Afrique: Un développement freiné par l’insécurité et un recul de la démocratie
Ile Maurice, Seychelles, Tunisie, Cap Vert et Botswana sont les pays les mieux gouvernés, tandis que le Soudan du Sud, la Somalie et l’Erythrée forment le peloton de queue, selon l’indice de la fondation Mo Ibrahim publié le 25 janvier qui évalue la gouvernance sur le continent. Les progrès dans le développement humain et économique en Afrique sont freinés par un « recul généralisé de la démocratie » et une « situation sécuritaire de plus en plus tendue », a relevé l’étude de la fondation Mo Ibrahim. « Même si le niveau moyen atteint par la gouvernance globale sur le continent est meilleur en 2021 qu’en 2012 », celui-ci « stagne depuis 2019 », note-t-elle. « La majeure partie du continent est moins sûre et moins démocratique en 2021 qu’elle ne l’était en 2012 », poursuit le document qui souligne que la pandémie de covid-19 a « accentué ces tendances préoccupantes ». L’indice Ibrahim de la gouvernance en Afrique est fondé sur plus de quatre-vingts indicateurs classés en quatre sous-catégories: « sécurité et Etat de droit », « participation, droits et inclusion », « développement humain » et « fondements des opportunités économiques ». Adiac
Abstention record aux législatives en Tunisie : l’opposition appelle à l’union contre Kaïs Saied
La Tunisie a organisé, dimanche, le deuxième tour de législatives destinées à élire un Parlement privé de réels pouvoirs. Après un taux d’abstention record, selon des chiffres préliminaires, la principale coalition d’opposants a appelé dans la soirée à former un front uni politique et syndical contre le président Kaïs Saïed. La principale coalition d’opposants en Tunisie a appelé dimanche 29 janvier à former un front uni politique et syndical pour faire partir le président Kais Saied après un taux d’abstention record lors d’un scrutin pour élire le nouveau Parlement. Le Front de salut national (FSN) a appelé les autres partis d’opposition, la société civile et la puissante centrale syndicale UGTT à « travailler main dans la main pour créer le changement par le départ de Kaïs Saïed et aller à une élection présidentielle anticipée ». France24
Selon plusieurs ONG, il y a une « dégradation permanente » des droits humains en Algérie
La situation des droits de l’Homme en Algérie devient « plus que jamais préoccupante », avec des « violations manifestes des droits et libertés fondamentaux », ont estimé dans un communiqué trois ONG de défense des droits de l’Homme. La Ligue des droits de l’Homme (LDH), la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) et l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) dénoncent dans un texte conjoint la restriction des libertés fondamentales depuis le mouvement du Hirak en 2019, aggravées selon elles par la politique de lutte contre l’épidémie de Covid en 2021. Le mouvement avait été à l’origine de la chute du président Abdelaziz Bouteflika en 2019. « La dégradation de la situation des droits humains en Algérie est plus que jamais préoccupante », écrivent les signataires. RTBF
La Libye doit remédier aux graves violations des droits humains, selon des enquêteurs de l’ONU
Les autorités libyennes doivent prendre des mesures pour rendre justice au grand nombre de personnes victimes de violations des droits humains et du droit international humanitaire, a déclaré dimanche la Mission indépendante d’établissement des faits des Nations Unies sur la Libye à l’issue d’une visite dans le pays. « Les familles de ces victimes ont attendu trop longtemps pour que justice soit rendue », a déclaré Mohammad Auajjar, président de la mission d’enquête, cité dans un communiqué de presse du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies. « Les autorités libyennes leur doivent de partager des informations sur leurs proches, de les rencontrer et de leur apporter des réponses. Le silence est inacceptable ». « Nous aussi, nous avons demandé à plusieurs reprises des réponses sur l’état d’avancement de multiples enquêtes concernant de graves violations des droits de l’homme, mais à ce jour, aucune réponse satisfaisante n’a été apportée », a ajouté M. Auajjar. ONU Info
Somalie : Un chef du groupe Etat islamique tué dans un raid américain
Bilal al Sudani et dix autres terroristes liés à l’organisation terroriste ont été tués mercredi dans un raid américain en Somalie. « Al-Sudani se chargeait d’encourager la présence croissante du groupe Etat islamique en Afrique et de financer ses opérations dans le monde, y compris en Afghanistan », a commenté dans un communiqué le secrétaire à la Défense Lloyd J.Austin. Le raid avait été précédé de « répétitions intensives » des forces américaines, sur des sites « spécifiquement construits » pour imiter le terrain où il a eu lieu, une caverne dans les montagnes du nord de la Somalie. Joe Biden a dit très clairement que nous étions décidés à trouver et à éliminer toutes les menaces terroristes contre les Etats-Unis et contre le peuple américain, où qu’elles soient, même dans les endroits les plus reculés », a affirmé un autre responsable de la Maison Blanche. Sahel-Intelligence
De retour au Kenya, des milliers d’ex-réfugiés somaliens sont sans aide
Halima Omar se rend au centre de distribution de l’aide du Programme alimentaire mondial dans le camp de réfugiés de Dadaab. Alors que d’autres réfugiés se font enregistrer pour obtenir des dons mensuels de nourriture, Halima, comme beaucoup de réfugiés non enregistrés de retour, a été exclue des programmes d’aide. « Ils ne sont pas reconnus par le gouvernement. Ils n’ont pas le droit, par exemple, de recevoir des parcelles ou même d’avoir accès à d’autres services de base », explique John Mwangi, CARE International à Dadaab. Selon les agences humanitaires, le retour des réfugiés est une question récurrente. Cette fois-ci, ils ne peuvent pas se faire enregistrer de nouveau en tant que réfugiés car le Kenya a interdit l’enregistrement de nouveaux réfugiés dans le camp de Dadaab pour des raisons de sécurité. VOA
RDC: une quinzaine de morts dans de nouvelles attaques attribuées aux ADF
Dans l’est de la République démocratique du Congo, en Ituri, au moins 15 villageois ont été tués dimanche 29 janvier dans des raids contre plusieurs localités du territoire d’Irumu, à la frontière avec l’Ouganda. Ces nouvelles attaques sont attribuées aux Forces démocratiques alliées (ADF), l’un des groupes armés qui ensanglantent la région. Parmi les victimes figurent une dizaine de femmes et un enfant d’environ deux ans. Selon la société civile, des hommes armés ont ciblé trois villages simultanément peu avant le lever du jour dimanche, avant d’être repoussés par l’armée. Ces localités font partie de la chefferie de Walese Vonkutu, à une centaine de kilomètres à l’ouest de la capitale provinciale Bunia. Une zone déjà endeuillée il y a deux semaines : sept civils y avaient été tué, dans l’attaque de plusieurs villages, là encore attribuée aux ADF. RFI
Masisi : les rebelles du M23 mènent des patrouilles à Kitshanga
Les rebelles du M23 mènent, depuis jeudi 26 janvier, des patrouilles diurnes et nocturnes à Kitshanga, territoire de Masisi (Nord-Kivu). Selon des sources sur place, ce mouvement rebelle s’est renforcé en effectif dans cette cité. Un déplacé joint à partir de Mweso, renseigne que les quelques déplacés courageux qui rentrent à Kitshanga à la recherche de quoi manger sont interdits par les rebelles de retourner à leur lieu de refuge. Ce dernier parle de prise d’otage des habitants de Kitshanga. Une situation qui augmente la peur et inquiétudes des déplacés, qui, du reste meurent de faim dans les lieux de refuge. Des sources concordantes dans la région parlent d’un calme précaire apparent qui règne dans cette région. Radio Okapi
RD Congo : jusqu’où va l’influence de l’Église catholique dans le jeu politique ?
En République démocratique du Congo, l’Église catholique est un médiateur. Elle n’hésite pas à troquer ce rôle contre celui d’acteur politique voir d' »activiste », lorsque la démocratie n’est pas respectée par la classe dirigeante. Cette implication politique fait de l’épiscopat une figure puissante dans le Congo d’aujourd’hui, où vivent 45 millions de catholiques. Si pendant la période coloniale, l’Église catholique était un partenaire du gouvernement colonial, elle est, depuis la fin des années 1950 jusqu’à aujourd’hui, un acteur clef de la vie publique en RDC. Cet « activisme », est un fait rarement vu dans d’autres pays, explique Trésor Kibungula, analyste politique à Ebuteli, Institut de recherche congolais sur la politique, la gouvernance et la violence. TV5Monde
Gabon: dans un message politique fort, l’Église catholique exige la vérité des urnes
Les évêques du Gabon réunis en Assemblée générale durant 6 jours ont publié dimanche une déclaration politique très forte à quelques mois des élections présidentielle, législatives et locales dans le pays. Il faut la vérité des urnes en 2023, ont-ils exigé. La déclaration a été rendu publique au terme d’une messe à la paroisse Saint Pierre située à un jet de pierre du palais présidentiel. La photo était extraordinaire dimanche matin dans la paroisse Saint Pierre. Sur le podium, tous les évêques du Gabon. En face, presque tout le gouvernement, des membres de la société civile, des candidats déclarés à la prochaine élection présidentielle et naturellement les fidèles et de nombreux journalistes. … Le gouvernement n’a pas souhaité réagir. RFI
En Afrique de l’Ouest, la délicate équation des pays alliés de la France
Après le départ des troupes françaises du Mali et du Burkina Faso, les derniers alliés de Paris en Afrique de l’Ouest doivent trouver un délicat équilibre entre leur volonté de coopération contre les jihadistes et la montée du sentiment anti-français dans l’opinion. Les militaires français ont été sommés cette semaine de partir par la junte au pouvoir au Burkina Faso, quelques mois après un départ dans des conditions similaires de la force française du Mali qui s’est tourné vers la Russie. A Bamako comme à Ouagadougou, le sentiment hostile à la présence française a gagné du terrain, dans les rues, les réseaux sociaux et jusqu’aux palais présidentiels. Mais toutes les capitales ouest-africaines n’ont pas encore cédé à ce rejet. Mercredi, sur le perron de l’Elysée, l’étreinte est chaleureuse : le président ivoirien Alassane Ouattara vient partager un déjeuner de travail avec Emmanuel Macron pour évoquer notamment la lutte contre le terrorisme en Afrique de l’Ouest et au Sahel. La relation entre les deux pays est au beau fixe, les deux chefs d’Etat se voient régulièrement et plusieurs ministres français se sont succédés à Abidjan ces derniers mois. VOA
Au Bénin, la lutte antidjihadiste fait craindre une stigmatisation accrue des Peuls
La région est classée en « zone militaire », interdite aux journalistes. Cette partie septentrionale du Bénin dessine un arc de cercle allant des départements de l’Atacora au Borgou, en passant par l’Alibori. Sur la carte du ministère français des affaires étrangères, ce territoire tracé en rouge est « formellement déconseillé en raison d’activités possibles de groupes armés et du risque d’enlèvement ». Il comprend notamment les zones frontalières du Burkina Faso et du Niger, les parcs nationaux du W et de la Pendjari, ainsi que la frontière nord-est avec le Nigeria. Le danger y est réel. « Depuis décembre 2021, le Bénin subit un nombre croissant d’attaques liées à des groupes extrémistes », explique Kars de Bruijne, chercheur spécialisé sur les conflits au sein de l’Institut néerlandais des relations internationales Clingendael et auteur d’un rapport paru en décembre : « Nous en avons recensé 43 entre décembre 2021 et septembre 2022. Ces groupes exploitent les tensions locales et promettent de résoudre les problèmes liés à l’accès aux ressources naturelles. » Le Monde
La nouvelle stratégie contre le terrorisme du Burkina Faso
Les nouvelles autorités de la transition ont décidé de s’appuyer notamment sur les civils, afin de faire face aux djihadistes qui écument des pans entiers du pays. Tout comme son prédécesseur, le capitaine Ibrahim Traoré a fait de la reconquête du territoire national burkinabè, occupé à plus de 40% par les djihadistes, sa principale priorité. Le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, qu’il a renversé en octobre 2022, en plus des actions militaires, avait envisagé un dialogue avec les groupes djihadistes. Le nouveau militaire à la tête du Burkina Faso, lui, opte pour la défense populaire avec les conséquences qui vont avec. Il souhaite notamment s’appuyer sur les Koglweogos, des milices, formées dès 2015 et constituées en comités de vigilance. Fin novembre, l’Etat burkinabè a recruté 90.000 volontaires pour la défense de la patrie (VDP). « Nous avons vu les travers auxquels cette stratégie a pu conduire. Avec notamment l’ostracisme à l’égard de certaines populations dans le Soum (Nord), dans le Golan (Nord) et même dans la région de Djibo (Nord-Est) et dans le Centre-Ouest. Et on voit aujourd’hui que cette stratégie n’a pas été payante. Cette stratégie a conduit à des conflits intercommunautaires qui ont exacerbé la situation sécuritaire au Burkina Faso », regrette Bakary Samb, directeur régional du Centre d’études africain sur la paix. DW
L’UE s’irrite des manœuvres militaires entre l’Afrique du Sud et la Russie
Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a exprimé vendredi à Pretoria son irritation à propos des relations étroites entre l’Afrique du Sud et la Russie, en pleine guerre menée par Moscou en Ukraine. Principale puissance industrielle du continent, l’Afrique du Sud a refusé de condamner l’invasion russe de l’Ukraine et a annoncé qu’elle accueillerait du 17 au 27 février des exercices maritimes conjoints avec la Russie et la Chine. Ces exercices ne sont « pas la meilleure chose », a déclaré M. Borrell, en visite à Pretoria pour des entretiens avec son homologue sud-africaine Naledi Pandor. Tous les pays peuvent conduire leur propre politique étrangère, a-t-il ajouté, comprenant « le désir » de certains pays « d’épargner la Russie pour une raison ou pour une autre ». « Mais. la coïncidence entre le début de la guerre (il y a un an, le 24 février 2022, ndlr) et ces exercices militaires n’est pas pour nous la meilleure chose », a souligné le diplomate européen, lors d’un point de presse aux côtés de Mme Pandor. Le « partenariat stratégique » avec Pretoria « suit une trajectoire positive malgré certaines choses irritantes », a-t-il aussi souligné. Les autorités sud-africaines ont jusqu’à présent refusé de prendre parti sur l’invasion russe de l’Ukraine. VOA
Pendant la guerre en Ukraine, le Groupe Wagner continue de tisser sa toile en Afrique
Devenu le principal artisan de l’expansion russe, le groupe de mercenaires dirigé par Evgueni Prigojine soutient des régimes autoritaires inquiets pour leur survie politique, tout en développant une logique de prédation visant à exploiter les ressources locales. Le Wagner du XIXe siècle est connu pour sa musique aux accents guerriers. Le Wagner contemporain, en treillis et lunettes de soleil, lui, conquiert l’Afrique. Kalachnikov en bandoulière, précédé de propagandistes et suivi de trafiquants, il obéit au Kremlin pressé de trouver des appuis sur la scène internationale en temps de guerre. Depuis onze mois, le recours effréné à des combattants « chair à canon » pour le théâtre ukrainien n’a pas contraint le groupe dirigé par Evgueni Prigojine à dégarnir les rangs de ses mercenaires déployés à l’étranger. En 2022, l’homme d’affaires, ancien repris de justice, a cherché à consolider sa présence dans les pays africains, et même au-delà. Le Monde
Kenya: deuxième meeting de la semaine de Raila Odinga pour rejeter le résultat de la présidentielle
C’est la guerre des mots entre William Ruto et Raila Odinga. Les deux se lancent des attaques par discours interposés. Dimanche 29 janvier, Odinga a tenu son deuxième meeting politique en moins d’une semaine dans la capitale kényane, Nairobi. Lundi dernier déjà, il avait annoncé devant ses partisans qu’il rejetait les résultats de l’élection présidentielle d’août dernier, déclarant ne pas reconnaître William Ruto comme président du Kenya, ni son gouvernement qu’il qualifie « d’illégitime ». Dimanche, il s’est exprimé à nouveau. Et maintient sa position. À l’église d’abord, puis devant des milliers de supporters rassemblés à Nairobi, Raila Odinga l’a répété dimanche 29 janvier : il affirme avoir gagné l’élection présidentielle. Et demande à William Ruto et à son gouvernement de démissionner. Il a aussi renouvelé son appel à une enquête indépendante sur le processus électoral. RFI
Trois journalistes ougandais mis à pied pour avoir ironisé sur le Parlement
Trois salariés d’une télévision ougandaise ont été mis à pied après avoir tourné en dérision à l’antenne un vote du Parlement, a annoncé vendredi la chaîne qui a présenté ses excuses. La chaîne de télévision privée Baba TV a affirmé avoir reçu des plaintes contre le présentateur Simon Muyanga Lutaaya, qui avait ironisé mardi sur un avertissement officiel voté par les députés contre la ministre du Logement, Persis Namuganza. « Je tiens à remercier le Parlement. Les problèmes de l’Ouganda sont enfin résolus (avec cette décision). Les hôpitaux auront des médicaments, nos routes iront bien, les jeunes auront des emplois », avait-il déclaré. Deux autres journalistes présents sur le plateau avaient abondé en son sens. La chaîne Baba TV, basée dans la capitale Kampala, a déclaré vendredi que certains députés ainsi que des responsables de la Commission ougandaise des communications (UCC), l’organe de régulation des médias, s’étaient plaints de ces propos. VOA
Madagascar: les infrastructures de santé impactées après le passage de la tempête Cheneso
Le recensement des victimes et des dégâts causés par la tempête tropicale Cheneso se poursuit. Le bilan continue de s’alourdir. Selon le dernier rapport provisoire des autorités transmis dimanche soir, Cheneso a fait 27 morts, près de 85 000 sinistrés et 21 personnes sont toujours portées disparues. Alors qu’une vingtaine d’infrastructures de santé ont aussi été détruites ou endommagées, la prise en charge sanitaire dans les zones les plus touchées s’avère délicate. Des centres de santé de base inondés, aux toitures emportées par le vent. C’est ce que décrit le personnel médical dans l’Analanjirofo et le Boeny, régions du nord-est et du nord-ouest de l’île, les plus touchées par la tempête. « Nous avons dû déplacer les malades de certains centres de santé vers des sites d’hébergements », témoigne le médecin chef du district de Mitsinjo, dans lequel plusieurs zones sont enclavées après la rupture d’une digue. RFI
En Eswatini (ex-Swaziland), hommage populaire à un militant des droits humains assassinés
Des centaines de personnes, notamment des diplomates étrangers, ont rendu hommage samedi en Eswatini (ex-Swaziland) à un avocat défendant les droits humains et opposant farouche à la dernière monarchie absolue d’Afrique, Thulani Maseko, une semaine après son assassinat. Des diplomates représentant les Etats-Unis, l’Union européenne, le Royaume-Uni et les Nations-Unies, ont assisté à la cérémonie commémorative en périphérie de la capitale économique Manzini (centre). Pour le représentant de l’ONU George Wachira, la mort de Thulani Maseko constitue « une perte non seulement pour l’Eswatini mais aussi pour le monde et l’humanité. Nous ne pouvons éviter d’avoir de l’amertume car Thulani ne méritait pas de mourir comme cela ». RTBF
Dans l’Est éthiopien, la détresse des bergers sans troupeau
La sécheresse historique que subit la Corne de l’Afrique depuis plus de deux ans pousse de nombreux nomades à renoncer à leur mode de vie faute de bétail, les bêtes étant décimées par le manque d’eau. Mohammed Hassan Gureh a pris sa décision: il va vendre ses dernières chèvres et quitter son village. Comme beaucoup de bergers de l’est de l’Ethiopie, il doit renoncer à la vie nomade après avoir vu son troupeau décimé par la sécheresse. Ce berger de 32 ans ne supporte plus de voir ses bêtes mourir. Des 250 chèvres qu’il possédait, il n’en reste que 35. Dans son village d’El Gel, aux confins de l’Ethiopie et de la Somalie, « les deux-tiers du bétail sont morts », soupire-t-il, le regard vide. Comme lui, les éleveurs nomades de la Corne de l’Afrique attendent depuis plus de deux ans des précipitations qui ne viennent pas. Les cinq dernières saisons des pluies depuis fin 2020 ont été inférieures à la normale, du jamais vu depuis au moins quarante ans. Et la prochaine, de mars à mai, s’annonce également insuffisante. VOA
Du Tchad au Sénégal, trois bandes dessinées qui racontent l’Afrique
Le 50e Festival de la bande dessinée d’Angoulême, qui s’achève dimanche 29 janvier, a une nouvelle fois reçu les plus grands noms de la BD française et internationale. L’occasion de découvrir des albums consacrés aux questions sociopolitiques africaines. Zoom sur le devenir de la jeunesse tchadienne, le passé récent de la République démocratique du Congo (RDC) et le naufrage tragique du Joola au Sénégal. Vous pouvez partager un article en cliquant sur les icônes de partage en haut à droite de celui-ci. En 1984 à Sarh, une ville du sud du Tchad, le petit Kandji commence à porter un nouveau regard sur le monde qui l’entoure. Du haut de ses 7 ans, il est à l’âge des questionnements encyclopédistes : « Pourquoi la terre est-elle si brûlante ? » Pourquoi Zarathoustra, l’original du quartier, défie-t-il les militaires en se mettant toujours en travers de leur chemin ? Quand le méchant Absakine libérera-t-il le singe qu’il maintient en cage ? Qui est cet homme que les grandes personnes appellent « le président Hache Hache » (Hissène Habré) ? Et enfin, qui donc a bien pu peindre la belle image fixée au mur du salon de la maison ? Une image magique, à tout le moins, car il suffit de la regarder pour se retrouver aussitôt au cœur d’un beau village paisible, loin de la bruyante rudesse citadine. Kandji aimerait tellement devenir dessinateur un jour, lui aussi ! Le Monde