Dix-huit personnes dont quatre enfants ont été tuées jeudi 2 janvier dans le crash d’un avion militaire soudanais au Darfour, qui venait de transporter de l’aide humanitaire dans cette région de l’ouest du Soudan, meurtrie par de nouvelles violences. Selon un communiqué de l’armée, l’avion s’est écrasé cinq minutes après son décollage de l’aéroport d’El-Geneina, capitale de l’Etat du Darfour-Ouest, frappée ces derniers jours par des combats entre tribus. « Un avion militaire Antonov 12 s’est écrasé après son décollage d’El-Geneina. Tous ses occupants, sept membres d’équipage, trois juges et huit civils, dont quatre enfants, ont péri », a affirmé le porte-parole militaire Amer Mohammed Al-Hassan. Une enquête est en cours pour déterminer les causes du drame, a précisé l’armée. Plus tôt, une source militaire avait fait état du crash d’un avion qui avait acheminé de l’aide aux habitants touchés par les violences à El-Geneina, sans fournir davantage de précisions. Selon le Croissant-Rouge local, au moins 48 personnes ont été tuées et 241 blessées dimanche et lundi lors de combats entre tribus rivales arabe et africaine à El-Geneina, dans une région déchirée par les violences depuis 2003. Dix-neuf des blessés sont dans un état critique et ont été transférés à Khartoum, à 1 100 km à l’est. Le Monde avec AFP
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, déplore dans un rapport trimestriel sur le Mali les retards politiques dans l’application de l’Accord de paix de 2015 et l’insécurité croissante dans un pays où « les groupes terroristes gagnent du terrain ». Dans ce document remis récemment aux membres du Conseil de sécurité de l’ONU et obtenu jeudi par l’AFP, Antonio Guterres souligne que « l’incertitude domine » sur l’avenir des réformes politiques alors que des élections parlementaires devraient être organisées au Mali en 2020. « Je suis préoccupé par les retards persistants dans la mise en œuvre de l’Accord de paix », indique le secrétaire général en évoquant les difficultés du « dialogue national inclusif » et « l’insécurité croissante à travers le pays, notamment le manque de redéploiement des forces de défense et de sécurité maliennes dans le Nord ». … Selon son rapport, les pertes dans l’armée malienne entre octobre et décembre ont augmenté de 116% comparé aux trois mois précédents, avec 193 morts. Dans le même temps, 68 attaques contre la force de l’ONU Minusma ont été dénombrées contre 20 au cours de la période précédente. Belga
Recep Tayyip Erdogan a les coudées franches pour une éventuellement intervention militaire en Libye. Les députés turcs ont approuvé, jeudi, une motion permettant au président d’envoyer des militaires en Libye pour soutenir le gouvernement de Tripoli. Mais la mesure risque d’aggraver le conflit fratricide qui déchire ce pays. Dans la foulée, jeudi, le président américain Donald Trump a mis en garde son homologue turc contre toute « interférence étrangère » en Libye. Lors d’une session parlementaire extraordinaire, 325 députés ont voté pour et 184 contre ce texte qui donne à l’armée turque un mandat pour intervenir en Libye, valable pendant un an, a indiqué le président de l’Assemblée nationale turque Mustafa Sentop. Reste à savoir désormais si le président Erdogan, à qui il appartient de décider, va effectivement dépêcher des troupes dans ce pays séparé de la Turquie par la Méditerranée, ou si le soutien militaire prendra une autre forme, comme l’envoi de « conseillers ». AFP
Le nouveau président algérien Abdelmadjid Tebboune a nommé jeudi soir, deux semaines exactement après avoir pris ses fonctions, son premier gouvernement, composé de 39 membres. Onze des 28 ministres de la nouvelle équipe ont déjà été membres de l’exécutif sous Bouteflika. C’est une première, la composition du gouvernement étant généralement rendue publique par un communiqué officiel du porte-parole de la présidence qui en a donné la composition à la télévision nationale. Le 28 décembre, Abdelmadjid Tebboune avait nommé Premier ministre Abdelaziz Djerad, un universitaire de 65 ans, ancien secrétaire général de la présidence (1993-1995) puis du ministère des Affaires étrangères (2001-2003), et l’avait chargé de constituer un gouvernement. Jeune Afrique avec AFP
Faut-il y voir un signal d’apaisement, après dix mois de Hirak ? De nombreux militants du mouvement de contestation en Algérie ont été remis en liberté provisoire, jeudi 2 janvier, dont une de ses figures, Lakhdar Bouregaâ, 86 ans, vétéran de la guerre d’indépendance, devenu un symbole de la répression, selon une association. M. Bouregaâ a quitté la prison où il était en détention préventive depuis six mois. « Son procès, qui devait s’ouvrir ce [jeudi] matin a été reporté et le juge a décidé de le libérer », a expliqué son avocat, Me Abdelghani Badi. Il a précisé que M. Bouregaâ, qui a été opéré d’urgence d’une hernie durant sa détention en novembre, comparaîtrait libre lors de son procès, renvoyé au 12 mars. Ont également été libérées une quinzaine d’autres personnes placées en détention préventive depuis plusieurs mois dans le cadre du Hirak, le mouvement de contestation populaire du régime déclenché le 22 février, a annoncé Kaci Tansaout, président d’une association de soutien. Le Monde avec AFP
Est-ce la fin de l’omerta au sujet d’un éventuel troisième mandat pour Macky Sall ? La question est relancée depuis les vœux du président sénégalais face à la presse mardi 31 décembre. « Ni oui, ni non », a rétorqué le chef de l’État interrogé sur son intention de se représenter en 2024. Si la réponse reste évasive, c’est la première fois que Macky Sall rompt le silence autour cette question. « Macky nage dans le clair-obscur », « Macky Sall sort du bois », « Macky Sall bluffe au ni oui ni non ». La réponse du président sénégalais s’affichait partout en Une de la presse locale ce 2 janvier. « Ni oui ni non » donc, une réponse volontairement élusive à un débat qui agite l’espace public depuis sa réélection en février 2019. Jusqu’ici, le sujet était tabou. Plusieurs hauts fonctionnaires et collaborateurs du président ont d’ailleurs été limogés pour s’être prononcés sur cette question épineuse. Selon un collaborateur de Macky Sall, ce dernier entend ainsi éviter les guerres de succession au sein de sa formation politique l’APR et de son gouvernement. RFI
Umaro Sissoco Embalo, déclaré mercredi vainqueur de la présidentielle en Guinée-Bissau, se présente comme un « rassembleur » qui veillera à fédérer les énergies pour redresser ce petit pays d’Afrique de l’Ouest qu’il juge « martyrisé » par des années d’instabilité et de mauvaise gestion. Général de brigade de réserve, ancien Premier ministre (2016-2018) du président sortant José Mario Vaz, Umaro Sissoco Embalo, 47 ans, est un spécialiste des questions de défense et géostratégiques surnommé « le général » par ses partisans, bien qu’il ait quitté l’armée dans les années 1990. Il a été le représentant en Afrique de l’Ouest d’un fonds d’investissement libyen. Sur ses affiches de campagne, lors de ses meetings et sur les bulletins de vote, cet homme polyglotte portait un désormais célèbre keffieh rouge et blanc. Sur le plan politique, il est le vice-président du Madem, un parti qu’il a fondé sous la précédente législature avec des dissidents du PAIGC, le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), qui a mené la lutte pour l’indépendance du Portugal en 1974 et dominé la vie politique depuis lors. AFP
L’ONG locale JAPED (Jeunes ambassadeurs de la paix et du développement de la RDC) déclare avoir désolidarisé une trentaine de combattants du groupe armé Maï-Maï FPP/AP du général autoproclamé Kasereka alias, Kabindon, mercredi 1er janvier à Kinyatsi, environ 10 km au nord de Lubero-Centre (Nord-Kivu). Cette reddition est le fruit d’un travail de longue haleine, mené par cette organisation, affirme le président de JAPED, qui appelle le gouvernement à prendre ses responsabilités pour l’encadrement de ces ex-combattants. Selon le président de cette organisation, Disciple Makasi, ces combattants ont accepté cet appel à déposer les armes pour participer à la restauration de la paix. Leur reddition fait suite à un très long processus de sensibilisation et de conscientisation mené auprès de ces combattants dans leurs camps et Etat-major, avec des messages de la paix. Et c’est mercredi qu’ils ont été acheminés au centre de transit à Kirumba, selon Disciple Makasi. Ils sont 39 ex-combattants, qui appartenaient au groupe armé « Force patriotique pour la paix/Armée du peuple ». Radio Okapi
Cela fait maintenant plus de dix ans que le groupe Boko Haram sème la terreur dans le nord du Nigeria et les régions alentours. Une décennie durant laquelle les terroristes islamistes ont procédé à de nombreux enlèvement de (parfois très) jeunes filles pour les contraindre au mariage avec des combattants. Certaines d’entre elles, devenues des femmes, ont pu réchapper des griffes de Boko Haram et raconter leur calvaire. Mais leur réintégration dans la société nigériane est elle aussi souvent semée d’embûches. Fatimah Umar se souvient parfaitement de l’entrée de Boko Haram dans son village. Elle raconte: « Ils nous ont alors conduits dans la brousse, pour plusieurs jours. Ils nous disaient qu’il fallait qu’on obéisse à leurs ordres et ne nous autorisaient pas à rentrer chez nous. On est resté un bout de temps avec eux et puis on a réussi à s’enfuir à travers bois en direction du Cameroun avant de revenir à Maiduguri. » Ses voisins ont été nombreux à fuir, laissant leurs femmes et leurs enfants derrière eux. Des victimes vulnérables livrées au bon vouloir des combattants armés de la secte islamiste. DW
L’agence spatiale égyptienne veut lancer une compétition nationale d’ici la fin du mois de janvier. Objectif : envoyer un premier Égyptien dans la Station spatiale internationale (ISS) à l’horizon 2026. Depuis son bureau du Caire, le directeur de l’agence spatiale égyptienne, Mohamed El-Qousy, dévoile son ambition. « Le concours sera ouvert à tous, hommes comme femmes », soutient Mohamed El-Qousy. « Cela va développer la connaissance de l’espace dans le pays et encourager la jeunesse égyptienne à s’entraîner. Ils seront motivés pour être en bonne forme physique et morale, et pour avoir un bon niveau scientifique. » Deux Égyptiens seront alors choisis à l’issue d’un processus de sélection qui doit durer trois ans, et dont les critères restent à définir. Les deux heureux élus suivront ensuite un programme d’entraînement en Russie, l’un des partenaires du programme spatial égyptien. RFI
Il y a soixante ans, la plupart des ex-colonies françaises d’Afrique subsahariennes accédaient à la souveraineté. Entre le 1er janvier et le 31 décembre 1960, 17 pays dont 14 sous administration française acquirent leur indépendance. Retour sur les conditions et les circonstances de ces émancipations groupées que les populations africaines appelaient de tous leurs vœux. Dominées, esclavagisées, colonisées pendant près de trois cents ans par l’Europe, les populations africaines ont pris leur destin en main au XXe siècle, avec les 55 pays que compte le continent accédant à l’indépendance politique au fil des années. Or, si les indépendances africaines s’échelonnent sur sept décennies, dans l’inconscient collectif c’est l’année 1960, au cours de laquelle on a vu 17 pays d’Afrique subsaharienne se libérer, qui symbolise le tournant de la sortie du continent de la tutelle européenne. Au point que, dans la mythologie historiographique africaine, 1960 est désignée comme l’« année magique », l’« année du chiffre des choses », selon l’expression du poète et l’homme politique Léopold Sédar Senghor. RFI