En RDC, des centaines de militaires congolais évacués à travers les zones contrôlées par le M23
Une périlleuse opération d’évacuation de centaines de militaires et de policiers congolais, coincés dans les bases des casques bleus après la prise de Goma par le groupe armé M23, a débuté mercredi 30 avril, a annoncé la Croix-Rouge internationale (CICR) dans un communiqué. Le M23, un groupe armé soutenu par le Rwanda, a opéré une spectaculaire résurgence dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) ravagé par trente ans de conflits et s’est emparé de la grande ville de Goma, fin janvier, au terme de violents combats urbains qui ont fait des milliers de morts. Des centaines de militaires, de policiers et de miliciens congolais ont alors trouvé refuge dans les bases de la Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (Monusco), où ils étaient restés coincés depuis fin janvier…Cette opération périlleuse a fait l’objet de longues négociations entre la Monusco, Kinshasa et le M23, selon des sources sécuritaires et onusiennes. Selon ces dernières, l’opération prévoit que les convois d’évacuation empruntent d’abord la route jusqu’aux lignes de front tenues par l’armée congolaise, à travers des zones contrôlées par le M23 où des milices locales mènent régulièrement des attaques. Les policiers et les militaires désarmés seront ensuite acheminés par voie aérienne jusqu’à la capitale congolaise. Le Monde avec AFP
Du Mali, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) tente de s’implanter au Sénégal et en Mauritanie
Le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM ou JNIM en arabe) cherche à s’implanter au Sénégal et en Mauritanie à partir de la région frontalière commune du sud-ouest du Mali, où le mouvement djihadiste a augmenté ses activités « de façon exponentielle », assure une nouvelle étude du Timbuktu Institute. Le GSIM est le groupe djihadiste le plus influent au Sahel, largement présent au Mali, au Niger et au Burkina Faso, et étend de plus en plus son influence vers les pays du golfe de Guinée. Le groupe djihadiste utilise ces dernières années la région de Kayes (sud-ouest du Mali) comme base arrière « pour pénétrer la Mauritanie et le Sénégal » voisins, selon une nouvelle étude publiée dimanche par le cercle de réflexion basé à Dakar, le Timbuktu Institute. Dans cette région transfrontalière, le GSIM a « multiplié par sept » ses actions violentes entre 2021 et 2024, ciblant les forces de sécurité, les postes de douane et les convois sur les routes vers Bamako, la Mauritanie et le Sénégal, selon l’étude. Le Monde avec AFP
Au Mali, le chef de la junte s’ouvre la voie à une présidence de cinq ans sans élection
Une concertation nationale organisée par la junte au pouvoir au Mali a recommandé mardi que son chef soit nommé sans élection « président de la République pour un mandat de cinq ans à partir de 2025, renouvelable », selon un document publié par la primature. A l’issue de cette rencontre de deux jours à Bamako boycottée par la plupart des formations politiques du pays, il a été proposé de « dissoudre tous les partis politiques » et d’en « durcir les conditions de création », selon le même document. Ce pays sahélien est dirigé par une junte depuis un double coup d’Etat, en 2020 et 2021. Les militaires au pouvoir ont manqué à leur engagement de remettre le pouvoir aux civils à la fin de mars 2024…Lors d’une rare prise de position publique, samedi à Bamako, une centaine de partis politiques avaient accusé la junte de vouloir leur dissolution, comme au Niger et au Burkina voisins, également dirigés par des régimes militaires. Ce rassemblement sous haute surveillance policière a revêtu un caractère exceptionnel dans un contexte de répression de toute voix discordante. Le Monde avec AFP
Niger: cinq ressortissants indiens enlevés dans la région de Tillabéri
Au Niger, cinq ressortissants indiens ont été enlevés le 25 avril dernier dans la région de Tillabéri. Douze soldats nigériens ont été tués au cours de l’attaque. Ces cinq hommes travaillaient pour la construction du barrage de Kandadji. Les cinq ressortissants indiens étaient plus précisément chargés de la construction de la ligne électrique du barrage. Kandadji, c’est un ancien et immense projet de barrage hydro-électrique situé dans la zone des trois frontières. L’enlèvement a donc eu lieu vendredi dernier, non loin de la bourgade de Sakoira, dans la région de Tillabéri. Ce jour-là, le site est visé par une attaque jihadiste alors que 26 travailleurs nigériens et 12 techniciens et ingénieurs indiens sont présents sur place. 12 soldats nigériens qui protégeaient les lieux sont tués lors de l’assaut. Et les jihadistes enlèvent donc ces 5 hommes avant de prendre la fuite en direction de la frontière malienne, toute proche. Une zone au nord de la région de Tillabéri, sous le contrôle de l’EIGS. Les autorités nigériennes n’ont pas encore communiqué sur cet enlèvement, pas plus que l’ambassade de l’Inde à Niamey. Mais, selon la presse indienne, le gouvernement de l’État du Jharkhand d’où sont originaires ces 5 ressortissants, a déclaré hier avoir intensifié ses efforts pour les faire libérer, et ce, en collaboration avec le ministère indien des Affaires étrangères. RFI
Dakar et Nouakchott travaillent au renforcement de leur coopération militaire
Le ministre sénégalais des Forces armées, le général Birame Diop, et son homologue mauritanien, le général Hanana Sidi Sidi, ont échangé, mardi à Nouakchott, sur les mécanismes de renforcement de la coopération militaire entre les deux pays. ‘‘Ce déplacement de la délégation ministérielle sénégalaise entre dans le cadre du renforcement de la coopération sénégalo-mauritanienne’’, rapporte la Direction de l’information et des relations publiques (DIRPA) de l’armée sénégalaise sur le réseau social X. Selon la même source, ‘‘les délégations militaires des deux pays ont échangé sur les mécanismes de renforcement de la coopération militaire’’. Le ministre des Forces armées du Sénégal est arrivé lundi en République islamique de Mauritanie pour une visite d’amitié, en compagnie de son collègue de l’Agriculture de la souveraineté alimentaire et de l’Elevage, Mabouba Diagne, et du général de corps d’armée Mbaye Cissé, chef d’état-major général des Armées. Le général Birame Diop a notamment été reçu en audience par le président de la République islamique de Mauritanie, Mohammed Ould Ghazouani. Agence de Presse Sénégalaise
Liberté de la presse au Sénégal: les médias vent debout contre la suspension de certains organes de presse par les autorités
Les médias sénégalais sont vent debout contre la décision du ministère de la communication de suspendre, avec effet immédiat, tous les médias qui ont échoué à se mettre en conformité avec un certain nombre d’obligations administratives. La liste définitive de médias concernés n’a pas encore été rendue publique, mais sur les 650 et quelques médias que compte le pays, plus de 350 sont potentiellement concernés par cet arrêt de leur activité. Depuis la publication, vendredi 25 avril au Sénégal, de cette décision de suspendre les médias « jugés non conformes au code de la presse », la confusion et l’inquiétude règnent parmi les entreprises de presse. Jusqu’à février, un processus d’enregistrement des médias était en cours. Fatou Kama, Redactrice en chef de la chaîne (youtube) diasporanews tv assure avoir fourni tous les documents demandés, mais sans nouvelles des autorités, elle et les 10 employés de sa chaîne pensent figurer parmi les médias désormais interdits de travailler…Sur les 650 et quelques médias au Sénégal, seuls 258 ont, pour l’heure, été déclarés conformes aux exigences administratives des nouvelles autorités. Pour Le président du patronat de la presse sénégalaise, Mamadou Ibra Kane, avec cette décision de suspendre certains médias, le ministère de la communication outrepasse ses prérogatives…Le conseil des diffuseurs et éditeurs de presse du Sénégal a donc prévu de déposer un recours en annulation devant la Cour suprême. De son côté, le ministère de la communication assure qu’un certain nombre de dossiers sont encore en cours de traitement et promet une rencontre avec les entreprises de presse ce vendredi. RFI
Guinée: le ministre de la Justice passe sur le grill du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU
La Guinée a passé mardi 29 avril son examen périodique universel devant le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, à Genève. Le ministre guinéen de la Justice a présenté son rapport lors d’un propos liminaire, lors de cette évaluation organisée tous les quatre ans. Mais les délégués de la quarantaine d’État membres du conseil ont exprimé leurs inquiétudes sur les violations des droits humains et les disparitions forcées, autant de questions que ministre a esquivées…Les autorités avaient pourtant annoncé des enquêtes sur les disparitions, il y a près d’un an, des leaders du FNDC Foniké Menguè et Mamadou Billo Bah. Mais pour l’heure aucun résultat n’en a été présenté. Mêmes interrogations concernant l’enlèvement du journaliste Habib Marouane Camara, également enlevé par des hommes en uniforme le 9 décembre 2024. Mais le ministre de la Justice a esquivé toutes les questions sur leurs cas. La rapporteuse spéciale des Nations unies sur les défenseurs des droits humains Mary Lawlor a profité de l’occasion pour exprimer, sur X, ses inquiétudes sur le sort des disparus forcés. Elle demande aux autorités guinéennes « fournir des informations sur le sort » de Foniké Menguè et Mamadou Billo Bah et « sur l’endroit où ils se trouvent ». RFI
« Morts pour la Russie » : le Cameroun face au fléau des « enrôlés » dans l’armée russe
De nombreux Camerounais ont quitté leur pays pour rejoindre la Russie, attirés par la promesse d’un avenir meilleur. Militaires déserteurs et étudiants enrôlés se retrouvent au sein de l’armée russe, poussés sur le front meurtrier de la guerre en Ukraine. Devant l’ampleur du phénomène, Yaoundé a tenté de réagir…Des réseaux de propagande russe, comme la « génération ZOV » sur Telegram, ont bien compris le potentiel de recrutement. Relayés par des Camerounais – notamment un certain « mr_lerusse » aux 56 000 abonnés sur TikTok -, ceux-ci vantent l’armée russe, « mieux équipée et plus puissante que l’armée ukrainienne ». Ils assurent aussi que, une fois la guerre terminée, les recrutés seront récompensés et « bénéficieront d’une carrière bien plus prometteuse ». Un discours qui a visiblement porté ses fruits…Une fois à Moscou, les recrues sont dirigées vers un centre militaire où elles sont immédiatement enrôlées. Quelques jours plus tard, elles sont envoyées au front. « La perspective d’une rémunération attractive et d’une prime à la signature du contrat les pousse à s’engager, souvent sans en mesurer les conséquences », croit savoir cette source. D’autant que le réseau de recrutement s’étendrait jusqu’au sein de l’armée camerounaise elle-même. Jeune Afrique
Centrafrique : l’OGDC porte plainte contre le chef d’Etat-major des armées
Après la diffusion sur les réseaux sociaux de vidéos montrant des militaires infliger des sévices à des civils, l’Observatoire pour la gouvernance démocratique en Centrafrique (OGDC) engage une action contre le chef d’État-major des FACA. Une plainte, à cet effet, a été déposée ce 28 avril par son coordonnateur, Elysée Nguémalé devant la Cour martiale. Pour lui, le général Zéphirin Mamadou est complice des actes de ses éléments et doit répondre devant la justice. Radio Ndeke Luka
Ouganda: la pression s’accentue sur l’opposition à l’approche des élections de 2026
En Ouganda, à un an de la présidentielle de 2026, le climat préélectoral se tend. Le 28 avril, la police a encerclé le siège du principal parti d’opposition, le NUP de Bobi Wine, empêchant la tenue d’une conférence de presse. L’opposition dénonce aussi la disparition du garde du corps de l’ex-chanteur. Le pouvoir, lui, parle de respect de la loi. Le blocage a depuis été levé, mais la tension reste vive. En Ouganda, le NUP voulait lancer une « campagne de vote de protestation », appelant notamment les jeunes à voter contre le gouvernement en vue des élections générales de l’an prochain et à défendre leurs droits démocratiques. Une activité qualifiée « d’illégale » par la police, au nom de la sécurité publique…L’opposition dénonce une série d’enlèvements ciblés, pointant la disparition de plus de 2 000 militants depuis 2021, au moment de la dernière élection présidentielle. Dix-huit d’entre eux restent introuvables selon le NUP. RFI
Algérie : une loi sur la mobilisation militaire en temps de guerre
Le gouvernement algérien a proposé un projet de loi visant à rationaliser la mobilisation militaire, dans un contexte de tensions avec ses voisins, le Maroc et le Mali, ainsi qu’avec la France, ancienne puissance coloniale. Le texte, qui devait être dévoilé mercredi par le ministre de la Justice de ce pays d’Afrique du Nord, a été approuvé par les ministres au début du mois…Le débat sur la loi de mobilisation générale intervient alors que le chef d’état-major de l’armée algérienne, Saïd Changriha, effectue une série de déplacements dans les régions militaires frontalières pour superviser les manœuvres militaires. Il intervient également après que l’Algérie, qui possède l’une des plus grandes armées d’Afrique, a annoncé plus tôt ce mois-ci avoir abattu un drone militaire près de sa frontière avec le Mali. Il s’agissait du premier incident de ce type dans un contexte de tensions croissantes entre les deux pays, qui gouvernent chacun une vaste partie du Sahara. Le texte du projet de loi, dont l’Associated Press a eu connaissance, vise à « définir les modalités d’organisation, de préparation et de mise en œuvre de la mobilisation générale prévue par l’article 99 de la Constitution », qui autorise la mobilisation de toutes les forces armées en cas de crise majeure. Africanews