Revue de presse du 30 avril 2024

Soudan: le Conseil de sécurité appelle les Forces de soutien rapide à mettre fin au siège d’El Fasher
La situation au Soudan était lundi au cœur d’une réunion du conseil de sécurité de l’ONU à New York. Réunion à la demande du gouvernement soudanais qui accuse notamment les Émirats arabes unis de soutenir les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) contre lesquelles il est en guerre depuis plus d’un an. Les membres du Conseil se sont dit inquiets de la situation sur le terrain, en particulier sur le plan humanitaire. La réunion s’est déroulée à huis clos, mais à la fin des consultations, les membres du Conseil de sécurité ont assuré qu’ils étaient en contact avec les pays qui apportent leur soutien à l’armée soudanaise et aux FSR pour appeler à la désescalade. Contact y compris avec les Émirats arabes unis. Mais les prises de paroles ont surtout mis l’accent sur la situation autour d’El Fasher. Pour l’ambassadrice américaine, cette ville est « au bord d’un massacre à grande échelle ». « L’histoire se répète au Darfour de la pire façon », a averti Linda Thomas-Greenfield. RFI

Soudan du Sud : les partenaires humanitaires dénoncent les taxes sur leurs opérations
Les partenaires humanitaires du Soudan du Sud ont exhorté lundi le gouvernement sud-soudanais à supprimer d’urgence les différentes taxes et prélèvements récemment imposées aux pays donateurs, aux agences des Nations Unies et aux ONG…Depuis février, le gouvernement du Soudan du Sud a imposé une série de nouvelles taxes et redevances aux frontières et dans le pays. Bien que le gouvernement ait assuré que ces taxes seraient supprimées, aucun engagement écrit n’a été pris à ce jour. Mme Gbeho a évoqué les assurances données par de nombreux membres du gouvernement du Soudan du Sud selon lesquelles les humanitaires sont exemptés et demandé instamment au gouvernement de donner suite à ces assurances afin d’éviter que les opérations humanitaires des Nations Unies et des organisations non gouvernementales ne soient paralysées. Le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) a souligné que ces nouvelles charges pèsent sur l’acheminement de l’aide humanitaire. ONU Info

Guinée-Bissau: le nouveau président sénégalais Bassirou Diomaye Faye en visite
Après la Mauritanie et la Gambie, le nouveau président du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, est attendu ce 30 avril 2024 en Guinée-Bissau pour une visite de travail et d’amitié…La Guinée-Bissau et le Sénégal partagent en effet une frontière commune de plus de 300 km le long de laquelle sévit une rébellion vieille d’une quarantaine d’années : celle des indépendantistes casamançais. La Guinée-Bissau est aussi médiatrice dans ce vieux conflit et la question pourrait être évoquée lors de la rencontre en tête-à-tête entre les deux chefs d’État. L’autre dossier, c’est le tracé de la frontière maritime commune : une frontière mal définie, et qui fait l’objet d’un litige dormant pour lequel les solutions jusqu’ici préconisées n’ont donné aucun résultat. En plus, il y a l’épineuse question des chalutiers chinois sans licences – qui stationnent dans les eaux bissau-guinéennes et rachètent aux pêcheurs artisanaux sénégalais leurs prises – pourrait être abordée également. Dans le domaine de la sécurité, une centaine de soldats sénégalais sont encore stationnés à Bissau dans le cadre de la Force d’attente de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) dont le mandat a été renouvelé en décembre dernier pour un an. RFI

Les Togolais dans l’attente des résultats du double scrutin
Des législatives et des régionales ont eu lieu dans le calme lundi (29.04). Un double scrutin qui s’est tenu après une importante réforme qui fait passer le pays d’un régime semi-présidentiel en un régime parlementaire…Une soixantaine d’observateurs internationaux sont accrédités pour ces élections. Ils viennent notamment de l’Union africaine, de la Cédéao, de l’Organisation internationale de la Francophonie et de la Communauté des États sahélo-sahariens. « Tout se passe dans le calme, les premières impressions sont de bonnes impressions », a estimé Ida Ameyovi Agbemavor, coordinatrice des activités de la mission d’observation de la Communauté des États sahélo-sahariens. Jusque-là, le scrutin semble se dérouler correctement, reste l’étape de la centralisation et de la proclamation des résultats. Les observateurs livreront leur premier rapport dès ce mardi, alors que la Commission électorale indépendante, selon le Code électoral, a six jours pour proclamer les résultats provisoires. DW

Présidentielle au Tchad: les boycotteurs font aussi campagne
Au Tchad, pour la présidentielle prévue le 6 mai prochain, il y a les dix candidats qui font campagne depuis plus de deux semaines, et à côté, des partis politiques regroupés au sein du GCAP, le Groupe de concertation des acteurs politiques, des organisations de la société civile et des syndicats qui se retrouvent dans le mouvement Wakit Tama. Ils militent eux pour le boycott de ce scrutin. Contre vents et marées, ils font campagne pour convaincre les Tchadiens de les suivre. Après cinq jours passés dans le sud du Tchad à faire campagne pour le boycott de la présidentielle et une brève étape à Ndjamena, les leaders du Groupe de concertation des acteurs politiques ont pris la route du Nord. Ces hommes, une quinzaine environ, sont restés droits dans leurs bottes depuis le décès du président Idriss Déby Itno il y a trois ans et la prise du pouvoir par le Conseil militaire de transition. RFI

Tchad : Lydie Beassemda, la candidate qui défie les hommes
Lydie Beassemda est la seule femme candidate à la présidentielle du 6 mai. Sa vision repose sur le fédéraliste et la défense des droits des femmes. Lydie Beassemda, âgée de 57 ans, est au départ une ingénieure en industrie agroalimentaire. Elle est titulaire d’une maîtrise en sciences naturelles et d’un diplôme d’études supérieures spécialisées (DESS) en industries agroalimentaires, en planification territoriale et développement local…Elle fut ministre de la Production, de l’Irrigation et des Equipements agricoles de 2018 à août 2019, avant d’être nommée, en mai 2021, ministre de l’Enseignement supérieur dans le gouvernement de transition, mis en place par le Conseil militaire de transition. Lydie Beassemda a fait ses premiers pas en politique en avril 2010, au côté de son père, Djébaret Julien Beassemda, leader du Parti pour la démocratie et l’indépendance intégrale, le PDI. Un parti qui soutient le fédéralisme et qu’il a fondé en 1997…Après le décès de son père, en 2018, Lydie Beassemda prend la présidence du PDI dont elle était secrétaire générale depuis 2014. Pour elle, les échéances électorales sont une opportunité pour sa formation politique…Première femme à se présenter à la présidentielle tchadienne, elle a terminé troisième lors de l’élection présidentielle d’avril 2021, où elle a recueilli 3,16% des suffrages. DW

Au Niger, le patron du quotidien « L’Enquêteur » écroué pour « atteinte à la défense nationale »
Le directeur de L’Enquêteur, plus important quotidien privé du Niger, a été écroué le 29 avril à la prison de Niamey pour « atteinte à la défense nationale », a indiqué son avocat. « Idrissa Soumana Maiga a été placé lundi après-midi sous mandat de dépôt à la prison de Niamey par un juge d’instruction pour le chef “d’atteinte à la défense nationale” », a déclaré Me Kafougou Ousmane Ben. Selon lui, l’inculpation de son client est liée à un article paru le 25 avril dans L’Enquêteur sous le titre : « Installation présumée d’équipements d’écoute par des agents russes sur les bâtiments officiels ». « Qui cherche-t-on précisément à surveiller et pourquoi ? », écrivait notamment le quotidien. Soumana Maiga avait été placé en garde-à-vue le 25 avril et a été entendu quatre jours plus tard par un juge d’instruction, selon un communiqué du Cadre d’actions des professionnels de médias (CAPM), regroupement de journalistes locaux récemment créé, qui a exigé sa « libération ». Le Niger a perdu deux places en un an dans un classement de la liberté de la presse dans le monde établi par Reporters sans frontières (RSF), passant de 59e en 2022 à 61e en 2023. Jeune Afrique avec AFP

Niger: les avocats de l’ex-président Mohamed Bazoum interpellent la Cour d’État
La défense de Mohamed Bazoum demande à la cour d’État de rouvrir le débat pour permettre aux avocats du président renversé d’accéder au dossier, de communiquer avec leur client et de préparer sa défense. Depuis le coup d’État militaire, Mohamed Bazoum reste détenu à la résidence présidentielle de Niamey avec sa femme. Dans leur document, les avocats rappellent les différents textes nationaux et internationaux ratifiés par le Niger qui « imposent le strict respect des droits de la défense ». Les avocats de Mohamed Bazoum s’interrogent aussi, au regard du droit, sur la qualification « d’ancien président », qui permettrait une éventuelle levée de son immunité : il n’est pas arrivé en fin de mandat, n’a pas démissionné, et n’est pas non plus décédé, observent-ils. C’est sur ces bases que le collectif de défense demande aux magistrats de la Cour d’État de « rentrer dans l’histoire ». Et de citer en exemple une décision de la Cour constitutionnelle nigérienne en 2009 : ses membres s’étaient opposés au référendum voulu par le président Tandja pour modifier la Constitution et pouvoir rester au pouvoir. RFI

La prolifération croissante des missiles sol-air légers au Moyen-Orient et en Afrique du Nord inquiète
Un rapport récent de l’organisation spécialisée Small Arms Survey met en lumière une tendance alarmante dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord : la prolifération croissante des missiles sol-air légers, notamment parmi les groupes armés non étatiques. Ces systèmes portatifs de défense sol-air, communément appelés Manpads, sont capables de cibler aussi bien des aéronefs civils que militaires. Le rapport souligne que ces armes sont disponibles sous différentes versions, allant des modèles anciens mais encore fonctionnels aux versions modernes, plus précises et sophistiquées. Le rapport identifie pas moins de 12 modèles différents de Manpads, principalement d’origine chinoise, dans les arsenaux de groupes armés de 13 des 26 pays de la région entre 2015 et mi-2023. Les Manpads chinois tendent à supplanter progressivement les modèles russes/soviétiques. RTBF

Désengagement de la MONUSCO : le contingent chinois transfère plus de 7 millions de dollars US d’équipements à la RDC
Le contingent chinois de la Mission de stabilisation de l’Organisation des Nations Unies en RDC (MONUSCO) a transféré, lundi 29 avril, au gouvernement congolais un lot d’équipements d’une valeur de plus sept millions de dollars américains. Les casques bleus chinois font ce don à la RDC au moment où ils arrivent à la fin de leur mission dans le pays, suivant le plan de désengagement de la MONUSCO. D’après le communiqué de la mission onusienne, ce don est constitué de près de cinquante mille outils et machines d’ingénierie ; dont des bulldozers, des chariots élévateurs et des camions à benne répondant aux besoins en matière de construction et de développement de la RDC. L’hôpital géré par le contingent chinois à Bukavu a également offert plus de quarante mille équipements médicaux, parmi lesquels une ambulance, d’autres véhicules et divers matériels et instruments médicaux…Depuis son déploiement en 2003, la compagnie du génie du contingent chinois a soutenu le renforcement des infrastructures routières de la province du Sud-Kivu. Radio Okapi

Kenya : au moins 50 personnes tuées dans la rupture d’un barrage au nord de Nairobi
Au Kenya, au moins une cinquantaine de personnes sont mortes dans l’effondrement d’un barrage. Cela s’est passé dans la nuit du 28 au 29 avril à Maï Mahiu, dans le comté de Nakuru, à une centaine de kilomètres au nord de Nairobi. Les fortes pluies de la nuit ont provoqué le débordement du bassin et la destruction de la digue…Ce n’est pas la première fois que le comté de Nakuru est le théâtre d’un tel accident : en 2018, déjà, l’effondrement du barrage de Solait avait fait près d’une cinquantaine de victimes. Le scénario était assez similaire : de fortes pluies avaient provoqué débordement puis destruction. Plus tôt, ce lundi, le ministre de l’Intérieur a annoncé que tous les barrages du pays allaient subir une inspection dans les 24 heures. Car, ici, les pluies continuent et de violents orages sont attendus. La rentrée scolaire prévue aujourd’hui a été repoussée d’une semaine. RFI

Éthiopie : l’Europe durcit les conditions de délivrance des visas
L’Union européenne a annoncé lundi qu’elle va resserrer la vis en matière de visas pour les ressortissants éthiopiens. Bruxelles reproche à Addis-Abeba, son manque de coopération concernant l’expulsion de ces citoyens vivant illégalement en Europe. La Commission indique que cette mesure est prise en raison de « l’absence de réponse des autorités éthiopiennes aux demandes de réadmission », ainsi que de lacunes dans « l’organisation des opérations de retour volontaire et non volontaire ». La Commission européenne, s’est engagée à utiliser les règles relatives aux visas pour faire pression sur les pays afin qu’ils coopèrent dans le cadre des procédures d’expulsion. Seule une personne sur trois ayant reçu l’ordre de quitter l’UE le fait effectivement…Les pays de l’UE ne seront plus autorisés à renoncer à certaines formalités administratives ou à délivrer des visas à entrées multiples. Les diplomates et les fonctionnaires éthiopiens devront désormais payer leurs visas de voyage. Africanews