Huit pays sur dix en Afrique risquent de manquer l’objectif fixé au niveau mondial consistant à vacciner 10% des groupes les plus vulnérables contre le Covid-19 d’ici fin septembre, a indiqué jeudi le bureau régional de l’OMS pour l’Afrique. Les données recueillies par l’Organisation mondiale de la santé (OMS)indiquent que neuf pays africains, dont l’Afrique du Sud, le Maroc, la Tunisie, ont déjà atteint cet objectif, que trois autres sont en bonne voie et que deux « pourraient y parvenir s’ils augmentent le rythme des vaccinations ». Au total, 42 des 54 pays d’Afrique risquent donc de ne pas l’atteindre « si le rythme actuel d’expédition de vaccins et de vaccination se maintient ». « L’accaparement des vaccins a retardé l’Afrique et nous avons besoin de toute urgence d’un nombre accru de vaccins », a déclaré lors d’un briefing hebdomadaire Matshidiso Moeti, directrice régionale Afrique de l’OMS. Cependant, a-t-elle ajouté, « à mesure que de nouvelles doses arrivent, les pays africains doivent accentuer leurs efforts ». Selon l’OMS, près de 21 millions de doses de vaccins sont arrivées en Afrique au mois d’août via le mécanisme Covax, qui vise à fournir des vaccins aux pays les plus pauvres, soit autant que sur l’ensemble des quatre mois précédents. AFP
La région du Tigré, en proie aux combats depuis dix mois, est confrontée à « un blocus de facto de l’aide humanitaire », qui va encore « aggraver » la crise en cours, a averti jeudi le coordinateur humanitaire de l’ONU en Ethiopie. Le nord de l’Ethiopie est le théâtre de violents combats depuis novembre, lorsque le Premier ministre Abiy Ahmed a envoyé l’armée au Tigré pour destituer les autorités régionales dissidentes, issues du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF). Cette intervention répondait selon lui à des attaques contre des camps militaires fédéraux orchestrées par le TPLF. … « Les stocks d’aide humanitaire, d’argent et de carburant sont très bas ou complètement épuisés. Les stocks de nourriture étaient déjà épuisés le 20 août », a déclaré le coordinateur humanitaire par intérim de l’ONU pour l’Ethiopie, Grant Leaity, dans un communiqué. « La région reste sous un blocus de facto de l’aide humanitaire, où l’accès pour acheminer une aide humanitaire vitale continue d’être extrêmement restreint », a-t-il ajouté, indiquant qu’aucun camion n’a pu entrer au Tigré depuis le 22 août. « Sans la possibilité d’apporter des quantités suffisantes et importantes de fournitures humanitaires, d’argent et de carburant, la situation humanitaire dans le nord de l’Ethiopie va s’aggraver considérablement, en particulier dans la région du Tigré », a-t-il affirmé. AFP
D’après divers témoignages recueillis par l’agence Associated Press, les forces du Tigré s’en prennent désormais aux civils de la région voisine d’Amhara en guise de représailles pour les exactions subies par leur peuple aux mains des troupes fédérales éthiopiennes et de leurs alliés. Plus d’une douzaine de témoins font état de tueries de civils, de bombardements de sites religieux, des pillages de magasins et même des centres de santé et des écoles. Ici comme au Tigré, le passage des combattants est suivi par la désolation chez les civils et le déplacement des centaines de milliers de personnes. « C’est un mensonge de dire qu’ils ne visent pas les civils et les infrastructures », a déclaré Birhanu Mulu, directeur de l’hôpital de la ville de Nefas Mewucha, dans la région d’Amhara. Il ajoute que son équipe a dû transférer quelque 400 patients ailleurs pour qu’ils soient soignés après le saccage de l’hôpital par les combattants tigréens. … Les États-Unis, qui dénoncent depuis des mois les abus commis à l’encontre des Tigréens, ont vivement critiqué cette semaine les forces du Tigré. « Dans la région d’Amhara, nous sommes au courant que les forces du Tigré ont pillé les entrepôts et causé une grande destruction dans tous les villages par lesquels elles sont passées », s’est indigné Sean Jones, un responsable de l’agence américaine USAID, à l’antenne de l’Ethiopian Broadcasting Corporation. AP/VOA
Le coup de force institutionnel opéré par le président Kaïs Saïed le 25 juillet a été suivi d’une rapide mobilisation des militaires, notamment pour empêcher les députés d’accéder à l’Assemblée. Au point que l’on s’interroge sur le rôle de la grande muette dans l’initiative choc du chef de l’État. Novice en politique, à la tête d’un régime bancal, Kaïs Saïed a mis du temps à s’imprégner de la fonction présidentielle depuis son investiture, en octobre 2019. Si bien que ses détracteurs trouvaient l’habit de chef de l’État trop grand pour lui. L’ex-assistant universitaire en droit constitutionnel a surpris tout le monde le 25 juillet en saisissant le sceptre de la Défense pour mobiliser l’armée et mettre en œuvre son coup de force. Cette dernière, qui, historiquement, ne se mêle en principe pas de politique, a été déployée devant l’hémicycle pour empêcher les députés d’y entrer. Et ce sont ses gradés qui sont apparus en plus grand nombre aux côtés du chef de l’État dans la vidéo où il annonce ses décisions choc. De quoi donner le ton. … Si les militaires ont été déployés sur les axes stratégiques et devant les institutions sensibles, ils interviennent surtout en deuxième ligne, de manière préventive, derrière les forces sécuritaires, sans empiéter sur les prérogatives de celles-ci, comme les arrestations. Ils n’ont pas non plus pris la parole, ni fait quelque démonstration de force que ce soit. Toujours est-il que l’ambiance reste pesante. En témoignent les hésitations de certains interlocuteurs à évoquer ouvertement le rôle de l’armée. Jeune Afrique
Élu en février, le président a hérité d’une situation sécuritaire difficile et profite du désengagement français au Sahel pour s’affirmer sur la scène diplomatique régionale. Mais ses détracteurs l’attendent aussi sur d’autres dossiers. C’est un rendez-vous qu’il attendait depuis de longues années. Combien de fois a-t-il regardé, écouté et sans doute envié Mahamadou Issoufou alors que celui-ci s’adressait au peuple nigérien en cette journée du 2 août, fête de l’indépendance du pays ? Cette fois, Mohamed Bazoum est le personnage principal. Élu en février au deuxième tour face à l’opposant et ancien chef de l’État Mahamane Ousmane, l’ancien ministre a gagné le droit de jouer le premier rôle, après avoir occupé une bonne partie des seconds au cours des dix dernières années. Ce message à la nation, son premier donc, il l’a écrit, relu, corrigé, pesant chaque phrase, chaque concept, à la manière du professeur de philosophie qu’il fut naguère à Tahoua ou à Maradi. Après avoir rendu hommage à son prédécesseur, puis réitéré son engagement pour l’éducation et la bonne gouvernance, le président en vient au cœur de son intervention : la sécurité. Deux jours plus tôt, dans le département de Torodi, à quelques encablures de la frontière avec le Burkina Faso, une attaque terroriste a coûté la vie à dix-neuf militaires nigériens. Jeune Afrique
Troisième soir de couvre-feu ce jeudi à Ménaka. Cette mesure n’est prise nulle part ailleurs dans le pays, elle fait partie de l’initiative locale « Ménaka sans armes », qui rassemble autorités locales, groupes armés signataires de l’accord de paix, leaders communautaires et notables de la zone. Objectif : lutter contre l’insécurité liée au banditisme et à la présence des groupes terroristes. L’initiative « Ménaka sans armes » avait été lancée l’année dernière, mais elle prend pour cette deuxième année une dimension nouvelle. Les hommes armés n’ont désormais plus le droit de circuler à moto à Ménaka, de jour comme de nuit, car il s’agit de la manière de circuler la plus fréquente chez les bandits de grands chemins et chez les terroristes jihadistes. Et à partir d’une certaine heure, l’interdiction vaut pour tout le monde. « Pour les motocyclistes, à partir de 19 heures, la circulation est formellement interdite. Pour les piétons et les véhicules, c’est à partir de 22 heures, explique Moussa Ag Acharatoumane, chef du groupe armé MSA et co-président de la Commission de consolidation de « Ménaka sans armes ». Il y a un certain nombre de gens qui sont dispensés de ce couvre-feu, notamment ceux qui travaillent pour l’énergie, les agents de la santé, etc. » RFI
Le rappeur rwandais Jay Polly, détenu depuis avril après avoir été arrêté durant une fête interdite où se trouvaient des stupéfiants, est décédé dans des circonstances encore indéterminées, a-t-on appris jeudi auprès de l’hôpital où il avait été transféré dans la nuit. Jay Polly, de son vrai nom Joshua Tuyishimiye, est arrivé à l’hôpital jeudi vers 03H00, a indiqué à l’AFP Pascal Nkubito, le directeur de l’hôpital Muhima situé dans la capitale Kigali. « Il était dans un état critique et inconscient. Les médecins ont essayé de le réanimer mais il est malheureusement décédé peu de temps après. Vers 03H30, il a été déclaré mort », a-t-il déclaré. « Je ne veux pas spéculer sur la cause du décès. Nous le saurons après l’autopsie », a-t-il ajouté. Joshua Tuyishimiye, 33 ans, avait été arrêté en avril avec plusieurs autres personnes à son domicile, où se tenait une fête. Les fêtes sont strictement interdites au Rwanda en raison du Covid-19. Les personnes prises en infraction sont contraintes de passer la nuit dans des stades, où sont diffusées sur haut-parleurs les directives sur le Covid-19, ou placées en détention. Belga
Le mandat du président sortant, Everisto Carvalho, se termine ce vendredi. Pourtant l’île n’a pas encore élu son successeur et le second tour de l’élection présidentielle n’aura lieu que dimanche 5 septembre. Une situation inédite, due à un contentieux sur la validité des résultats du premier tour qui a provoqué le report par deux fois de l’organisation du second. Le Parlement a donc voté la prolongation du mandat d’Everisto Carvalho. Mardi soir, le président sortant s’est adressé à la nation afin d’expliquer qu’il prenait acte de cette décision mais l’appliquerait à contre cœur, au nom de la stabilité du pays. Jeudi, les deux candidats ont réagi à l’adresse du président Carvalho au micro de RFI. C’est avec inquiétude que Carlos Vila Nova de l’ADI, a accueilli la déclaration du président. Arrivé en tête du premier tour, le candidat du principal parti d’opposition redoute que tous ces rebondissements ne sapent la crédibilité du scrutin. RFI
La pollution « catastrophique » de la rivière Kasaï provoquée par des rejets toxiques d’une entreprise minière angolaise a causé la mort d’au moins 12 personnes et des milliers de cas de diarrhées et maladies cutanées dans le sud de la RD Congo, a indiqué jeudi soir la ministre congolaise de l’Environnement. Cette pollution avait été constatée par les riverains fin juillet, lorsque les eaux s’étaient colorées de rouge et que des poissons morts avaient été vus au niveau de Tshikapa (sud). Des élus du Kasaï avaient également fait état de cadavres d’hippopotames dans la rivière, important affluent du fleuve Congo. Des experts d’une commission mixte congolo-angolaise ont établi depuis que « cette catastrophe avait été causée par une entreprise minière angolaise qui a reconnu les faits ». Les autorités provinciales ont interdit la consommation de l’eau de la rivière, mais « entre-temps les conséquences étaient déjà enregistrées ». Sur le plan de la santé, on a répertorié « 12 cas de décès ». Les causes ne sont pas précisées, mais le bilan sanitaire fait également état de « 4502 cas de diarrhée et maladies cutanées enregistrés ». Quatre des cinq territoires de la province du Kasaï sont touchés, 968.000 habitants affectés, 161.490 ménages concernés. AFP
Malgré ses nombreux avantages, le fret ferroviaire peine à se développer. En cause, de lourds investissements, mais aussi une maintenance souvent défaillante du côté des exploitants. Le français Bolloré Railways, qui gère les réseaux Sitarail et Camrail n’entend pas pour autant renoncer. Plus rapide, plus régulier et moins cher que le camion… sauf dans les cas de pics d’activité, auxquels il a du mal à faire face, le fret ferroviaire a – sur le papier – tout pour permettre à l’Afrique subsaharienne de désenclaver son hinterland. « Le prix du transport d’un conteneur par rail de Douala vers Ngaoundéré ou d’Abidjan vers Ouagadougou est inférieur de 15 % à 20 % à celui de la route », assure Éric Melet, qui dirige Bolloré Railways. L’opérateur a été constitué sous ce nom il y a six ans, gérant deux des principaux réseaux subsahariens francophones : Camrail au Cameroun, et Sitarail en Côte d’Ivoire et au Burkina Faso. Cependant, le rail africain, quand il n’est pas adossé à un projet minier, peine à se développer. Beaucoup de réseaux mixtes ont périclité ces dernières décennies, comme Dakar-Bamako depuis 2018, ainsi que le réseau ghanéen. Ou encore le Congo-Océan, de Pointe-Noire à Brazzaville – qui, après plusieurs tentatives de redémarrage, est interrompu depuis mars 2021. Jeune Afrique
Pendant le crépissage, les habitants de Djenné, au Mali, travaillent ensemble pour réparer et reconstruire la Grande Mosquée, la plus grande structure en briques crues du monde. Située dans l’arrière-pays aride du désert brûlant du Sahara, dans le sud du Mali, la Grande Mosquée de Djenné est une structure fascinante qui frappe immédiatement l’imagination. Haute de près de 20 mètres et construite sur une plate-forme de 91 mètres de long, c’est le plus grand bâtiment en briques crues du monde et le plus bel exemple d’architecture soudano-sahélienne, un style régional caractérisé par des enduits en pisé et des échafaudages en bois. Cette mosquée gargantuesque est sans aucun doute la pièce maîtresse de la vie de la ville de Djenné, protégée par l’Unesco. BBC