Somalie : Une vingtaine de morts et plusieurs blessés en Somaliland
Au moins 20 personnes ont été tuées dans la région sécessionniste somalienne du Somaliland lors d’affrontements entre manifestants antigouvernementaux et forces de sécurité, selon de sources médicales. Depuis plus d’une semaine, la police et l’armée se battent contre les manifestants à Laascaanood (Las Anod), une ville de l’est du Somaliland qui est disputée entre le Somaliland et le Puntland voisin, l’une des régions semi-autonomes de la Somalie. La situation a dégénéré dès mardi matin dernier, au lendemain de l’assassinat d’un politicien local nommé Abdifatah Abdallahi « Hadrawi ». Abdifatah a été abattu par balles, lundi soir, par des hommes cagoulés. Il était l’un des leaders du « parti de l’unité » opposé à l’indépendance du Somaliland. La ville de Las Anod est une source de conflit entre le Somaliland et son voisin, le Puntland. Ayant changé plusieurs fois de mains depuis l’effondrement de l’État somalien en 1991, la ville est un carrefour commercial et stratégique très ancien, revendiqué par les deux gouvernements. Sahel-Intelligence
Au Burkina Faso, des supplétifs de l’armée accusés du massacre de 28 civils
Une enquête a été ouverte, lundi, au Burkina Faso, après la découverte des corps de 28 personnes à Nouna, dans le nord-ouest du pays. Selon une organisation de défense des droits humains, ce massacre a été perpétré par des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), des supplétifs de l’armée dont la junte militaire souhaite renforcer les effectifs pour lutter contre les violences jihadistes. Les civils continuent à payer un lourd tribut au Burkina Faso : des supplétifs de l’armée ont été accusés d’avoir tué 28 personnes dans le nord-ouest, la veille du Nouvel An, un massacre qui fait craindre un cycle de représailles entre communautés dans ce pays meurtri par la violence jihadiste depuis 2015. … Le gouvernement a indiqué qu’une enquête avait été ouverte « pour élucider les circonstances du drame et situer toutes les responsabilités » et a appelé « l’ensemble de la population au calme » en attendant que « toute la lumière » soit faite « sur ces violences inacceptables ». France24
Au Burkina Faso, la junte demande le remplacement de l’ambassadeur de France
Au Burkina Faso, l’ambassadeur de France n’est plus le bienvenu. Selon une source officielle française, le ministère des affaires étrangères du pays sahélien, théâtre de deux coups d’Etat depuis janvier 2022, a demandé le remplacement de Luc Hallade, en poste depuis fin 2019, dans une lettre adressée fin décembre 2022 au Quai d’Orsay. La teneur de ce courrier, qui a fuité sur les réseaux sociaux, lundi 2 janvier, a été confirmée au Monde par une source gouvernementale burkinabée. Si les autorités ne détaillent pas, dans cette missive, les raisons qui ont motivé leur requête, plusieurs sources soutiennent qu’elles sont en partie liées à une lettre envoyée par Luc Hallade aux ressortissants français de Koudougou le 12 décembre 2022. Dans ce courrier qui a lui aussi fuité sur la Toile, l’ambassadeur invitait « avec insistance » ses compatriotes habitant cette ville, située à 100 kilomètres à l’ouest de Ouagadougou, à se « relocaliser » dans la capitale ou à Bobo-Dioulasso, dans le sud-ouest du pays. La menace djihadiste ne cesse de progresser au Burkina Faso depuis 2015, au point que plus de 40 % du territoire échappe aujourd’hui au contrôle de l’Etat. Le Monde
ISIS-Mozambique revendique une nouvelle attaque sur un village dans le nord du pays
L’attaque du 30 décembre contre le village de Namande, dans le district de Muidumbe, dans la province de Cabo Delgado, au nord du Mozambique, a été revendiquée par ISIS-Mozambique. Les djihadistes ont publié des photos des destructions dans le village sur leurs canaux de médias sociaux. Au moins deux personnes sont mortes et quatre autres ont été blessées dans l’assaut. ISIS-Mozambique affirme avoir pris d’assaut le « village habité par des chrétiens » et avoir affronté la « milice chrétienne », la forçant à fuir, capturant et exécutant sommairement l’un de ses membres avant de mettre le feu aux maisons. Dans le village de Namande, situé à au moins 40 kilomètres du chef-lieu du district de Muidumbe (Namacande), il y a en effet des groupes d’anciens miliciens ayant combattu dans les rangs du Mouvement de libération nationale qui se sont organisés pour affronter les djihadistes. Les forces gouvernementales ont également lancé plusieurs opérations pour arrêter les rebelles à Namande, mais les affrontements, qui ont duré une bonne partie de la nuit, ont obligé certaines personnes à quitter le village. Agenzia Fides
RD Congo : l’Union européenne appelle le Rwanda à cesser de soutenir le groupe rebelle M23
L’Union européenne a appelé, samedi, le Rwanda à « cesser de soutenir le M23 », la rébellion tutsie qui s’est emparée d’une large portion d’un territoire au nord de Goma, dans l’est de la République démocratique du Congo. L’Union européenne (UE) a, dans un communiqué publié samedi 31 décembre, exhorté « vivement » le Rwanda à « cesser de soutenir » la rébellion du M23 dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Les Vingt-Sept appellent le Rwanda à « utiliser tous les moyens pour faire pression sur le M23, afin qu’il se conforme aux décisions » prises par les chefs d’État de la communauté des États d’Afrique de l’Est, selon cette déclaration de Joseph Borrell, chef de la diplomatie de l’UE, qui fait suite à la publication d’un rapport d’experts de l’ONU sur la RDC. Dans ce rapport publié en décembre, des experts mandatés par les Nations unies affirment avoir collecté des « preuves substantielles » démontrant « l’intervention directe des forces de défense rwandaises (RDF) sur le territoire de la RDC », au moins entre novembre 2021 et octobre 2022. France24
RDC: les rebelles du M23 ne se sont pas retirés de Kibumba
Le retrait des rebelles du M23 de Kibumba, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), annoncé le 23 décembre, n’est « pas effectif » dix jours plus tard, a-t-on appris lundi de plusieurs sources locales. Rébellion tutsi vaincue en 2013, le M23 (« Mouvement du 23 mars ») s’est emparé ces derniers mois d’une large portion du territoire au nord de Goma, capitale de la province du Nord-Kivu. La position la plus avancée est à Kibumba (20 km de Goma). Le 23 décembre, les rebelles et leurs chefs militaires avaient rencontré les commandants de la Force régionale de l’EAC (East African Community), en vu de leur retrait du groupement (ensemble des villages) de Kibumba. Le lendemain, l’armée congolaise avait qualifié de « leurre » cette annonce de désengagement. Depuis, aucun mouvement de retrait effectif n’a été signalé. VOA
RDC : le poste-frontière de Bunagana, source de financement du M23
Située à la frontière avec l’Ouganda et non loin du Rwanda, la localité de Bunagana a toujours eu une importance stratégique commerciale et militaire en RDC . Mais depuis juin 2022, elle est sous le contrôle totale des rebelles du M23. Cela ne vaut pas uniquement pour Bunagana, nous dit Augustin Muhindo chargé de la sécurité au sein de l’ONG Initiative Africaine de Sécours et de Développement basée en Ituri. Selon lui en effet, les taxes seraient de plusieurs ordres : « Des taxes collectées par le M23, certaines sont destinées pour financer des fêtes des autorités du M23, il y a des taxes aussi prélevées pour la sécurité qu’assure le M23 dans les territoires conquis. Il y a Bunagana, Rutshuru Centre, Kiwanja, Rugari », explique-t-il. Selon Augustin Muhindo, ces taxes perçues par le M23 vont de 1.000 à 2.000 francs congolais par mois et par ménage. Le M23 percevrait aussi des taxes importantes collectées directement au poste frontière de Bunagana. C’est ce qu’affirme le rapport des experts de l’ONU pour la RDC. Ces collectes illégales rapporteraient 27.000 dollars mensuellement au M23, c’est-à-dire de quoi se financer. DW
Au Soudan du Sud, l’accord de paix miné par la poursuite des conflits intercommunautaires
Lorsque les premiers tirs ont retenti, tôt le matin du 30 novembre, les quelque 9 000 déplacés du camp d’Aburoc étaient encore endormis. A plusieurs heures de bateau de la petite ville de Kodok, capitale du comté de Fashoda, dans le nord-est du Soudan du Sud, le camp abritait depuis 2017 des populations shilluk ayant fui de précédents épisodes de violence. « L’attaque nous a pris par surprise », se remémore Oscar*, un travailleur humanitaire de 25 ans, lui-même originaire du comté de Fashoda. Résident du camp, il a réussi à sauver sa peau en embarquant sur un premier canoë pour rejoindre Kodok, puis sur un autre bateau pour atteindre Malakal, la capitale de l’Etat du Haut-Nil, à quelque 100 kilomètres au sud. Aujourd’hui réfugié au site de protection des civils de l’ONU à Malakal, il témoigne par téléphone : « Le camp d’Aburoc a été entièrement brûlé et 79 corps ont été retrouvés sur place : ceux des personnes âgées et handicapées, qui n’ont pas pu fuir. Il y a aussi beaucoup de gens, surtout des enfants, qui sont morts dans les marécages aux alentours, mais nous ne savons pas combien. » Le Monde
Des opposants tunisiens dénoncent des poursuites « politiques »
La principale coalition d’opposition au président Kais Saied en Tunisie a accusé mardi le pouvoir d’instrumentaliser la justice pour la museler, en lançant des enquêtes contre plusieurs de ses membres. Lors d’une conférence de presse à Tunis, le chef du Front de salut national, Ahmed Nejib Chebbi, a affirmé avoir été convoqué par la justice avec trois autres membres de son bloc, Ridha Belhadj, Chaïma Issa et Jawhar Ben Mbarek, à la suite d’une plainte déposée par une autre opposante, Abir Moussi. La plainte avait été déposée après que M. Chebbi a accusé Mme Moussi lors d’un discours le 25 décembre de chercher à réinstaurer en Tunisie une dictature sur le modèle de celle de Zine El Abidine ben Ali, renversé en 2011 lors de la première révolte de Printemps arabe. VOA
CEDEAO : pas de sanctions contre le Mali sur les 46 soldats ivoiriens
Des diplomates de la CEDEAO ont révélé qu’il n’y aura pas de sanctions contre le Mali dans l’immédiat, et ce, malgré le fait que l’ultimatum de l’organisation régionale requérant la libération des 46 soldats ivoiriens avant le 1er janvier n’ait pas été respecté. Accusés d’être des mercenaires par Bamako, les militaires ont été condamnés à 20 ans de réclusion criminelle. Interrogés par un média français, ces diplomates de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest ont expliqué l’absence de sanctions immédiates par la volonté de ne pas créer de nouvelles tensions. Ils ont constaté notamment l’amélioration des relations entre le Mali et la Côte d’Ivoire. Les deux pays ont signé un mémorandum tout en observant la bonne volonté des autorités de Bamako qui ont convoqué une cour d’assise spéciale avant la fin de l’ultimatum. AfricaNews
Au Bénin, la 9e législature fera un mandat de transition
Dernière semaine de campagne pour les législatives du 8 janvier au Bénin. Outre le fait que ces élections seront inclusives, elles vont marquer l’entrée au Parlement d’au moins 24 femmes, soit près du quart des 109 députés. Mais ces derniers ne vont exercer qu’un mandat de transition. Car les prochains parlementaires qui vont siéger à partir de février 2023 ne feront que trois ans, au lieu de quatre habituellement. Pourquoi ? Simplement parce que les autorités entendent organiser des élections générales dans trois ans. Ainsi, à partir de 2026, les électeurs béninois vont désigner le même jour, en janvier, leurs maires et leurs députés. Quelques mois plus tard, en avril, ils éliront leur président. … Les mandats du président, des députés et des conseillers communaux – qui élisent ensuite les maires – ont ainsi été harmonisés : ce sera cinq ans. Les maires actuels ont ainsi d’ailleurs vu leur mandat prorogé. Au lieu de 2025, ce mandat prendra fin en 2026, en vue des élections générales prévues cette même année. DW
En Centrafrique, de quoi l’année 2023 sera-t-elle faite?
L’année 2022 s’est terminée avec beaucoup d’interrogations, politiques, sécuritaires et socio-économiques. Au cœur de celles-ci, la question de la réforme de la Constitution devrait continuer à rythmer les débats, d’autant que les députés viennent d’adopter une loi encadrant le processus référendaire dans le pays. Si pour ses promoteurs, la loi votée le 28 décembre ne vise qu’à combler un vide juridique, pour les opposants, il s’agit clairement de contourner la décision défavorable de la Cour constitutionnelle de septembre dernier, et de rouvrir la voie à une modification de la Constitution du 30 mars 2016. … Une réforme de la loi fondamentale aurait pour conséquence de l’autoriser à briguer un nouveau mandat en 2025. Pour le moment, l’Autorité nationale des élections n’a pas été saisie du sujet référendaire. Elle se consacre à l’organisation des élections locales, désormais fixées au 16 juillet. Leur tenue serait historique, 35 ans après les dernières. RFI
Gambie: L’enquête sur la tentative de coup d’État
Les autorités gambiennes ont livré jeudi des détails sur la tentative de coup d’Etat déjouée le 20 décembre à Banjul. Les auteurs avaient prévu d’ »arrêter des hauts responsables du gouvernement et de les utiliser comme otages pour empêcher toute intervention étrangère ». « Ils avaient également l’intention de retirer (de leurs fonctions) tous les officiers supérieurs de l’armée à partir du grade de major et au-dessus, ainsi que de restructurer les forces armées gambiennes », a souligné Abubakarr Suleiman Jeng, le conseiller à la sécurité nationale, qui a lu la déclaration devant les médias au quartier général de la Défense à Banjul. Une commission d’enquête, qui doit rendre son rapport dans un mois, a été créée mardi en Gambie pour faire la lumière sur cette tentative de coup d’Etat. Sahel-Intelligence
Le Maroc ferme ses frontières aux voyageurs venant de Chine
Le Maroc a annoncé samedi interdire l’entrée sur son territoire des voyageurs en provenance de Chine à partir du 3 janvier « afin d’éviter une nouvelle vague de contaminations » au coronavirus. « Les autorités marocaines ont décidé d’interdire l’accès au territoire du royaume du Maroc à tous les voyageurs, quelle que soit leur nationalité, en provenance de la République Populaire de Chine », indique un communiqué du ministère des Affaires étrangères. L’interdiction entrera en vigueur « à partir du 3 janvier et jusqu’à nouvel ordre », précise la même source. Une décision prise « à la lumière de l’évolution de la situation sanitaire liée au Covid-19 en Chine », et « afin d’éviter une nouvelle vague de contaminations au Maroc et toutes ses conséquences », explique le ministère. RTBF
Un programme veut former les journalistes sur les questions d’agriculture, de sécurité et de paix
Le Conseil pour l’observation des règles d’éthique et de déontologie dans les médias au Sénégal (CORED) a lancé un programme de formation destiné aux journalistes sénégalais dans le but d’améliorer la couverture médiatique des questions de développement, en particulier l’agriculture, la sécurité et la paix, a-t-on appris, mardi. Pour cette formation, l’organe d’autorégulation, soutenu par l’Ambassade des Etats Unis à Dakar, a décidé de s’appuyer sur l’Ecole supérieure de journalisme, des métiers de l’Internet et de la communication (E-jicom), selon un communiqué transmis à l’APS. Le document explique que le programme sous forme de fellowship (série d’activités de formation soutenue par une bourse), vise à “contribuer à l’amélioration de la qualité des contenus médiatiques, à la promotion d’un journalisme de qualité, indépendant et qui met un accent plus important sur les questions de développement.” APS
Le Kenya, nouveau vivier pour les géants de la tech
C’est un cours particulier d’un genre nouveau, avec écrans tactiles et lignes de code. Il a beau se dérouler un samedi matin, qui plus est pendant les vacances scolaires, les enfants qui y participent ne rechignent pas. Bien au contraire. Elsie, 11 ans, et ses cinq camarades codent un film d’animation. La semaine prochaine, ils apprendront à créer une application mobile pour signaler les violences domestiques. Celle d’après, ils produiront un jeu vidéo d’hélicoptère. L’atelier est l’œuvre de STEM Impact, un laboratoire numérique et incubateur comme Nairobi en compte tant, qui enseigne les technologies de l’information et de la communication (TIC) dans les écoles primaires. « C’est moi qui ai demandé à mes parents de m’y inscrire, dit Elsie, les yeux rivés sur l’écran. J’utilise un peu l’ordinateur à l’école, mais juste pour du traitement de texte. Je voulais en savoir plus. » A la maison, la geek en herbe apprend le français sur sa tablette. Le Kenya, surnommé la « Silicon Savannah » en raison de son écosystème technologique florissant, entend désormais parier sur de jeunes talents comme Elsie pour s’affirmer sur la scène internationale. Avant-gardiste, le gouvernement a imposé l’apprentissage des bases du codage informatique à l’école primaire dès cette année, espérant ainsi créer le vivier high-tech de demain. Le Monde