Le Jnim annonce une série de blocus dans le nord du Mali
Le Jnim annonce une série de blocus dans le nord du Mali. Alors que le rythme des combats s’est intensifié entre les groupes armés du Nord signataires de l’accord de paix de 2015 et les forces maliennes, et que l’armée a initié lundi un imposant mouvement de troupes en direction du fief des rebelles du CSP (Cadre stratégique permanent) à Kidal, les groupes jihadistes profitent de la situation pour accentuer leur action. Le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans, lié à al-Qaïda, entend resserrer son étau sur les villes de Gao, Ménaka et Tombouctou, dans le nord du Mali. Après avoir récemment assuré à des médiateurs locaux que le blocus déjà imposé à Tombouctou depuis début août serait progressivement levé, le Jnim fait volte face et dément catégoriquement tout allègement. S’agit-il de maintenir la pression en attendant une levée définitive ? D’un revirement stratégique en cohérence avec la décision d’instaurer d’autres blocus dans le nord du Mali ? À Gao, première ville du Nord, les jihadistes annoncent vouloir empêcher la livraison de carburant. La localité d’Al Moustarat, plus d’une centaine de kilomètres au nord de Gao, est citée comme dernier point autorisé de ravitaillement. Enfin à Ménaka, le Jnim ne peut prétendre imposer grand chose, après avoir été évincé de la région par son rival de l’État islamique, mais le groupe lié à al-Qaïda compte instaurer son embargo sur l’axe Algérie-Kidal-Ménaka. Un embargo qui concerne le carburant mais aussi les produits alimentaires. RFI
Niger : 29 soldats tués dans l’attaque terroriste la plus meurtrière depuis le coup d’État
Les militaires au pouvoir au Niger ont annoncé, dans la nuit de lundi à mardi, que « plus d’une centaine de terroristes » avaient attaqué des forces de sécurité près de la frontière malienne, tuant 29 soldats. C’est le bilan le plus meurtrier depuis le coup d’État du 26 juillet. Vingt-neuf soldats ont été tués lors d’une attaque dans l’ouest du Niger, la plus meurtrière depuis la prise de pouvoir des militaires fin juillet dans ce pays miné par des violences jihadistes, a annoncé dans la nuit de lundi 2 à mardi 3 octobre le ministère de la Défense. « Un détachement des forces de sécurité a fait l’objet d’une attaque complexe au nord-ouest de Tabatol, combinant l’utilisation d’engins explosifs improvisés et de véhicules kamikazes par plus d’une centaine de terroristes », indique un communiqué lu à la télévision nationale. « Le bilan provisoire de cette attaque est le suivant: coté ami, 29 soldats sont tombés en héros, deux ont été gravement blessés », poursuit le texte qui précise que « plusieurs dizaines de terroristes » ont été tués. L’attaque a eu lieu près de la frontière du Mali, lors d’opérations visant à « neutraliser la menace que constitue l’État islamique au grand Sahara (EIGS), fortement implanté dans la zone ». … Il s’agit du plus lourd bilan depuis l’arrivée au pouvoir des militaires, qui avaient justifié leur coup d’État du 26 juillet notamment par la dégradation de la situation sécuritaire. France24
Burkina Faso: « Près de la moitié du territoire échappe au gouvernement en place »
Au Burkina Faso, c’était il y a quasiment un an jour pour jour : le capitaine burkinabè Ibrahim Traoré renversait le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba et prenait le pouvoir. Un second putsch en l’espace de seulement huit mois justifié par l’incapacité du pouvoir à faire face à la poussée des groupes jihadistes dans le pays. Le 28 septembre, le gouvernement a annoncé avoir déjoué une tentative de coup d’État. Un an après l’arrivée du capitaine Traoré, où en est le Burkina Faso sur les plans sécuritaire et politique ? Entretien avec Francis Kpatindé, spécialiste de l’Afrique de l’Ouest et maître de conférences à Sciences Po Paris. … « Il y a deux millions de déplacés internes, il y a des milliers de réfugiés dans les pays voisins, surtout au nord de la Côte d’Ivoire, et il y a quand même aussi des milliers de morts. Cette situation désarticule non seulement le Burkina Faso, mais fragilise les pays voisins et ouvre des corridors d’accès à la mer aux jihadistes. … Le régime n’arrive pas à faire ce qu’il reprochait à ses prédécesseurs : c’est-à-dire ne pas assurer la sécurité. Le situation va de mal en pis, puisqu’aujourd’hui il y a près de la moitié du territoire burkinabè qui échappe au gouvernement en place. » RFI
La guerre gagne une nouvelle ville au Soudan, des milliers de déplacés
Des milliers de personnes ont fui Wad Achana au Kordofan-Nord, dans le sud du Soudan en guerre, après une attaque des paramilitaires qui disent y avoir pris une garnison de l’armée, ont indiqué lundi des témoins à l’AFP. « Cinquante pick-ups surmontés d’armes » des Forces de soutien rapide (FSR), en guerre contre l’armée depuis le 15 avril, ont attaqué samedi la ville à la frontière entre les États du Kordofan-Nord et du Nil Blanc, faisant fuir des « milliers de personnes », selon ces témoins. « Nous avons vécu des heures de terreur », a affirmé l’un d’eux. Les FSR ont déclaré dimanche sur X (ex-Twitter) avoir « pris à des milices liées à l’armée la garnison de Wad Achana, dernier poste (de l’armée) avant le Nil Blanc », menaçant désormais Kosti, le chef-lieu du cet État. Le Kordofan-Nord, situé entre le Darfour, bastion des FSR dans l’ouest, et Khartoum, qu’elles contrôlent quasiment totalement, est un carrefour stratégique pour l’approvisionnement des paramilitaires. « La situation était calme à Wad Achana jusqu’à ce qu’un bataillon de l’armée prenne ses quartiers dans l’ouest de la ville la semaine dernière », a expliqué M. Abdelbaqi. « Trois jours plus tard, les FSR se sont rués sur la ville et ont tout raflé, faisant fuir l’armée » à 35 km vers l’est, a-t-il poursuivi. La guerre entre l’armée, dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane, et les FSR du général Mohamed Hamdane Daglo a fait environ 7.500 morts, selon un bilan très largement sous-estimé en raison des difficultés d’accès sur le terrain. Elle a également fait plus de cinq millions de déplacés et réfugiés et aggravé la crise humanitaire et sanitaire dans le pays, l’un des plus pauvres au monde désormais ravagé par la dengue et le choléra. RTBF
Haïti : l’ONU valide la mission internationale menée par le Kenya
Le Kenya va déployer un effectif de 1 000 hommes pour la force internationale qui va être opérationnelle en Haïti. Une résolution adoptée par le conseil de sécurité lundi par 13 voix pour et 2 abstentions a validé la création de cette mission multinationale de soutien à la sécurité, pour une période initiale de douze mois, avec une réévaluation au bout de neuf. Elle vise à apporter un soutien opérationnel à la police haïtienne dans sa lutte contre les gangs, et à améliorer la sécurité suffisamment pour organiser des élections, alors qu’aucun scrutin n’a eu lieu depuis 2016. Sous la pression de la Chine, la résolution généralise l’embargo sur les armes légères et munitions, jusqu’ici uniquement applicable aux chefs de gangs visés par le régime de sanctions mis en place en octobre 2022. De plus, elle laisse aux futurs participants de la force le soin de déterminer le calendrier et la composition de la mission, en coopération avec Port-au-Prince. AfricaNews
Madagascar: Collectif des candidats – La marche des manifestants bloquée à Ambohidahy
Manifestation pacifique qui vire à l’affrontement sanglant ! Le collectif des candidats s’est présenté à 10 heures du matin à l’extérieur du stade Barea Mahamasina avec quelques parlementaires et des partisans pour entamer une marche vers la place du 13 mai. Mais au final, ils ne sont jamais parvenus à atteindre leur but puisqu’ils ont été bloqués à la sortie du tunnel Ambohidahy. Ce qu’ils ont prévu comme manifestation pacifique est devenu des affrontements sur plusieurs fronts. Ils ont causé la blessure d’au moins sept personnes dont Andry Raobelina, candidat à la présidentielle et président du parti « Anjomara sy Rivo-baovao », Rivo Rakotovao du « Hery vaovao ho an’i Madagasikara » et six éléments des Forces de l’ordre dont un a été percuté par le véhicule d’un candidat selon la gendarmerie. Dès le départ de la marche, les députés et des partisans du collectif se sont embrouillés avec les éléments des Forces de l’ordre quelques minutes, avant de, finalement, prendre la route vers Amparibe. L’Express de Madagascar
Tunisie : Kais Saied refuse l’enveloppe anti-migration de l’UE
**Kais Saied a rejeté lundi les fonds alloués à son pays par l’Europe.**La commission de l’Union Européenne s’apprêtait à verser quelque 42 millions d’euros à Tunis, auxquels s’ajoutent 24,7 millions d’euros déjà prévus dans le cadre de l’accord portant sur la lutte contre l’immigration clandestine conclu par les deux parties en juillet d’un montant de105 millions d’euros. Mais c’était sans compter la réaction du président tunisien. Kais Saied et juge les sommes annoncées dérisoires et refuse d’accepter pour son pays ce qui qui s’apparentent, selon lui, à de la « charité ». L’union européenne confrontée à l’arrivée massive de migrants compte sur Tunis pour tenter d’inverser la tendance. L’enveloppe annoncée le 22 septembre doit servir en partie à la remise en état de bateaux utilisés par les garde-côtes tunisiens et à la coopération avec des organisations internationales à la fois pour la « protection des migrants » et pour des opérations de retour de ces exilés depuis la Tunisie vers leurs pays d’origine. AfricaNews
Tuerie en RDC: un militaire condamné à mort, trois autres à 10 ans de prison
Un officier a été condamné à mort lundi, trois autres militaires à dix ans de prison et deux acquittés par la justice militaire qui les jugeait pour la répression d’une manifestation qui a fait plus de 50 morts le 30 août à Goma, dans l’est de la République démocratique du Congo. Les avocats des condamnés, qui avaient plaidé l’acquittement, ont annoncé leur intention de faire appel. La peine capitale est souvent prononcée en RDC mais n’est plus appliquée depuis 20 ans et est systématiquement commuée en prison à perpétuité. Vendredi, dans son réquisitoire, « l’auditeur supérieur », qui représente le ministère public, n’avait pas requis la peine de mort mais la prison à perpétuité contre le principal accusé, le colonel Mike Mikombe, condamné à mort par la cour, qui n’a toutefois pas retenu l’accusation de « crime contre l’humanité » mais celle de « meurtres ». Il avait également requis des peines allant de 10 à 20 ans pour les cinq autres accusés. VOA/AFP
RDC : le Dr Denis Mukwege, prix Nobel de la paix, annonce sa candidature à la présidentielle
Le docteur Denis Mukwege, prix Nobel de la paix en 2018 pour son action en faveur des femmes violées, a annoncé à Kinshasa sa candidature à la présidentielle de décembre prochain en République démocratique du Congo. « J’accepte d’être votre candidat à la présidence de la République », a lancé Denis Mukwege, célèbre gynécologue de 68 ans, dans une allocution prononcée devant des centaines de personnes enthousiastes rassemblées dans une salle de conférence. « Notre pays va très mal », a dit dans son discours « l’homme qui répare les femmes », un surnom hérité d’un documentaire qui lui a été consacré, avec des mots très durs pour décrire « la crise » en RDC, sur les plans sécuritaire, politique ou des droits de l’Homme, avec de multiples arrestations d’opposants et journalistes ces derniers mois. Il rejoint une liste déjà longue d’opposants qui comptent affronter le 20 décembre prochain le chef de l’Etat sortant, Félix Tshisekedi, au pouvoir depuis janvier 2019 et candidat à sa réélection. TV5
Entretien : Combattre les fausses informations pour la paix et la sécurité en RDC
La désinformation constitue un risque important pour les opérations de maintien de la paix des Nations Unies. Si on la laisse se propager, cela non seulement nuit à la perception d’une mission et crée une confusion sur le rôle des Casques bleus, mais peut également mettre leur vie en danger. Bintou Keïta, Représentante spéciale du Secrétaire général pour la République démocratique du Congo (RDC) et cheffe de la mission de l’ONU sur place (MONUSCO), souligne que des mensonges sont délibérément propagés pour inciter au mécontentement contre la mission. Cela est fait pour empêcher la MONUSCO d’être témoin des actions des groupes armés, a-t-elle dit à ONU Info lors d’un entretien peu après un exposé au Conseil de sécurité de l’ONU, qui supervise toutes les missions de maintien de la paix dans le monde. Elle a décrit comment la MONUSCO lutte contre les informations fausses et trompeuses sur le terrain, et s’engage auprès des jeunes pour leur donner les moyens d’empêcher la propagation de fausses informations. … « on travaille beaucoup avec les jeunes. Et nos collègues de la communication organisent des sessions, des ateliers pour montrer comment rechercher la vérité dans l’information qui circule sur les réseaux sociaux, ne pas partager de l’information qui est fausse ou de l’information qui tend à être un message de haine, de violence. On leur apprend toutes les techniques qui permettent de détecter les fake news qui circulent et ne pas, eux, être les propagateurs de ce type d’information. » ONU Info
West Africa Tech Challenge : Relever le défi des fakes news
Un challenge opposant des jeunes africains autour du thème : « Comment comprendre et lutter contre la désinformation, la propagande et l’extrémisme violent dans la région côtière de l’Afrique de l’Ouest », s’est tenu à Abidjan. Et les résultats sont tombés le 28 septembre 2023. US West Africa Tech Challenge est un concours de technologies mettant en scène les solutions digitales innovantes de jeunes africains pour lutter contre la désinformation, la propagande et l’extrémisme violent dans la région côtière de l’Afrique de l’Ouest (Bénin, Côte d’Ivoire, Ghana, Guinée et Togo). Cette compétition a démarré à Abidjan le 27 septembre 2023 et s’est achevé 28 septembre. Des solutions présentées par les finalistes en provenance de la Côte d’Ivoire, du Nigeria, de l’Ouganda et du Niger, celle de l’Ivoirien Yao Gérard Kouassi, remporte le défi technologique États-Unis-Afrique de l’Ouest 2023. Il s’agit de ADARA, conçue « pour soutenir les petits exploitants agricoles et les autres membres des communautés dans les zones rurales ». Digital Mag
Nigeria : les syndicats suspendent leur appel à la grève nationale
Les deux principaux syndicats du Nigeria ont suspendu leur appel à la grève nationale, après l’annonce par le gouvernement de mesures pour compenser la hausse du coût de la vie, ont-ils annoncé lundi dans un communiqué conjoint. Cette grève illimitée devait démarrer mardi. Mais après des discussions dimanche et lundi entre le gouvernement et les deux syndicats, le Nigeria Labour Congress (NLC) et le Trade Union Congress (TUC), ces deux derniers ont accepté de suspendre le mouvement pour 30 jours. Le président nigérian Bola Ahmed Tinubu avait annoncé dimanche une hausse temporaire du salaire minimum pour les travailleurs les moins bien payés et des transports publics moins chers, afin de compenser l’impact de ses récentes réformes économiques. AfricaNews/AFP
Congo-B: Brazzaville connaît un début de saison de pluies, sans pluies
Le mois de septembre marque le début de la grande saison des pluies à Brazzaville. Cependant, aucune goutte de pluie n’est tombée sur la capitale congolaise pendant ce mois qui s’est achevé il y a trois jours. Les météorologues annoncent que cette année, le mois de septembre est transitoire et le pic des pluies interviendra en novembre. Ils craignent alors des perturbations au niveau de la production maraîchère. … Selon Alain Loumouamou, chef de bureau études, recherches et application à la direction de la météorologie nationale, la situation n’est pas encore trop préoccupante. « À cette date, je ne dirai pas qu’il y a un souci. C’est une phase de transition. Quand on parle de période de transition cela signifie que la période saison peut être retardée ou précoce. Donc, c’est la phase de surveillance. On ne peut pas encore déclarer qu’il y a rareté de pluie ». La saison des pluies a donc un peu de retard. Conséquence : le niveau des eaux des petits ruisseaux qui traversent Brazzaville a considérablement baissé. Même si les météorologues craignent que cela n’entraine une baisse de la production maraîchère ; il faut encore attendre, indique Alain Loumouamou. RFI
Pour les producteurs ivoiriens de cacao, la revalorisation des prix à l’achat reste insuffisante
Le prix du kilo de cacao pour la campagne 2023-2024 a été fixé à 1 000 francs CFA (soit 1,52 euro), ce qui représente une hausse par rapport aux 900 francs CFA de la campagne précédente. Cette augmentation reste cependant en deçà des attentes des acteurs de la filière. Les prix internationaux du cacao ayant considérablement augmenté en 2023, la Plateforme ivoirienne pour le cacao durable avait plaidé auprès du gouvernement en faveur d’un prix minimum de 1 300 francs CFA par kilo. L’objectif était de soutenir les producteurs locaux et de réduire les risques de fuite de fèves de cacao vers les pays voisins. France24