Revue de Presse du 30 juillet 2019

Les négociations prévues mardi au Soudan avec les généraux au pouvoir n’auront pas lieu, les négociateurs de la contestation étant dans la ville où cinq lycéens ont été tués la veille lors d’une manifestation, « un crime inacceptable » selon le chef du Conseil militaire. Le Fonds des Nations unies pour l’Enfance (Unicef) a appelé les autorités à « enquêter et traduire en justice tous les auteurs de violences contre des enfants », indiquant que les manifestants tués avaient entre 15 et 17 ans. Les protestataires accusent les redoutés paramilitaires des Forces de soutien rapide (RSF), dirigées par le numéro deux du Conseil militaire à la tête du pays, Mohammed Hamdan Daglo, d’avoir ouvert le feu contre la foule dénonçant les pénuries de pain et de carburant dans la ville d’Al-Obeid (centre). Africa Radio

Le roi Mohammed VI a promis lundi une « étape nouvelle » pour réduire les « disparités criantes » du Maroc en annonçant notamment un remaniement gouvernemental « à l’horizon de la rentrée prochaine » pour apporter du « sang neuf ». Mohammed VI s’exprimait lors d’un discours prononcé dans son palais à Tetouan (nord) à l’occasion de ses 20 ans de règne, célébrés mardi avec la traditionnelle « Fête du Trône ». Son discours a été suivi par l’annonce de 4.764 grâces. Certaines concernent des détenus du mouvement de protestation du Hirak, qui avait agité la région du Rif (nord) en 2016-2017, selon un communiqué officiel qui ne donne aucune autre précision. Ce mouvement, né après la mort tragique d’un poissonnier qui tentait de s’opposer à la saisie de sa marchandise en octobre 2016, a débouché sur des centaines d’arrestations et de condamnations. AFP

Au cours des vingt dernières années, depuis son accession au trône, le roi du Maroc Mohammed VI a opéré un spectaculaire virage diplomatique en tournant son pays vers l’Afrique subsaharienne. De longues tournées sur le continent et un retour au sein de l’Union africaine après plus de trois décennies d’absence : pourquoi ce choix ? Entretien avec Nabil Adel, enseignant-chercheur, directeur du groupe de recherche en géopolitique à l’École supérieure de commerce et des affaires. TV5Monde

Les choses se précisent pour la formation du premier gouvernement de l’après-Kabila, l’équipe que devra diriger Sylvestre Ilunga Ilunkamba. Un gouvernement de 65 membres au total. Les principaux négociateurs de la coalition FCC-Cach ont livré les conclusions des discussions tard dans la nuit, avant de les remettre au Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba. À la tête des équipes de négociateurs, Jean-Marc Kabund pour le Cach et Néhémie Mwilanya pour le FCC. Avec, à leur gauche, le Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba. Cette cérémonie, empreinte de convivialité, n’a duré que quelques minutes, et selon l’accord signé, les soixante-cinq membres de l’équipe gouvernementale devront provenir exclusivement des deux plateformes : le FCC de Joseph Kabila et le Cach de Félix-Antoine Tshisekedi et Vital Kamerhe. Les deux forces politiques ont convenu, en effet, de gouverner ensemble dans une coalition. RFI

Des agents de la compagnie aurifère canadienne Banro ont été enlevés et leur véhicule incendié par des assaillants dans la province de Maniema, frontalière du Sud-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo, a annoncé samedi l’armée. « Des agents de la société Banro sont tombés dans une embuscade de bandits armés vendredi à 10h30 entre Salamabila et Kitindi dans la province du Maniema », a déclaré à l’AFP le capitaine Dieudonné Kasereka, porte-parole de l’armée au Sud-Kivu. « Certaines sources parlent de quatre agents enlevés mais le rapport qui nous est parvenu fait état d’un Sud-Africain et d’un Zimbabwéen enlevés par les rebelles actifs dans la région », a-t-il indiqué, ajoutant que « l’armée est a leur recherche depuis hier ». AFP

Plus d’une centaine de détenus manquent toujours à l’appel. Cette situation suscite des réactions du côté des sécessionnistes ambazoniens ainsi que des défenseurs des droits de l’homme. Selon plusieurs informations concordantes, parmi les prisonniers manquant à l’appel sont cités des leaders sécessionnistes liés d’une manière ou d’une autre à la crise anglophone ainsi que des membres du Mouvement pour la renaissance du Cameroun, le MRC de Maurice Kamto. Le leader du mouvement est lui aussi détenu à la prison centrale de Yaoundé. … Nous avons tenté de joindre les autorités camerounaises mais aucune des personnes contactées aussi bien au ministère de la Communication qu’au ministère de la Justice n’ont souhaité répondre à nos questions. De son côté, Amnesty International a condamné ces détentions ainsi que la torture qu’auraient subi ces détenus lors de leur interrogatoire au secrétariat de la Défense. DW

Reporters sans frontières (RSF) a dénoncé, lundi 29 juillet, « trois ans de détention illégale » d’un ex-patron de l’audiovisuel public camerounais, Amadou Vamoulké, poursuivi pour « détournement de fonds publics ». « Trois ans d’emprisonnement illégal et de torture morale pour Amadou Vamoulké », s’est exclamé RSF dans un communiqué. Le procès de M. Vamoulké, 69 ans, arrêté le 29 juillet 2016 à Yaoundé, puis écroué pour des faits allégués de détournements de fonds publics, « a établi un record de vingt renvois consécutifs », lit-on dans une pétition lancée en ligne par trois ONG, dont RSF. Présenté par cette dernière comme « le M. Propre de l’audiovisuel public africain », M. Vamoulké a dirigé la Cameroon Radio-Television (CRTV) de 2005 à 2016 après avoir été journaliste. Le Monde avec AFP

Ils se sont enfin rencontrés ! Les deux ex-présidents de la Côte d’Ivoire, Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo, se sont retrouvés hier matin, lundi, à Bruxelles, où réside actuellement le fondateur du FPI. Acquitté par la CPI des accusations de crimes contre l’humanité en janvier dernier, Laurent Gbagbo est contraint de rester à Bruxelles en attendant un éventuel procès en appel. Les soutiens des deux camps réagissent favorablement à cette rencontre. … Des deux côtés, tout le monde relaie le slogan du nouveau duo PDCI-FPI : la réconciliation entre Ivoiriens avant toute chose. Les échanges entre le FPI et le PDCI de Bédié ont commencé au mois de mai, mais c’était la première fois lundi que les leaders des deux partis se parlaient face à face, alors qu’approche la présidentielle d’octobre 2020. Et pour l’instant, les anciens rivaux résument leurs échanges autour d’un seul thème : la réconciliation nationale. RFI

Un million et demi de Burkinabè de Côte d’Ivoire seront appelés aux urnes pour la première fois en 2020. Assez pour faire basculer le résultat de la présidentielle. Si toutefois ils parviennent à prouver leur nationalité… C’était sa première visite officielle en Côte d’Ivoire. En juillet 2016, six mois après son entrée au palais de Kosyam, Roch Marc Christian Kaboré se rend à Yamoussoukro pour le sommet du Traité d’amitié et de coopération (TAC). Au programme notamment, une rencontre avec des Burkinabè vivant sur le sol ivoirien. Après les vingt-sept années de pouvoir de Blaise Compaoré et une transition chaotique, le nouveau président se sait attendu. Dans la grande salle de conférences de la Fondation Félix Houphouët Boigny, il leur réitère l’une de ses promesses de campagne: « En 2020, votre vote sera effectif! » Jeune Afrique

L’arrestation lundi d’Erick Kabendera, journaliste indépendant de renom en Tanzanie, a suscité une levée de boucliers des organisations de défense des journalistes qui s’insurgent contre une restriction de la liberté de la presse dans ce pays d’Afrique de l’Est. Erick Kabendera a été arrêté à son domicile de Dar es Salaam, par un groupe d’hommes présentés comme des policiers en civil, selon des témoignages. Son téléphone portable a par ailleurs été confisqué, comme l’ont reporté les médias tanzaniens. Après un moment de silence, l’inspecteur général de la police tanzanienne, Simon Sirro, a confirmé que Kabendera avait été conduit à un poste de police pour y être interrogé. Africa News

Germain Rukuki avait été arrêté en juillet 2017. Cet ancien membre de l’Ong Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT-Burundi) avait été condamné en première instance à cette même peine. Lundi 22 juillet, la cour d’appel de Bujumbura a donc confirmé la sentence. C’est la plus lourde peine jamais prononcée contre un défenseur des droits humains au Burundi selon la Fédération internationale des ACAT (Action des chrétiens pour l’abolition de la torture) Nous avons joint Anschaire Nikoyagize, le président de la Ligue Iteka, la première organisation burundaise de défense des droits de l’homme. Il estime que ce verdict n’est que la confirmation de l’instrumentalisation de l’appareil judiciaire burundais. DW

Quelque 600 habitants de deux villages dogons du centre du Mali qui s’étaient réfugiés dans la ville de Koro après un massacre mi-juin ont pris lundi le chemin du retour, a constaté un correspondant de l’AFP. Le 17 juin, une attaque visant les villages de Gangafani et de Yoro, près de la frontière burkinabè, imputée à « des éléments peuls », avait fait au moins 41 morts. Depuis l’apparition en 2015 dans le centre du pays du groupe jihadiste du prédicateur Amadou Koufa, recrutant prioritairement parmi les Peuls, traditionnellement éleveurs, les affrontements se multiplient entre cette communauté et les ethnies bambara et dogon, pratiquant essentiellement l’agriculture. En raison de cette insécurité, les régions du centre, Ségou et Mopti, concentrent l’essentiel des déplacés dans le pays, dont le nombre est passé de 18.000 à 70.000 entre mai 2018 et mai 2019, selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA) des Nations unies. AFP

En Algérie, un premier pas avait été fait jeudi 25 juillet pour l’ouverture de négociations entre les Algériens qui manifestent depuis le 22 février et les autorités avec la nomination de six médiateurs. Ce dimanche, le groupe de médiateurs a intégré un nouvel élément, un jeune qui serait le représentant des manifestants selon un communiqué. Le panel a tenu sa toute première réunion et présenté son plan de travail. RFI

Le président indien a commencé ce dimanche 28 juillet une visite d’une semaine en Afrique de l’Ouest, dans trois pays jamais visités jusqu’à présent par de hauts dignitaires indiens : le Bénin, la Gambie et la Guinée. Un geste politique important, qui montre que New Delhi cherche à se rapprocher d’une Afrique occidentale et francophone avec laquelle les Indiens ont des relations très limitées jusqu’à présent. … Dans l’après-midi, discours à l’assemblée nationale. Dans un courrier publié dans la presse, l’ancien président Nicéphore Soglo demande à l’orateur de rappeler aux 83 députés du camp Talon « les valeurs démocratiques qu’incarne le pays de Gandhi et de Nehru », allusion au vote du 28 avril, toujours contestée. Quant au chef de la diplomatie béninoise, il estime que ce sont les choix du président Talon qui ont rendu cette visite possible. RFI

De par les montants en jeu et le nombre de pays concernés, la Belt and Road Initiative – les « nouvelles routes de la soie » – est la plus ambitieuse jamais lancée par la Chine. Avec un objectif : remodeler le contexte géopolitique. Dévoilée en septembre 2013 lors d’un discours prononcé par Xi Jinping à Astana, au Kazakhstan, la Belt and Road Initiative (BRI), dernière dénomination des « nouvelles routes de la soie » lancées par les prédécesseurs du président chinois à travers le continent eurasien, constitue le cadre de référence mis en place par la Chine pour, tout au long des prochaines décennies, sécuriser ses approvisionnements et partager son développement avec le reste du monde. Afin de favoriser cette prospérité mutuelle, Pékin veut multiplier les connectivités avec ses pays partenaires. Jeune Afrique