Cinq zones de violence des groupes islamistes militants au Sahel
Une panoplie d’acteurs, de facteurs et de motivations caractérise l’environnement sécuritaire de l’ouest du Sahel. Cette réalité appelle à des réponses adaptées à chaque contexte. Le nombre d’évènements violents impliquant les groupes islamistes militants a quadruplé dans l’ouest du Sahel depuis 2019. Les 2 800 évènements violents prévus pour 2022 sont le double de l’année précédente. La violence s’est étendue dans son intensité et sa portée géographique … Ces tendances lugubres masquent souvent les différents contextes sécuritaires que comprennent cette région. Cinq zones distinctes émergent, chacune avec ses propres dynamiques de conflit : les Trois-frontières, le centre-nord du Burkina Faso, le centre du Mali, le sud-ouest et le sud-est du Burkina Faso et l’ouest du Niger. Conjointement, ces cinq zones subissent 70% de la violence des islamistes militants au Sahel. Décortiquer les caractéristiques de chaque zone fournit des aperçus aux approches adaptées requises pour renverser ces tendances. Centre d’études stratégiques de l’Afrique
Coup d’Etat au Burkina Faso: le lieutenant-colonel Damiba accepte de démissionner sous conditions
Le lieutenant-colonel Damiba a accepté de démissionner « afin d’éviter des affrontements aux conséquences humaines et matérielles graves », indiquent dans une déclaration les chefs religieux et communautaires. Paul-Henri Damiba a cependant posé comme conditions « la garantie de la sécurité et de la non-poursuite » des militaires engagés à ses côtés, « la garantie de sa sécurité et de ses droits, ainsi que ceux de ses collaborateurs » et « le respect des engagements pris » avec la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) pour un retour du pouvoir aux civils d’ici deux ans. Destitué vendredi soir par des militaires commandés par le capitaine Traoré, le chef de l’ancienne junte avait appelé samedi les nouveaux putschistes « à revenir à la raison pour éviter une guerre fratricide dont le Burkina Faso n’a pas besoin dans (le) contexte » des violences jihadistes qui minent le pays depuis 2015. De son côté le nouveau chef autoproclamé de la junte militaire au pouvoir au Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, a appelé plus tôt dimanche la cessation des « de violence et de vandalisme » contre les intérêts français. BBC
Burkina : délégation ouest-africaine attendue après un changement de pouvoir
Une délégation ouest-africaine est attendue lundi à Ouagadougou, au lendemain de la démission du chef de la junte au pouvoir au Burkina Faso poussé vers la sortie par un jeune capitaine, après deux jours de tensions marquées par des manifestations anti-françaises. Lundi matin, les rues de la capitale Ouagadougou avaient retrouvé leur calme après des manifestations parfois violentes en partie provoquées par le refus du chef de la junte, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, d’accepter sa destitution annoncée vendredi par un jeune capitaine de 34 ans, Ibrahim Traoré. A la suite d’une médiation de chefs religieux et communautaires, très influents au Burkina Faso, le colonel Damiba, arrivé au pouvoir par un putsch le 24 janvier, a finalement accepté de démissionner, ce qui a permis de faire baisser les tensions. Le chef de la junte déchu s’est réfugié à Lomé. En échange de sa démission il a demandé que sa propre sécurité, celle de ses collaborateurs et des militaires qui le soutenaient, soit garantie. … A sujet de la France, dont l’ambassade et l’institut francais à Ouagadougou, ainsi que celui de la deuxième ville du pays Bobo Dioulasso, ont été pris à partie samedi et dimanche par des manifestants pro-Traoré, le capitaine a assuré que Paris « est un partenaire comme les autres ». Il a condamné les « actes de violence et de vandalisme » contre les représentations françaises, appelant « au calme et à la retenue ». RTBF
L’Union africaine condamne « sans équivoque » le putsch au Burkina Faso
Moussa Faki Mahamat souhaite « un retour à l’ordre constitutionnel au plus tard le 1er juillet 2024 ». Le président de la Commission de l’Union africaine (UA), le Tchadien Moussa Faki Mahamat, a condamné samedi « le changement anti constitutionnel de gouvernement » au Burkina Faso après le putsch militaire qui a chassé du pouvoir le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba. « Le président appelle les militaires à s’abstenir immédiatement et totalement de tout acte de violence ou de menaces aux populations civiles, aux libertés publiques, aux droits de l’Homme », affirme l’UA dans un bref communiqué. Le président de la Commission de l’UA appelle enfin à « un strict respect des échéances électorales pour un retour à l’ordre constitutionnel au plus tard le 1er juillet 2024 ». Après une journée émaillée de tirs dans la capitale Ouagadougou, un groupe de miitaires est apparu à la télévision burkinabè pour annoncer la destitution du colonel Damiba, remplacé à la tête de la junte par un capitaine de 34 ans, Ibrahim Traoré. VOA/AFP
Tchad : la transition prolongée, Mahamat Déby pourra briguer la présidence
Le Tchad a prolongé samedi 1er octobre de deux ans maximum sa période de transition vers des élections, en maintenant à la tête de l’Etat le chef de la junte militaire, qui sera autorisé à briguer la présidence. Les centaines de délégués réunis dans le cadre d’un « dialogue de réconciliation nationale », en l’absence d’une grande majorité de l’opposition et des organisations de la société civile qui le boycottent, ainsi que de deux des trois plus importants groupes armés rebelles, ont adopté ces mesures par « consensus », Mahamat Idriss Déby Itno devenant « le président de transition ». « Il y aura un débat lundi, on attend la fin du dialogue national inclusif pour donner la position du gouvernement, mais pas maintenant pour éviter de créer la polémique pour rien », a déclaré à l’AFP Abderaman Koulamallah, porte-parole du gouvernement. Ce dialogue national inclusif et souverain a été lancé laborieusement le 20 août, seize mois après que le jeune général de 37 ans Mahamat Idriss Déby Itno a été proclamé par l’armée président de la République au lendemain de la mort de son père, Idriss Déby Itno, tué en se rendant au front contre les rebelles le 21 avril 2021. … Dans un communiqué du 19 septembre, l’UA a demandé à la junte de respecter « la période de dix-huit mois pour l’achèvement de la transition et [rappelé] sans équivoque qu’aucun membre du Conseil militaire de transition ne pourra être candidat aux élections à la fin de la transition ». L’armée tchadienne est le principal pilier régional, au côté de l’armée française, dans la guerre contre les djihadistes au Sahel. Le Monde
Somalie : au moins 9 morts dans 2 attaques suicides des Shebab
Au moins neuf personnes ont été tuées, dont des fonctionnaires locaux, et 10 autres blessées dans deux attaques suicides revendiquées par les terroristes islamistes du groupe Al shebab, dans le centre de la Somalie, selon un la police locale. « Les terroristes ont mené des attaques suicides en utilisant deux véhicules remplis d’explosifs à Beledweyne », à environ 300 km au nord de la capitale Mogadiscio, a déclaré Mohamed Moalim Ali, commandant de police dans la région du Hiiraan, précisant que « neuf personnes ont été tuées, dont la ministre de la santé de l’état d’Hirshabelle et un commissaire de district chargé des finances (…), et plus de 10 autres blessées ». L’attaque, qui a ciblé un bâtiment gouvernemental, a été revendiquée par les shebab, groupe lié à Al-Qaïda et qui combat le gouvernement somalien depuis 15 ans. Par ailleurs, le gouvernement somalien a annoncé lundi la mort de l’un des plus hauts dirigeants du mouvement des shebab, dont la tête était mise à prix pour trois millions de dollars, lors d’une frappe aérienne dans le sud de la Somalie. La frappe de drone lancée le 1er octobre par l’armée somalienne et les « partenaires internationaux de sécurité » a tué Abdullahi Yare près de la ville côtière de Haramka, a indiqué le ministère de l’Information dans un communiqué daté de dimanche et mis en ligne lundi. Sahel-Intelligence
RDC – Irumu : 14 personnes tuées dans une attaque des ADF à Kyamata
Quatorze personnes ont trouvé la mort et 36 maisons incendiées dans une attaque des ADF survenue, dans la nuit de samedi 1er octobre, à Kyamata dans le territoire d’Irumu (Ituri). Parmi les victimes figurent deux femmes et deux enfants. Plus de 200 ménages ont fui cette attaque dans les entités voisines autour de Boga, où il y a la présence des FARDC et de l’armées ougandaise. Selon des sources locales, ces rebelles ont également kidnappé une dizaine de personnes dont le sort n’est pas jusque-là connu. Ces ADF sont venus du village de Mulangu, d’après des sources concordantes. Des rumeurs circulaient déjà sur une probable attaque du village Kyamata par ces hommes armés. Ils ont assiégé le village de Kyamata avant d’ouvrir le feu la nuit vers les habitations des populations, expliquent des sources de sécurité. Radio Okapi
RDC : Echange de tirs entre des Casques bleus et des miliciens dans le nord-est du pays
Des Casques bleus ont échangé des coups de feu avec des miliciens dans la province de l’Ituri, dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC), a déclaré jeudi un porte-parole de l’ONU. Aucune victime n’a été signalée dans cet échange de tirs survenu mercredi. Stéphane Dujarric, principal porte-parole du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, a déclaré que la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), a envoyé mercredi une patrouille de Casques bleus après avoir reçu des informations faisant état de coups de feu dans le village de Pangapanga, dans le territoire central de Djugu dans l’Ituri. Des troupes de la RDC ont rejoint la patrouille. « En atteignant le village, les Casques bleus et les troupes congolaises ont échangé des tirs avec des miliciens du groupe armé CODECO, les obligeant à se retirer », selon M. Dujarric. CODECO (Coopérative pour le développement du Congo) est un groupe formé par des hommes armés appartenant à l’ethnie Lendu. Sahel-Intelligence
En RDC, les déploiements de force doivent s’accompagner de mesures non militaires, déclare l’envoyée de l’ONU
Devant le Conseil de sécurité vendredi, la Représentante spéciale du Secrétaire général en République démocratique du Congo (RDC), Bintou Keita, a noté des avancées significatives dans la gouvernance du pays et dans les préparatifs des élections générales de décembre 2023. L’envoyée de l’ONU a toutefois déploré, malgré les initiatives régionales destinées à rétablir la paix, les violences perpétrées dans l’Est du pays par les factions armées, qui ont provoqué l’exode de 5,5 millions de personnes, un record en Afrique. Outre la promulgation de la loi électorale, Mme Keita, qui est aussi Cheffe de la Mission des Nations Unies en RDC (MONUSCO), a particulièrement salué la mise en place de cadres de concertation avec les femmes, les jeunes, les partis politiques et la société civile, et les préparatifs pour le lancement de l’enregistrement des électeurs en décembre prochain. … Cette insécurité contribue aux violations des droits de l’homme et a « aggravé une situation humanitaire déjà désastreuse », a déploré Mme Keita, qui a estimé à 27 millions le nombre de personnes nécessitant une aide humanitaire, et pour beaucoup d’entre eux, une protection. Signe de la détérioration de la situation, l’augmentation des déplacements internes depuis janvier 2022, qui a porté le nombre total de personnes déplacées à 5,5 millions – le plus grand nombre de cas en Afrique. ONU Info
Mozambique: un an après, Mocimboa panse ses plaies de l’ère jihadiste
Bâtisses en ruines, magasins vides, tas de ferrailles et voitures calcinées où viennent jouer les gamins: dans le nord du Mozambique, la ville portuaire de Mocimboa da Praia reprend doucement son souffle, un an après avoir été libérée des jihadistes. La province pauvre et à majorité musulmane du Cabo Delgado, frontalière avec la Tanzanie, est secouée depuis 2017 par la rébellion jihadiste des shebab, affiliée à l’État islamique. En août 2020, après trois ans d’offensives repoussées par l’armée mozambicaine, ils avaient installé leur QG et imposé leur terreur à Mocimboa. Un an plus tard, l’armée et les forces rwandaises appelées à la rescousse par le gouvernement du président Filipe Nyusi ont libéré la petite cité côtière. Depuis, elle panse lentement ses plaies. Il reste rare de croiser des véhicules sur les routes alentours. Les jihadistes multiplient désormais les attaques contre les civils dans le sud de la province. Mais environ 130.000 déplacés sont revenus chez eux dans les districts septentrionaux de Palma et Mocimboa, selon l’armée rwandaise qui contrôle ces deux zones. … Des milliers d’enfants ont été arrachés à leurs familles par les jihadistes. « Je n’ai aucune nouvelle », souffle Lucia, en haussant les bras avec l’impuissance de celles qui ont épuisé leurs larmes. VOA/AFP
Madagascar: début du recensement des électeurs en vue de la refonte de la liste électorale
La Commission électorale nationale indépendante (Ceni) a commencé ce week-end le porte-à-porte auprès des ménages de toute l’île. Une opération qui va se poursuivre pendant trois mois. La refonte complète de la liste électorale doit avoir lieu tous les 10 ans. Une étape cruciale en vue des prochaines élections et notamment de la présidentielle de 2023, et ce, d’autant plus que le fichier de la Ceni avait été remis en cause par différents partis politiques et simples citoyens lors des précédentes élections. Quelque 5 000 agents recenseurs ont été déployés dans le pays. Gilets à l’effigie de la Ceni, tablettes en main, les agents recenseurs s’enfoncent dans les ruelles du quartier de Nanisana. « Bonjour Madame, vous êtes au courant de la campagne de recensement ? », interroge l’un d’eux. … Les citoyens malgaches d’au moins 18 ans peuvent aussi se déplacer directement dans les fokontany, les bureaux administratifs de quartier, pour s’inscrire. Le ministère de la Justice a lancé il y a quelques semaines une procédure de délivrance de jugements supplétifs pour les citoyens qui ne disposent pas d’acte de naissance et de carte d’identité nationale. Ces documents sont indispensables pour pouvoir s’inscrire sur la liste électorale. RFI
Pour sa première visite d’Etat, Charles III recevra Cyril Ramaphosa
Le président sud-africain Cyril Ramaphosa et son épouse Tshepo Motsepe effectueront une visite d’Etat de trois jours en novembre au Royaume-Uni, la première organisée par le roi Charles III depuis son accession au trône, a indiqué lundi le palais de Buckingham. Il s’agit de la première visite d’Etat organisée à Londres par le roi Charles III depuis son accession au trône le 8 septembre à la suite du décès d’Elizabeth II. « Le président de la Répubique d’Afrique du Sud, président Cyril Ramaphosa, accompagné de Dr. Tshepo Motsepe, a accepté une invitation de Sa Majesté le Roi de rendre une visite d’Etat au Royaume-Uni du mardi 22 novembre au jeudi 24 novembre 2022 », a indiqué le palais dans un communiqué. « Le Roi et la Reine consort accueilleront la visite d’Etat au palais de Buckingham », est-il ajouté. La dernière visite d’Etat d’un dirigeant sud-africain au Royaume-Uni remonte à 2010, quand le président d’alors Jacob Zuma avait effectué un séjour de trois jours à Londres. AfricaNews/AFP