Si certains ministères des Affaires étrangères ont publiquement condamné l’invasion russe en Ukraine, d’autres ont voulu maintenir une certaine distance, tout en exhortant les belligérants à la négociation. Les pressions diplomatiques, de l’Union européenne comme de la Russie, se sont multipliées depuis le premier jour pour qu’ils expriment leur point de vue sur la guerre. Dans un discours très remarqué, c’est le Kenya à l’ONU, le premier, qui a condamné l’usage de la force par la Russie et le mépris de la diplomatie. À sa suite, le Ghana, membre du Conseil lui aussi, a dit son soutien à « l’intégrité territoriale de l’Ukraine », comme le Gabon, troisième membre africain, qui a, lui aussi, a voté la résolution condamnant « l’agression » russe et appelé à un cessez-le-feu immédiat. Dix-sept abstentions sur 35 viennent des pays africains, avec entre autres le Congo-Brazzaville, Madagascar, le Mali, le Sénégal, le Soudan, l’Algérie, l’Éthiopie ou encore l’Afrique du Sud qui se sont abstenus. Ce qui confirme l’embarras d’une partie de continent vis-à-vis de ce conflit. Certains sont des alliés de longue date de Moscou, comme Alger, d’autres sont en train de se rapprocher des Russes, comme le Mali, en pleine transition. RFI
L’Ukraine comptait 16.000 étudiants africains avant le conflit, selon son ambassadrice à Pretoria, héritage des relations étroites de nombreux pays du continent avec le bloc soviétique. Adamu dort tout habillé, ses chaussures et sa veste chaude enfilée. Prêt « si la moindre opportunité d’être évacué se présente ». Comme des centaines d’étudiants étrangers, principalement africains, le Nigérian est coincé à Soumy, dans le nord-est de l’Ukraine. La frontière russe n’est qu’à quelques dizaines de kilomètres et ses soldats encerclent la ville, « c’est ce que je lis mais après tout je n’en sais rien », soupire l’étudiant en médecine, 23 ans, joint au téléphone par l’AFP depuis l’Afrique du Sud. Plus de bus, pas de train, les rares taxis coûtent cher et sont utilisés par les étudiants, en groupes, pour aller dans la matinée, « plus calme au niveau des explosions », se ravitailler dans les supermarchés. Du riz, des spaghettis, oignons et sauce tomate, Adamu Rabiu, logé dans le Dortoir 3 de l’Université d’État, a de quoi tenir plusieurs jours. « Mais après? » AFP
Le Front national de défense de la constitution (FNDC), une coalition des partis et d’associations très engagée sous le régime d’Alpha Condé, a averti, mardi, qu’il allait s’opposer à toute idée d’une transition longue en Guinée. Le FNDC a sonné l’alerte à travers un communiqué dans lequel il confirme «l’authenticité» d’un document portant chronogramme de la transition (largement partagé sur les réseaux sociaux). Le document auquel se réfère le Front national de la défense de la constitution fait état d’une transition de quatre ans. La coordination nationale du FNDC prévient «qu’elle s’opposera avec détermination à toute idée d’une transition longue». LE FNDC est né de la volonté du président Alpha Condé de briguer un 3ème mandat. Regroupant des organisations de la société civile et partis politiques, il avait organisé une série de manifestations à partir d’octobre 2019 avec au final une cinquantaine de morts. AFRIMAG
Un animateur et blogueur connu de Tombouctou a été arrêté et retenu 24 heures après s’être autoproclamé, dans une vidéo humoristique, président de ce pays plongé depuis des années dans une grave crise sécuritaire et politique. Il a lui-même annoncé mercredi soir avoir été relâché sur son compte Facebook. « Je prends la décision ferme de m’autoproclamer président de la transition civile à compter de demain 28 février », disait Tandina Elhadj Beyt’allah dans une vidéo postée sur Facebook le 27, dans laquelle il apparaissait face caméra, ceint d’une écharpe aux couleurs maliennes. Il invoquait, solennel, la gravité de la situation que connaît son pays et « le manque de vision de nos autorités ». Il attendait la fin de cet enregistrement de moins de deux minutes pour préciser à l’adresse des autorités de Tombouctou que « c’est juste de la comédie ». « Faut pas envoyer les policiers me chercher », concluait-il dans un éclat de rire. Le blogueur avait trouvé l’inspiration dans la récente déclaration d’une personnalité peu connue, Ainea Ibrahim Camara, qui a beaucoup fait parler de lui depuis fin février en s’intronisant, depuis l’étranger, président « de la transition civile » malienne. AFP
Dans une lettre ouverte adressée au président de la transition datée du 1er mars, Maïga Binta Yatassaye, épouse de l’ancien Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga, réclame l’évacuation sanitaire de son mari. Incarcéré depuis le mois d’août pour des soupçons de corruptions et de favoritisme dans deux affaires distinctes, Soumeylou Boubèye Maïga est hospitalisé sous surveillance policière dans une clinique de Bamako depuis près de 3 mois. RFI
Depuis cinq ans, l’armée camerounaise combat des groupes séparatistes qui veulent créer un État indépendant pour les anglophones du pays qui s’estiment marginalisés dans ce pays majoritairement francophone. … Mis bout à bout, les effroyables récits de dizaines de ces réfugiés, interrogés fin janvier par l’AFP, dessinent les contours d’un conflit meurtrier qui s’enlise depuis cinq ans dans l’indifférence. Qu’ils soient partis en 2017, ou il y a quelques mois seulement, tous racontent quasiment la même histoire. D’abord, les arrestations. Les voisins ou les proches, partisans de la sécession, embarqués dans des fourgons, et qu’on n’a plus revus. « Dans mon village, personne n’a jamais jeté de pierre aux militaires, mais tellement de jeunes ont été arrêtés », témoigne Gerard Tiko’Or Akenji, depuis la ferme qu’il a fondée dans l’un des camps établis par le Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR), à Ogoja, dans l’est du Nigeria. Arrêté quatre fois entre 2017 et 2019, « j’ai été torturé », affirme ce Camerounais de 45 ans, qui a fui « au Nigeria en mars 2019 par peur de mourir ». AFP
L’ancienne procureure générale de la Cour pénale internationale Fatou Bensouda va diriger une commission d’enquête de l’ONU sur les violations présumées des droits humains dans le conflit en Ethiopie. Cet organe, créé à l’initiative de l’Union européenne, devra en une année renouvelable si nécessaire enquêter et réunir des preuves sur les violations des droits humains commises depuis le 3 novembre 2020 par toutes les parties au conflit en Éthiopie. Depuis son déclenchement en novembre 2020, la guerre commencée au Tigré (nord de l’Ethiopie) et qui s’est ensuite propagée aux régions voisines de l’Amhara et de l’Afar, a été marquée par de nombreuses exactions. Le conflit entre les rebelles du TPLF et l’armée fédérale de l’Ethiopie a été selon l’ONU marqué par des exactions. La commission présentera une mise à jour orale sur ses travaux pendant la cinquantième session du Conseil des droits de l’homme, prévue en juin prochain, et un rapport écrit à la session suivante, en septembre. Fatou Bensouda a été procureure générale de la CPI de juin 2012 à juin 2021. AfricaNews avec AFP
La police antiterroriste marocaine a annoncé avoir arrêté mercredi un « extrémiste » affilié à l’organisation jihadiste Etat islamique (EI) soupçonné de préparer des attentats visant des étrangers et des responsables sécuritaires au Maroc. L’homme, âgé de 27 ans, a été placé en garde à vue après son interpellation tôt mercredi près de Tata (sud-est du pays) pour « son implication présumée dans la préparation de l’exécution de plans terroristes aux ramifications transfrontalières », a indiqué le Bureau central d’investigations judiciaires (BCIJ) dans un communiqué. Le suspect avait « collecté plusieurs contenus numériques de sites extrémistes en vue de s’informer (…) sur la conception d’engins explosifs afin de les utiliser dans des opérations terroristes à l’aide d’une voiture piégée », a précisé le BCIJ. Parmi ses cibles, des ressortissants étrangers au Maroc, certains hauts responsables de la sécurité et du gouvernement et des bâtiments officiels sensibles, selon la même source. AFP
Près de 500 migrants sont parvenus ce mercredi à pénétrer dans l’enclave espagnole de Melilla, située sur la côte nord du Maroc, lors de la tentative de passage la plus massive jamais enregistrée dans cette enclave, selon les autorités locales. « Vers 9h30 (8h30 GMT), un groupe de quelque 2 500 personnes originaires d’Afrique subsaharienne a tenté un franchissement massif de la clôture frontalière de Melilla », a indiqué dans un communiqué la préfecture de Melilla, avant d’ajouter que 491 migrants étaient parvenus à entrer dans l’enclave. « Il s’agit de la tentative d’entrée la plus importante (jamais) enregistrée » à Melilla, a assuré la préfecture. « La grande violence employée par les migrants » — équipés « de crochets » pour escalader la clôture grillagée et de « bâtons » et qui « jetaient des pierres » — leur a permis de « déborder les forces de sécurité marocaines qui tentaient de les empêcher d’atteindre la clôture », a-t-elle expliqué. De son côté, l’Association marocaine des droits de l’Homme (AMDH) a fait état d’une trentaine de migrants blessés, dont trois ou quatre grièvement, qui ont été admis à l’hôpital Hassani à Nador, ville marocaine frontalière de Melilla. RFI
Son premier trajet, il l’a fait avec sa voiture. « Faire sept heures de temps de route à l’aller avec le trafic, et sept heures de temps au retour, trois personnes, ce n’est pas suffisant. C’est la raison pour laquelle j’ai décidé de louer un bus de 50 places à ma charge pour déplacer le maximum de Camerounais possible, ou d’Africains », affirme Merlin Dsadheu Tchinde à la BBC. M. Tchinde est d’origine camerounaise et vit depuis 2010 à Varsovie, la capitale polonaise. « J’ai réussi à déplacer 53 personnes », explique-t-il. BBC