Revue de presse du 3 mai 2023

Bénin: une dizaine de civils tués par des assaillants dans le Nord-Ouest
Une dizaine de civils ont été tués à Kérou, dans le nord-ouest du Bénin, dans la nuit de lundi 1er à mardi 2 mai, à environ 600 kilomètres de la capitale béninoise de Cotonou. Ces tueries ont été perpétrées par des individus non encore formellement identifiés. L’armée a été aussitôt déployée. C’est un village de l’arrondissement de Kaobabou qu’ils ont investi lundi 1er mai vers 22 heures. Ils ont surpris les habitants endormis et ont assassiné sauvagement plusieurs d’entre eux. Le bilan évolue à chaque découverte : mardi soir, les chiffres qui circulaient donnaient une douzaine de civils enlevés et tués. Une source locale ajoute à ce bilan des disparus, mais elle n’est pas précise pas leur nombre. Les assaillants seraient également partis avec du bétail, selon des sources. La peur règne sur le village : des habitants ont préféré quitter Kaobabou après ces tueries qualifiées de « d’insensés » par bonne partie des Béninois. RFI

Le rôle complexe des Saoudiens dans les évacuations au Soudan
En évacuant du Soudan des milliers d’étrangers, l’Arabie saoudite a fait la démonstration de son influence dans la région du Golfe, mais aussi de son rôle complexe dans ce pays d’Afrique du Nord-Est où elle entretient des liens avec les deux généraux en guerre. … Certains experts avertissent cependant que les évacuations du Soudan risquent d’éclipser le rôle complexe que l’Arabie saoudite et d’autres puissances extérieures jouent dans ce pays, où deux généraux auteurs du putsch de 2021 se livrent depuis le 15 avril une guerre sans merci. L’Arabie saoudite se positionne en tant que médiateur dans le conflit soudanais, s’appuyant sur ses liens avec les deux généraux rivaux, le chef de l’armée Abdel Fattah al-Burhane, et le chef des paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), Mohamed Hamdane Daglo, liens qui découlent en partie de leur implication dans la guerre au Yémen, souligne M. Hudson. VOA

Au Soudan en guerre, l’ONU dénonce des pillages et veut des garanties pour l’aide
Le chef de l’humanitaire à l’ONU a exigé mercredi des garanties pour pouvoir acheminer de l’aide aux Soudanais toujours pris dans les combats au mépris d’une trêve qui pourrait être prolongée d’une semaine à minuit. L’armée et les paramilitaires s’accusent mutuellement d’ignorer la trêve sans cesse violée. Elle permet surtout des évacuations sécurisées de civils et la poursuite de négociations indirectes à l’étranger, selon des experts. Des « affrontements et des explosions » se sont produits mercredi à Khartoum, a rapporté un habitant, tandis qu’un autre a fait état d’avions militaires survolant la capitale. Les combats ont fait depuis le début des hostilités au Soudan le 15 avril au moins 550 morts et 5.000 blessés. TV5Monde

Ituri : 8 morts dans des attaques attribuées aux ADF à Irumu et Mambasa
Huit personnes ont trouvé la mort, lundi 1er mai, dans des différentes attaques attribuées aux rebelles ADF dans les territoires d’Irumu et Mambasa (Ituri). Selon des sources locales, la première incursion a eu lieu dans le village Sesa, dans le groupement Bandavilemba. Dans cette localité, affirment les mêmes sources, deux personnes (un homme et une femme) qui se trouvaient aux champs ont été abattus par ces assaillants armés. Le coordonnateur de la société civile de bandavilemba, Dieudonné Malangayi, a indiqué que les militaires sont arrivés après le forfait pour repousser l’ennemi. Un autre groupe de ces rebelles s’est introduit le même lundi au quartier Coton dans la localité de Makumo, territoire de Mambasa, où ils ont tiré plusieurs coups de feu ayant atteint six personnes qui sont mortes sur place. Radio Okapi

RDC: la proposition de loi Tshiani sur la «congolité» fait débat dans la société civile
La proposition de « loi Tshiani », proposé par Noël Tshiani Muadiamvita et porté par le député national Nsingi Pululu, voudrait que seuls les citoyens nés de père et de mère congolais soient légitimes à accéder aux plus hautes fonctions de l’État, dont la présidence de la République. L’Institut de recherche en droits humains de Lubumbashi a organisé ce mardi à Kinshasa un débat sur le sujet. « Inopportune, ni nécessaire, ni urgente », c’est ainsi que l’Institut de recherche en droits humains de Lubumbashi qualifie la loi Tshiani. Pour maître Hubert Tshiswaka Masoka, directeur de cet institut, la proposition de loi Tshiani contient beaucoup de contradictions. « Nsingi Pululu constate lui-même que la proposition de loi Tshiani est inconstitutionnelle, et il introduit la révision de la Constitution, indique Maître Hubert Tshiswaka Masoka. Et nous, nous lui relevons toutes ces difficultés et avisons le public que ce sera très difficile à quelques mois des élections, sous état de siège, qu’on puisse revoir la Constitution. » … Les discussions sur la loi Tshiani sont loin d’être terminées, car la proposition de loi a été déposé auprès de l’Assemblée nationale qui doit en débattre. RFI

Mali : L’Allemagne confirme le retrait de ses troupes
L’Allemagne va procéder d’ici mai 2024 au retrait de ses troupes engagées engagés dans la mission de casques bleus Minusma (Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation au Mali). Le gouvernement d’Olaf Scholz, à cause des tensions avec le pouvoir malien, a confirmé dans un communiqué que les soldats allemands de la Bundeswehr vont quitter progressivement le Mali. Cette décision de retrait du Mali avait été annoncée par Berlin fin 2022. Le Mali comme le Burkina Faso se sont éloignés des Occidentaux pour se rapprocher de la Russie. Sahel-Intelligence

Liberté de la presse au Burkina Faso et au Mali : l’appel des trente
Joliba TV News, L’observateur Paalga, France 24, la Fédération des journalistes africains, RFI, Omega Médias, Le Monde, Wakat Sera, Libération… Trente organisations et médias africains et internationaux se mobilisent, en ce 3 mai, en faveur de la liberté de la presse au Mali et au Burkina Faso. Ils interpellent les autorités de ces deux pays et la communauté internationale sur la nécessité de mettre fin aux pressions et aux menaces dont sont victimes les journalistes nationaux et étrangers sur leurs territoires respectifs. Ils appellent les deux gouvernements de transition à respecter les engagements internationaux de leurs pays dans le domaine de la liberté d’expression, en particulier la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples. France24

Classement mondial de la liberté de la presse : Reporters sans frontières s’inquiète d’un « déluge » de désinformation
Propagande politique, manipulations économiques, faux contenus générés par l’intelligence artificielle : la désinformation au sens large est une menace majeure pour la liberté de la presse dans le monde, s’alarme Reporters sans frontières (RSF) dans son 21e classement annuel. Sans changement, le pays le mieux noté est la Norvège et le dernier la Corée du Nord. La France est 24e et gagne deux places. Globalement, les conditions d’exercice du journalisme sont mauvaises dans 7 pays sur 10. Cette édition 2023 pointe en particulier les effets de la désinformation. Dans les deux tiers des 180 pays évalués, les spécialistes qui contribuent à l’élaboration du classement « signalent une implication des acteurs politiques » dans des « campagnes de désinformation massive ou de propagande », selon RSF. C’est le cas de la Russie, de l’Inde, de la Chine ou du Mali. Plus largement, ce classement « met en lumière les effets fulgurants de l’industrie du simulacre dans l’écosystème numérique ». « C’est l’industrie qui permet de produire la désinformation, de la distribuer ou de l’amplifier », explique à l’AFP Christophe Deloire, secrétaire général de l’ONG. AFP

Cameroun : l’inquiétude après une attaque
Très tôt lundi matin, à Matouké dans la région camerounaise du Littoral, des éléments des forces de sécurité sont tombés dans une embuscade tendue par des séparatistes anglophones. Il est rare que les sécessionnistes anglophones lancent des attaques du côté francophone. Mais ce n’est pas la première fois qu’un tel incident survient dans le département de Moungo. Si cette attaque meurtrière dans la localité de Matouké, aux premières heures du 1er mai, préoccupe les autorités camerounaises, elles n’ont pourtant pas encore réagi. Pendant le défilé de la Fête internationale du travail à Douala, des membres des forces de sécurité évoquaient ce nouveau drame. On entendait gendarmes et policiers en parler entre eux, pendant que nombre des travailleurs mobilisés sur la place des fêtes de Bessékè n’étaient encore au courant de rien. Mais avant la fin de la journée, la nouvelle a été largement diffusée, faisant état de trois morts du côté des militaires, auxquels s’ajoutent un officier introuvable et un civil tué. Au lendemain de ce drame qui a entaché la fête du travail au Cameroun, le calme règne dans le département du Moungo où est survenue l’attaque meurtrière. Au moins un détachement du Bataillon d’intervention rapide a été aussitôt envoyé en poste avancé pour soutenir les forces déjà présentes sur le terrain. DW

La junte imprime un tournant répressif sans précédent à l’Algérie
La répression exercée par les forces de sécurité algériennes devient extrêmement préoccupante. Sous les ordres directs du général Chengriha, les soi-disant ‘’forces de l’ordre’’ sont utilisées pour réprimer les manifestations pacifiques, arrêter et emprisonner des opposants politiques, expulser brutalement les migrants subsahariens et violer les droits de l’homme en toute impunité. La répression prend de nombreuses formes, allant du recours excessif à la force lors de manifestations pacifiques à la surveillance et à l’interception de communications privées. Cette vague répressive est motivée par des discriminations ciblant des groupes spécifiques en fonction de leurs opinions sociopolitiques ou de leurs origines. Dans de nombreux cas, la junte militaire justifie son autoritarisme par la sécurité nationale ou la lutte contre le terrorisme. Cependant, cette justification est souvent utilisée pour supprimer toute dissidence ou toute voix critique, plutôt que pour protéger les citoyens. Sahel-Intelligence

Au Sénégal, l’opposition divisée sur le dialogue politique
L’ouverture d’un dialogue politique tel que proposé par Macky Sall, à seulement dix mois de la présidentielle, est perçu par le Pastef, dirigé par Ousmane Sonko, comme une tentative de l’actuel chef de l’Etat de briguer un nouveau mandat. Ainsi, pour Abou Sané, secrétaire communal du Pastef à Ziguinchor, le président sénégalais doit tout simplement finir son second mandat et partir. « A dix mois de l’élection présidentielle, nous nous démarquons complètement de cet appel parce que c’est un appel qui est fondé sur l’hypocrisie et qui est sans avenir car il n’incarne absolument aucune garantie. Ce que nous proposons est qu’on accepte la candidature d’Ousmane Sonko et le calendrier électoral, ainsi que tout le processus électoral dans la transparence », martèle Abou Sané joint au téléphone par la DW. Mais pour Adji Mergane Kanouté, vice-présidente de la coalition Benno Bokk Yakaar à l’Assemblée nationale, le Parti Pastef ne peut pas empêcher Macky Sall d’engager des consultations politiques et de briguer un nouveau mandat. DW

Centrafrique: le parti d’opposition BRDC veut boycotter les prochaines élections municipales
Les leaders du Bloc républicain pour la défense de la Constitution (BRDC) ont animé mardi 2 mai 2023 un point-presse à Bangui. Face aux journalistes, ils ont abordé notamment les prochaines élections municipales et la question sécuritaire. D’entrée de jeu, le Bloc républicain pour la défense de la Constitution (BRDC) se désengage des élections municipales à venir et fixe des conditions. « Nous n’irons plus jamais à des élections alibis, affirme Crépin Mboli-Goumba est coordonnateur du BRDC. Les élections, on ne les fait pas par coquetterie, c’est d’abord un devoir démocratique. L’indépendance de l’ANE [Autorité nationale des élections, NDLR], la légitimité de la Cour constitutionnelle, la représentation des partis politiques de l’opposition dans les différentes déclinaisons de l’organe qui sera en charge de l’organisation de ces élections-là, et nous disons que ces prérequis ne sont pas encore satisfaits. » … Le BRDC projette d’organiser dans les prochains jours des manifestations pacifiques à Bangui. De son côté, le gouvernement centrafricain poursuit ses différents chantiers. Les élections municipales auront lieu cette année et des moyens militaires continuent d’être déployés dans des zones en détresse. RFI

Kenya : l’opposition appelle à une nouvelle journée d’action jeudi
La police kenyane a affronté des manifestants anti-gouvernementaux mardi dans la capitale, Nairobi, lors d’une nouvelle série de manifestations à l’appel du chef de l’opposition. Les députés de l’opposition se sont rendus au bureau du Président, dans le quartier central des affaires, pour présenter une pétition. La police les a dispersés à l’aide de gaz lacrymogènes. Le vice-Président Rigathi Gachagua « nous a dit que nous savions où les trouver. Nous le savons. Nous y sommes allés et avons rencontré la police. Lâches ! », a déclaré le sénateur Edwin Sifuna, du comté de Nairobi. Les manifestants qui se sont présentés dans la matinée pour ériger des barricades sur les principaux axes routiers de la ville ont jeté des pierres sur la police, qui a répliqué par des gaz lacrymogènes. Un bus et un camion de marchandises ont été incendiés. AfricaNews/AP

Madagascar: le projet de loi sur le nouveau code minier arrive devant le Parlement
À Madagascar, le processus de réforme du secteur minier malgache, entamé il y a près d’une décennie, serait enfin sur le point d’aboutir. Le projet de loi du nouveau code minier, a été adopté début avril en conseil des ministres et devrait désormais être présenté au Parlement lors de cette nouvelle session qui s’ouvre ce mardi 2 mai. La société civile, très impliquée dans le processus de concertation, a exprimé sa satisfaction face aux avancées majeures enregistrées des derniers mois, et a fait également part de ses recommandations. Des avancées notoires : c’est ce que Clément Rabenandrisana, le coordonnateur national de la Plateforme des sociétés civiles sur les industries extractives, tient à souligner. À commencer par la hausse du taux de redevance, passant de 2 à 5 %. RFI

Comment le changement climatique propage le paludisme en Afrique
Le paludisme, dont c’est, ce mardi 25 avril, la journée mondiale, reste une maladie redoutable en Afrique malgré l’arrivée de vaccins, à cause notamment d’une résistance croissante aux traitements, selon l’Organisation mondiale de la santé. Mais pas seulement. Les catastrophes météorologiques, comme le cyclone Freddy qui a récemment frappé le Malawi, ont fait bondir les cas de paludisme, alertent les experts. En effet, l’augmentation des précipitations augmente potentiellement le nombre de sites de reproduction des moustiques vecteurs, comme ceux qui transmettent le paludisme, qui se reproduisent dans les plans d’eau stagnants et temporaires. Peter Sand, le directeur du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme – qui fournit 63 % de tous les financements internationaux destinés aux programmes de lutte contre le paludisme – indiquait fin 2022 que certaines parties de l’Afrique qui n’étaient pas touchées par le paludisme étaient désormais à risque, car les températures augmentent et permettent aux moustiques de prospérer, notamment en altitude. Or, la population de ces régions ne sera pas immunisée, d’où le risque d’un taux de mortalité plus élevé. Le Point

En Guinée, des pêcheurs atteints d’une mystérieuse maladie de la peau
Qu’est-il arrivé à ces pêcheurs en Guinée ? Un certain nombre d’entre eux ont été hospitalisés, atteints d’une mystérieuse maladie de la peau, provoquant des éruptions cutanées et brûlures pouvant aller jusqu’au troisième degré. Un agent chimique déversé en haute mer pourrait en être la cause. Les autorités, qui ont ouvert une enquête, se veulent rassurantes. Reportage de Sarah Sakho et Malick Diakité. Les acteurs du secteur de la pêche sont inquiets en Guinée, après l’hospitalisation de pêcheurs atteints d’une mystérieuse maladie de la peau provoquant des cas d’éruptions cutanées, avec des brûlures allant jusqu’au troisième degré. Kouessi ne sort plus de sa chambre depuis son retour de pêche, il y a deux semaines. Ses mains, son visage et ses parties génitales portent de sévères brûlures qui l’empêchent de se tenir debout. « Après le travail, j’ai pris un peu d’eau de mer comme ça (il montre) pour me nettoyer le visage, les mains et les parties intimes. Le lendemain, j’ai constaté ces brûlures sur le corps’ », raconte-t-il. Depuis un mois, près de 300 pêcheurs artisanaux sont atteints de brûlures similaires. Tous les ont contractées au contact de l’eau de mer alors qu’ils étaient au large. France24