Les autorités soudanaises ont coupé l’internet mobile jeudi avant de nouvelles manifestations des opposants au pouvoir militaire, tandis que Khartoum est quadrillée par les forces de sécurité et les ponts la reliant à ses banlieues barrés par des containers. A chaque nouvel appel des partisans d’un pouvoir civil à conspuer le général Abdel Fattah al-Burhane, qui a renforcé son pouvoir avec un putsch le 25 octobre, les autorités mobilisent de nouvelles techniques. La coupure d’internet a déjà été utilisée durant des semaines après le coup d’Etat et les containers en travers des ponts ont fait leur apparition lors de la manifestation de samedi dernier. Mais cette fois-ci, pour la première fois, les forces de sécurité –policiers, militaires et paramilitaires des Forces de soutien rapide– ont installé des caméras sur les principaux axes de Khartoum, où doivent se retrouver les manifestants, ont constaté des journalistes de l’AFP. Alors qu’en deux mois de mobilisation anti-putsch, 48 manifestants ont été tués et des centaines blessés par balles, l’ambassade américaine a réclamé dès mercredi « une retenue extrême dans l’usage de la force ». Elle appelle en outre les autorités à « ne pas recourir aux détentions arbitraires » au moment même où les militants annoncent de nouvelles rafles dans la nuit à leur domicile, comme souvent à la veille de chaque manifestation. AFP
Une coalition d’organisations de la société civile et d’associations de la Guinée propose une durée de 24 mois pour « une transition réussie », suite à la prise du pouvoir le 5 septembre par les militaires dirigés par le colonel Mamady Doumbouya. Depuis le putsch qui a renversé le président Alpha Condé, le colonel Doumbouya s’est fait investir président de transition et un gouvernement a été formé, avec un civil à sa tête. Le colonel Doumbouya a promis de rendre le pouvoir aux civils après des élections, mais refuse de se laisser dicter un délai. Il dit que celui-ci sera fixé par un Conseil national tenant lieu d’organe législatif, en cours de constitution. … Les dirigeants ouest-africains maintiennent l’exigence d’élections dans les prochains mois en Guinée, théâtre d’un coup d’Etat militaire en septembre, et réclament un calendrier pour le retour des civils au pouvoir. Réunis le 13 décembre au Nigeria, les dirigeants des Etats membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) ont insisté « sur la nécessité de respecter le délai de six mois précédemment décidé [par la Cédéao] pour la tenue des élections » et « pressent » les autorités de soumettre rapidement un calendrier en ce sens, précise un document publié le lendemain. Le Monde avec AFP
C’est désormais officiel : après le Sénégal, le Nigeria et le Ghana, la Guinée est elle aussi touchée par le variant Omicron en Afrique de l’Ouest. Et il circule déjà largement dans le pays selon Sory Condé, chargé d’étude au département surveillance de l’Agence nationale de sécurité sanitaire. En cette fin d’année 2021, la pandémie de Covid-19 sévit de plus en plus en Afrique de l’Ouest. Le variant Omicron se répand et n’épargne plus la Guinée. L’Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSS) l’a annoncé mercredi 29 décembre : le variant a été détecté dans des analyses de ces derniers jours. « Entre le 20 et le 25 décembre, ont été séquencés 26 échantillons de personnes testées positives et hospitalisées dans nos centres de prises en charge à Conakry. 14 se sont révélés positifs au variant Omicron. Le variant circule dans notre pays », a confirmé Sory Condé, chargé d’études au département surveillance de l’ANSS, au micro de Matthias Raynal, notre correspondant à Conakry. Cette révélation corrobore ce que Sory Condé confiait déjà lundi 27 décembre : en Guinée, « le nombre de cas a explosé », insiste-t-il. Les chiffres sont éloquents : « Nous sommes passés de 53 cas positifs sur la semaine 50 à 362 cas confirmés sur la semaine 51. On peut faire un lien entre la circulation d’Omicron en Guinée et cette augmentation du nombre de cas. » RFI
L’écrivain ougandais Kakwenza Rukirabashaija a été arrêté mardi à son domicile par des soldats en civil. Il était depuis plusieurs mois dans le viseur du gouvernement pour une série de tweets dans lesquels l’écrivain se moquait du fils du président Yoweri Museveni. Son roman à succès Le Barbare avare décrit un pays fictif gangréné par la corruption. Une critique à peine voilée du régime ougandais. Mais l’auteur était dans le collimateur des autorités pour des tweets se moquant du fils du président. « Des hommes armés cassent ma porte. Ils disent qu’ils sont policiers mais ne sont pas en uniforme. Je me suis enfermé à l’intérieur », a écrit sur sa page Facebook l’écrivain. Signe d’une répression toujours plus importante, cette arrestation n’a pas surpris Nicholas Opiyo, avocat ougandais en exil aux États-Unis. « Le gouvernement a réussi à empêcher les partis politiques et la population de protester physiquement. Maintenant ils se chargent de la répression intellectuelle. Les gens indépendants d’esprit, qui expriment leurs idées dans les universités ou en ligne sont victimes d’attaques intolérantes », témoigne-t-il à RFI. RFI
Lundi 27 décembre, une cinquantaine d’opposants camerounais ont été condamnés pour « insurrection », « rébellion » ou « atteinte à la sûreté de l’État ». Mais pourquoi ces civils ont-ils été jugés par un tribunal militaire ? « Jeune Afrique » lève le voile. La sentence est très lourde. Ce 27 décembre, alors que le pays a les yeux rivés sur la Coupe d’Afrique des nations qui se profile le 9 janvier, le tribunal militaire de Yaoundé a condamné Alain Fogué et Olivier Bibou Nissack, deux cadres du parti de Maurice Kamto, à sept ans de prison ferme pour « insurrection », « rébellion » et « atteinte à la sûreté de l’État ». Le président du tribunal, le colonel Misse Njone Jacques Beaudoin, a également prononcé la condamnation de près de cinquante autres personnes – toutes militantes du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) et arrêtées à la suite de la manifestation du 22 septembre 2020 organisée par l’opposition –, avec des peines allant d’une à six années d’emprisonnement. Aucun des accusés n’était présent au procès, pas plus que leurs avocats, qui avaient choisi de ne pas se présenter pour contester la compétence du tribunal. « Un tribunal militaire n’a pas à juger des civils. C’est une violation de leurs droits et c’est en contradiction avec les traités internationaux que le Cameroun a ratifiés », dénonce l’un d’eux, contacté par Jeune Afrique. Jeune Afrique
Le président nigérian Muhammadu Buhari a rejeté un projet de loi qui visait à modifier le code électoral, déclarant que sa promulgation causerait des troubles au sein des partis politiques. La décision du président provoque de vives réactions de la société civile, des leaders d’opinion et au sein de la population. Le projet de loi comportait des dispositions novatrices pour réduire les fraudes électorales. Il devait permettre notamment la transmission électronique des résultats des élections et imposait des primaires directes au sein des partis politiques. L’idée, selon ses sponsors, est d’éliminer le système de parrainage qui facilite l’imposition des candidats aux partis politiques. Après son adoption par les deux chambres du parlement fédéral, la Constitution accordait au président 30 jours pour signer le projet de loi. Le président Buhari a envoyé une lettre au parlement pour justifier son refus de ratifier le projet de loi. Ahmed Lawal, le président du Sénat, a lu la lettre du chef de l’État devant les sénateurs. « L’organisation des primaires directes dans plus de 8000 circonscriptions électorales du pays sera un problème difficile pour les partis politiques et la supervision de ces élections par la CENI aura un coût élevé. En plus de ces problèmes signalés, organiser des primaires et les superviser posent des défis sécuritaires majeurs », a argumenté le président. VOA
Trois hommes, dont deux Malgaches, ont été arrêtés à la douane de l’aéroport international de Moroni aux Comores le 28 décembre, avec en leur possession 49 kilos de lingots d’or. Un nouvel exemple de pillage organisé des ressources de la Grande île qui scandalise à Madagascar. Les trois hommes s’apprêtaient à rejoindre Dubaï par avion privé d’après une source proche des autorités qui préfère rester anonyme. Cette source indique que le métal jaune viendrait aussi de Madagascar. En revanche, aucune indication n’a été donnée quant à la provenance des trafiquants ou leur identité. La douane malgache a ouvert une enquête et collabore actuellement avec celle de Moroni. C’est un post Facebook de la gendarmerie nationale des Comores publié le 28 décembre vers 15h qui a alerté l’opinion publique. Le post a été partagé plus d’un millier de fois depuis, et témoigne de l’émotion que suscite ce genre de fait divers, entre colère, humour et tristesse. Et ce n’est pas la première fois que ce pillage organisé scandalise puisque pas plus tard qu’en octobre, les autorités malgaches ont ainsi saisi 23,5 kilos d’or sur un navire en partance de l’île de Nosy Be pour les Seychelles. RFI
Un groupe armé a pillé près de 2 000 tonnes d’aide du Programme alimentaire mondial (PAM) au Darfour, dans l’ouest du Soudan, où un habitant sur trois dépend de l’aide humanitaire, a indiqué mercredi 29 décembre un responsable à l’AFP. « Nous sommes en train d’évaluer ce qui a été volé dans les hangars qui abritaient environ 1 900 tonnes de produits alimentaires », a déclaré ce responsable du PAM au Soudan. Mardi soir, « vers 20 heures, nous avons entendu de nombreux tirs dans l’est d’Al-Facher », chef-lieu du Darfour-Nord, a rapporté à l’AFP un résident, Mohamed Salem, joint par téléphone. « L’assistance humanitaire ne devrait jamais être une cible », a dénoncé dans un communiqué Khardiata Lo N’diaye, numéro deux de la mission de l’ONU dans le pays, appelant Khartoum à « augmenter les efforts pour protéger le travail humanitaire ». L’agence de presse officielle Suna a rapporté qu’un couvre-feu nocturne avait été imposé à Al-Facher après cette attaque. Le gouverneur du Darfour, Minni Minawi, a promis sur Twitter que « les auteurs et complices de ce crime seront présentés à la justice », dénonçant un « acte barbare ». La semaine dernière, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres avait déjà condamné des « pillages et des violences » près d’une ancienne base logistique des Nations unies à Al-Facher remise aux autorités locales au début du mois. Le Monde avec AFP
La guerre civile en Centrafrique prend un nouveau tournant. Sous la terre, des mines sont dispersées dans tout le nord-ouest du pays. Dans certaines localités, seuls quelques taxis-motos se hasardent encore sur les routes à leurs risques et périls. » Ces mines ont déjà tué cinq conducteurs de moto « , témoigne Lagos Yandja, délégué des taxis-motos à Paoua. « Quand j’y pense, ça me fait tellement mal… » Depuis le mois d’août, 13 incidents sont imputés aux mines. » Sur ces 13, on a eu cinq détonations et sur les cinq détonations, il y en a quatre qui ont causé directement des victimes « , relate Noam Assouline, officier de communication de la Minusca. » Il y a eu huit morts, dont deux femmes et un enfant de cinq ans, et deux blessés. » Face à cette nouvelle menace, les Casques bleus redoublent de vigilance. Les militaires sillonnent les villages pour interroger les habitants sur la présence d’engins explosifs et collectent des informations sur les axes potentiellement minés par les rebelles. Mais le champ d’action reste limité : les opérations de déminage de la Minusca ont dû être suspendues, trop chères et surtout trop risquées. AfricaNews
Le 30 décembre s’achève au Mali la phase finale des consultations nationales censées permettre la tenue d’élections et le retour d’un gouvernement civil au pouvoir. Ce processus inclut les Maliens de l’étranger et notamment de France, où se trouve la plus grande communauté malienne d’Europe. … S’estimant marginalisés, plusieurs partis politiques et organisations ont refusé d’y participer, pointant du doigt un processus trop lourd et coûteux. « En 2019, nous avons eu un dialogue national inclusif qui a déjà permis de mettre à plat la situation. Quelle est l’utilité de ces nouvelles consultations qui coûtent une fortune [1,4 million de francs CFA, selon le ministre de la Refondation de l’État, NDLR] au Mali ? », s’interroge Bah Dabatako, un jeune Malien de France, membre du Rassemblement pour le Mali (RPM) du président déchu Ibrahim Boubacar Keïta, aujourd’hui dans l’opposition. « Le gouvernement cherche avant tout à gagner du temps et assurer ses arrières. Plus de 60 partis politiques ont refusé de participer aux assises, c’est énorme. Dans ces conditions, les dirigeants actuels s’inquiètent de ce qu’il pourrait advenir si, lors des prochaines élections, le pouvoir leur échappe. Derrière les beaux discours du Premier ministre, je vois un autocrate », assène-t-il. France24