Tchad: l’angoisse des familles des disparus après les manifestations du 20 octobre
Les langues se délient au Tchad, deux semaines après les terribles événements du 20 octobre, quand des manifestations de l’opposition contre la prolongation de la transition ont été réprimées dans le sang. Les différents bilans parlent de 50 à 150 morts, des centaines de blessés et des milliers de personnes arrêtées ou « déportées », ainsi que des centaines de portés disparus. Des habitants de Ndjamena, sans nouvelles des leurs arrêtés ce jour-là, témoignent. Le 20 octobre 2022, Anamo Maïnsala, 37 ans et nouvellement intégré à la fonction publique, se reposait dans sa maison située dans le quartier de Moursal, lorsqu’une camionnette remplie de militaires s’est arrêtée devant sa concession. Les soldats ont alors forcé les portes, passé la première pièce où il n’y avait que des femmes, avant de s’introduire dans la suivante. La suite est racontée par un membre de sa famille, qui n’a pas voulu donner son nom par peur d’éventuelles représailles : « Ils ont trouvé mon grand frère avec un de mes neveux qui a à peine 15 ans. Ils ont pris mon neveu et l’ont emmené dehors. Là, ils lui ont tiré dans la jambe. Ils ont pris mon frère, l’ont mis dans la camionnette et sont partis avec lui. Jusqu’à aujourd’hui, on ne sait pas s’il est vivant ou s’il est mort. On ne sait pas. » RFI
Après deux ans d’une guerre sanglante en Ethiopie, gouvernement et rebelles du Tigré signent un accord pour mettre fin aux hostilités
A moins de quarante-huit heures de la date anniversaire du conflit qui les oppose depuis deux ans, le gouvernement fédéral éthiopien et les autorités rebelles du Tigré ont conclu mercredi 2 novembre à Pretoria un accord de « cessation des hostilités » et de « désarmement méthodique ». Parmi les principaux points de la déclaration signée par le gouvernement éthiopien et le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), les deux parties s’engagent à « sauvegarder la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ethiopie ». Les combattants du FPLT seront « désarmés, démobilisés et réintégrés » suivant un programme précis. Les deux parties ont convenu « de mettre en œuvre des mesures transitoires comprenant le rétablissement de l’ordre constitutionnel dans la région du Tigré, un cadre pour le règlement des différends politiques et un cadre politique pour la justice transitoire afin de garantir la responsabilité, la vérité et la réconciliation ont annoncé les autorités éthiopiennes ». Le gouvernement éthiopien « renforcera sa collaboration avec les organismes humanitaires, afin de continuer à acheminer l’aide à tous ceux qui en ont besoin ». Il va aussi « poursuivre ses efforts pour rétablir les services publics et reconstruire les infrastructures de toutes les communautés touchées par le conflit ». Le Monde avec AFP
Le Kenya annonce l’envoi de troupes en RDC pour combattre les rebelles
Le Kenya a annoncé mercredi 2 octobre le déploiement de troupes en République démocratique du Congo (RDC) dans le cadre d’une intervention militaire régionale visant à soutenir le régime congolais face aux rébellions actives dans l’est de la RDC. « En tant que voisins, le destin de la RDC est lié au nôtre », a lancé le président William Ruto à Nairobi lors d’une cérémonie de présentation du contingent prêt à partir, en rappelant que la force régionale doit compter également des militaires du Burundi, d’Ouganda et du Soudan du Sud, envoyés « en mission pour protéger l’humanité ». « Nous ne permettrons pas aux groupes armés, aux criminels et aux terroristes de nous priver de notre prospérité commune », a poursuivi le chef de l’Etat kényan, sans préciser le calendrier de déploiement des troupes. … Les dirigeants des sept pays membres de la Communauté est-africaine (Burundi, Kenya, Rwanda, Tanzanie, Soudan du Sud, Ouganda et RDC), dans laquelle le Kenya joue un rôle moteur, s’étaient mis d’accord en avril pour la création d’une force conjointe pour aider à restaurer la stabilité en RDC. Le Monde avec AFP
RDC : le M23 avance, les habitants de Goma vivent la peur au ventre
Dans l’est de la République démocratique du Congo, les troupes du M23 gagnent du terrain. Elles se sont emparées ces derniers jours de plusieurs localités sur une route menant à Goma, notamment Kiwanja et Rutshuru. Alors à Goma, la peur est partout. « J’ai une amie qui a accouché à seulement cinq mois après avoir été traumatisée par cette guerre. Avant-hier, nous avons été alertés que le M23 arrivait à Goma. Et à cause la peur, mon amie a perdu son bébé. Comment ne pas avoir peur ? Tous les jours, nous apprenons des soldats du gouvernement sont tués. Aujourd’hui, mes enfants refusent aussi d’aller à l’école, ils ont peur que ça exploser à tout moment. Certains n’arrivent même plus à suivre à l’école tellement ils sont traumatisés », raconte une habitante de Goma. AfricaNews
Groupe Wagner : comment l’armée secrète de Poutine exploite l’or du Soudan avec la complicité du pouvoir
Des hommes blancs en treillis militaire soudanais et en plein Khartoum. Depuis le début de l’année 2022, les photos et vidéos reproduisant ce genre de scène se multiplient sur les réseaux sociaux soudanais. Qui sont ces hommes ? Le Monde a enquêté sur eux en partenariat avec l’OCCRP (Organized Crime and Corruption Reporting Project), un réseau international de journalistes d’investigation. Des documents que nous avons authentifiés, ainsi que des déclarations douanières entre la Russie et le Soudan, montrent comment les hommes de Wagner, un groupe paramilitaire proche de Vladimir Poutine, se sont installés dans le pays. Ils révèlent aussi le haut niveau de collusion entre les mercenaires russes et une partie du pouvoir politique et militaire soudanais. L’objectif ? Profiter des ressources en or du pays, troisième producteur d’Afrique, sans reverser aucun pourcentage au Soudan, comme l’exige pourtant la loi. En échange, la Russie, via Wagner, fournit aux autorités soudanaises du matériel de maintien de l’ordre et des hommes pour la formation de ses soldats. Le Monde
Mali-Burkina: le capitaine Ibrahim Traoré rencontre le colonel Assimi Goïta à Bamako
Pour son premier déplacement à l’étranger, Ibrahim Traoré, récemment désigné président de la transition au Burkina Faso, a rencontré à Bamako son homologue malien, qui est venu personnellement l’accueillir à sa descente d’avion. … Le capitaine Ibrahim Traoré a été investi président de la transition burkinabè le 21 octobre, après son coup d’État du 30 septembre, le second en huit mois dans le pays. Le colonel Assimi Goïta est lui-même issu d’un coup d’État militaire, mené il y a un peu plus de deux ans. Il a instauré de nouvelles stratégies au Mali qui pourraient servir de modèle pour les nouvelles autorités burkinabè. On pense évidemment au départ de la force française Barkhane et à l’arrivée de supplétifs russes qui appuient l’armée malienne depuis près d’un an. Des « mercenaires du groupe Wagner », selon un grand nombre de pays occidentaux, africains ou américains ; de simples « instructeurs » envoyés par l’État russe, selon Bamako. RFI
Le Burkina Faso exclu de l’accord commercial entre les Etats-Unis et les pays africains
Les Etats-Unis vont exclure le Burkina Faso de l’accord commercial liant la première puissance mondiale aux pays africains, a annoncé mercredi 2 octobre la Maison Blanche, justifiant cette décision par l’absence de progrès vers un retour à la démocratie, après les deux coups d’Etat militaires dans le pays depuis début 2022. « J’ai pris cette décision car j’ai déterminé que le gouvernement du Burkina Faso n’a pas mis en place, ou fait des progrès continus en vue d’établir, le respect de l’Etat de droit et du pluralisme politique », éléments nécessaires dans le cadre du programme AGOA (African Growth Opportunities Act), a justifié le président américain Joe Biden dans une lettre envoyée au Congrès américain. L’exclusion du pays ouest-africain sera effective au 1er janvier 2023, a précisé le courrier. … L’AGOA, mis en place en 2000 et dont la liste des pays bénéficiaires est révisée tous les ans, établit une coopération économique et commerciale avec le continent africain. Il facilite les exportations africaines vers les Etats-Unis pour soutenir le développement économique. Le Monde avec AFP
Sénégal: avant son audition, Ousmane Sonko appelle au calme
Ousmane Sonko est convoqué ce jeudi 3 novembre devant le doyen des juges d’instruction. L’opposant est visé par une plainte pour viols déposée début 2021 par une employée d’un salon de massage. En vue de cette audition, un important dispositif de sécurité a été déployé dans la capitale. Cette affaire judiciaire avait provoqué de violentes émeutes qui avaient fait au moins 13 morts dans le pays en mars 2021. RFI
L’ONU salue les condamnations pour un massacre commis en République centrafricaine en 2019
Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, et le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, ont salué mercredi la condamnation de trois membres du groupe armé Retour, Réclamation et Réhabilitation (3R) pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre en raison de leur rôle dans le massacre de 46 civils en 2019 et d’autres abus graves commis en République centrafricaine. Les trois accusés – Issa Sallet Adoum (alias Bozizé), Mahamat Tahir et Yaouba Ousman – ont été reconnus coupables le 31 octobre et condamnés à des peines d’emprisonnement allant de 20 ans de réclusion à la perpétuité pour les homicides et autres crimes commis à Lemouna et Koundjili, dans le nord-ouest du pays. Antonio Guterres, chef des Nations Unies, a déclaré aujourd’hui que « ce procès est une étape importante dans les efforts de la République centrafricaine pour traduire en justice les responsables de crimes graves, ce qui est crucial pour lutter contre l’impunité, briser les cycles de violence et contribuer à la justice transitionnelle ». ONU Info
Tunisie: la jeunesse se mobilise contre l’impunité dans les affaires de violences policières
En Tunisie, depuis la mi-octobre, de nombreuses affaires de violences policières suscitent la colère de la jeunesse tunisienne. Ce jeudi, la justice devrait annoncer le verdict dans l’une d’elles, le cas du jeune supporter de football Omar Laabidi, décédé en 2018. Il s’était noyé dans une rivière en tentant d’échapper à des agents de police après une sortie musclée d’un stade de football. 14 agents de sécurité avaient été arrêtés pour non-assistance à personne en danger. RFI
L’impossible mise en conformité des mines illégales de cobalt de RDC
Par milliers, des « creuseurs » continuent d’extirper à coups de pioches de la mine de cobalt à ciel ouvert de Shabara, dans le sud-est de la RD Congo, de quoi vivre et nourrir leurs familles, alors qu’officiellement ils n’ont plus le droit d’être là depuis des années. « On lutte pour qu’ils nous laissent en paix », déclare pendant la pause un de ces mineurs artisanaux, Marcel Kabamba, qui dit gagner par son travail jusqu’à 200 dollars par semaine – une bonne somme, dans un pays dont les trois quarts des habitants vivent avec moins de deux dollars par jour. … Un directeur de « l’Alliance du cobalt équitable » (ACE, initiative de la profession), David Sturmes, considère que compagnies minières et creuseurs ont tous intérêt à redorer son image. « Les conditions d’exploitation du cobalt artisanal congolais ne sont pas à la hauteur des attentes internationales », juge-t-il. « Mais elles ne s’amélioreront pas tant qu’on n’y investira pas, et nous nous pourrons investir que si nous réglons la question de la légalisation ». AFP
Alexandrie tente de résister à la montée inexorable de la mer
Avec le réchauffement climatique et la montée du niveau de la mer Méditerranée, l’Egypte pourrait perdre l’un de ses trésors : Alexandrie, avec son port, ses ruines antiques, ses six millions d’habitants. Le scénario du pire a déjà été écrit par le groupe des experts climat de l’ONU (Giec): en 2050 « la mer montera d’un mètre ». Alors, elle engloutira « un tiers des terres ultra-fertiles du delta du Nil et des villes historiques comme Alexandrie seront inondées ». Chaque année, la cité d’Alexandre le Grand s’enfonce de trois millimètres, fragilisée par les barrages du Nil en amont qui empêchent le limon de venir consolider son sol et par le forage de gaz en mer. En face, la mer monte d’autant, sous l’effet du réchauffement et de la fonte de la calotte glaciaire. AFP