Le Tchad a une nouvelle fois été le théâtre d’affrontements entre militaires et rebelles, jeudi, jour où est arrivée une mission de l’Union africaine qui doit « examiner les stratégies visant à faciliter un retour rapide à l’ordre constitutionnel et à la gouvernance démocratique ». Des combats ont opposé militaires et rebelles, jeudi 29 avril, dans l’ouest du Tchad dans lesquels un hélicoptère de l’armée s’est crashé, le jour de l’arrivée à N’Djamena d’une mission d’enquête de l’Union africaine sur la « situation politique et sécuritaire ». L’armée, qui a assuré « avoir mis hors d’état de nuire [une colonne de rebelles] », a annoncé le crash d’un hélicoptère en raison d’une « panne technique », selon un communiqué signé jeudi du porte-parole du Conseil militaire de transition (CMT), la junte au pouvoir depuis la mort du président Idriss Déby Itno il y a dix jours. L’armée n’a pas précisé le bilan humain de ce crash. Les rebelles du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT), qui mènent depuis le 11 avril une offensive contre le régime, avaient de leur côté assuré plus tôt, jeudi, avoir « détruit » l’hélicoptère. France24 avec AFP
« Nous comprenons que plus de 700 personnes ont été arrêtées dans le cadre de ces manifestations », a déclaré la porte-parole du HCDH, Marta Hurtado, lors d’un point de presse à Genève. À l’heure actuelle, les services de la Haute-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, ignorent combien d’entre elles sont encore en détention. « Toutes les personnes détenues pour avoir exercé leur droit de réunion pacifique doivent être rapidement libérées », a ajouté Mme Hurtado. D’une manière générale, le HCDH s’est dit profondément troublé par l’usage apparemment disproportionné de la force – y compris l’utilisation de balles réelles – par les forces de défense et de sécurité, dans le contexte des manifestations qui ont eu lieu au Tchad cette semaine ». Mardi, six personnes auraient été tuées et plusieurs autres blessées à N’Djamena et à Moundou, la deuxième ville du pays. L’opposition et la société civile tchadiennes avaient appelé mardi à des manifestations, qui avaient été interdites par les autorités militaires au pouvoir depuis la mort du Président Idriss Déby Itno annoncée le 20 avril dernier. Alors que d’autres manifestations et grèves générales ont été annoncées pour les jours à venir, le HCDH a rappelé aux autorités tchadiennes « ses obligations internationales, notamment celles relatives à la protection et au respect des droits de l’homme, y compris le droit à la vie ». ONU Info
La présidence de l’Union africaine réunira les ministres de la santé samedi 8 mai afin de sonner l’alerte. Il s’agit d’appeler à la mobilisation pour mettre le continent à l’abri d’un scénario à l’indienne. « Nous regardons avec stupéfaction ce qui est en train de se passer en Inde. Cela peut arriver n’importe où. Nous devons nous préparer et surtout ne pas baisser la garde », a averti jeudi 29 avril le docteur John Nkengasong, directeur du Centre africain de prévention et de contrôle des maladies (Africa CDC). La rapidité avec laquelle, en quelques semaines, le gouvernement indien a perdu le contrôle de la situation sanitaire justifie, selon lui, de redoubler de précaution en interdisant toutes les grands rassemblements y compris politiques ou religieux. « Nous n’avons pas assez de personnel de santé, pas assez d’oxygène. Nous devons être très, très préparés », a-t-il martelé alors que l’abandon des gestes barrières et du port du masque est observé dans la plupart des pays. Le Monde
Le Conseil de sécurité de l’ONU a tenu jeudi sa première réunion consacrée au risque d’une dispersion des mercenaires présents en Libye dans les pays de la région, illustrée par les évènements au Tchad qui ont conduit à la mort de son président. Cette session, à huis clos, avait été demandée par les membres africains du Conseil de sécurité (Kenya, Niger et Tunisie) bien avant le décès il y a dix jours, dans des conditions toujours imprécises, du président Idriss Déby Itno, monté officiellement au front après une offensive de rebelles tchadiens venus de Libye. Selon des diplomates, le nombre de mercenaires étrangers en Libye est estimé à « plus de 20.000, dont 13.000 Syriens et 11.000 Soudanais ». Leur départ est demandé par les nouvelles autorités libyennes, et depuis plusieurs mois par l’ONU et les grandes puissances. Lors de la réunion, personne n’a évoqué un début de retrait de ces hommes surarmés dont une dispersion représente une nouvelle menace pour les armées de la région, souvent en manque d’équipements et mal entraînées, ont indiqué à l’AFP plusieurs sources. Le Point avec AFP
En Érythrée, les rafles de conscrits ont démarré bien avant la guerre dans le Tigré. Mais cela s’est accéléré au mois d’avril 2020, quand le pays a été placé en confinement général, au prétexte de la pandémie de Covid-19, précise la journaliste Meron Estefanos, fondatrice de l’Eritrean Initiative on Refugee Rights et qui maintient un contact permanent avec le pays et les réfugiés qui s’en évadent. « Il était facile de venir cueillir les jeunes chez eux et l’armée ne s’en est pas privée, explique-t-elle, preuve que la guerre était en préparation depuis des mois. » Des combats ont toujours lieu dans la province éthiopienne du Tigré, entre la rébellion et les troupes fédérales éthiopiennes, appuyées par des miliciens amharas et l’armée érythréenne. Celle-ci est accusée de nombreux crimes et la communauté internationale exige son départ d’Éthiopie. Mais que sait-on de cette armée et de ses soldats ? Du côté érythréen, on évoque des enrôlements forcés, des soldats livrés à eux-mêmes sur le front, et de nombreuses désertions. RFI
Le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, a assuré jeudi qu’il préparait des « mesures radicales » contre la violence des groupes armés dans l’Est du pays, deux jours après avoir demandé l’aide de la France. « Je suis simplement en train de préparer des solutions efficaces » pour « réduire de manière définitive cette crise de l’Est », a-t-il ajouté sans autre détail lors d’une conférence de presse avec le président du Conseil européen, Charles Michel, qu’il a reçu à Kinshasa. Le président congolais a demandé mardi à Paris le soutien de la France pour « éradiquer » dans la région de Beni (Est) les Forces démocratiques alliées (ADF), un groupe armé « à tendance islamiste, au discours islamiste et aux méthodes islamistes » selon lui. Son nouveau Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde a évoqué « la proclamation par le chef de l’Etat de l’état d’urgence sécuritaire » dans l’Est « avec notamment le remplacement de l’administration civile par l’administration militaire », lors de son discours d’investiture lundi. AFP
Alors qu’une deuxième vague frappe le pays de plein fouet, le débat autour du coronavirus s’est déporté sur des soupçons de détournement des fonds consacrés à la riposte contre la pandémie. Ce qui parasite la vaccination de masse engagée le 12 avril. Au Centre de prise en charge annexe n° 2 de l’hôpital central de Yaoundé (Orca), les concentrateurs d’oxygène tournent à plein régime. Depuis le démantèlement de l’hôpital de campagne qui avait été installé dans le stade militaire, cet établissement créé en avril 2020 et logé dans un ancien supermarché de la capitale camerounaise est devenu le principal lieu d’accueil des malades atteints du Covid-19. En cette fin du mois d’avril, les 23 lits que compte la salle de soins intensifs – où l’on trouve les patients sous assistance respiratoire – sont tous occupés. « Il en est ainsi depuis au moins huit semaines consécutives », révèle un responsable de l’établissement. Globalement, les trois quarts des 283 lits du centre accueillent des malades. Des statistiques qui tranchent avec celles d’il y a un an, quand le bâtiment était presque vide. Jeune Afrique
Le capitaine Gourouza Sani Saley a été arrêté au Bénin et remis aux autorités nigériennes grâce à la collaboration de plusieurs pays. Fin de cavale pour le « cerveau » présumé de la tentative de coup d’État au Niger, survenue dans la nuit du 30 au 31 mars, deux jours avant le passage de relais entre Mahamadou Issoufou et Mohamed Bazoum. Le capitaine Gourouza Sani Saley et deux militaires nigériens soupçonnés de l’avoir aidé dans sa tentative de prise du pouvoir, ont été arrêtés au Bénin et remis aux autorités nigériennes en début de semaine. Selon nos informations, ces arrestations ont notamment pu être menées grâce à la coopération entre les services de renseignements. Nigériens, Béninois et Français ont travaillé ensemble. Ces derniers ont en effet alerté leurs homologues à Cotonou de la présence de Gourouza Sani Saley et de plusieurs de ses hommes dans le nord du Bénin. Les services béninois et nigériens se sont ensuite coordonnés pour organiser le coup de filet. Jeune Afrique
L’Onu a mis en garde vendredi contre le désastre humanitaire qui menace Madagascar où les effets dévastateurs d’une sécheresse sévère ont encore été aggravés par des tempêtes de sable. Le directeur principal des opérations du Programme alimentaire mondial (PAM), Amer Daoudi, en mission dans la zone, a décrit des scènes « d’enfants qui n’ont plus que la peau sur les os », et de femmes obligées de vendre leurs ustensiles de cuisine, au cours d’un briefing de l’Onu à Genève. « Ce que j’ai vu hier (jeudi) ce sont des images terribles d’enfants qui meurent de faim, qui souffrent de malnutrition et pas seulement les enfants mais aussi les mères, les parents et la population des villages que nous avons visités », a raconté M. Daoudi, ajoutant que ce sont des images qu’il n’avait pas vues depuis longtemps. Belga
Les éléphants, emblèmes de la Côte d’Ivoire, sont en voie d’extinction dans ce pays d’Afrique de l’Ouest : leur nombre a baissé de moitié en trente ans sous les effets conjugués de la déforestation et du braconnage, a annoncé mercredi 28 avril le ministère ivoirien des eaux et forêts. « Notre faune est en danger : 208 espèces sont en voie d’extinction. La population d’éléphants a diminué au cours des trente dernières années. On est passé de 1 100 individus en 1990 à moins de 500 aujourd’hui », a déclaré à l’AFP le colonel major des eaux et forêts Martial Kouamé Mé. « La population de pachydermes était de 100 000 individus dans les années 1960 », lorsque la Côte d’Ivoire comptait 16 millions d’hectares de forêts, a souligné le colonel Kouamé, également directeur de cabinet adjoint au ministère des eaux et forêts. Le Monde avec AFP
L’Allemagne prévoit de restituer au Nigeria à partir de 2022 des sculptures désignées comme « bronzes du Bénin » issues de pillages remontant à l’époque coloniale, a annoncé jeudi 29 avril au soir la secrétaire d’Etat à la culture Monika Grütters. Cette décision a été prise lors d’une réunion entre experts de musées et responsables politiques nationaux et régionaux organisée à l’initiative de Mme Grütters. « Nous voulons contribuer à la compréhension et à la réconciliation avec les descendants de ceux dont les trésors culturels ont été dérobés pendant la colonisation », a-t-elle indiqué dans un communiqué. « Nous prévoyons les premières restitutions au cours de l’année 2022 », a-t-elle ajouté.Les musées devront d’ici au 15 juin publier une liste détaillée de l’ensemble des bronzes en leur possession. Une nouvelle réunion fin juin devra déterminer le calendrier des restitutions. Cette décision constitue « un tournant dans notre rapport à notre histoire coloniale », a estimé le chef de la diplomatie allemande Heiko Maas dans un communiqué. Les bronzes du Bénin figurent parmi les artefacts les plus réputés de l’art africain. Ces plaques, avec leurs bustes et sculptures en laiton fabriquées entre le XVIe et le XVIIIe siècle, décoraient le palais royal du royaume du Bénin, dans ce qui est aujourd’hui le sud-ouest du Nigeria. Elles avaient été réparties dans plusieurs musées européens après le pillage du pays par les Britanniques à la fin du XIXe siècle. Le Monde avec AFP