Revue de Presse du 30 août 2019

Le cap des 2.000 morts a été franchi vendredi dans l’épidémie d’Ebola qui sévit en République démocratique du Congo, où 3.000 cas ont été recensés depuis août 2018, ont annoncé les autorités sanitaires congolaises. « Depuis le début de l’épidémie, le cumul des cas est de 3.004, dont 2.899 confirmés et 105 probables. Au total, il y a eu 2.006 décès », indique le comité national multisectoriel congolais de la riposte contre Ebola dans son bulletin daté de jeudi et diffusé vendredi. « 902 personnes » ont également été déclarées guéries, selon la même source. … Déclarée le 1er août 2018, l’actuelle épidémie d’Ebola en RDC est la dixième sur le sol congolais. En treize mois, l’épidémie a touché trois provinces dans l’est de ce pays (Nord-Kivu, Ituri, Sud-Kivu). Vendredi, la fillette congolaise de neuf ans qui avait été contrôlée jeudi positive au virus Ebola en Ouganda, en provenance de République démocratique du Congo (RDC), est décédée, a annoncé une source sanitaire. AFP

L’accord de paix signé le 1er août avait suscité de grands espoirs. Notamment la fin du conflit armé qui oppose depuis 1975 le Frelimo au pouvoir et la Renamo, principal parti d’opposition. Cet accord prévoit le désarmement intégral de la Renamo, le démantèlement de ses bases militaires et l’intégration progressive de ses combattants dans les forces armées de l’Etat.Le texte a été salué notamment par l’ambassadeur d’Allemagne au Mozambique, Detlev Wolter : « C’est un jour historique qui scelle le retour de la stabilité et la réconciliation au Mozambique. » Mais une branche dissidente de la Renamo refuse de reconnaître l’accord de paix, et menace d’empêcher le processus électoral : « Le gouvernement du Mozambique doit renégocier l’accord de paix avec nous, la junte militaire de la Renamo. C’est seulement après que pourront avoir lieu la campagne électorale et les élections. Sinon, il n’y aura pas de campagne électorale. Quiconque appellera à voter, nous le tuerons. » DW

Six membres du Conseil de sécurité de l’ONU ont empêché ce mercredi 28 août, l’adoption d’une proposition portée par le Kenya, visant à inscrire le groupe islamiste somalien Al-Shebab sur une liste d’organismes soumis à des sanctions internationales incluant Al-Qaïda ou le groupe Etat islamique (EI). Dans sa démarche de s’opposer au nouveau régime de sanctions défendu par le Kenya, le Conseil de sécurité a préféré prêter attention aux recommandations des ONG et des anciens diplomates de la région qui estiment que la proposition de Nairobi pourrait «mettre des centaines de milliers de vies en danger» dans la mesure où elle annulerait l’exemption humanitaire dont bénéficie la Somalie. Ce pays d’Afrique de l’Est, qui compte 12 millions d’habitants, est confronté à une crise humanitaire croissante en raison de la situation politique et de la sècheresse. Sahel Intelligence

Les membres du Conseil de sécurité de l’ONU ont adopté, jeudi, à l’unanimité des voix, la résolution 2484, qui proroge jusqu’au 31 août 2020 le régime de sanctions à l’encontre du Mali. Sont concernées par ces sanctions, des individus et des entités engagées dans des actions ou des politiques qui font obstacle à l’Accord de paix et de réconciliation de 2015 conclu à Alger. Selon l’ambassadrice adjointe de la France à l’ONU, Anne Gueguen, dont le pays a rédigé le texte de la résolution, «ces sanctions ont permis de faire évoluer le comportement de certains au Mali. Elles ont également favorisé des progrès dans la mise en œuvre de l’accord de paix». Le Conseil de Sécurité a également reconduit jusqu’au 30 septembre 2020 le mandat du Groupe d’experts chargé, entre autres, d’assister le Comité du Conseil de sécurité dans le suivi de la mise en œuvre des sanctions onusiennes. Sahel Intelligence

Le Maroc est un « partenaire solide dans la lutte antiterroriste et un leader régional en matière de sécurité », a déclaré jeudi à Rabat, le Général Stephen Townsend, Commandant du Commandement américain pour l’Afrique (AFRICOM). Au-delà d’assurer la sécurité de ses propres frontières, le Maroc « apporte la sécurité à l’ensemble de l’Afrique » à travers les formations et les opérations de maintien de la paix, a souligné le Haut gradé US, à l’issue d’une visite officielle à Rabat. … Outre la coopération du Maroc dans le cadre des missions de maintien de la paix dans plusieurs régions du monde, le général américain a salué la participation du Maroc à l’exercice African Lion. Il s’agit du « plus grand exercice de l’AFRICOM » que le Maroc accueille depuis plusieurs années, et dont la prochaine édition aura lieu avec la participation de près de 3.000 participants de 21 pays partenaires, dont au moins huit africains. Sahel Intelligence

Le New York Times est retourné dans le parc de la Pendjari, où ont été enlevés deux touristes français et leur guide béninois en mai. Des combattants djihadistes cherchent à s’y implanter, et pourraient faire basculer le Bénin dans la spirale terroriste qui ensanglante la région. … En tant que guide proposant des safaris dans les vastes étendues sauvages d’Afrique de l’Ouest, Fiacre Gbédji n’était souvent pas si différent des touristes dont il avait la charge : chaque apparition de lion lui arrachait un cri enthousiaste, et il s’émerveillait toujours d’apercevoir un guib harnaché entre les arbres. Toutefois, lorsque les deux touristes français qu’il guidait dans le parc national de la Pendjari ont été enlevés par des terroristes [le 1er mai], la réaction internationale envers le guide et ses clients n’a pas été la même. Courrier International (New York Times)

Les avocats de Maurice Kamto auraient voulu que la Cour d’appel du centre tranche sur le fond : le procès d’un civil devant un tribunal militaire est-il, oui ou non, conforme à la Constitution du Cameroun et des engagements internationaux de l’État camerounais ? Devant cette juridiction, les avocats de l’opposant ont fait valoir que non. Mais ce jeudi, à Yaoundé, la Cour d’appel a préféré esquiver la question :elle a estimé que le Tribunal militaire, ayant déjà été saisi de l’affaire Kamto, ne pouvait pas, par conséquent, être déclaré incompétent. Selon maître Emmanuel Simh, un des avocats de Maurice Kamto et de ses coaccusés, ce raisonnement est « tout à fait étonnant » : « Le juge devait connaître la question au fond et ne pas nous imposer simplement l’irrecevabilité, en prétextant que le tribunal est saisi pour juger les civils. Et on nous dit que, ce tribunal étant saisi, notre requête est irrecevable. C’est un vrai non-sens juridique, c’est un scandale en matière de droit. » RFI

Le président sortant de Guinée-Bissau, José Mario Vaz, a annoncé jeudi sa candidature en indépendant à l’élection présidentielle du 24 novembre, dans ce pays en pleine crise politique. « Je serai candidat pour les élections du 24 novembre », a déclaré le président Vaz, acclamé par des milliers de partisans, lors d’une réunion à Bissau. Exclu du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), majoritaire à l’Assemblée nationale, M. Vaz se présente à la présidentielle en indépendant, après avoir échoué à obtenir l’investiture du parti d’opposition Madem, selon son entourage. Malgré le bon déroulement des législatives du 10 mars, la Guinée-Bissau tente encore de sortir de la crise qu’elle traverse depuis le limogeage, en août 2015 par le président Vaz, de Domingos Simoes Pereira, chef du PAIGC, qui était jusque-là son Premier ministre. AFP

Dans l’est de la RDC, dans le territoire de Beni, le général de brigade Nduru Jacques a officiellement pris ses fonctions comme commandant de la force Sukola 1, chargée de traquer les rebelles ougandais ADF. Il remplace le général-major Marcel Mbangu. La cérémonie de passation de commandement a eu lieu jeudi en présence du lieutenant-général Célestin Mbala, chef d’état-major général des FARDC. Le général de brigade Nduru Jacques succède offciellement au général-major Marcel Mbangu, qui a dirigé les opérations Sokola 1 durant quatre ans. RFI

L’association culturelle Ente, un regroupement des peuples Hema, exige la création d’un tribunal pénal international pour la répression des crimes commis à Djugu en Ituri. Cette demande a été formulée mercredi 28 août, à l’issue de la conférence du peuple Hema. Les participants à cette rencontre ont relevé des graves violations de droit de l’homme commises en territoire de Djugu dont la communauté Hema a été principalement victime. Ils citent notamment des tueries, des destructions des édifices et le déplacement d’une grande partie de ce peuple. Environ 5 000 Hema sont tués depuis le début des violences en décembre 2017, indique l’association. Face à ce tableau, elle exige la protection de sa communauté qui serait menacée d’extinction. Radio Okapi

Depuis mercredi et jusqu’au 12 septembre prochain, les candidats aux élections municipales et communales malgaches peuvent déposer leurs dossiers dans les quelque 114 bureaux d’enregistrement du pays. Si les financements pour l’organisation de ces deux scrutins ont été octroyés in extremis, d’autres zones d’ombre planent encore et pourraient impacter un calendrier déjà millimétré. La Commission électorale (Céni) avait demandé 42 milliards d’ariary (10,3 millions d’euros) à l’État pour organiser ces nouvelles élections. Elle devra se contenter de 28 milliards d’ariary dont sept qui iront directement aux ministères participant à la préparation des scrutins. Mercredi, la veille de l’ouverture du dépôt des candidatures, Thierry Rakotonarivo, vice-président de la Céni, a lancé un message d’alerte au gouvernement : sans moyen financier débloqué, difficile de faire fonctionner la machine ! RFI

Le Golfe de Guinée sera le théâtre d’un premier test du concept européen de « présence maritime coordonnée », qui doit mettre en contact les vaisseaux des États membres naviguant dans certaines zones du monde pour améliorer leur sécurité. Rivalités géostratégiques, piratage endémique, interférences ou risques de collision… « Nous constatons une demande croissante pour que l’Union européenne ait un rôle en tant que fournisseur de sécurité maritime, non seulement dans notre région, mais aussi plus loin – je pense à l’Asie ou au Pacifique, à l’océan Indien », a indiqué la Haute représentante Federica Mogherini, en charge de la politique de sécurité. L’UE a déjà déployé des opérations militaires navales dans des zones stratégiques clés. Elle veut y ajouter une nouveau moyen: utiliser la présence de navires d’États membres volontaires pour partager des informations, des alertes, des analyses, ou promouvoir le partenariat avec les pays côtiers des zones concernées. Un premier test devrait se développer dans le Golfe de Guinée, théâtre d’actes de piraterie. RTBF

Dans la coopération avec la Chine, le Focac n’a plus la cote, les pays africains préfèrent se placer sur les Nouvelles routes de la soie. Difficile de dire quelle part des 60 milliards de dollars promis à l’Afrique par le président Xi Jinping lors du Forum sur la coopération sino-africaine (Focac) 2018 (JA no 3007) a effectivement été déboursée. Les annulations de dettes au Cameroun (78 millions de dollars en janvier) et en Zambie (22 millions de dollars en juin) ou l’accord de rééchelonnement de la dette congolaise conclu il y a deux mois en font-ils partie? « On ne sait déjà pas combien des 60 milliards promis en 2015 à Johannesburg ont été utilisés, alors ceux de 2018… », regrette Thierry Pairault, du Centre d’études sur la Chine moderne et contemporaine, installé à Paris. Jeune Afrique

Pour António Guterres, il ne pouvait pas y avoir de lieu plus approprié que le Japon, régulièrement confronté aux tsunamis, pour parler de lutte contre le changement climatique et de réduction des risques de catastrophes. Au deuxième jour de la septième TICAD organisée à Yokohama, le Secrétaire général de l’ONU, a rappelé qu’il n’y avait rien de pire que les catastrophes pour réduire à néant les efforts de développement. « Des décennies de progrès en matière de développement durable peuvent être effacées du jour au lendemain », a déclaré M. Guterres aux côtés du Président sud-africain, Cyril Ramaphosa. « Il suffit de regarder ce qui s’est passé avec le cyclone Idai au Mozambique – un exemple de désastre aggravé par le changement climatique », a-t-il cité comme exemple. Le chef de l’ONU estime que le continent africain dispose d’une autorité morale particulière sur la question du changement climatique. « L’Afrique contribue peu au réchauffement planétaire, mais elle mais elle subit en première ligne ses conséquences dévastatrices », a-t-il dit, tout en soulignant que le dérèglement climatique « se produit maintenant et partout ». ONU Info

Les investisseurs étrangers en Afrique devraient veiller à ne pas surendetter les pays hôtes, a lancé vendredi le Premier ministre japonais en guise de point d’orgue à un sommet sur l’Afrique, une allusion à peine voilée aux gigantesques projets chinois. « En apportant une assistance à l’Afrique, nous devons tenir compte du fardeau de la dette du pays qui reçoit cette aide et faire en sorte que ce fardeau ne devienne pas excessif », a déclaré M. Abe au cours de la conférence de presse clôturant la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (Ticad) qui a réuni plus de 50 pays du continent à Yokohama, dans la banlieue de la capitale nippone. Dans une déclaration finale publiée plus tôt, les participants de ce sommet co-organisé avec l’ONU, la Banque mondiale et l’Union africaine avaient souligné l’importance d’investissements « abordables » et « de qualité ». AFP