Un sommet extraordinaire des chefs d’Etat de la Cédéao s’ouvre demain samedi à Accra, capitale du Ghana, qui exerce la présidence tournante de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest. Ce sommet sera immédiatement suivi -même jour, même endroit- d’une réunion des chefs d’Etat de l’Uemoa, l’Union économique et monétaire ouest-africaine. Au cœur des discussions : les transitions engagées dans les trois pays ayant récemment connu des coups d’Etat militaires : la Guinée, le Burkina, et surtout le Mali, qui espère, au cours de ce sommet, une éventuelle levée des sanctions qui frappent le pays depuis début janvier. Pour cela, un accord devra être trouvé sur la tenue des futures élections pour un retour à l’ordre constitutionnel. La junte militaire conduite par l’actuel président de transition, le colonel Assimi Goïta, a pris le pouvoir en août 2020, il y a un an et neuf mois. L’enjeu de ce sommet, c’est de savoir quand ce pouvoir sera rendu aux Maliens. Après avoir renoncé à organiser des élections présidentielle et législatives en février dernier, comme elles s’y étaient initialement engagées, les autorités de Bamako ont d’abord proposé de prolonger la transition d’encore cinq années. RFI
Le président de l’Union africaine et du Sénégal Macky Sall a demandé, vendredi 3 mai, à Vladimir Poutine de « prendre conscience » que les pays africains étaient « des victimes » du conflit en Ukraine, sur fond de crainte de crise alimentaire mondiale. « Je suis venu vous voir pour vous demander de prendre conscience que nos pays (…) sont des victimes de cette crise au plan économique », a-t-il déclaré au début de leur rencontre à Sotchi, dans le sud de la Russie. L’ONU craint « un ouragan de famines », essentiellement dans des pays africains qui importaient plus de la moitié de leur blé d’Ukraine ou de Russie, d’autant que plus aucun navire ne peut sortir des ports d’Ukraine en raison du conflit. Macky Sall a rappelé à Vladimir Poutine que les États africains pâtissaient des conséquences de l’offensive russe contre l’Ukraine alors que « la majorité des pays africains a évité de condamner la Russie » lors de deux votes de l’ONU, et qu’avec « l’Asie, le Moyen-Orient ainsi que l’Amérique latine, une bonne partie de l’humanité » a préféré se tenir à l’écart du conflit. France24 avec AFP
Sur une photo diffusée sur les réseaux sociaux, son visage juvénile s’affiche avec un grand sourire. Thierno Mamadou Diallo est entouré de ses amis. Un cliché pris mercredi soir le montre allongé au sol, dans une mare de sang. Thierno Mamadou Diallo avait 19 ans, il a été tué par balle sur l’axe le Prince. Tous les regards se tournent désormais vers les forces de l’ordre qui intervenaient ce jour-là sur des manifestations contre la hausse du prix du carburant. Il pourrait être l’un des premiers morts enregistrés dans un mouvement de contestation depuis l’arrivée de la junte au pouvoir. Des sachets d’eau vides éparpillés par terre… Les visites à la famille se succèdent depuis le matin. Médias et officiels sont venus rencontrer les proches de Thierno. Tahirou Diallo, sa grande sœur, raconte cette soirée tragique. Il était 21h mercredi. « C’était calme, il est juste parti chercher son ordinateur. Il passait le brevet. » Thierno se rend à 30 mètres de chez lui pour récupérer ses fiches de révision. Il est atteint par une balle et s’effondre. « C’est les forces de sécurité, parce qu’on a tiré. C’est seulement eux qui ont des armes. Ils ont tué mon frère. » RFI
Il y a tout juste trois ans, le 3 juin 2019, des soldats et miliciens soudanais dispersaient violemment un sit-in de manifestants devant le quartier général de l’armée à Khartoum. Cela faisait des semaines que des milliers de personnes occupaient pacifiquement ces lieux pour exiger le départ d’Omar el-Béchir et de son régime. La dispersion sanglante de ce rassemblement a fait plus de 130 morts et des centaines de disparus. Ce massacre a été perpétré alors que les généraux Abdel Fattah al-Burhane et Mohammed Hamdane Dagalo alias Hemetti tenaient déjà les rênes du pays. Trois ans après, une enquête est en cours mais les familles des victimes n’attendent plus rien de la justice. RFI
Selon une nouvelle modélisation de l’Agence sanitaire mondiale de l’ONU, les décès estimés dans la région africaine se réduiront à environ 60 par jour en 2022. Dans le même temps, les infections devraient baisser d’un peu plus d’un quart cette année. « Le faible nombre de décès attendus cette année est une grande réussite pour la région et témoigne des efforts des pays et des partenaires », a déclaré dans un communiqué la Dre Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique. « C’était un bilan catastrophiquement élevé », a rappelé la Dre Moeti. La modélisation suggère qu’environ 23.000 décès sont attendus d’ici la fin 2022 si les variantes actuelles et la dynamique de transmission restent constantes. Cependant, une variante 200% plus mortelle entraînerait une augmentation du nombre de décès à plus de 70.000. L’année dernière, le continent était sur une moyenne 970 décès par jour. Selon l’analyse, qui a été publiée cette semaine dans la revue scientifique The Lancet Global Health, l’écart entre le nombre de cas et de décès en 2022 est dû à l’augmentation de la vaccination, à l’amélioration de la réponse à la pandémie et à l’immunité naturelle résultant d’infections antérieures qui, sans empêcher les réinfections, stoppent les formes graves de la maladie et les décès. ONU Info
Ces interpellations coïncident avec une large purge menée par les autorités dans la région Amhara, où plus de 4 500 personnes ont été arrêtées. … Le journaliste se terre dans un lieu tenu secret à Addis-Abeba, de crainte d’être appréhendé, comme l’ont déjà été plusieurs de ses confrères. « Mes collègues me demandent de faire profil bas, de disparaître en attendant que cela passe », assure au téléphone, sous couvert d’anonymat, ce jeune homme connu pour son ton critique à l’égard du gouvernement. L’arrestation de 18 journalistes et youtubeurs par les autorités éthiopiennes depuis le 19 mai, à Addis-Abeba et surtout dans la région Amhara (nord-ouest), sonne pour lui comme un sérieux avertissement. Et plus globalement, ajoute-t-il, comme « une menace sur la liberté de la presse en Ethiopie ». Ces journalistes, dont certains sont encore détenus secrètement par les autorités, font les frais d’une large purge menée par le gouvernement d’Abiy Ahmed et visant notamment l’Amhara, la deuxième plus grande province du pays. Plus de 4 500 personnes y ont été arrêtées lors de cette opération : hommes politiques, membres des influentes milices nationalistes amhara, les « Fano », ainsi que quelques journalistes considérés comme des sympathisants de ce mouvement. Le Monde
« Selon les dernières estimations compilées par les organisations humanitaires et les autorités territoriales, plus de 117.000 personnes ont été déplacées depuis que les violences ont éclaté en mars dernier dont plus de 64.000 déplacées depuis le 19 mai dernier », a confirmé l’OCHA dans son dernier rapport sur la situation humanitaire dans les territoires de Rutshuru et Nyiragongo. Sur le terrain, la situation sécuritaire demeurant incertaine, les populations hésitent à rentrer chez elles. Selon l’agence onusienne, plus de 33.000 ont trouvé refuge dans des écoles, églises, familles d’accueil et autres lieux collectifs dans le territoire de Nyiragongo. Dans le même temps, 31.000 autres se sont mis à l’abri dans les régions de Rumangabo et Rugari (Rutshuru). Les affrontements ont repris récemment dans le territoire de Rutshuru, théâtre habituel des combats avec le M23, et se sont étendus la semaine dernière au territoire voisin de Nyiragongo, plus proche de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu. Malgré une situation sécuritaire « incertaine », des mouvements de retours timides sont néanmoins observés dans certaines localités dont Gisigari, Chengerero, Bugusa, Kabindi, Rangira, et Bunagana (Rutshuru). Même des retours sont notés en provenance de l’Ouganda où environ 25.000 personnes s’étaient réfugiées depuis mars. ONU Info
Lancée le 30 novembre 2021, l’opération militaire menée conjointement par les armées congolaise et ougandaise dans l’Est de la RDC a été prolongée. L’acte de prolongation a été signé mercredi 1er juin dans la ville ougandaise de Fort Portal dans le Sud-Ouest. Les deux forces militaires luttent contre les groupes armés installés en territoire congolais, particulièrement contre les ADF, mouvement rebelle d’origine ougandaise qui a fait d’après l’ONU plus de 1 300 civils tués l’année dernière. Avec cette prolongation de l’opération conjointe, Kinshasa et Kampala disent vouloir en finir avec les ADF. Pour marquer leur bonne collaboration, les deux armées ont partagé une activité sportive dans les rues de Fort Portal. Les militaires congolais et ougandais suant côté-à-côte ont voulu montrer qu’ils sont unis contre les ADF, a dit à RFI une source militaire. Mercredi, l’heure n’était donc plus aux pourparlers. RFI
François Beya, ancien conseiller spécial du président congolais Felix Tshisekedi en matière de sécurité sera devant les juges de la haute cour militaire, ce vendredi matin à Kinshasa. Lui et ses 5 co-accusés sont poursuivis pour avoir, entre 2020 et début février 2022, « participé à un complot en vue d’atteinte contre la personne du président de la République ». Quelles charges pèsent contre cet homme qui a servi tous les précédents régimes congolais? Le procureur militaire affirme d’abord que François Beya, sans autorisation du ministère de la Défense et de la Présidence aurait ordonné à un colonel, chef de son protocole, d’acheter du matériel militaire auprès d’une société belge : « trois tenues militaires, un polo militaire, un sac à dos, une paire de bottines et deux ceinturons ». L’accusation la plus étayée par le procureur militaire porte sur des liens qu’avaient maintenu François Beya et certaines figures controversées de l’entourage de l’ancien président Joseph Kabila. En 2021, il se serait rendu à Harare, au Zimbabwe pour y rencontrer en personne le général fugitif John Numbi, l’ancien inspecteur général de l’armée et principal suspect dans l’assassinat de deux défenseurs des droits de l’homme, Floribert Chebeya et Fidèle Bazana. RFI
Le 29 mai, Zawiyat al-Dahmani, dans la banlieue nord de Tripoli, a été le théâtre d’affrontements entre deux milices rivales, les katiba Ghneiwa et Nawasi, illustrant l’escalade des tensions entre les autorités de l’Est et de l’Ouest, respectivement incarnées par Fathi Bachagha, le Premier ministre désigné en février dernier par le Parlement de Tobrouk, et Abdulhamid Dabaiba, le chef du Gouvernement d’union nationale (GNA), basé à Tripoli. Les guerres de territoires que se livrent les milices sont le reflet de la rivalité entre les deux camps. Comme ce 29 mai, quand la katiba Ghneiwa, qui soutient Abdulhamid Dabaiba, a mené une incursion dans le quartier tripolitain tenu par la milice Nawasi, proche de Fathi Bachagha. Cet accrochage, comme ceux qui l’ont précédé, faisait suite à la tentative de Fathi Bachagha de s’installer dans la capitale le 17 mai pour pousser son rival à quitter ses fonctions. Le Premier ministre de Tobrouk y avait été escorté par des hommes de Nawasi, dont Abdulhamid Dabaiba, outrepassant ses prérogatives, a limogé le chef, Mustafa Gaddur, de son poste d’adjoint au renseignement, avant que le président Mohamed el-Menfi ne le rétablisse dans ses fonctions le 25 mai. Abdulhamid Dabaiba a également révoqué le chef du renseignement militaire, Oussama el-Jouili, qui, en réaction, a mobilisé ses forces dans le sud de Tripoli. Jeune Afrique
Le ministre sud-africain de l’Intérieur a dénoncé vendredi une explosion des crimes avec violences, dans un pays qui figure déjà parmi les plus dangereux au monde. « Les trois premiers mois de l’année ont été violents, brutaux et dangereux pour de nombreux Sud-Africains », a souligné le ministre Bheki Cele lors d’une conférence de presse. Au cours de ce premier trimestre, 6 803 personnes ont été tuées, marquant une hausse de 22,2% par rapport à la même période de l’année précédente. Ces meurtres ont frappé de manière inquiétante les enfants, avec 306 victimes (+37,2%), a-t-il noté. Le nombre de crimes de nature sexuelle a augmenté de 13,7%, avec 10 818 viols, tandis que le nombre d’enlèvements a plus que doublé, avec 3 306 cas, a indiqué le ministre. « Rien ne peut justifier d’aussi terribles chiffres », s’est lamenté le ministre, en s’engageant à nettoyer les rangs de la police de ses éléments corrompus, de renforcer les équipements de ses services et d’améliorer les relations avec certaines communautés qui préfèrent mettre en place des milices pour assurer leur sécurité. « Seule, la police ne pourra pas gagner la guerre contre le crime. Nous avons besoin d’un partenariat plus fort avec les communautés, basé sur une relation de confiance », a jugé le ministre. AfricaNews avec AFP
Cette décision de Niamey a été prise pour protéger sa consommation locale et lutter contre la fraude. En effet, depuis quelques jours, une contrebande est organisée en direction des pays voisins en difficulté de ravitaillement. Des stations-service aux frontières du Nigeria, du Bénin et du Burkina Faso sont en rupture de carburant. Niamey, la capitale nigérienne vit à son tour une pénurie. Avec une production journalière de 20 000 barils jour, le Niger est depuis quelques années un pays producteur d’essence. Mais depuis quelques semaines, on observe une pénurie de gasoil dans certaines stations-service à l’intérieur du pays, notamment le long de la frontière avec le Nigeria, le Bénin et le Burkina Faso. Dans ces trois pays, le litre du gasoil vendu à la station avoisine 1 000 francs CFA alors qu’au Niger, il est de 538 francs CFA. Aussi beaucoup viennent se ravitailler aux frontières. La pénurie a atteint la capitale, Niamey, il y a trois jours : on ne trouve plus aucune goutte de gasoil dans la plupart des stations-service, des centaines de gros camions qui consomment du diesel sont immobilisés. RFI
L’offensive russe dans l’est de l’Ukraine va-t-elle bouleverser les plans du groupe Wagner en Afrique ? En Centrafrique, où ces mercenaires ont établi dès 2018 leur première base d’importance, de nombreux changements sont en tout cas observés ces derniers mois. Selon nos informations, les effectifs des supplétifs à majorité russe ont ainsi été divisés en quelques mois par deux, passant d’environ 2 500 hommes à 1 200 aujourd’hui. D’après une source sécuritaire, les premiers départs ont eu lieu en décembre 2021 vers le Mali, nouveau théâtre d’opération de la nébuleuse de Evgueni Prigojine, oligarque proche de Vladimir Poutine. Mais, selon les services de renseignement occidentaux, un nombre plus important de combattants a quitté Bangui entre mars et avril, soit quelques semaines après le déclenchement de l’invasion russe en Ukraine, où les mercenaires ont été appelés en renfort par Moscou. Si Wagner reste bien présent en Centrafrique, les récents développements ont contraint le groupe à concentrer ses efforts autour de la capitale, Bangui. Selon des sources locales, Wagner y assure toujours la sécurité du président Faustin-Archange Touadéra, du Premier ministre Félix Moloua et, entre autres, du ministre de la Défense Jean-Claude Rameaux-Bireau. Ce dernier est l’une des personnalités les plus proches du commandant local de Wagner, Vitali Perfilev, lequel dispose d’un bureau à deux pas du palais présidentiel. Jeune Afrique