La Côte d’Ivoire a retiré sa déclaration de compétence de la Cour africaine des droits de l’Homme, a annoncé mercredi le porte-parole du gouvernement ivoirien, dénonçant des « agissements intolérables » de cette juridiction. Concrètement, ce « retrait de déclaration de compétence » fait qu’il ne sera plus possible aux ONG et aux personnes privées de saisir directement la Cour à laquelle la Côte d’Ivoire continue d’adhérer. … Cette prise de distance survient alors que la Cour africaine, saisie par des partisans de l’ancien chef rebelle Guillaume Soro, avait ordonné à la Côte d’Ivoire de suspendre les procédures à son encontre. Ancien Premier ministre et candidat à la présidentielle de 2020, M. Soro a été condamné mardi à 20 ans de prison pour « recel de détournement de deniers publics ». Il est aussi accusé de « tentative d’insurrection ». … Saisie par l’opposition, la Cour africaine avait également demandé l’année dernière à la Côte d’Ivoire de réformer sa Commission électorale. Les autorités avaient été très lentes avant de mettre en place une réforme critiquée par l’opposition, qui avait à nouveau saisi la Cour. AFP
Le Bénin se retire du protocole qui permet à un citoyen de saisir directement la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples. La décision fait suite à ce que le gouvernement béninois qualifie de dérapage et d’égarements qui éloignent cette cour de ses véritables compétences et du rôle crucial qu’elle doit jouer. … Le Bénin demeure membre de la Cour, mais « refuse de mettre à mal sa souveraineté au nom d’un individu », précise Me Alain Orounla. « Le Bénin est très attaché aux droits de l’homme mais n’est pas prêt à aliéner son autorité face à de telles injonctions. Nous n’avons pas de difficultés à respecter les décisions de justice. » Les élections municipales et communales sont maintenues malgré l’injonction de la CADHP. Pour le gouvernement, ce n’est qu’une question de légitimité et de souveraineté. Basée à Aruhsa (Tanzanie), la CADHP est composée de 11 juges et tire l’essentiel de sa jurisprudence de la Charte dite de Banjul, qui accorde un vaste champ de libertés aux individus et aux collectives – au détriment des structures étatiques. VOA
L’organisation non gouvernementale (ONG) de défense des droits humains Human Rights Watch a accusé, mercredi 29 avril, le pouvoir en Guinée d’entraver la nécessaire coopération de la population dans la lutte contre le coronavirus en procédant à des intimidations et à des arrestations d’opposants, dans un contexte de restrictions des libertés liées à la maladie et de crise politique persistante. Pauvre malgré d’importantes ressources naturelles, la Guinée fait partie de ces pays où l’état du système sanitaire suscite l’inquiétude face à la pandémie. Le pays d’Afrique de l’Ouest a déclaré 1 351 cas confirmés de coronavirus, dont 7 décès. La Guinée est en outre en proie à une longue crise politique et sociale, alimentée par la volonté attribuée par l’opposition au président Alpha Condé, 82 ans, de briguer un troisième mandat à la fin de l’année. Des manifestations durement réprimées ont fait des dizaines de morts depuis octobre 2019. Ces dernières semaines, les forces de sécurité « ont harcelé, intimidé et procédé à l’arrestation arbitraire de membres et partisans de l’opposition au cours des dernières semaines », a affirmé dans un communiqué Human Rights Watch (HRW). Le Monde avec AFP
L’OMS (l’Organisation mondiale pour la santé), l’Unfpa (Fonds des Nations unies pour la population), l’Unicef (l’agence des Nations unies chargée de l’enfance) et le PAM (Programme alimentaire mondial) ont évoqué mercredi 29 avril à Dakar, dans une conférence de presse virtuelle, leur réponse coordonnée au coronavirus en Afrique de l’Ouest et centrale. Pour l’instant, l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale comptent 11 000 cas confirmés et 300 décès, soit 54 % des cas de coronavirus déclarés en Afrique et 25 % des décès. L’Afrique toute entière, elle, représente toujours moins de 1 % des cas confirmés et des décès à travers le monde, malgré les scénarios catastrophe annoncés. Apparu pour la première fois le 29 février en Afrique de l’Ouest, le coronavirus est aujourd’hui présent partout, et progresse lentement. Seulement douze pays rapportent des transmissions dites « communautaires », ce qui signifie que le virus circule dans la société, en dehors des foyers d’infection initiaux liés à des cas importés. RFI
Les forces de sécurité du Mozambique ont tué depuis début avril plus d’une centaine de membres des groupes terroristes islamistes dans le nord du pays, a affirmé mercredi le ministre de l’Intérieur. Au moins 128 de ces combattants ont été tués lors de trois opérations menées du 7 au 12 avril dans le village de Muidumbe et les îles de Quirimba et Ibo, a précisé le ministre, Amad Miquidade, lors d’un point-presse diffusé par la radiotélévision nationale. Ces islamistes s’activent depuis plus de trois ans dans la province du Cabo Delgado, riche en importants gisements gaziers sous-marins. Ces violences ont fait au moins 900 morts, selon l’ONG Armed Conflict Location and Event Data Project (Acled) et le déplacement de plus de 150.000 personnes. Sahel Intelligence
Quatre miliciens ont été tués et quatre blessés dans le Parc national de Kahuzi Biega (PNKB) dans l’est de la République démocratique du Congo au cours d’une opération contre un groupe se livrant à des activités illégales, a indiqué mercredi le PNKB. Un garde du parc a été blessé à la cuisse lors de l’opération mixte menée lundi et mardi par des gardes du PNKB et l’armée congolaise, a ajouté un porte-parole du parc. L’opération qui s’est déroulé à 50 km au nord de Bukavu visait un chef milicien, nommé Chance, qui est parvenu à s’échapper, d’après le parc. Le PNKB est un sanctuaire des derniers gorilles des plaines de l’Est. Il s’étend sur 6.000 km2 (1/5e de la Belgique) dont une bonne partie échappe à la direction du parc et sert de refuge à des activités illégales (groupes armés, exploitation du charbon de bois…). AFP
Dans un contexte dominé par la pandémie de Covid-19, la Représentante spéciale du Secrétaire général en République démocratique du Congo (RDC), Leila Zerrougui, a exprimé mercredi son inquiétude concernant la recrudescence des attaques de groupes armés locaux et étrangers contre la population civile à l’est du pays. « Malgré l’urgence que représente la gestion de la pandémie de Covid-19, la MONUSCO s’efforce de s’adapter aux contraintes, dans le respect des recommandations sanitaires, afin de poursuivre ses actions de protection des civils et d’appui aux forces de sécurité congolaises », a souligné Leila Zerrougui, qui est la cheffe de la Mission des Nations Unies en RDC (MONUSCO). « Plus que jamais, les autorités nationales et provinciales ont besoin du soutien de tous les partenaires pour faire face ». Les Forces armées de la RDC (FARDC) sont actuellement engagées sur plusieurs fronts dans des opérations complexes et périlleuses, avec le soutien de la MONUSCO. ONU Info
La président congolais, Félix Tshisekedi, vient de confier le commandement de la Garde républicaine au général major Christian Tshiwewe Songesha. Retour sur le parcours du nouveau responsable de la sécurité du chef de l’État. Le 22 avril, lorsqu’il rend publique la nouvelle organisation de la Garde républicaine (GR), Félix Tshisekedi surprend en écartant le général Gaston Hugues Ilunga Kampete. Faucon de Joseph Kabila placé sous sanction par l’Union européenne, il dirigeait depuis 2014 cette unité des forces armées chargée d’assurer la sécurité du président et de sa famille. Le président congolais étonne à nouveau en annonçant son remplaçant : Christian Tshiwewe Songesha, 51 ans. Jeune Afrique
Les conclusions de l’enquête lancée par les autorités sur le massacre de Ngarbuh continuent de susciter réactions et interrogations. Dans le communiqué de la présidence, il est fait mention de la présence aux côtés de l’armée camerounaise de civils membres d’un « comité de vigilance ». Dix d’entre eux ont même participé à l’assaut meurtrier, selon ce document. De source humanitaire, les affrontements entre ces comités et les populations locales se sont par ailleurs multipliés ces derniers mois. Qui sont-ils ? Quel rôle jouent-ils dans ce conflit ? A plusieurs reprises l’an dernier des responsables locaux des zones anglophones ont encouragé la population à se constituer en comité de vigilance face aux séparatistes. Plusieurs cérémonies de distribution de motos, téléphones, ou sifflets ont même été relayées par la presse locale. C’est en revanche la première fois que leur présence aux côtés de l’armée au cours d’une opération est mentionnée dans un communiqué officiel. Ce document parle de civils « armés » sans préciser ni leur identité, ni la nature et la provenance des armes. RFI
Le gouvernement du Cameroun veut empêcher la collecte de fonds initiée par le principal opposant Maurice Kamto pour lutter contre le coronavirus, qu’il juge illégale, et ordonne aux deux opérateurs téléphoniques de fermer les comptes mobiles ouverts pour cette initiative. Le ministre de l’administration territoriale, Paul Atanga Nji, demande de « procéder sans tarder à la clôture du compte ouvert » par l’association créée par l’opposant Maurice Kamto en vue de récolter des fonds, dans des correspondances adressées à Orange Cameroun et MTN Cameroon, consultées par l’AFP. En avril, M. Kamto avait annoncé le lancement d’une opération baptisée Survie Cameroon-Survival initiative, pour récolter des fonds au Cameroun et à l’étranger afin de mener des actions de lutte contre le Covid-19. Depuis, Yaoundé est en ordre de bataille pour contrer cette initiative. Le Monde avec AFP
Le Premier ministre de Guinée-Bissau, Nuno Gomes Nabiam, a annoncé mercredi avoir été contaminé par le nouveau coronavirus, et, selon le ministre de la Santé, trois autres membres du gouvernement le sont également. « J’ai été testé positif au nouveau coronavirus, je suis à la maison et je me sens bien », a déclaré sur sa page Facebook M. Nabiam. Le virus « existe et se propage facilement. Restez à la maison et prenez toutes les mesures pour sauver votre vie et celle de votre famille », a-t-il imploré. Une « bonne partie » des membres de la commission interministérielle de lutte contre le coronavirus « ont été contaminés », a poursuivi M. Nabiam, en soulignant que cela faisait partie des risques encourus pour avoir été « à l’avant-garde » de la lutte contre la maladie. Le ministre de la Santé, Antonio Deuna, précise que les autres membres du gouvernement également déclarés positifs sont le ministre de l’Intérieur, Botche Candé, le secrétaire d’Etat à l’Ordre public, Mario Fambe, et la secrétaire d’Etat à l’Intégration régionale, Monica Boiro. AFP
Les craintes étaient de voir le coronavirus frapper les camps de réfugiés de Tindouf, en Algérie, où la vie est déjà précaire. Mais ce sont les conséquences économiques de la pandémie qui suscitent désormais l’inquiétude. Il semble que Tindouf soit dans la même situation que le reste du Sud algérien : faiblement touchée par le Covid-19. Un seul cas a été enregistré dans la wilaya voisine de Tamanrasset, deux dans celle d’Illizi. Et une explication démographique simple derrière ces chiffres : la très faible densité par habitant. Jeune Afrique
L’ex-président sud-africain n’en a toujours pas fini avec la justice de son pays. Convoqué à une audience prévue le 6 mai prochain, Jacob Zuma a annoncé ce mercredi qu’il renonçait à contester les poursuites lancées contre lui dans une vieille affaire de corruption et a confirmé qu’il se présenterait à la justice pour la prochaine audience de son procès le 6 mai. À la tête du pays de 2009 à 2018, M. Zuma, 78 ans, est accusé depuis deux décennies d’avoir touché 4 millions de rands – environ 216 000 euros au cours actuel – de pots-de-vin de la société française Thales, dans le cadre d’un énorme contrat d’armement attribué en 1999. L’ancien chef de l’État et le groupe d’électronique ont toujours nié ces accusations. Le Point
Les forces de sécurité égyptiennes ont arrêté arbitrairement et provoqué la « disparition forcée » de deux traductrices égyptiennes, dénonce Human Rights Watch, demandant leur libération. Marwa Arafa, 27 ans, et Kholoud Saïd, 35 ans, ont été respectivement arrêtées les 20 et 21 avril, selon HRW, et depuis leurs familles et avocats ont indiqué n’avoir reçu aucune réponse à leurs demandes d’informations auprès des autorités. « Les autorités devraient révéler l’emplacement des femmes et les libérer ou présenter la preuve de leurs méfaits présumés devant les autorités judiciaires », a exhorté l’ONG, dénonçant leur « disparition forcée ». AFP/VOA
Denis Goldberg s’est éteint à l’âge de 87 ans, ce mercredi 29 avril 2020 à Hout Bay, Cap, en Afrique du Sud. Ce militant anti-apartheid était l’avant-dernier survivant du procès de Rivonia, au terme duquel Nelson Mandela et ses camarades avaient été condamnés au bagne à vie en 1964. Denis Goldberg était avant tout un logisticien. En 1963, c’est à lui que l’on confie un projet de fabrique clandestine d’armes. Il était membre du commandement régional de l’Umkhonto We Siswe, la branche armée de l’ANC, dans la région du Cap. Plusieurs cadres du mouvement plaidaient pour un basculement dans l’insurrection armée : le fameux plan Mayibuye. Ce plan avait suscité très peu d’enthousiasme au sein du mouvement. Walter Sisulu, Denis Goldberg, Rusty Bernstein, Ahmed Kathrada et d’autres militants anti-apartheid, la plupart passés dans la clandestinité, s’étaient néanmoins retrouvés le 11 juillet 1963 pour en débattre lors d’une réunion secrète quand des policiers accompagnés de chiens ont débarqué. C’était le fameux raid de Rivonia. Ils ont tous été arrêtés et menottés. RFI