Manifestations meurtrières au Kenya : plus de 270 personnes arrêtées après la mobilisation mardi
Le Kenya est secoué depuis deux semaines par une vague de contestation, déclenchée par le projet de budget 2024-2025 prévoyant de nouvelles taxes, qui a cristallisé et fait culminer un plus large mécontentement contre le président, William Ruto, élu en 2022…La police kényane a annoncé avoir arrêté plus de 270 personnes. Toutes ces personnes sont soupçonnées d’avoir commis des actes criminels, mardi 2 juillet, lors des rassemblements antigouvernementaux…Le mouvement de contestation antigouvernemental – dépourvu de véritable leader et d’organisation – a viré au bain de sang lors de la journée du 25 juin, qui a notamment vu la police tirer à balles réelles sur la foule qui prenait d’assaut le Parlement à Nairobi…Malgré l’annonce, par le président kényan, qu’il retirait le projet de budget, les appels à se mobiliser ont continué mais ont été diversement suivis, notamment au sein de la « Génération Z » (jeunes nés après 1997) qui était au cœur du mouvement. Le Monde avec AFP
Mali: au moins 21 villageois tués par le Jnim à Djiguibombo
Au Mali, au moins 21 villageois ont été tués à Djiguibombo, dans la région de Bandiagara, dans le centre du Mali, lors d’une attaque survenue lundi en fin d’après-midi et attribuée à la Katiba Macina du Jnim, le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans lié à al-Qaïda. Ce bilan est provisoire. L’attaque a débuté lundi vers 17 heures, et a duré environ trois heures. Selon les informations recoupées par RFI auprès de nombreuses sources locales -élus, habitants, représentants communautaires-, une cérémonie de mariage était en cours. 21 corps ont été retrouvés, mais on signale aussi des disparus. Qui peuvent avoir fui, ou avoir été tués ou capturés. Les sources jointes par RFI attribuent cette attaque aux jihadistes de la Katiba Macina du Jnim. Le village de Djiguibombo, majoritairement dogon, a été largement détruit. Des habitations et des greniers ont été incendiés. Une autre attaque a eu lieu, lundi également, dans le village tout proche de Sokorokanda, où l’on rapporte deux personnes tuées…Plusieurs bus ont été attaqués et leurs passagers enlevés, ces derniers mois, alors qu’ils circulaient sur la RN15 toute proche. RFI
Mali: un an de prison ferme requis contre Boubacar Traoré, proche collaborateur de Choguel Maïga
Au Mali, Boubacar Karamoko Traoré a comparu lundi 1er juillet devant la Justice. Ce proche collaborateur du Premier ministre de transition est poursuivi notamment pour « atteinte au crédit de l’État ». Chargé de mission à la Primature et président de la frange du mouvement politique M5-RFP, restée fidèle au Premier ministre de transition, Choguel Maïga, il avait été arrêté le 27 mai après la diffusion d’un texte très critique sur les militaires qui dirigent le pays. Boubacar Karamoko Traoré n’a pas encore été fixé sur son sort, mais le Parquet a requis un an de prison ferme à son encontre. Un an de prison ferme et six mois avec sursis, tel est le réquisitoire du parquet contre Boubacar Karamoko Traoré. Sollicité par RFI, le procureur du pôle judiciaire anti-cybercriminalité, en charge de l’affaire, n’a pas souhaité apporter de précisions, mais de source judiciaire, le délibéré sera rendu lundi 8 juillet…En avril dernier, Abdel Kader Maïga, autre membre du M5-RFP proche du Premier ministre de transition, a été condamné à deux ans de prison, dont un ferme, après avoir, déjà, dénoncé des désaccords entre la Primature et les militaires au pouvoir. L’incarcération et le placement sous mandat de dépôt de Boubacar Karamoko Traoré avaient relancé les rumeurs sur un éventuel limogeage de Choguel Maïga qui, plus d’un mois plus tard, est toujours bel et bien là. RFI
Burkina Faso: disparition du journaliste Adama Bayala, critique du gouvernement de transition
Au Burkina Faso, depuis vendredi 28 juin, Adama Bayala, journaliste-chroniqueur certains médias et président du réseau national des consommateurs, est porté disparu. Ni sa famille, ni ses proches n’ont aucune nouvelle de lui. Très critique sur les actions du gouvernement de la transition, il participait régulièrement aux débats sur des plateaux télé. Certains soutiens du régime militaire n’hésitaient pas à l’attaquer sur les réseaux sociaux. « Adama Bayala est introuvable et injoignable au téléphone depuis le vendredi 28 juin 2024 ». C’est par ce message que le réseau national des consommateurs du Faso, dont Adama Bayala est le président, a annoncé son « enlèvement ». Selon les premières informations, le chroniqueur aurait quitté son bureau autour de 14 heures le vendredi 28 juin à bord de son véhicule. « C’est depuis lors que nous avons perdu sa trace », s’inquiète son épouse, qui espère le revoir bientôt. Cette disparition intervient quelques jours seulement après « une publication sur Facebook, qui mettait en garde le chroniqueur et lui disait de faire attention à lui », précise-t-elle…Adama Bayala, journaliste et auteur, a participé à de nombreux débats télévisés et est connu pour ses critiques du gouvernement de la transition du Burkina Faso. RFI
Centrafrique: une double attaque fait au moins 11 morts dans le nord-ouest du pays
En Centrafrique, une double attaque entre Bocaranga et Bozoum, dans le nord-ouest du pays, a fait au moins 11 morts ce mardi, selon plusieurs sources. Un chiffre toujours provisoire. Les assaillants sont des membres du groupe armé 3R, très influent dans cette région. L’attaque a été menée en deux temps. D’abord, avant même le lever du soleil, contre le village de Ngoutéré, à 45km de Bocaranga, en direction de Bozoumn, préfecture de l’Ouham-Pendé. Les assaillants ont visé un détachement des forces de sécurité composé de militaires et de gendarmes, puis une embuscade a été tendue contre les renforts envoyés de Bocaranga. Le bilan diffusé ce matin par la coordination des affaires humanitaires de l’ONU fait état de 5 militaires et 6 civils tués, 7 blessés, mais aussi près de 8 500 personnes déplacées de six villages situées entre les points kilomètriques 25 et 45, et qui ont gagné la brousse ou la ville de Bozoum…D’après OCHA, les assaillants étaient membres du groupe armé à dominante peule 3R -Retour, réclamation et réhabilitation- qui a longtemps contrôlé cet axe. L’installation d’un détachement à Ngoutéré se voulait d’ailleurs un symbole du retour de l’État et du succès de plusieurs opérations menées dans la région depuis le début de l’année. Vendredi, c’est dans la Ouaka, près de Bambari, dans le centre du pays, qu’une attaque d’envergure avait eu lieu contre l’armée centrafricaine, la coalition rebelle CPC avait revendiqué la mort de plusieurs militaires et mercenaires russes de Wagner, 7 selon un bilan non-confirmé. RFI
Cameroun: nouvelles violences meurtrières dans la région anglophone du Nord-Ouest
Le Nord-Ouest du Cameroun est une région endeuillée depuis 2017 par des violences entre groupes séparatistes anglophones et forces gouvernementales comme sa voisine du sud-ouest. Plusieurs incidents ont eu lieu depuis une semaine. La société civile locale continue d’appeler à sortir de la logique armée. Les civils, dans la plupart des cas, sont les premières victimes. Au Cameroun, mercredi 26 juin, un engin explosif déclenché au passage d’un véhicule a tué au moins deux personnes dans le village d’Oshum, près de Batibo, dans la circonscription de Batibo, département de la Momo. Jeudi 27 juin, un peu avant 18 heures, c’est dans Bamenda, la capitale régionale, qu’un homme d’affaires local connu a directement été pris pour cible par des hommes armés à moto qui lui ont tiré dessus et l’ont abattu. Dimanche 30 juin, un jeune homme est mort à Bambui, dans la commune de Tubah, dans le département de la Mezam, victime, selon plusieurs sources, d’une balle perdue lors d’un échange de tirs entre forces gouvernementales et combattants séparatistes anglophones…La situation est globalement alarmante selon Fon Nsoh coordinateur de l’ONG Cominsud, dont le décompte évalue à une quarantaine le nombre de morts en moins de 45 jours dans la région anglophone du nord-ouest du Cameroun. Selon cet acteur de la société civile locale, le deuxième trimestre a été plus violent, plus meurtrier pour les civils que le premier cette année. RFI
En Mauritanie, trois morts à la suite d’émeutes, sur fond de contestation post-électorale
Trois personnes sont mortes dans le sud de la Mauritanie après avoir été arrêtées à la suite d’émeutes, a indiqué, mardi 2 juillet, le gouvernement dans un contexte de contestation après la victoire annoncée du président sortant Mohamed Ould Ghazouani à la présidentielle dès le premier tour. La ville de Kaédi, dans la vallée du fleuve Sénégal, a été agitée dans la nuit de lundi à mardi par des actes de pillage et de vandalisme qui ont conduit les forces de sécurité à affronter les « émeutiers » et interpeller un certain nombre d’entre eux, a justifié le ministère de l’intérieur dans un communiqué. Deux des « émeutiers » sont décédés en détention, le troisième plus tard à l’hôpital, a-t-il expliqué…Le communiqué ne mentionne aucun caractère politique à l’agitation. Mais celle-ci est survenue dans un contexte de contestation après l’annonce, lundi, des résultats finaux provisoires donnant à M. Ghazouani une large victoire dès le premier tour à la présidentielle de samedi. Le candidat Biram Dah Abeid, donné deuxième de l’élection, a présenté ses condoléances aux victimes. Depuis les résultats de la présidentielle, il crie à la fraude électorale, affirmant que la commission électorale est à la solde du pouvoir…La Commission électorale nationale a déclaré lundi M. Ghazouani vainqueur de l’élection avec 56,12 % des voix. Ces résultats doivent encore être validés par le Conseil constitutionnel. S’ils sont confirmés, Mohamed Ould Ghazouani, militaire de carrière de 67 ans élu une première fois en 2019, dirigera cinq ans de plus ce vaste pays désertique à la charnière entre l’Afrique du Nord et l’Afrique subsaharienne, espace de stabilité dans un Sahel troublé par le djihadisme et les coups d’Etat, et futur producteur de gaz. Le Monde avec AFP
Tunisie: l’élection présidentielle se tiendra le 6 octobre, annonce Kaïs Saïed
Une élection présidentielle sera organisée en Tunisie le 6 octobre 2024, a annoncé mardi 2 juillet le chef de l’État Kaïs Saïed, au pouvoir depuis 2019 et dont le mandat de cinq ans touche à sa fin. Le président est accusé depuis plusieurs années d’une dérive autoritaire et le doute a longtemps plané sur la date de ce nouveau scrutin, depuis l’adoption de la nouvelle constitution de 2022 et de la loi électorale. Ils sont pour le moment seize candidats potentiels sur la ligne de départ. Mais le président Kaïs Saïed part avec une bonne longueur d’avance…Ses partisans mettent en avant la popularité du chef de l’État, élu en 2019 sous le slogan « ce que le peuple veut ». Les opposants de Kaïs Saïed reconnaissent leur retard, mais pour d’autres raisons. Kaïs Saïed doit prochainement faire publier la loi électorale qui donnera les critères d’éligibilité des candidats. Spécialiste de la Constitution, élu démocratiquement en octobre 2019, Kaïs Saïed a fait adopter une nouvelle Constitution par référendum à l’été 2022 instituant un nouveau système de deux chambres aux pouvoirs très limités : l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) et un Conseil national des régions et des districts…Depuis février dernier, une vingtaine d’opposants et personnalités ont été emprisonnés et sont « accusés de complot contre la sûreté de l’État » et le président tunisien les a qualifiés de « terroristes »…En mai, le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme a dénoncé vendredi « l’intimidation et le harcèlement » dont sont victimes en Tunisie des avocats et membres des médias critiques du gouvernement et de ses politiques migratoires. RFI
Congo-Brazzaville: ouverture de la Conférence internationale sur l’afforestation et le reboisement
Plusieurs dizaines d’experts venus principalement des pays du bassin du Congo ont assisté ce mardi 2 juillet à l’ouverture de la première conférence internationale sur l’afforestation et le reboisement (Ciar), c’est-à-dire boiser une zone longtemps restée sans arbres. Cette initiative doit permettre de faire face à l’urgence climatique. La ministre congolaise de l’économie forestière, Rosalie Matondo a prononcé le discours d’ouverture de cette conférence en présence de ses homologues venus du Gabon, du Rwanda ou encore de la Côte d’Ivoire. Leur participation montre, selon la ministre, la prise de conscience face à l’urgence climatique. Deux jours durant, avant les ministres et les chefs d’État vendredi, les experts vont animer des thèmes liés à l’afforestation, au reboisement et aux ressources forestières mondiales, rapporte notre correspondant à Brazzaville, Loïcia Martial. D’ores et déjà, ils s’accordent à reconnaître que la principale cause du dérèglement climatique est l’action humaine. Une allusion a été faite à l’activité industrielle ou encore à l’agriculture intensive, responsable aussi de la déforestation et des émissions de gaz à effet de serre. Cela a pour conséquences, entre autres, les tempêtes, les cyclones, les feux de brousse ou encore l’élévation du niveau de la mer. La meilleure façon de faire face au dérèglement climatique, disent ces experts, est de planter plus de forêts…Outre les experts, la conférence de Brazzaville qui s’achève le 5 juillet compte aussi donner la parole aux populations autochtones qui voient leurs territoires et ressources détruites. RFI
Comores: Azali Assoumani a nommé son gouvernement
Un peu plus d’un mois après son investiture le 26 mai dernier, Azali Assoumani a nommé son gouvernement ce lundi 1er juillet. Et celui-ci est monocolore alors qu’il était question pendant un moment de mettre en place un gouvernement d’ouverture. Un autre fait marquant est le rajeunissement de l’exécutif. Si la moyenne d’âge dans le gouvernement précédent était de 60 ans, celle du nouveau est de 40 ans. La vieille garde du président a ainsi été écartée…[D]e l’équipe précédente, seul le ministre de l’Intérieur est resté en poste. Sur les quinze membres du nouveau gouvernement, il n’y a que deux femmes, Inayati Sidi, ministre de la Jeunesse et Fatima Ahamada, ministre de l’Information et porte-parole du gouvernement, jusqu’ici présentatrice à la télé nationale…Autre fait marquant, si la plupart des ministres entrants sont inconnus du grand public, ce n’est pas le cas du nouveau secrétaire général du gouvernement, Nour El Fath Azali, jusqu’ici conseiller privé omniprésent de son président de père.RFI
Au Sénégal, l’opposition accuse Ousmane Sonko de vouloir échapper à une motion de censure
Au Sénégal, l’opposition parlementaire, acquise à l’ancien président Macky Sall et aphone depuis l’élection du nouveau président Bassirou Diomaye Faye il y a trois mois, a retrouvé de la voix. Samedi 29 juin, l’Assemblée nationale a annulé, au dernier moment, une séance prévue le jour même avec le ministre des finances et du budget, Cheikh Diba, concernant la programmation budgétaire 2025-2027. Cet acte de défiance est dirigé contre le premier ministre Ousmane Sonko qui a refusé, la veille, de prononcer son discours de politique générale au sein de l’Hémicycle, arguant d’un vice juridique. Pour ses détracteurs, le chef du gouvernement craint surtout de ne pas obtenir la confiance des députés alors que son camp, les Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef), fait partie de la coalition Yewwi Askan Wi qui est en minorité à l’Assemblée avec 42 sièges sur 165. Lors des dernières législatives, en 2022, c’est en effet la coalition de l’ex-président Macky Sall, Benno Bokk Yaakaar (BBY), qui avait obtenu une majorité relative de 83 sièges…Selon plusieurs spécialistes des institutions sénégalaises contactés par Le Monde, le refus de Sonko de s’exprimer n’a rien de surprenant. « Cela s’inscrit dans la posture de rupture des nouvelles autorités, qui prônent le respect de l’Etat de droit », observe Maurice Soudieck Dione, enseignant chercheur en sciences politiques à l’université Gaston Berger de Saint-Louis. « On ne peut pas lui reprocher de vouloir un respect strict de la légalité, pour un exercice effectif et concret de la déclaration de politique générale », ajoute le chercheur, précisant qu’une motion de censure votée contre lui, dans le cas où le texte ne serait pas actualisé, ne pourrait être prise en compte. Le Monde
Soupçons de biens mal acquis, le président du Tchad visé par une enquête en France
Après Teodoro Obiang Nguema en Guinée équatoriale, les Bongo au Gabon et les Sassou Nguesso au Congo-Brazzaville, c’est désormais le président du Tchad, Mahamat Idriss Déby, qui est visé par une enquête ouverte à Paris sur des soupçons de biens mal acquis en France. Une enquête préliminaire a été ouverte par le Parquet national financier (PNF) en janvier pour détournement de fonds publics et recel « concernant les dépenses vestimentaires de la présidence de la République du Tchad, Mahamat Idriss Déby Itno », a précisé à l’AFP mardi 2 juillet une source proche du dossier…Les investigations ont été lancées à la suite d’un article de Mediapart en décembre 2023 qui faisait état de plus de 900 000 euros dépensés à Paris par l’homme fort du Tchad en costumes, chemises et autres vêtements de luxe grâce à des versements reçus d’une société tchadienne via une banque. Selon Mediapart, « les versements ont été opérés depuis une mystérieuse société baptisée MHK Full Business, enregistrée à N’Djamena, et disposant d’un compte au sein de la Banque commerciale du Chari (BCC), l’un des huit établissements bancaires agréés au Tchad ». Les fonds ont été virés le 1er décembre 2021 puis le 4 mai 2023, toujours selon le site d’investigation… L’enquête a été confiée à l’Office central de répression de la grande délinquance financière (OCRGDF), selon la source proche…D’autres enquêtes sont en cours à Paris sur des soupçons de biens mal acquis par les familles de dirigeants africains, comme les Bongo au Gabon et les Sassou Nguesso au Congo-Brazzaville. Le Monde avec AFP
Comment Google Traduction tente d’intégrer de nouvelles langues africaines grâce à l’IA
Google a annoncé l’arrivée de 110 nouvelles langues dans son application Google Traduction. Il s’agit de l’ajout le plus important jamais réalisé par la firme américaine et environ un quart de ces nouvelles langues provient d’Afrique : le fon, le kikongo, le luo, le ga, le swati, le venda, le wolof… Explications avec Abdoulaye Diack, responsable de projet chez Google AI à Accra au Ghana…RFI : Quelles sont les récentes évolutions pour Google traduction ? Diack : Cent-dix langues ont été ajoutées. Cela permet de toucher à peu près 600 millions de personnes. Il y a dans Google Translate, maintenant, le romani par exemple qui est très utilisé dans beaucoup de pays européens. Dans les langues africaines, j’ai parlé du N’Ko qui pour la première fois est disponible. De même pour les langues berbères du nord de l’Afrique comme le tamazight. Et cela inclut aussi les caractères non latins du tamazight. C’est toute une population qui a maintenant accès à cette traduction. J’ai vu ça dans tous mes projets, en Afrique ou ailleurs, on a souvent le même problème en IA : il nous manque des données. Donc, il faut être innovant. Avec PaLM 2, on a réussi à s’entraîner sur des données parallèles.Pour faire de la traduction, il faut des données parallèles avec l’équivalent, par exemple, de l’anglais vers l’italien. Mais on peut aussi entraîner des modèles avec des données monolingues. On a ainsi ajouté le tibétain. Il y a énormément de textes tibétains, que ce soit des textes religieux ou de culture, mais en revanche, il y a très peu de traductions du tibétain vers d’autres langues. Avec les connaissances générales, le modèle a été entraîné sur plus de 400 langues. Et c’est pour ça que même si le modèle par exemple n’a jamais été entraîné pour traduire du tibétain au wolof, c’est possible aujourd’hui, donc c’est intéressant. RFI