À Niamey, Antonio Guterres « salue la vie démocratique du Niger »
Après Dakar, le secrétaire général est depuis ce lundi 2 mai à Niamey. Cette étape doit lui permettre de se rendre compte de la situation sécuritaire et humanitaire qui prévalent dans la région de Tillabéry, non loin de la frontière avec le Mali. Les questions sécuritaires, humanitaires, et la bonne gouvernance au Niger étaient au centre des discussions entre Antonio Guterres et le président Mohamed Bazoum. Lors de cette première visite, le secrétaire général de l’ONU a tenu à saluer la démocratie nigérienne. « Je salue la vie démocratique au Niger. Elle représente un exemple pour la région et le continent entier. » Appréciant les défis que relève l’armée dans ce combat quotidien contre les terroristes, Antonio Guterres appelle à la soutenir. « En regardant la performance remarquable de l’armée du Niger, la communauté internationale doit investir à fond dans le renforcement des capacités de l’armée du Niger. » RFI
Guinée : l’opposition rejette la transition de 39 mois
La junte militaire au pouvoir en Guinée a annoncé ce week-end une période de 39 mois, soit plus de trois ans, comme délai de la transition avant de rendre le pouvoir aux civils. Cette décision a été vivement critiquée. Dès le départ, l’opposition juge ce délai trop long. Cette dernière affirme avoir été écartée des assises nationales le mois dernier et déplore le fait que les militaires gouvernent sans concertation. La déclaration du chronogramme de la transition en Guinée intervient cinq jours après la date fixée par la Cédéao, c’est-à-dire le 25 avril. Le gouvernement de transition a en effet expliqué qu’il refuse de se soumettre aux injonctions de l’institution sous-régionale. … Mais si Mamady Doumbouya affirme avoir consulté toutes les parties prenantes, cela est infirmé par ces dernières qui affirment que les décisions importantes du pays sont prises uniquement par le gouvernement de transition et ses proches. Abdoulaye Oumou Sow, porte-parole duFront national pour la défense de la Constitution, estime qu’il « n’y a pas eu de consultation parce que ceux qui sont les acteurs majeurs de ce pays n’ont pas été acceptés, ils ont coopté des personnes à leur guise et ils ont eu avec ces personnes ce qu’ils veulent comme durée de la transition. » En septembre dernier, les partis d’opposition avaient proposé une durée de quinze mois de transition. Une proposition refusée par les autorités militaires de transition. DW
Les autorités maliennes annulent les accords de défense avec la France
La junte au pouvoir au Mali a annoncé lundi soir rompre les accords de défense avec la France et ses partenaires européens, nouvelle manifestation de la dégradation des relations entre Bamako et ses anciens alliés dans le combat contre les jihadistes. Mettant à exécution une menace brandie depuis des mois, les autorités dominées par les militaires arrivés au pouvoir par la force en août 2020 ont annoncé « dénoncer » les Accords de statut des forces (Status of Force Agreements, ou Sofa) fixant le cadre juridique de la présence au Mali des forces française Barkhane et européenne Takuba, ainsi que le traité de coopération en matière de défense conclu en 2014 entre le Mali et la France. … L’annonce des autorités maliennes envenime encore les relations entre deux anciens alliés qui ont combattu ensemble la contagion jihadiste partie du nord de ce pays pauvre et enclavé. Elle a depuis gagné le Niger et le Burkina Faso voisins, et menace de s’étendre encore plus au sud jusqu’au Golfe de Guinée. Elle a fait au Mali des milliers de morts, civils et combattants, et laissé le pays proche de sombrer, de l’aveu même des autorités. VOA
En Centrafrique, HRW dénonce des meurtres de mercenaires russes « en toute impunité »
Des miliciens russes soutenant le gouvernement centrafricain ont commis « de graves abus à l’encontre de civils en totale impunité » affirme Human Rights Watch (HRW) dans un rapport publié mardi. En Centrafrique, les paramilitaires russes à nouveau accusés d’exactions contre des civils. Dans un rapport publié mardi 3 mai, Human Rights Watch (HRW) affirme détenir des « preuves convaincantes » démontrant que des miliciens soutenant le pouvoir en Centrafrique y ont commis « de graves abus », dont des meurtres et tortures, « en toute impunité » depuis 2019. Ce pays, l’un des plus pauvres du monde, est le théâtre, depuis 2013, d’une guerre civile très meurtrière au début, mais qui a considérablement baissé d’intensité depuis 2018. Le président Faustin Archange Touadéra a toutefois appelé, fin 2020, Moscou à la rescousse d’une armée faible et démunie pour repousser une offensive rebelle qui menaçait Bangui et le régime. France24
La Covid-19, prétexte de la répression des médias en Afrique
La couverture de la pandémie de la Covid-19 s’avère risqué pour les journalistes africains, tant les menaces et les intimidations dont ils font l’objet sont importantes. En République démocratique du Congo (149e du dernier classement de Reporters sans Frontières) l’agression du journaliste Tholi Totali Glody par les forces de l’ordre, il y a un an, est révélateur du climat tendu dans lequel travaillent les journalistes. Tholi Totali Glody effectuait pourtant un reportage sur le respect des mesures de confinement imposées à la population lorsqu’il a été agressé. Il y a aussi le cas de l’Afrique du Sud avec la journaliste Azarrah Karrim, visée par des tirs de balles en caoutchouc par les forces de sécurité alors qu’elle couvrait les mesures de confinement. Au Zimbabwe voisin, le journaliste Hopewell Chin’ono a été arrêté après avoir a mis à jour un scandale de détournement d’argent public dans l’acquisition de matériel destiné à lutter contre la pandémie. Selon certains observateurs, cette situation a créé un climat de peur, poussant les journalistes à s’autocensurer sur les sujets liés à la gestion de la lutte contre la Covid-19 par les Etats africains. DW
Entre censures, menaces, arrestations et tueries des journalistes, la liberté de la presse en péril en RDC
Être journaliste en République démocratique du Congo (RDC) n’est parfois pas une partie de plaisir. Alors que garanti par les textes légaux, la liberté de la presse est en péril dans ce pays où l’on assiste à des censures, menaces, arrestations et même tueries des journalistes dans certains coins. « 75 cas d’atteintes à la liberté de la presse depuis le 2 novembre 2021, c’est déjà trop ! », fustige Tuver Wundi, point focal de l’organisation Journaliste en Danger (JED) dans une interview accordée à la RTBF ce mardi 3 mai. « Où allons-nous avec cette face de harcèlement dont sont victimes les journalistes ? », s’interroge-t-il. Dans son rapport publié à cette occasion, JED fait mention de ces 75 cas sus-évoqués affirmant que depuis novembre dernier, 19 journalistes ont été arrêtés et 11 médias fermés par les services de sécurité. Une situation qualifiée de « frustrante », dans un pays démocratique. « Les journalistes et les médias congolais restent exposés aux diverses pressions et censures, aux arrestations arbitraires et aux menaces directes et indirectes », s’insurge JED. RTBF
Ouganda : une ONG met en garde contre les arrestations de journalistes
À l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, le Human Rights Network for Journalists (HRNJ) met en garde contre l’augmentation du nombre de journalistes arrêtés en Ouganda. En Ouganda, les journalistes sont souvent victimes de mauvais traitements de la part des forces de sécurité, qui ont augmenté en flèche lors des élections de 2021, marquées par le pire bain de sang depuis des années. Le HRNJ a publié l’année dernière un rapport recensant quelque 131 cas d’abus contre des journalistes, 82 sont directement attribués à des membres de la police ougandaise. Ce pays d’Afrique de l’Est a connu une série de mesures de répression à l’encontre des opposants au régime du président Yoweri Museveni, en particulier à l’occasion des élections de l’année dernière : des journalistes ont été agressés, des avocats emprisonnés, des observateurs du scrutin poursuivis et des dirigeants de l’opposition violemment muselés. AfricaNews
Attaque des shebab contre une base de l’Union africaine en Somalie
Des militants islamistes radicaux shebab, lourdement armés, ont attaqué mardi une base militaire de la force de maintien de la paix de l’Union africaine en Somalie, faisant des victimes, a-t-on appris auprès d’un commandant militaire local et de témoins. L’attaque, conduite avant l’aube, a visé une base abritant des soldats burundais de l’Atmis près du village de Ceel Baraf, à 160 km au nord-est de Mogadiscio, selon ces sources. « Les terroristes ont attaqué tôt ce matin la base de l’armée burundaise près de Ceel Baraf, il y a eu de violents combats et des victimes des deux côtés mais nous n’avons pas davantage de détails jusqu’à présent », a déclaré à l’AFP le commandant militaire local Mohamed Ali interrogé par téléphone. « Ils ont lancé l’attaque avec l’explosion d’une voiture avant un échange de tirs nourri », a-t-il ajouté. VOA
Vives critiques au Tchad contre le nouveau report du dialogue national
C’est le ministre tchadien des Affaires étrangères qui a annoncé dimanche (1.05) le report du dialogue national, prévu le 10 mai, après une demande du Qatar. Selon le ministre tchadien des Affaires étrangères, Mahamat Zen Cherif, le report de ce forum fait suite à la demande du Qatar, médiateur dans le pré-dialogue entre la junte et les groupes rebelles qui piétine depuis plus d’un mois et demi à Doha. L’objectif du pré-dialogue est de permettre aux groupes rebelles et à la junte de trouver un accord pour faire la paix avant le grand dialogue de N’Djamena. Un argument qui ne convainc pas Max Kemkoye, le président de l’Union pour le développement et le progrès (UDP). « Il n’est pas de la responsabilité du ministre des Affaires étrangères de prendre acte du report de ce dialogue dans la mesure où c’est exclusivement une question de politique intérieure malgré qu’il soit le négociateur en chef dans le pré-dialogue de Doha. Cet énième report montre tout simplement que le Conseil militaire de transition n’a pas la volonté d’organiser un bon dialogue suivant les attentes des principaux protagonistes et des Tchadiens. Aujourd’hui, le Qatar a servi d’exécution à ce maquillage », dénonce M. Kemkoye. DW
En Tunisie, la difficile opposition au président Kaïs Saïed
C’est devenu un rituel depuis son coup de force du 25 juillet 2021. A chaque date-clé (anniversaire, fêtes religieuses, etc.), le président tunisien Kaïs Saïed prononce un discours pour justifier sa « feuille de route », égratignant au passage la classe politique et tous ses détracteurs, des « ennemis de la démocratie au service de forces étrangères ». Dimanche 1ermai, jour de la fête du travail et veille de l’Aïd-el-Fitr, il n’a pas dérogé à la règle. A grand renfort de tirades belliqueuses contre ceux qui « essayent d’atteindre l’Etat pendant le ramadan plutôt que de passer leur soirée à la mosquée », Kaïs Saïed a donné le coup d’envoi de l’élaboration d’une nouvelle Constitution : rédigée par un comité d’experts, celle-ci devrait se baser sur la consultation nationale à laquelle quelque 500 000 Tunisiens ont participé en début d’année. Le chef de l’Etat a également annoncé la tenue d’un « dialogue national » qui exclura toutefois « ceux qui ont détruit le pays ». Le Monde
Nigeria: un nouvel effondrement d’immeuble fait au moins huit morts à Lagos
L’immeuble de trois étages s’est effondré dimanche 1er mai au soir à Lagos, la capitale économique. Certains étages du bâtiment, situé dans un quartier populaire, étaient utilisés comme entrepôts et d’autres accueillaient des logements. La fréquence des effondrements d’immeubles au Nigeria prend des dimensions « de plus en plus embarrassantes » à en croire le président Muhammadu Buhari. Le chef de l’État nigérian a fait part de ses condoléances aux familles des victimes, mortes sous les décombres dans le quartier d’Ebutte-Metta, à Lagos. Plus d’une vingtaine de personnes, dont plusieurs enfants, ont pu être secourues mais au moins huit personnes ont perdu la vie dans ce nouveau drame. Dans son message, le président Muhammadu Buhari a demandé aux autorités de prendre les mesures nécessaires pour que des contrôles plus stricts soient établis. Selon les spécialistes, la plupart des immeubles sont construits sans étude préalable des sols. RFI
Le Nigeria cherche des fonds pour un gazoduc vers le Maroc
Le Nigeria et le Maroc sont toujours à la recherche de fonds pour financer un méga-projet de gazoduc visant à acheminer le gaz nigérian à l’Afrique du Nord et à l’Europe, a déclaré le ministre nigérian du Pétrole. Depuis le début de l’invasion russe en Ukraine, les réserves en gaz de l’Afrique attirent de plus en plus les regards, l’Union européenne cherchant notamment des alternatives à son approvisionnement en gaz par la Russie. Il y a quatre ans, le roi du Maroc Mohammed VI et le président nigérian Muhammadu Buhari sont tombés d’accord sur un méga-projet de transport de gaz le long de la côte atlantique, sur pluis de 3.000 km. Un accord entre les deux pays a été signé pour la première fois en 2016. Le ministre nigérian du Pétrole Timipre Sylva a déclaré que le pipeline serait une extension d’un gazoduc acheminant le gaz du sud du Nigeria au Bénin, au Ghana et au Togo depuis 2010. « Nous voulons continuer ce même pipeline jusqu’au Maroc le long de la côte. Aujourd’hui, (le projet) est toujours à l’étude », a affirmé lundi M. Sylva. VOA
En Afrique, le double tranchant des lois sur la cybercriminalité
Ce 3 mai a lieu la journée internationale de la presse. Au cours des dernières années, plusieurs pays d’Afrique ont voté des lois pour lutter contre la cybercriminalité. Mais l’une des conséquences de ces lois est de rendre le travail des journalistes plus difficile, comme l’explique Jonathan Rozen, chercheur au programme Afrique du Comité pour la protection des journalistes. « En Afrique, les lois votées contre la cybercriminalité sont utilisées pour réglementer internet mais aussi malheureusement pour réglementer les informations publiées en ligne. À de multiples reprises, des journalistes ont été poursuivis en justice sur cette base légale. Si on regarde par exemple le Nigeria, un loi contre la cyber-criminalité a été votée il y a sept ans. Elle a été utilisée de nombreuses fois pour poursuivre les journalistes et les arrêter. De la même façon au Niger, les journalistes Moussa Aksar et Samira Sabou ont été condamné suite à la promulgation d’une loi de 2019. Plus généralement, ces arrestations produisent un effet inquiétant pour la presse dans le pays. Cela envoie un message à tous les journalistes du Niger qui sont dans le collimateur. » RFI
La Namibie, havre de paix pour les journalistes, veut aller encore plus loin
Selon l’ONG « Reporters sans frontières » (RSF), basée à Paris, depuis 2019 la Namibie se positionne en tête de la liste des pays africains où la liberté de la presse est garantie. L’année dernière, ce pays d’environ 2,5 millions d’habitants s’est classé en première position sur le continent africain et au 24e rang mondial. « D’une manière générale, la profession de journaliste est un métier très sûr en Namibie », affirme Arnaud Froger, responsable du bureau Afrique de RSF. « La colonisation et l’apartheid nous ont longtemps refusé le droit à la liberté d’expression, et maintenant que nous avons cet acquis, nous le protégeons avec beaucoup de diligence », explique Zoe Titus, directrice du Namibia Media Trust, une entité qui défend la liberté de la presse dans ce pays d’Afrique australe qui a obtenu son indépendance en 1990. … Mais aussi fortes que soient les protections de la presse en Namibie, des voix s’élèvent pour dire qu’il faut aussi une loi sur le « droit à l’information » garantissant à tous les citoyens l’accès aux informations publiques. Les défenseurs de la transparence affirment qu’il est impératif que le Parlement adopte un tel projet de loi afin de permettre aux journalistes de mieux examiner les dossiers et les actions du gouvernement. VOA
La première série d’animation 100% marocaine réalisée à Casablanca
Le FICAM, le Festival international du film d’animation de Meknès se tiendra du 6 au 11 mai. L’un des premiers films d’animation marocains y sera présenté. Il faisait partie d’un galop d’essai commandé en 2019 par les chaînes de télévision marocaines Al Oula et 2M, en partenariat avec le FICAM. Ce film a été réalisé à Casablanca et honore le patrimoine culturel, mais aussi le paysage linguistique du pays. « C’est la première série d’animation 100 % marocaine, que ce soit au niveau du scénario ou des capacités techniques. Tout est entièrement marocain du début à la fin. C’est un honneur pour nous, car lorsque nous étions jeunes, nous avons toujours regardé de nombreux films d’animation étrangers tels que Sally, Belle et Sébastien et Capitaine Majed, et nous avons toujours souhaité voir un film d’animation produit par un Marocain. Ici, le rêve commence à se réaliser », explique Dalila Drouicha, directrice de production à studio Artcoustic. Les artistes 3D et dessinateurs de l’équipe ont soit étudié le graphisme, soit sont autodidactes et se sont formés grâce à des tutoriels en ligne. Au studio d’animation Artcoustic, une formation interne est également dispensée. Car réaliser un film d’animation est loin d’être facile. La scénarisation à elle seule a pris plus d’un an. AfricaNews