Revue de presse du 3 septembre 2024

Le départ des soldats allemands du Niger est achevé
Le départ des soldats allemands du Niger, pays dirigé par un régime militaire, s’est achevé vendredi, ont annoncé le chef d’état-major nigérien de l’armée de terre et un colonel allemand lors d’une cérémonie à Niamey. L’Allemagne avait annoncé le 6 juillet cesser d’exploiter sa base de transport aérien au Niger ainsi que le retrait de ses soldats d’ici au 31 août. Fin mai, les deux pays avaient convenu d’un accord pour continuer à exploiter la base de Niamey jusqu’au 31 août, mais les négociations pour prolonger ce bail n’ont pas abouti. Elles butaient notamment sur le fait que le personnel stationné ne pourrait plus bénéficier d’immunité contre d’éventuelles poursuites judiciaires…Début juillet, le ministère allemand de la Défense avait toutefois annoncé la fin de ce type de coopération avec Niamey. Ce départ intervient après celui, exigé et obtenu, des soldats français fin 2023 et de l’armée américaine d’ici le 15 septembre. Le Niger, dirigé par un pouvoir militaire depuis un coup d’Etat perpétré le 26 juillet 2023, est miné dans l’ouest et le sud-est par les violences meurtrières de groupes jihadistes. AFP

Des combattants russes quittent le Burkina pour défendre Koursk
Des combattants russes installés depuis peu au Burkina Faso ont quitté le pays ouest-africain pour aller défendre la ville russe de Koursk, harcelée par les forces ukrainiennes, a indiqué leur patron à l’AFP. Dans un entretien sur la messagerie Telegram, Viktor Yermolaev, commandant de la brigade Bear, a confirmé vendredi l’information du quotidien Le Monde selon laquelle une partie de ses effectifs avaient dû aller se battre en Russie. Il y a quelques jours, la chaîne Telegram de cette unité, un des multiples avatars du déploiement paramilitaire russe sur le continent, indiquait qu' »en raison des événements récents, la brigade retourne en Crimée », où elle est basée. L’armée russe, qui progresse sur le front en Ukraine, a été prise par surprise par l’attaque ukrainienne dans la région russe de Koursk, le 6 août. Toujours en cours, l’opération a pris au dépourvu une Russie qui n’avait plus vu autant de troupes ennemies sur son sol depuis la Seconde Guerre mondiale. Selon diverses estimations, confirmées à l’AFP par une source sécuritaire occidentale qui souhaite garder l’anonymat, une centaine de mercenaires des Bears ont quitté le Burkina sur un contingent total de 300 hommes…En juin, Jack Margolin, expert du mercenariat russe pour le Foreign Policy Research institute (FPRI), décrivait les Bears comme « sous contrôle du ministère de la Défense » et affiliés à une unité militaire qui fournissait Wagner dès 2014. AFP

Succès Masra : « Il ne faut pas faire du Tchad un nouveau Soudan »
Plus de quatre mois après la présidentielle du 6 mai, il n’a toujours pas digéré l’issue du scrutin. Opposant numéro un, Succès Masra continue de clamer à qui veut bien l’entendre la « large victoire » qu’il aurait obtenue dès le premier tour sous les couleurs de sa formation, Les Transformateurs. S’il assure qu’il ne reconnaîtra « jamais » des résultats « fabriqués » par le président de la transition – désormais officiellement élu – et par des organes électoraux « aux ordres », celui qui fût le Premier ministre de Mahamat Idriss Déby Itno (du 1er janvier au 22 mai 2024) n’exclut pas pour autant une nouvelle forme de cohabitation, « dans l’intérêt supérieur des Tchadiens ». À la fin de l’année, cet économiste de formation retentera sa chance dans les urnes à l’occasion des législatives. Un scrutin déjà contesté, par lequel le Tchad tournera définitivement la page de la période transitoire en renouvelant les sièges du dernier organe qui en est issu, le Conseil national de transition (CNT). Jeune Afrique : Vous avez vigoureusement dénoncé les résultats de la présidentielle du 6 mai, dont vous vous êtes annoncé gagnant. En tant que Premier ministre au moment de l’organisation du scrutin, n’êtes-vous pas comptable de ce qui n’a pas fonctionné ? Succès Masra : Je veux d’abord redire que les résultats de cette élection ne correspondent pas à la vérité des urnes. En 1996, première élection pluraliste du Tchad, les résultats avaient été traficotés. Aujourd’hui, ils ont tout simplement été fabriqués, et les armes, au prétexte de tirs de joie, ont été utilisées pour tuer des dizaines de Tchadiens qui auraient pu manifester leur rejet des résultats. Tout cela s’est fait sous le regard bienveillant de la France, qui est la seule grande puissance occidentale à avoir envoyé ses félicitations à Mahamat Idriss Déby Itno, tout en sachant que le gagnant était un autre…Nous devons tirer les leçons de ce qui se passe dans les pays voisins. Au Tchad, on a ignoré les choix démocratiques au profit, soi-disant, d’« hommes forts », au nom d’une prétendue stabilité. Si on prend le cas du Soudan, tout le monde est armé. Et la communauté internationale en premier lieu s’est accommodé de ces hommes, auxquels d’autres ont finalement répondu par les armes. On voit le résultat aujourd’hui…On ne doit pas laisser le Tchad tomber dans cette dérive du plus armé qui tente de conquérir le pouvoir. Nous ne voulons pas d’une situation où l’on nous dit qu’un plébiscite dans les urnes ne suffit pas et que le pouvoir doit se prendre par les armes. Nous, nous avons choisi la méthode pacifique, car nous ne voulons pas faire du Tchad un nouveau Soudan. Jeune Afrique

En Guinée, la junte suspend la délivrance des agréments aux ONG et aux associations
A l’approche d’une manifestation de l’opposition coïncidant avec le troisième anniversaire de l’avènement des militaires au pouvoir en Guinée, la junte a annoncé suspendre la délivrance des agréments aux associations et aux organisations non gouvernementales (ONG), lundi 2 septembre. Cette délivrance est suspendue pour quatre mois en raison des « actions de trouble à l’ordre public menées sur le terrain par plusieurs ONG et mouvements associatifs », a déclaré le ministre de l’administration du territoire, le général Ibrahima Kalil Condé, dans une décision publiée sur les réseaux sociaux. Le renouvellement des agréments sera subordonné à l’évaluation par les autorités de l’action de ces associations et ONG. Mais le texte ne dit pas clairement si les agréments en cours de validité restent valables ou si eux aussi sont suspendus…L’opposition appelle à manifester jeudi pour le retour des civils au pouvoir, le rétablissement des libertés, l’arrêt de la répression et la libération de deux acteurs de la contestation, Foniké Menguè et Mamadou Billo Bah, disparus depuis leur arrestation le 9 juillet. Le général Doumbouya se trouve de son côté actuellement en Chine pour un sommet en compagnie de dizaines de dirigeants africains…La junte a interdit toute manifestation en 2022 et a prononcé la dissolution d’un collectif d’organisations de la société civile défendant le retour des civils à la tête de ce pays pauvre d’Afrique de l’Ouest à l’histoire récente troublée et violente. Les autorités ont retiré le 22 mai leur agrément à quatre radios et à deux télévisions parmi les principaux médias privés de Guinée. Le Monde avec AFP

Les rebelles maliens et nigériens se sont rencontrés fin août pour « renforcer » leurs relations
Les groupes rebelles nigériens du Front patriotique de libération (FPL) et maliens du Cadre stratégique permanent (CSP) se sont rencontrés fin août dans le nord du Mali pour « renforcer » leurs relations, a indiqué lundi 2 septembre à l’AFP le CSP. Les deux groupes luttent contre les régimes militaires au pouvoir à Bamako et à Niamey, alliés au sein de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), une nouvelle confédération constituée du Mali, du Burkina Faso et du Niger. L’AES a tourné le dos à la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et s’est rapprochée politiquement et militairement de la Russie…Le FPL, mouvement rebelle luttant pour la libération du président nigérien renversé par un coup d’Etat en juillet 2023, Mohamed Bazoum, a confirmé la rencontre sur ses réseaux sociaux. « Les échanges ont notamment porté sur la nécessité de la signature d’un pacte d’assistance mutuelle en cas d’agression des Etats de l’AES », a souligné le FPL sur sa page Facebook. Le Monde avec AFP

Au Burkina Faso, le chef de la junte veut aussi avoir la main sur la fédération de football
C’est désormais officiel : le 31 août, Oumarou Sawadogo a été nommé nouveau président de la Fédération burkinabée de football (FBF) pour une durée de quatre ans. Cela faisait déjà plusieurs semaines qu’il n’y avait plus de suspense autour de cette élection, puisque ce colonel major à la retraite, présenté comme le candidat du capitaine Ibrahim Traoré, le chef de la junte au pouvoir, était seul en lice. Les deux hommes se connaissent très bien : le nouveau président de la FBF fut, en effet, le supérieur du président de transition dans la région militaire de Kaya, avant son coup d’Etat en septembre 2022. Elu avec un score de 99,02 % (203 voix sur 210), Oumarou Sawadogo est le neuvième président de la FBF depuis sa création, en 1960. Il prend ses fonctions à quelques jours de deux matchs des Etalons qualificatifs pour la Coupe d’Afrique des nations 2025 : au Sénégal, le 6 septembre, puis face au Malawi à Bamako quatre jours plus tard (le stade du 4-Août à Ouagadougou n’étant pas homologué par la Confédération africaine de football). Ce n’est pas la première fois qu’un militaire occupe cette fonction. Avant lui, le colonel Souley Mohamed, le général Honoré Nabéré Traoré et le colonel major Sita Sangaré avaient aussi dirigé la fédération de football. Durant la campagne, la junte du capitaine Traoré a tout fait pour que le colonel major Oumarou Sawadogo ne rencontre pas le moindre obstacle. Son prédécesseur, Lazare Banssé, élu en 2020 et qui avait envisagé de briguer un nouveau mandat, a été invité à ne pas se représenter. Le désormais ex-président de la FBF avait alors appelé les acteurs du football burkinabé à faire bloc autour d’un candidat consensuel et soutenu par tous. Le Monde

RDC : Kinshasa : 129 morts à la suite de la tentative d’évasion à la prison de Makala
Le vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur et sécurité, Jacquemain Shabani, dresse le bilan provisoire de 129 morts à la suite de la tentative d’évasion à la prison de Makala dans la ville de Kinshasa, le 2 septembre. Ce bilan est livré à la suite d’une réunion de crise avec les responsables des services de défense et de sécurité, animée par le ministre de l’Intérieur. La commission mise en place pour les enquêtes a identifié 59 blessés actuellement pris en charge par le Gouvernement pour des soins appropriés, ajoute le ministre de l’Intérieur. Sur le plan matériel, Jacquemain Shabani rend compte de l’incendie du bâtiment administratif, du greffe, de l’infirmerie et de dépôts des vivres. Il ajoute que la situation est redevenue calme à la prison et que les enquêtes se poursuivent. Des coups de feu ont été entendus pendant plusieurs heures le lundi 2 septembre dans la prison centrale de Makala. Des détenus ont tenté de quitter leurs cellules. Et les forces de l’ordre ont fait usage des armes à feu pour étouffer cette tentative. Radio Okapi

Au Sénégal, le Parlement, hostile au pouvoir, rejette une révision de la Constitution
L’Assemblée nationale sénégalaise a rejeté, lundi 2 septembre au soir, un projet de révision de la Constitution porté par les nouvelles autorités et considéré comme avant-coureur d’une dissolution du Parlement, hostile au pouvoir exécutif. Les députés ont dit non par 83 voix contre 80 au projet de suppression de deux institutions consultatives, au terme de débats houleux diffusés sur les réseaux sociaux. Le nouveau président, Bassirou Diomaye Faye, élu en mars, et son premier ministre, Ousmane Sonko, sont dépourvus de majorité à l’Assemblée nationale, élue en 2022 et où continue à dominer le camp de l’ancien président Macky Sall. Dans le système politique sénégalais, MM. Faye et Sonko ont besoin d’une majorité parlementaire pour mettre en œuvre les politiques de rupture qu’ils ont promises au nom d’un panafricanisme de gauche, orienté vers la justice sociale. Le président peut dissoudre l’Assemblée, mais pas avant deux années de législature. Il pourra le faire à partir du 12 septembre, a rapporté la presse en faisant état d’un avis du Conseil constitutionnel consulté par le gouvernement. L’antagonisme a entravé l’action de l’exécutif. Le premier ministre n’a pas à ce jour prononcé de discours de politique générale devant l’Assemblée. La présentation par le gouvernement d’un projet de révision de la Constitution apparemment voué à l’échec a largement été considérée comme le prélude à une dissolution de l’Assemblée. Le Monde avec AFP

Au Ghana, une loi pour atteindre la parité dans les postes de décision de la fonction publique en 2030
Son adoption, mardi 30 juillet, a été accueillie avec un immense soulagement par de nombreuses organisations de la société civile (OSC) et des défenseurs des droits humains au Ghana. Après avoir passé plus d’une décennie dans les cartons, le projet de loi sur la discrimination positive (Affirmative Action Bill) – appelée loi pour l’équité des genres – a été voté par la majorité du Parlement. Le texte, qui attend encore de recevoir l’aval présidentiel, présente une mesure phare : atteindre, d’ici à 2030, un taux de 50 % de femmes au sein de « la fonction publique, la gouvernance et les postes de décision ». L’objectif concerne aussi bien les ministères, les administrations, les organes de sécurité, que les assemblées locales… Chaque organe devra alors suivre une feuille de route, définie et contrôlée par un comité dirigé par le ministre de l’égalité des sexes. Les avancées devront être publiées dans un rapport annuel…[L]es femmes sont sous-représentées au Parlement : depuis 2020, elles ne sont que 40 députés, pour 275 sièges, soit moins de 15 % du total des élus. Un chiffre largement inférieur à la moyenne des parlements d’Afrique subsaharienne (27,3 %), selon le rapport de l’Union interparlementaire publié en 2023…La loi prévoit également une série de mesures concernant l’éducation, la santé et la représentation des femmes dans le secteur privé. Le Monde

Algérie: dernier jour de campagne électorale avant la présidentielle
Lancée le 15 août dernier, la campagne électorale algérienne, d’une durée de vingt jours, se terminera ce mardi 3 septembre. Les trois candidats en lice pour ces élections prévues, samedi 7 septembre, ont redoublé d’efforts pour rencontrer les électeurs avant la période de silence électoral, imposée, trois jours avant la date de l’échéance. Le président sortant Abdelmadjid Tebboune qui brigue un second mandat, Youcef Aouchiche, candidat du Front des forces socialistes (FFS) et Abdelali Hassani Chérif, candidat du Mouvement de la société pour la paix (MSP) se sont tous concentrés, dans leur programme, sur les modalités pour l’amélioration de la situation économique du pays. La campagne présidentielle s’est déroulée dans le calme, sans suspens et sans grand enthousiasme des électeurs. Le plus grand rassemblement populaire aurait réuni 17 000 personnes à Oran, le 25 août dernier. C’était un meeting du président sortant Abdelmajid Tebboune dont les sondages le donnent gagnant dès le premier tour…Sans surprise, la campagne des trois candidats s’est aussi concentrée sur les questions économiques et sociales, du pouvoir d’achat au chômage, à la relance économique et à la création d’emploi. RFI

En Algérie, les arrestations pour délit d’opinion se multiplient à l’approche de la présidentielle
Depuis le début de la répression, en juin 2019, du Hirak, ce mouvement populaire qui a provoqué la chute du président Abdelaziz Bouteflika, même les enterrements de personnalités sont surveillés afin qu’aucune revendication politique ne puisse y être associée…Harcelés juridiquement depuis qu’ils ont acquis une certaine notoriété durant le Hirak, Karim Tabbou, président de l’Union démocratique et sociale (non agréée), et Fethi Ghares, coordinateur du Mouvement démocratique et social (MDS, suspendu), tous deux opposés au scrutin, sont de nouveau menacés. Le premier a appris le 19 août que les conditions de son contrôle judiciaire lui interdisaient désormais « de publier des commentaires politiques sur les réseaux sociaux » ou de « participer à des débats politiques ». Interpellé le 27 août puis remis en liberté, sous contrôle judiciaire, deux jours plus tard, le second est poursuivi, avec son épouse, Messaouda Cheballah, pour « offense au président de la République », « publication de fausses informations » et « propagation d’un discours de haine », presque les mêmes chefs d’accusation qui lui ont valu près de neuf mois de prison entre 2021 et 2022. Dans ce contexte, le chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune, se dirige dans l’indifférence générale vers une réélection. Les débats sont absents des médias, que les autorités ont rendus muets et qui se contentent de répercuter les appels des trois candidats en lice à voter massivement ; les réseaux sociaux, aussi, sont sous surveillance. Le Monde

L’Algérie a refoulé près de 20 000 migrants vers le Niger depuis janvier, selon une ONG
Depuis janvier, l’Algérie a refoulé vers le Niger voisin près de 20 000 migrants africains dont des femmes et des enfants, a appris lundi 1er septembre l’Agence France-Presse auprès de l’ONG locale Alarme Phone Sahara. Cette organisation, qui secourt des migrants dans le désert entre l’Algérie et le Niger, a recensé « exactement 19 798 personnes refoulées de janvier 2024 à août 2024 », selon son responsable de la communication Moctar Dan Yaye. Depuis 2014, des migrants irréguliers nigériens mais aussi d’autres pays africains, dont des femmes et des mineurs, sont régulièrement refoulés d’Algérie, point de transit vers l’Europe. Ces migrants sont expulsés « dans des conditions brutales » avec « dans le pire des cas, des conséquences mortelles », dénonce Alarme Phone Sahara, dans un rapport publié fin août. « Les migrants sont arrêtés lors des rafles en ville, au niveau de leurs maisons, de leur lieu de travail ou à la frontière tunisienne et sont regroupés à Tamanrasset [sud algérien], avant d’être acheminés dans des camions vers le Niger », raconte Moctar Dan Yaye. Les refoulés nigériens sont transportés jusqu’à Assamakka, premier village nigérien, où ils sont accueillis par les autorités locales. Mais les migrants d’autres pays africains sont débarqués au « point zéro », zone désertique délimitant la frontière entre les deux pays, et doivent parcourir à pied 15 kilomètres pour atteindre Assamakka dans des conditions climatiques extrêmes, selon Moctar Dan Yaye. Après leur enregistrement par la police nigérienne à Assamakka, ils sont hébergés dans des centres de transit onusien et italien et sont progressivement acheminés dans d’autres centres à Arlit et Agadez, deux grandes villes du nord nigérien. Le Monde avec AFP

Nigeria: Amnesty International dénonce les procès de manifestants accusés de trahison
Au Nigeria, au moins une trentaine de personnes ont été présentées lundi 2 septembre devant la justice. Arrêtées durant les manifestations organisées début août contre la pauvreté et la mauvaise gouvernance, elles ont appris que leur procès était renvoyé au 11 septembre. Cela se passe principalement à Abuja, la capitale fédérale, mais des procès sont aussi prévus à Kano, Kaduna ou encore dans l’État de Gombe. Parmi les prévenus, certains sont des leaders du mouvement qui a organisé les manifestations et sont accusés de trahison, d’incitation à la violence et de tentative de déstabilisation des institutions, rapporte Amnesty International. Des charges très lourdes et disproportionnées, selon Isa Sanusi, directeur pays de l’organisation de défense des droits humains au Nigeria…Selon Amnesty, ces procès servent avant tout à effrayer les gens afin de les décourager de participer à d’autres manifestations. RFI