son rival Odinga dans la course à la présidence de l’Union africaine
Au Kenya, Nairobi a annoncé, dans un communiqué publié lundi 29 juillet avoir officiellement déposé la candidature de l’opposant historique, Raila Odinga, pour succéder au tchadien Moussa Faki Mahamat, dans la course à la présidence de l’Union africaine. L’élection doit avoir lieu en février 2025. Suivant le principe de rotation, c’est au tour de la région est-africaine de présenter des candidats. Raila Odinga avait annoncé sa candidature en début d’année. Il a, depuis, obtenu le soutien du gouvernement. « La remarquable vie et la carrière exemplaire de l’honorable Raila Odinga font de lui la personne idéale pour prendre la tête de la Commission de l’Union Africaine ». C’est dans ces termes élogieux que Nairobi a annoncé avoir déposé la candidature de cette figure de la politique kényane, le qualifiant « d’exceptionnel ».… Beaucoup d’observateurs voient donc un rapprochement entre les deux hommes ces derniers mois à travers le soutien de William Ruto à la candidature de Raila Odinga. Un rapprochement d’autant plus commenté depuis que le président a nommé la semaine dernière quatre membres du parti de l’opposant dans son nouveau gouvernement. Les deux concernés, eux, démentent toute alliance. L’enjeu est aussi stratégique pour le chef de l’État. RFI

Au Maroc, le roi Mohammed VI gracie plusieurs journalistes et un intellectuel
Emprisonnés ou poursuivis par la justice depuis des années au Maroc, trois journalistes et un intellectuel ont été graciés lundi 29 juillet par le roi Mohammed VI. Connus pour leurs critiques du pouvoir, les journalistes Omar Radi, Soulaimane Raissouni et Taoufik Bouachrine avaient rejeté les accusations d’agressions sexuelles retenues contre eux, estimant qu’il s’agissait d’une manière de les punir en raison de leurs opinions. Pour les autorités marocaines, ils ont été jugés pour des crimes de droit commun qui « n’ont rien à voir » avec leur profession ni le respect de la liberté d’expression. Un responsable marocain a indiqué à l’AFP qu’ils faisaient partie des 2 476 personnes dont la grâce a été annoncée par le ministère de la Justice, à l’occasion de la Fête du trône célébrée mardi et marquant l’intronisation de Mohammed VI il y a 25 ans. France24

JO 2024 – Le tableau des médailles des pays africains
Chaque jour, Jeune Afrique vous propose de suivre l’évolution du palmarès des pays africains engagés aux Jeux olympiques de Paris. Jeune Afrique