Des centaines de jeunes Maliens et de femmes de soldats en colère ont manifesté mercredi après-midi à Bamako pour réclamer la vérité sur le lourd revers infligé en début de semaine à l’armée par les jihadistes dans le centre du pays en guerre, ont rapporté les correspondants de l’AFP. Le président Ibrahim Boubacar Keïta a « déclaré un deuil national de trois jours, à compter de jeudi à zéro heure », selon un communiqué. Plusieurs centaines de femmes se sont rassemblées devant un camp de parachutistes pour exprimer leur exaspération après la mort d’au moins 25 soldats dans des combats avec les jihadistes lundi et mardi, selon un bilan gouvernemental provisoire. Une soixantaine d’autres soldats avaient été portés disparus après ce qui constitue le coup le plus dur essuyé par les forces maliennes depuis mars. Les opérations de « ratissage » de la zone, « qui se poursuivent », ont permis à 11 d’entre eux de regagner leur base, a indiqué dans la soirée l’armée malienne. AFP
La réalité est bien plus alarmante. Sans l’arrivée d’une soixantaine de militaires français héliportés par des engins mis à disposition par l’armée anglaise, cette grande ville du nord « menaçait tout simplement de tomber ou tout au moins de subir une attaque majeure de la part de groupes armés », nous affirme une bonne source. Les soldats français ont sécurisé la ville et permis l’acheminement de 150 soldats burkinabés en renfort. C’est la première fois que « Barkhane » intervient aussi massivement dans le pays, à la demande des autorités locales. Jusqu’alors, mis à part quelques opérations ponctuelles, les 4 500 soldats de la force française concentraient leurs actions sur le Mali voisin. Ouagadougou, à l’écoute d’une partie de son opinion publique, ne semble en effet pas très pressée d’intensifier sa collaboration avec la France malgré les faiblesses criantes de ses forces de sécurité. Le Monde
Il a fallu du temps aux autorités du Burkina Faso pour sortir de leur déni alors que les attaques se multipliaient sur le territoire jusqu’à frapper la capitale Ouagadougou. Ce temps est révolu. Il est à l’urgence devant « l’extrême gravité de la situation sécuritaire » qui fait « qu’il n’y a pas un jour, pas une semaine sans de nouvelles victimes », selon les mots du ministre des affaires étrangères Alpha Barry. A tel point que de hauts responsables occidentaux en viennent à redouter un effondrement de l’Etat, à l’image du voisin malien en 2012 sous les assauts alors combinés d’indépendantistes touareg et de groupes djihadistes. Le Monde
Après les récentes attaques à Zimtanga dans le centre nord du pays, et les déplacements massifs de populations, le gouvernement burkinabè annonce des mesures humanitaires pour les déplacés. Le président Kaboré a demandé aux forces de défense de tout faire pour sécuriser les localités concernées. Aucun chiffre officiel n’est disponible pour le moment sur le nombre de victimes des récentes attaques à Zimtanga. La situation est très difficile sur place, reconnaît Siméon Sawadogo, ministre de l’Administration du Territoire. Le président Roch Marc Christian Kaboré demande aux forces de défense et de sécurité de prendre des mesures nécessaires pour permettre aux populations de regagner leurs villages, selon le ministre de l’administration du territoire. RFI
Washington enracine ses liens diplomatiques avec Mogadiscio. Mercredi, les Etats-Unis ont procédé à la réouverture de leur ambassade dans la capitale somalienne qu’ils avaient quittée précipitamment dans la furie de la guerre civile. C’était en 1991. Il y a 28 ans. Pour les Etats-Unis donc, ce retour à Mogadiscio reflète les récents progrès réalisés dans le pays de la Corne de l’Afrique, qui doit encore faire face à de fréquentes attaques d’extrémistes d’al-Shabab liés à Al-Qaïda. Sur ce point, d’ailleurs, la Somalie sait bénéficier du soutien des Américains qui combattent au côté de l’armée nationale et de la force de l’Union africaine (Amisom) pour chasser les djihadistes shebab de leurs bases. AFP
Six personnes ont été tuées et plusieurs autres blessées dans l’explosion de deux voitures piégées mercredi dans la région de la Basse-Shabelle, dans le sud de la Somalie, annonce-t-on jeudi de source policière somalienne. Le responsable de la police de la région, Ibrahim Almi a déclaré que cette attaque qui a été revendiquée par le mouvement jihadiste somalien des Shabaab, affilié à Al Qaida, a été perpétrée au passage d’un convoi militaire dans ladite région. Il a précisé que six personnes ont été tuées et plusieurs autres ont été blessées dans cette attaque, selon un bilan provisoire. Sahel Intelligence
Trois miliciens et quatre civils ont été tués lors des affrontements qui opposent depuis mardi dernier, une coalition des Nyatura, APCLS et FDLR à celle de NDC-Rénové de Guidon dans au moins trois villages de la chefferie de Bwito, en territoire de Rutshuru (Nord-Kivu). Les sources administratives indiquent que la situation sécuritaire reste instable, jusqu’à jeudi 3 octobre matin. Selon ces sources, c’est depuis mardi que la coalition Nyatura, APCLS-FDLR a attaqué une position de NDC-Rénové nouvellement installée sur la colline « Maji ya Chunvi » entre Mwesso et le Jardin Théicole de Ngeri, JTN. Des accrochages qui se sont poursuivis jusque mercredi 2 octobre. Les sources administratives locales parlent déjà de trois cadres de NDC-Rénové et quatre civils tués, alors que six autres éléments de NDC-Rénové blessés ont été évacués pour des soins à Mwesso. Radio Okapi
Un tribunal militaire rwandais a inculpé mercredi 25 hommes soupçonnés d’appartenir à un groupe rebelle, pour avoir tenté de renverser par la force le gouvernement et comploté avec un pays étranger. Les accusés appartiendraient tous au Congrès national rwandais (RNC), un parti d’opposition en exil formé par d’anciens proches du président rwandais Paul Kagame, que Kigali accuse d’avoir créé un groupe armé pour mener des attaques au Rwanda depuis la République démocratique du Congo (RDC). Les suspects encourent une peine de prison allant de 25 ans à la perpétuité. Ils ont été « inculpés pour avoir tenté de renverser le gouvernement en recourant à la force militaire, collaboré avec un gouvernement étranger dans l’intention de mener la guerre, formé et rejoint une entreprise criminelle, et rejoint un groupe armé illégal », a annoncé le panel de trois juges. AFP
Qualifié pour le second tour de l’élection présidentielle tunisienne, Nabil Karoui – associé à son frère Ghazi – est à la tête d’un conglomérat qui s’étend de la télévision à la publicité, en passant par la téléphonie et internet. Quelles sont l’origine et la stratégie de cet empire familial, aujourd’hui au cœur des poursuites judiciaires contre le candidat ? Enquête. Du fin fond du village le plus reculé de Tunisie au cœur de la capitale, il est quasiment impossible d’échapper à l’empire fondé au milieu des années 1990 par les frères Karoui. Et la holding familiale continue de prospérer, malgré le fait que Nabil Karoui soit emprisonné depuis le 23 août – ce qui ne l’a pas empêché de se qualifier pour le second tour de l’élection présidentielle – et Ghazi Karoui est introuvable depuis l’arrestation de son frère, après leurs inculpations pour blanchiment d’argent et évasion fiscale. Jeune Afrique
Plusieurs dizaines de manifestants se sont rassemblés mercredi devant le Parlement à Rabat pour demander la libération immédiate de la journaliste marocaine Hajar Raissouni, condamnée à un an de prison ferme pour « avortement illégal » et « sexe hors mariage ». La petite foule mêlant féministes et défenseurs de droits humains a dénoncé une « justice aux ordres », après les condamnations prononcées lundi contre cette jeune reporter du quotidien arabophone Akhbar Al-Yaoum, son fiancé, son gynécologue, un anesthésiste et une secrétaire médicale. « Les libertés sont en danger, la presse est en danger », ont crié les manifestants réunis autour de banderoles dénonçant des « lois rétrogrades », utilisées pour « terroriser et se venger de la presse libre ». AFP
Les élections législatives au Tchad pourront être organisées de manière « réaliste » au premier trimestre 2020, a affirmé jeudi la commission électorale, enterrant la promesse du chef de l’Etat Idriss Déby Itno de tenir en 2019 ce scrutin régulièrement reporté. Le président Idriss Déby Itno avait promis en juillet que ces élections, qui auraient dû se dérouler en 2015 selon la Constitution, auraient lieu avant la fin de l’année. Mais la Commission électorale indépendante (Céni) projette « l’horizon temporel réaliste de l’organisation des élections législatives au premier trimestre 2020 », a affirmé son président, Kodi Mahamat, lors d’un point presse. Même avec ce report, l’élection reste dépendante du « financement des opérations électorales », a prévenu M. Mahamat, qui appelle à l' »appui » des « partenaires techniques et financiers » du Tchad. AFP
Plusieurs anciens chefs d’états, des constitutionalistes de renommée mondiale sont à Niamey dans le cadre d’une Conférence internationale sur le Constitutionalisme et la Consolidation de la Démocratie en Afrique. Nicéphore Soglo du Benin, Goodluck Jonathan du Nigeria, Mahamane Ousmane ,ancien président du Niger, ainsi que l’ancienne présidente du Liberia Ellen Johnson Searlef sont invités à la réunion. Le chef de l’état nigérien Issifou Mahamadou Hôte du sommet a réaffirmé son engagement à ne pas se représenter lors élections présidentielles de 2021. « Je respecterai scrupuleusement les dispositions de la République du Niger. Mon désir le plus ardent est de passer le pouvoir en 2021 à un successeur démocratiquement élu, ce sera une première dans notre pays depuis son accession à l’indépendance ». A déclaré le président Issifou Mahamadou. BBC
Le taux de condamnation des cas de blanchiment d’argent reste encore faible voir insignifiant, en Afrique de l’Ouest. S’il est de 30% à l’échelle mondiale, il peine à atteindre les 10% dans la sous-région. Le secrétariat du Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest (GIABA) l’a fait savoir aux diplomates accrédités à Dakar et à la presse, dans le cadre d’une rencontre tenue ce mercredi 2 octobre 2019 dans la capitale sénégalaise. … Le secteur des mines qui bouscule fortement celui de l’immobilier à la première place des niches de blanchement d’argent, renfermerait sept typologies de cette pratique illicite. A travers 46 cas présumés de blanchiment d’argent que les autorités des pays de la CEDEAO ont soumis à leur justice, le GIABA s’est rendue compte de « l’argent sale » est blanchi à travers le trafic illicite de l’or. Selon M. Umaru, il y a des compagnies qui ont été mises en place de manière irrégulière et qui sont impliquées dans l’exploitation des ressources aurifères, surtout dans le secteur artisanal. AllAfrica
« Faire taire les armes en Afrique n’est pas un choix mais c’est une nécessité absolue », a déclaré la Conseillère spéciale des Nations Unies sur l’Afrique, Bience Gawanas, devant les membres du Conseil présidé au mois d’octobre par l’Afrique du Sud. Plus de 20% des 1,2 milliard d’Africains, soit environ 220 millions d’habitants, ont entre 15 et 24 ans. Ce chiffre devrait passer à 350 millions environ au cours de la prochaine décennie. « Il est impératif que l’Afrique exploite ce dividende démographique pour faire taire les armes à feu ; pour lutter contre les menaces à la paix et à la sécurité, y compris la radicalisation, l’extrémisme violent, le terrorisme, la violence sexuelle, la xénophobie, la cyber-insécurité, les crimes organisés, les migrations forcées, la prolifération des armes légères et de petit calibre et des milices …; et pour s’attaquer aux causes profondes, notamment l’exclusion, les inégalités, le taux de chômage élevé et le changement climatique », a dit Mme Gawanas. ONU Info
Dans le cadre de la commémoration du 32e anniversaire de l’assassinat du président Thomas Sankara, le Front progressiste Sankariste (FPS) et le Comité international Mémorial Thomas Sankara (CIM-TS) ont organisé une conférence de presse au siège de l’Union pour la renaissance/Parti sankariste (UNIR/PS) à Ouagadougou. Lors de la rencontre, les organisateurs ont donné des détails du programme des 72 heures prévues pour la manifestation. C’était le mercredi 2 octobre 2019. … Notons que le choix de la date du 2 octobre pour la rencontre avec la presse n’est pas anodin : ce jour mémorable est la date anniversaire du Discours d’orientation politique (DOP), fondement idéologique de la Révolution d’août 1983. La commémoration du 32e anniversaire de l’assassinat de Thomas Sankara est placée cette année sous le thème de la lutte contre le terrorisme. Le FPS, dans une posture de défenseur de la liberté, veut « vaincre le terrorisme par la mobilisation populaire », en appelant le peuple courageux et résilient à se dresser contre « le radicalisme infantile, le populisme stérile et l’extrémisme violent ». L’Observateur Paalga