« L’ancien Président, Bah N’Daw, et l’ancien Premier ministre, Moctar Ouane, qui sont toujours en résidence surveillée après avoir été transférés d’un camp militaire la semaine dernière, devraient être libérés par les nouvelles autorités militaires du Mali », a déclaré dans un communiqué Alioune Tine. L’Expert indépendant des Nations Unies sur la situation des droits de l’homme au Mali appelle ainsi les autorités de la transition à « mettre immédiatement fin à l’assignation à résidence de ces deux hommes et à libérer trois hauts responsables militaires détenus arbitrairement ». Lors du « deuxième coup d’État au Mali en moins d’un an », le Président et le Premier ministre évincés ont été arrêtés le lundi 24 mai et détenus au camp militaire de Kati, près de la capitale, Bamako, avec cinq autres hauts responsables civils et militaires. Un responsable civil a été libéré le 25 mai et un responsable militaire a été libéré le 29 mai, mais trois hauts responsables sont toujours détenus dans le camp. « Mais contrairement à ce qui avait été rapporté à l’époque, messieurs N’Daw et Ouane n’ont pas été libérés le 27 mai, mais ont seulement été transférés à leur domicile », a précisé l’expert indépendant onusien. Une façon pour M. Tine d’exhorter Bamako à « respecter scrupuleusement les droits humains et les libertés fondamentales, et de rétablir l’État de droit ». ONU Info
Le colonel Assimi Goïta, président de la transition, poursuit ses consultations à Bamako après son coup de force de la semaine dernière, condamné par l’UA et la Cédéao qui ont suspendu le Mali. Mercredi 2 juin, le colonel Assimi Goïta a reçu une délégation de l’ex-rébellion, la Coordination des mouvements de l’Azawad, qui demande des gages avant d’accompagner la transition. Choguel Maïga, pressenti pour la primature, a assisté à la rencontre. Au palais présidentiel de Koulouba, situé sur les hauteurs de Bamako, les délégations maliennes se succèdent. Celle de la Coordination des mouvements de l’Azawad (l’ex-rébellion) a été reçue hier, mercredi dans la nuit, par le colonel Assimi Goïta, le président de la transition. Un signe qui ne trompe pas : d’après nos informations, il a présenté à ses invités Choguel Maïga. Membre du M5, mouvement qui a contribué à la chute de l’ancien président Ibrahim Boubacar Keïta en août 2020, ce dernier est pressenti pour occuper le poste de Premier ministre. Et sa présence avait pour objectif de rassurer les ex-rebelles sur un point important : l’application de l’accord de paix d’Alger, signé en 2015. RFI
Se déroule actuellement une visite conjointe de l’UA, des Nations unies, représentées par le secrétaire général adjoint chargé des opérations de maintien de la paix Jean-Pierre Lacroix, de la CEEAC et de l’UE. Mercredi, les représentants se sont entretenus avec le président de l’Assemblée nationale ainsi que les leaders religieux. Au cœur des discussions: le processus de paix, 2 ans après l’accord de Khartoum et 5 mois après l’attaque de la capitale par la coalition rebelle de la CPC. Dès son arrivée, la délégation prend la parole depuis l’aéroport par la voix du Commissaire aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité de l’Union Africaine Bankole Adeoye. « Le processus électoral est maintenant terminé, place au dialogue inclusif. » « Toutes les parties, y compris le président Touadéra et le parti au pouvoir doivent s’y impliquer. Par-dessus tout, la mise en œuvre de l’accord politique est décisive, sachant que c’est uniquement par le dialogue, et non par l’option militaire, que nous pouvons parvenir à une paix durable. » RFI
Diffusé mi-mai à Bangui, le film Touriste est désormais disponible sur les plateformes de diffusion russes. Son objectif : faire l’apologie de l’intervention russe en RCA et des « instructeurs » envoyés par Moscou pour soutenir le président Faustin-Archange Touadéra face aux rebelles de la CPC (Coalition des patriotes pour le changement). Un film à mi-chemin entre fiction, réalité et propagande, qui serait directement financé par le groupe Wagner selon la presse russe, et qui fait l’impasse sur les exactions dont ces mercenaires sont accusés. RFI
Quand les coups de feu ont crépité un matin d’avril, Genet Webea s’est blottie contre son mari et sa fille de sept ans, priant pour que son foyer soit épargné par les violences ethniques qui secouaient à nouveau leur région du centre de l’Ethiopie. Peu après 08H00, une douzaine d’hommes en armes ont enfoncé la porte de leur maison, dans la localité d’Ataye. Genet a imploré leur pitié, en vain : ils ont abattu son mari. Ce dernier compte parmi les quelque 100 civils tués lors d’une récente vague de violences dans cette ville de la région de l’Amhara. Plus de 1.500 bâtiments ont également été incendiés et ses rues autrefois vivantes sont désormais jonchées de morceaux de métal carbonisé. Les violences ethniques en Ethiopie ont entaché le mandat du Premier ministre Abiy Ahmed, prix Nobel de la paix 2019, et menacent les prochaines élections qui le verront briguer un nouveau mandat. Le scrutin est prévu le 21 juin mais les instances électorales estiment que l’insécurité et les problèmes logistiques rendent le vote impossible à cette date dans au moins 26 circonscriptions. Ataye est l’une d’entre elles. AFP
En Éthiopie, en moins de deux jours coup sur coup, les États-Unis, la France, la Grande-Bretagne ou encore le Canada ont demandé un cessez-le-feu au Tigré. Le conflit a fait des milliers de morts et entraîné également des dégâts considérables. De nombreuses infrastructures ont notamment été pillées ou détruites. Reportage dans la localité de Mekoni, où une grande entreprise agricole a été attaquée au début du conflit. RFI
L’aggravation des violences et de l’insécurité aggrave encore la crise humanitaire et alimentaire dans le nord-ouest du Nigeria, notamment dans l’Etat de Zamfara, l’un des plus pauvres du pays, a prévenu jeudi l’ONG Médecins sans frontières (MSF). « Les vies des habitants du Nord-Ouest du Nigeria sont minées par la faim, les violences, et des maladies qui pourraient être évitées », a souligné Froukje Pelsma, cheffe de mission de MSF au Nigeria, dans un communiqué. « Ce à quoi nous assistons là-bas est une urgence humanitaire », a-t-elle mis en garde. Des groupes armés, dénommés « bandits », pullulent dans le nord-ouest du pays, pillant les villages, volant le bétail, se livrant à des enlèvements de masse contre rançon, une insécurité qui forcent des milliers de personnes à quitter leur foyer. Le nord-ouest et le centre-ouest du Nigeria comptent près de 700.000 déplacés internes dont plus de 120.000 dans le seul Etat de Zamfara, qui enregistre 74% de personnes vivant sous le seuil de pauvreté (chiffres d’International Crisis Group), l’un des taux les plus élevés au monde.
Près de 820 millions d’euros de contrats liés à la lutte contre le Covid-19 font l’objet d’enquêtes pour corruption en Afrique du Sud, y compris une affaire concernant deux proches du ministre de la santé, Zweli Mkhize. Jusqu’ici, 63 cas de fonctionnaires soupçonnés d’être impliqués ont été transmis au procureur national et 87 entreprises ont été inscrites sur une liste noire et ne pourront plus décrocher de contrats publics. « Nous sommes à un stade critique de l’enquête. Je ne peux pas entrer dans les détails […] Nous enquêtons sur toutes les accusations. Le ministre a exprimé sa coopération », a déclaré lors d’une session en ligne au Parlement, mercredi 2 juin, le chef de l’Unité des enquêtes spéciales (SIU), Andy Mothibi. Visage de la lutte contre la pandémie et promis à un brillant avenir au sein du Congrès national africain (ANC, au pouvoir), Zweli Mkhize est dans la tourmente : la semaine dernière, plusieurs médias ont dévoilé que son ex-porte-parole, Tahera Mather, et son ancienne assistante personnelle, Naadhira Mitha, auraient touché des millions de rands en paiements irréguliers liés à un contrat de communication autour du Covid-19. Le ministère a reconnu « des irrégularités flagrantes auxquelles il faudra certainement répondre », réclamant « un peu de temps », ce qui lui a valu de nombreux sarcasmes. Le Monde avec AFP
Si l’Union africaine (UA) soutient la candidature du Gabon pour le siège de membre non permanent réservé à l’Afrique centrale, le président congolais veut imposer la candidature de son pays. Voici les dessous de ce bras de fer. Félix Tshisekedi a relancé, le 29 mai, la candidature de la RDC au siège de membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, qui est réservé à l’Afrique centrale pour la période 2022-2023 et dont le titulaire sera désigné le 11 juin à New York. Lors du dernier Conseil exécutif de l’UA – que Tshisekedi préside depuis février dernier – qui s’est tenu du 3 au 4 février 2021 à Addis-Abeba, le Gabon avait pourtant déjà été désigné, tandis que le Ghana avait été retenu pour le siège réservé à l’Afrique de l’Ouest, comme en témoigne le rapport du comité ministériel, que Jeune Afrique a pu consulter. Jeune Afrique
Quelques mois après le déploiement de la force Sabre en soutien à l’opération Barkhane au Sahel, France 24 a pu suivre les commandos de cette unité dont l’objectif est de traquer les terroristes. Ce sont des images rares. Les forces spéciales françaises de l’opération Sabre, engagées au Sahel, ont accepté de montrer à France 24 comment elles montent une opération antiterroriste. La force Sabre, purement tricolore (à l’inverse de la force Takuba), est composée des commandos d’élite français des trois armées et multiplie les raids de nuit pour traquer et cibler les terroristes. L’opération débute à bord d’un Transall de l’armée de l’air, où embarquent les commandos. Au fond de l’avion, un opérateur pointe la caméra vers l’objectif qu’on lui définit et l’adapte selon les instructions de ceux qui l’entourent. « On est en liaison directe avec les commandos au sol et on peut se servir de la caméra pour les renseigner, leur faire un appui renseignement et éventuellement les avertir de menaces », explique Marceau, analyste renseignement embarqué. France24
Le général de division Éric Vidaud a accordé à France 24 un entretien exclusif depuis la bande sahélo-saharienne. Le « patron » des forces spéciales françaises s’exprime pour la première fois depuis sa prise de fonction. Il revient sur la longue traque qui permit la neutralisation de l’ex-chef d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), Abdelmalek Droukdel, en juin 2020. Il insiste sur l’importance du travail d’équipe réalisé sur le terrain par les différents services français, une complémentarité qu’il juge essentielle pour obtenir des résultats. Et l’innovation technologique joue également un rôle très important pour tenter de « surprendre et créer l’ascendant vis-à-vis de l’adversaire. » France24
Le roman français Frère d’âme a remporté, mercredi 2 juin, la version internationale du prestigieux prix littéraire britannique Booker Prize, qui récompense à la fois son auteur David Diop et sa traductrice britannique, Anna Moschovakis. David Diop, 55 ans, est ainsi devenu le premier auteur français à remporter ce prix, décerné aux livres étrangers traduits et publiés dans l’année au Royaume-Uni ou en Irlande. « Je suis extrêmement heureux d’avoir gagné, cela montre bien que la littérature n’a pas de frontière », a déclaré le romancier, jugeant « magnifique » que sa traduction ait permis à « la charge émotionnelle qui a touché les lecteurs français » d’être « prolongée dans le monde anglophone ». La traductrice, Anna Moschovakis, par ailleurs poétesse reconnue, partage avec M. Diop les 50 000 livres (58 000 euros) accompagnant la distinction, l’un des seuls à récompenser le rôle majeur des traducteurs. Ce deuxième roman de David Diop, qui a été élevé au Sénégal et dont l’arrière-grand-père s’est battu pendant la Grande Guerre, peut se lire comme un hommage aux combattants de ce conflit et notamment aux 200 000 Africains ayant combattu dans l’armée française.