Revue de Presse du 3 septembre 2020

L’émissaire par intérim de l’ONU en Libye, Stephanie Williams, a déploré, mercredi 2 septembre, devant le Conseil de sécurité la poursuite de violations de l’embargo sur les armes imposé en 2011 à ce pays, alors qu’un récent rapport onusien incrimine à nouveau la société militaire privée russe Wagner. Depuis la dernière présentation de la situation le 8 juillet, « environ 70 avions ont atterri dans les aéroports de l’est en soutien » à l’armée du maréchal Khalifa Haftar, « pendant qu’une trentaine d’appareils ont été envoyés dans des aéroports de l’ouest de la Libye » en appui au gouvernement d’union GNA, a-t-elle déclaré. « Neuf cargos se sont amarrés dans des ports de l’ouest en soutien au GNA pendant que trois navires sont venus bénéficier » aux forces pro-Haftar, a ajouté la responsable, sans donner d’indications sur le contenu des cargaisons. Le Monde avec AFP

Un tribunal zimbabwéen a ordonné mercredi la libération sous caution de l’opposant Jacob Ngarivhume et du journaliste et lanceur d’alerte Hopewell Chin’ono, arrêtés le 20 juillet pour « incitation à la violence publique ». Leurs trois précédentes demandes de remise en liberté avaient été rejetées. Deux juges distincts de la Haute cour de Harare ont inversé ces décisions des tribunaux de première instance. Jacob Ngarivhume, chef du petit parti d’opposition Transformer le Zimbabwe, a été libéré contre une caution de 50.000 dollars zimbabwéens (600 dollars américains) et doit remettre son passeport à la justice et se présenter à la police trois fois par semaine. Il avait été arrêté le 20 juillet après avoir appelé à une manifestation le 31 juillet contre la corruption supposée au sein du régime du président Emmerson Mnangagwa, ainsi que contre les effets de la crise économique et sociale qui frappe le Zimbabwe depuis une vingtaine d’années. Belga

La junte au pouvoir au Mali a nommé un nouveau chef d’état-major et a procédé à plusieurs nouvelles nominations à différents postes-clés de l’armée et de la sécurité deux semaines après le putsch, selon des décrets rendus publics mercredi 2 septembre. Le général Oumar Diarra est nommé chef d’état-major général des armées par décret signé par le chef de la junte, le colonel Assimi Goita, et daté du 1er septembre. Il remplace le général Abdoulaye Coulibaly à la tête d’une armée qui a perdu des centaines d’hommes ces dernières années dans le combat contre les djihadistes, malgré le soutien des forces françaises, étrangères et onusiennes. Le général Coulibaly est toujours retenu par la junte ainsi que certains hauts gradés et hautes personnalités politiques arrêtés lors du coup d’Etat militaire qui a renversé le président Ibrahim Boubacar Keïta (« IBK ») le 18 août. Le Monde avec AFP

L’ex-président malien Ibrahim Boubacar Keïta, qui n’a plus été vu en public depuis qu’il a été déposé par des militaires, a été hospitalisé mardi soir à la suite d’un bref accident vasculaire cérébral, a-t-on appris de source médicale. « Après les analyses poussées, le président a été victime d’un accident ischémique transitoire. C’est une alerte, mais il récupère bien pour le moment », a dit un médecin de la clinique de Bamako où a été admis l’ex-chef de l’Etat. Un accident ischémique transitoire est un accident vasculaire cérébral qui ne dure généralement que quelques minutes. Il se manifeste comme un AVC (perte de force d’un côté, perte de vision, trouble du langage) et constitue un signal d’alerte au risque de survenue ultérieure d’un infarctus. AFP

La MONUSCO n’est pas partie prenante dans un processus qui débouche sur l’amnistie et l’intégration des groupes armés dans les FARDC ainsi que l’attribution des grades aux seigneurs de guerre. Pour la cheffe de la mission onusienne qui l’a déclaré ce mercredi 2 septembre au cours d’une rencontre avec la presse à Kinshasa, c’est impensable de récompenser des gens qui ont pris les armes contre leur pays et leurs populations. « Moi, je passe mon temps pour dire, qu’il ne faut pas les intégrer dans l’armée. Même quand ils déposent les armes, il ne faut pas accepter l’amnistie. Il faut se battre pour que ces gens demandent pardon et rendent compte. Ça fait 20 ans que ces gens survivent parce que, ils sont récompensés. Il faut arrêter, l’Etat doit dire, vous avez pris les armes contre la République, vous n’avez rien à demander, vous demandez juste des excuses. On a été très claire, que si le processus mène à l’intégration dans l’armée ou à discuter des grades, la MONUSCO n’est pas concernée par ça », a affirmé Mme Leila Zerrougui. Radio Okapi

« Eh, enlève ton masque ! Tu es en Tanzanie. Il n’y a pas de Covid ici » : tel est le surprenant message d’accueil martelé par les agents gouvernementaux aux nouveaux arrivants qui viennent de traverser Namanga, le poste frontière séparant le pays du Kenya. Une apostrophe qui n’a rien d’une blague, mais traduit fidèlement l’atmosphère régnant sur place. Depuis que le président tanzanien, John Pombe Magufuli, « coronasceptique » revendiqué, a déclaré début juin dans une église que « le virus a été totalement éliminé par Dieu grâce aux prières des Tanzaniens », le pays a choisi d’ignorer officiellement la pandémie. Le Monde

Les trois agents de la santé — notamment un médecin, un infirmier et leur chauffeur — enlevés en 2019 dans la région du Lac Tchad, ont été libérés après dix mois de captivité. Ils ont été présentés au ministre de la santé publique à N’Djamena. Une libération qui fait suite à l’opération « colère de Bohoma » en mai dernier où les autorités affirment avoir délogé Boko Haram du territoire tchadien. L’émotion était vive lorsque les trois anciens otages ont fait leur entrée dans la salle. Les amis, parents, enfants et épouses n’ont pas pu retenir leurs larmes à les revoir vivants après plusieurs mois de captivité. Cheveux touffus, regards hagards… les ex-otages ont retenu difficilement leur émotion. VOA

Junior et son ami Prosper étaient dans leur chambre un peu miteuse, louée dans un quartier pauvre de Lagos, lorsque la police a débarqué en 2014. Détenus depuis, ni l’un ni l’autre n’ont comparu à ce jour et personne ne sait s’ils sont innocents ou coupables. Ce jour-là les policiers rercherchaient le propriétaire de leur chambre, soupçonné d’être impliqué dans une affaire de vol de voiture. A défaut de mettre la main sur lui,ce sont les deux garçons de 21 ans qui ont été arrêtés, accusés d’être ses complices. « La police a réclamé une caution de cinq millions de nairas (environ 13.500 dollars), ils n’ont pas cet argent », raconte à l’AFP Hassana Nurudeen, une amie du quartier qui dénonce cette injustice sur les réseaux sociaux. « Cela fait six ans qu’ils vivent derrière les barreaux d’une prison de Lagos, leur vie est gâchée », se désespère-t-elle. AFP

Un ancien haut responsable rwandais condamné par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) pour son rôle dans le génocide des Tutsi en 1994 est décédé dans une prison sénégalaise où il purgeait sa peine, a-t-on appris mercredi 2 février de source judiciaire. « Je confirme le décès d’Edouard Karemera au Sénégal. La cause nous est encore inconnue », a indiqué à l’AFP Ousman Njikam, porte-parole du Mécanisme de l’ONU pour les tribunaux pénaux internationaux (MTPI), la structure chargée d’assurer les fonctions résiduelles du TPIR qui a fermé ses portes fin 2015. Selon un ancien ministre rwandais acquitté par le TPIR, M. Karemera, qui était « malade depuis quelques jours », est décédé mardi matin à l’âge de 69 ans. Le Monde avec AFP

Passé le moment de panique suscité par la pandémie de Covid-19 en début d’année, le Burkina Faso, avec le soutien du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), a pris des mesures pour assurer la continuité du programme de vaccination des enfants à travers le pays. « Nous avons eu notre premier cas de Covid-19 le 9 mars », raconte dans un entretien avec ONU Info, Dre Marie Marcos, spécialiste en santé maternelle et infantile originaire du Bénin qui gère l’unité santé de l’UNICEF au Burkina Faso. « Mais nous avons ressenti l’impact de la pandémie beaucoup plus tôt ». En effet, les pays producteurs de vaccins et le fret aérien international ont été affectés plus tôt par les mesures prises pour affronter la pandémie dans le monde. « N’ayant plus de fret international ou en nombre réduit, nous n’avons pas pu recevoir les vaccins qui devaient venir en janvier, en février, en mars », précise Dre Marcos, qui travaille depuis sept ans pour l’UNICEF, dont un an au Burkina Faso. ONU Info

Venant principalement d’Ethiopie, des milliers de personnes fuient la Corne de l’Afrique pour rejoindre le royaume où les autorités les accusent de propager le coronavirus et les bloquent dans des camps aux conditions déplorables. Plusieurs dizaines d’hommes amaigris et torse nu s’entassent dans une pièce insalubre. Les images, divulguées dimanche par le quotidien britannique Sunday Telegraph, ont été envoyées clandestinement par des migrants subsahariens depuis un centre de détention en Arabie Saoudite. Accusés de propager le Covid-19, ces individus, dont beaucoup affichent des cicatrices sur le dos, affirment être battus et victimes d’injures raciales par les gardiens : «C’est l’enfer ici. Nous sommes traités comme des animaux. Si je vois qu’il n’y a pas d’échappatoire, je me suiciderai. D’autres l’ont déjà fait», raconte au Telegraph un Ethiopien détenu dans le centre. Libération

Alors que le président Alassane Ouattara est en France et doit rencontrer Emmanuel Macron en fin de semaine, plusieurs opposants interpellent le président français. Ils souhaitent qu’il se prononce sur la candidature du chef de l’État ivoirien sortant. Emmanuel Macron avait officiellement salué le 5 mars l’annonce d’Alassane Ouattara de ne pas briguer un nouveau mandat, le qualifiant d’« homme de parole et d’homme d’État ». Or depuis le revirement du président ivoirien le 6 août, Paris garde le silence. L’opposition ivoirienne l’exhorte donc à se positionner de nouveau. RFI

La société française Axens et le conglomérat nigérian BUA ont signé mardi 1er septembre à Paris un contrat de partenariat pour réaliser la première étape d’un projet de raffinerie qui sera implantée dans l’État d’Akwa Ibom, au sud-est du Nigeria. Actuellement, le premier producteur de pétrole brut du continent importe la quasi totalité de son carburant de l’étranger. Avec ce nouveau projet de raffinerie, le Nigeria espère faire un pas de plus vers l’autosuffisance pour sa consommation de carburant. Pour l’instant, le pays fait face à un paradoxe puisque le premier producteur de brut africain manque de pétrole raffiné, fautes d’infrastructures opérationnelles. Les quatre raffineries publiques du pays, qui sont en train d’être restaurées et modernisées, sont bien insuffisantes pour répondre à la demande nationale. La France apportera son expertise technologique pour la construction de cette future raffinerie ultra-moderne. RFI

Les États-Unis ont annoncé, mercredi 2 septembre, la suspension d’une partie de leur aide financière à l’Éthiopie en raison de « l’absence de progrès » dans les négociations avec l’Égypte et le Soudan au sujet du mégabarrage construit par Addis Abeba sur le Nil. … Addis Abeba estime que cet ouvrage est essentiel à son développement économique et à son électrification tandis que Khartoum et Le Caire craignent que le futur plus grand barrage hydroélectrique d’Afrique, haut de 145 mètres, ne restreigne leur accès à l’eau. Le Soudan et l’Égypte insistent également sur le fait qu’un accord « doit inclure un mécanisme pour résoudre les disputes qui pourraient surgir » entre les trois pays. Jusqu’à présent, l’Éthiopie refuse un éventuel mécanisme, considérant que le barrage – dont la construction a commencé en 2011 – lui appartient. Les multiples réunions ministérielles entre les trois pays ont jusqu’ici échoué à aboutir à un accord, y compris une série de rencontres organisées à Washington sous l’égide du gouvernement américain. Le Soudan a proposé samedi un sommet des dirigeants pour sortir de l’impasse, encore constatée lors d’une nouvelle session de pourparlers fin août. France24 avec AFP

Facebook révèle avoir démantelé un petit réseau de comptes et de pages qui faisaient partie d’une opération d’influence russe. L’entreprise a déclaré que la campagne était liée à l’Agence de recherche sur Internet (IRA) de Russie, une organisation proche du gouvernement russe et accusée d’ingérence dans les élections américaines de 2016. Twitter a également suspendu cinq comptes du même réseau. L’opération était centrée sur PeaceData, qui prétendait être un site d’information à but non lucratif en anglais et en arabe. Selon Facebook et Twitter, la campagne n’a remporté qu’un succès très limité. Les annonces faites mardi par Facebook et Twitter sont le résultat d’une collaboration avec la Foreign Influence Task Force du FBI sur le site PeaceData, qui s’adresse à un public de gauche. Facebook a déclaré avoir supprimé 13 comptes et deux pages, qui visaient à « cibler le débat public aux États-Unis » et dans d’autres pays, dont le Royaume-Uni et l’Égypte. BBC

Un instituteur sénégalais de 33 ans, Mamadou Diakhaté, a entamé une course contre la montre pour remettre en état les classes d’un lycée de Dakar en piteux état, en faisant appel aux réseaux sociaux pour financer les travaux. Après l’apparition du nouveau coronavirus au Sénégal, celui que tout le monde surnomme « Junior » et qui officie habituellement dans une école primaire de Kaolack (centre) s’est lancé en juin dans la construction de toilettes dans des écoles qui en sont souvent dépourvues. Fin août, son association Simple action citoyenne (SAC) reçoit un appel pour une « intervention d’urgence » un peu différente au Lycée Ousmane Sembène, un établissement de 2.000 élèves installé dans un bâtiment ancien de Yoff, un quartier populaire du Nord de la capitale, proche de l’océan. AFP