Au Mali, le projet de Constitution concentre les pouvoirs aux mains de la présidence
La présidence y voit « l’aboutissement d’un processus de renouveau démocratique », cristallisant « l’espoir de la nation tout entière ». Et pourtant, le projet de Constitution du Mali, remis lundi 27 février au colonel Assimi Goïta, chef de l’Etat depuis son double putsch d’août 2020 et de mai 2021, divise la classe politique et la société civile malienne. Consulté par Le Monde, le document de vingt-neuf pages, qui amende un avant-projet de loi fondamentale rendu public en octobre 2022, renforce considérablement les pouvoirs du président. Si le nouveau texte précise que ce dernier ne peut « en aucun cas » briguer plus de deux mandats, il lui donne la possibilité de prendre des « mesures exceptionnelles » en cas de menace « grave et immédiate » à laquelle aurait à faire face ce pays en proie au terrorisme depuis le début de la guerre, déclenchée au nord en 2012 par une coalition de groupes terroristes et indépendantistes. Dans la nouvelle mouture, le président peut aussi « ordonner la mobilisation générale » des citoyens afin de défendre la patrie « lorsque la situation sécuritaire l’exige ». … Pour cet avocat, ancien ministre de l’administration territoriale et membre du Cadre d’échanges, un regroupement de plusieurs partis et coalitions politiques, l’organisation des pouvoirs détaillée dans le projet relève du « grand n’importe quoi ». Les autorités ont « enlevé au gouvernement tous ses pouvoirs », précise-t-il. « Elles oublient qu’une cohabitation est possible, ajoute-t-il. Le Monde
Au Gabon, le One Forest Summit accouche d’un fonds de 100 millions d’euros
Les six chefs d’État présents à cette réunion internationale sur la conservation des forêts, la protection du climat et la biodiversité ont adopté jeudi 2 mars un document baptisé « le plan de Libreville ». Le plan de Libreville s’inspire des principales résolutions de la COP27. Les politiques présents au sommet se sont engagés à stopper la déforestation comme solution efficace dans la lutte contre le changement climatique, rapporte notre correspondant à Libreville, Yves-Laurent Goma. Mesure phare de ce plan, la création d’un fonds doté d’une enveloppe de 100 millions d’euros a été annoncée. « Nous allons mettre 100 millions d’euros additionnels pour les pays qui souhaitent accélérer leur stratégie de protection des réserves vitales de carbone et de biodiversité dans le cadre des partenariats », a déclaré le président français Emmanuel Macron au sujet de partenariats de « conservation positive ». La Fondation Walton participera à hauteur de 20 millions d’euros, Conservation international pour 30 millions d’euros et la France met sur la table 50 millions d’euros, a détaillé le président français. RFI
Angola, Congo-B puis RDC: la journée marathon en Afrique centrale d’Emmanuel Macron
Suite de la tournée africaine du président français Emmanuel Macron. Après deux jours au Gabon, où il a surtout été question d’environnement, avec un sommet sur la protection des forêts tropicales, le chef de l’État français est arrivé le 2 mars 2023 à Luanda en Angola. Une visite qui aurait dû avoir lieu il y a trois ans, mais qui a été repoussée plusieurs fois en raison de la crise sanitaire. Ce voyage s’inscrit dans la volonté de la France de renforcer les liens avec de nouveaux partenaires sur le continent. Une visite où l’économie a occupé une partie de la matinée avec un forum consacré surtout à l’agriculture. En effet, l’Angola souhaite diversifier son économie, aujourd’hui totalement dépendante du secteur pétrolier et surtout garantir sa sécurité alimentaire dans un pays qui importe beaucoup. La France s’est donc engagée dans le secteur agricole avec notamment une aide de l’Agence française au développement (AFD) de 200 millions d’euros pour un programme de résilience climatique. RFI
Nigeria: Atiku Abubakar et Peter Obi, 2e et 3e à la présidentielle, contestent le scrutin
Les deux principaux opposants nigérians n’ont pas de mots assez durs envers la Commission électorale indépendante, accusée d’avoir manœuvré pour porter Bola Tinubu de l’APC au pouvoir. Atiku Abubakar, du Parti démocratique populaire, et Peter Obi, du Parti travailliste, ont tous les deux pris la parole ce jeudi pour dénoncer un processus entaché d’irrégularités et annoncer qu’ils allaient saisir la justice. Peter Obi, arrivé officiellement à la troisième place, affirme même qu’il a remporté l’élection présidentielle. « Moi, je crois que si vous souhaitez être appelé « Votre Excellence », alors il faut que le processus qui vous a porté au pouvoir soit excellent. Et je veux assurer le peuple nigérian que nous allons explorer toutes les options légales et pacifiques pour reconquérir notre mandat. Nous avons gagné les élections, et nous allons le prouver aux Nigérians », a-t-il déclaré. Un peu plus tard dans la journée, Atiku Abubakar a à son tour pris la parole. Il a lui aussi indiqué que ses avocats travaillaient en vue d’un recours. « Les rêves et les aspirations des Nigérians ont été brisés à cause de l’attitude de la Commission électorale qui a totalement échoué à remplir leurs attentes, a-t-il dénoncé. Les élections de ce week-end n’étaient ni libres ni justes. C’était un viol de la démocratie. » RFI
Nigeria: 12 morts dans une explosion près d’un oléoduc détourné par des pilleurs
Une explosion aux abords d’un oléoduc siphonné par des voleurs de pétrole a tué au moins douze personnes dans le sud-est du Nigeria, ont annoncé vendredi la police locale et une ONG. Le sabotage d’oléoduc, puis le raffinage clandestin de brut pour le vendre au marché noir, causes de désastres écologiques et d’accidents mortels, sont très répandus dans le sud pétrolier du Nigeria, premier producteur d’or noir en Afrique. L’explosion a eu lieu dans la nuit de jeudi à vendredi dans la communauté de Rumuekpe, dans l’Etat de Rivers, traversée par l’oléoduc Trans-Niger Delta (TNP), selon un communiqué de l’ONG Youths and Environmental Advocacy Centre (YEAC). Elle a été confirmée par la police locale dans un communiqué. Selon cette ONG, un des bus chargés de pétrole qui venait d’être siphonné a explosé alors que son chauffeur le démarrait, provoquant un incendie qui a fait des « dizaines » de morts. AFP
Somalie : 210 civils tués en vingt-quatre jours dans les combats au Somaliland
Au moins 210 civils ont été tués depuis vingt-quatre jours à Las Anod, au Somaliland, région séparatiste de Somalie où des affrontements ont éclaté entre milices loyales au pouvoir de Mogadiscio et forces indépendantistes, selon le maire de la ville. « 210 civils ont été tués et 680 autres blessés » dans la ville disputée de Las Anod, a déclaré lors d’une conférence de presse Abdirahim Ali Ismail, affirmant que 200 000 personnes avaient fui les affrontements. Un précédent bilan, donné le 23 février par le directeur d’un hôpital de la ville, faisait état de 96 morts. Selon l’édile de Las Anos, « 750 maisons ont été détruites » et « toutes les installations gouvernementales ont été bombardées ». Ancien territoire britannique, le Somaliland a déclaré son indépendance de la Somalie en 1991, un acte non reconnu par la communauté internationale. Cette région connaissait depuis une relative stabilité, alors que la Somalie a été ravagée par des décennies de guerre civile et d’insurrection islamiste. Le Monde avec AFP
Espionnage et « hacktivisme », les dessous de la cyberguerre entre le Maroc et l’Algérie
« Nous envoyons un message aux hackers marocains : arrêtez de divulguer des données algériennes pour que nous puissions nous arrêter nous aussi. » La mise en demeure, affichée sur le site de la Bibliothèque nationale du royaume du Maroc (BNRM) au matin du 1er janvier 2023, marque une énième riposte de hackers prétendant défendre la souveraineté numérique de leur pays en attaquant les institutions publiques du voisin. Quelques jours plus tôt, des données confidentielles du ministère marocain de l’Éducation nationale avaient été publiées, dont des informations sur près de 1 million d’étudiants. En représailles, des données sur des milliers d’élèves algériens ont été mises en ligne. Un pas de plus dans la crise interminable entre Rabat et Alger, qui se livrent bataille sur tous les fronts possibles, du sport à la diplomatie en passant par internet. Qui sont les groupes qui mènent ces attaques ? Comment opèrent-ils ? Quelle menace représentent-ils pour la sécurité numérique au Maghreb ? Jeune Afrique
Tunisie : des personnes en contact avec des diplomates américains arrêtées, Washington s’inquiète
Le département d’État américain a dénoncé jeudi « l’escalade » en Tunisie après une vague d’arrestations d’opposants, s’inquiétant d’informations faisant état de poursuites pénales engagées contre des personnes ayant eu des contacts avec des diplomates de l’ambassade américaine à Tunis. « Nous nous inquiétons d’informations selon lesquelles des poursuites pénales ont été engagées contre des individus en Tunisie, résultant apparemment de leurs réunions ou conversations avec des membres de l’ambassade des États-Unis », a déclaré jeudi 2 mars le porte-parole du département d’État américain, Ned Price. « Cela fait partie comme je l’ai déjà dit d’une escalade dans les arrestations de personnes perçues comme étant critiques du gouvernement » tunisien, a-t-il ajouté devant la presse. France24
RDC : les États-Unis offrent une récompense pour la localisation du chef des rebelles ADF
Les États-Unis offrent une récompense pouvant aller jusqu’à 5 millions de dollars pour toute information susceptible de mener au chef d’une milice affiliée au groupe État islamique (EI) dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), a annoncé jeudi l’ambassade américaine à Kinshasa. « Le programme de Récompenses pour la justice (RFJ) du département d’État des États-Unis […] offre une récompense d’un maximum de 5 millions de dollars pour toute information pouvant mener à l’identification ou la localisation du leader » des Forces démocratiques alliées (ADF), Seka Musa Baluku, indique l’ambassade. Les ADF sont à l’origine des rebelles ougandais majoritairement musulmans, qui ont fait souche depuis le milieu des années 1990 dans l’est de la République démocratique du Congo où ils sont accusés d’avoir massacré des milliers de civils. En 2021, des attentats sur le sol ougandais leur ont aussi été attribués et une opération militaire conjointe entre les armées congolaise et ougandaise a été lancée pour les traquer dans les provinces congolaises du Nord-Kivu et de l’Ituri. AFP
Méga-contrat minier Chine-RDC: des ONG congolaises annoncent des poursuites
En RDC, la société civile est en colère après la publication, le 16 février, du rapport de l’Inspection générale des finances (IGF) sur le contrat « infrastructures contre mines » signé en 2008 entre le gouvernement et le Groupement des entreprises chinoises. Absence d’infrastructures, surfacturation et sous-évaluation des parts de l’État congolais : le rapport de l’IGF dénonce un déséquilibre dans le contrat, en défaveur de Kinshasa. Mais la partie chinoise dément et dénonce « un rapport pas crédible ». Réunies cette semaine à Kinshasa, les organisations de la société civile annoncent des actions en justice pour obtenir des condamnations. RFI
Au Niger, une réunion de la coalition mondiale contre le groupe EI et le terrorisme
Des experts du groupe africain en matière de lutte contre le terrorisme, Coalition mondiale contre Daech, sont en réunion de haut-niveau à Niamey depuis ce 1er mars 2023. Les pays organisateurs sont le Niger, les États-Unis, l’Italie et le Maroc. Un groupe de travail qui tentera de faire des propositions pour vaincre les groupes terroristes comme le groupe État islamique, qui sèment la mort et la désolation, et accentuent la pauvreté parmi les populations des zones affectées dans le Sahel. Cette rencontre doit permettre la mise en œuvre des activités des groupes africains de la Coalition mondiale contre Daech. Les experts de plusieurs pays et des institutions internationales se pencheront sur l’élaboration d’une stratégie axée sur la recherche et les activités de lutte contre le terrorisme, une collaboration entre les pays partenaires pour vaincre Daech et ses affiliés en Afrique de l’Ouest. Des actions collectives sont à mener pour contrer l’État islamique de la province de l’Afrique de l’Ouest (ISWAP). RFI
Le Lac Tchad bientôt couvert par le cadre juridique de la Convention sur l’eau
Le Lac Tchad est sur le point d’être couvert par le cadre juridique de la Convention sur l’eau, à la suite de la confirmation par le Niger de son souhait d’accéder à ladite Convention, a annoncé jeudi la Commission économique des Nations Unies pour l’Europe (CEE-ONU). Cette adhésion à venir à la Convention sur la protection et l’utilisation des cours d’eau transfrontières et des lacs internationaux constitue « une étape décisive » pour la région puisque qu’elle rendra alors le Lac Tchad entièrement couvert par le cadre juridique de la Convention. En effet, en devenant Partie, le Niger rejoindra les pays riverains du Lac Tchad à savoir le Tchad et le Cameroun devenus Parties respectivement en 2020 et en 2022 et le Nigéria, en passe de devenir Partie. « L’adhésion prochaine du Niger à la Convention sur l’eau confirme l’intérêt politique grandissant à travers le monde pour la coopération transfrontalière sur les ressources en eau partagées », a déclaré dans un communiqué, Sonja Koeppel, secrétaire de la Convention. ONU Info