Revue de presse du 3 janvier

Soudan: une situation humanitaire qui se détériore, après plus de 20 mois de guerre
Le pays entre dans son 21e mois de guerre et, selon l’ONU, il s’agit de la pire crise humanitaire au monde.… Sur le terrain, le pays reste divisé en deux, avec les FSR qui contrôlent tout l’ouest du pays, les différentes provinces du Darfour, les États du sud. L’armée, elle, contrôle l’est du pays, les États du Nil Blanc et du Nil Bleu, de Sennar, de Gedaref, de Kassala. Aujourd’hui, le plus gros des combats se concentre sur trois zones. Il y a la capitale, Khartoum, qui est toujours divisée en deux mais où l’armée a repris du terrain ces derniers mois, notamment à Omdurman, ville jumelle de Khartoum, ainsi que dans l’immense quartier de Bahri au nord du centre-ville. Des combats également au sud de Khartoum, dans les États de Sennar, d’al-Jazirah, qui sont les greniers à blé du pays et où les FSR sont accusés d’avoir détruits des dizaines de villages ces derniers mois. Et, enfin, à el-Fasher, capitale du Darfour Nord, à la frontière avec le Tchad. Dernière grande ville du Darfour à être encore aux mains de l’armée, el-Fasher est assiégée par les paramilitaires depuis 8 mois et connait probablement les combats les plus féroces de cette guerre. C’est dans cette région que l’ONU a officiellement déclaré il y a quelques mois un début de famine. RFI

Ce que nous savons sur les « centaines » d’anciens soldats colombiens envoyés au Soudan
[…]Il n’y a pas de données officielles sur le nombre total de Colombiens impliqués dans les combats, mais des rapports de médias combinés suggèrent que de nombreux ressortissants ont été sur le terrain au Soudan. Parmi ces rapports, le journal indépendant La Silla Vacía a estimé à plus de 300 le nombre de Colombiens impliqués dans les combats. Le 27 novembre, le président colombien Gustavo Petro a demandé au ministère des affaires étrangères de « chercher en Afrique des moyens de rapatrier nos jeunes gens trompés », en réponse aux informations diffusées par les médias. Le ministère colombien des affaires étrangères a déclaré qu’il était au courant de la migration irrégulière de citoyens vers l’Afrique, « par laquelle certains de nos compatriotes voyagent, trompés par des réseaux sophistiqués de trafic d’êtres humains, et finissent par participer à des conflits internationaux en tant que mercenaires ».… Les soldats colombiens qui se rendent à l’étranger pour participer à des guerres étrangères sont une tendance qui remonte à plusieurs dizaines d’années. BBC

Crise au Mozambique: près de 3000 personnes ont fui à l’étranger les violences post-électorales
Le candidat malheureux à la présidentielle, Venancio Mondlane, a annulé une allocution jeudi 2 janvier. Il devait annoncer, lors d’un direct sur Facebook, les modalités d’une nouvelle phase de contestation. Depuis près de deux mois, la rue mozambicaine se mobilise pour rejeter les résultats des élections générales du 9 octobre qui reconduisent à la présidence le Frelimo, au pouvoir depuis l’indépendance. Cette crise a déjà provoqué le départ de près de 3 000 Mozambicains dans les pays voisins. RFI

Conflit dans l’est de la RDC: violents combats entre l’armée et le M23 dans le territoire de Masisi
De violents affrontements ont opposé les rebelles du M23 soutenus, par le Rwanda, aux Forces armées congolaises, appuyées par des groupes armés locaux, jeudi 2 janvier, dans l’est de la RDC. D’une grande intensité, ils se sont précisément déroulés dans plusieurs agglomérations du territoire de Masisi, à quelque 70 kilomètres à l’ouest de Goma, et ont provoqué un déplacement massif de population au lendemain des festivités du Nouvel An. Durant toute la journée du jeudi 2 janvier, des détonations d’armes légères et d’armes lourdes ont été entendues jusque dans les agglomérations de Kaniro et de Kinigi, en République démocratique du Congo (RDC), provoquant la panique au sein de la population locale.… Alors que des combats entre l’armée et les rebelles sont également signalés dans plusieurs localités de la chefferie de Bashali, Alphonse Mushesha Mihingano, le chef du groupement voisin de Buabo, affirme que ces échanges de tirs ont poussé des centaines d’habitants à fuir leurs villages. Porte-parole des wazalendo présents dans la zone, le colonel Séraphin Nsabimana accuse pour sa part les combattants du M23 d’avoir attaqué leurs positions. Des affrontements d’une grande intensité ont repris au Nord-Kivu depuis le sommet avorté de Luanda qui aurait dû réunir le président congolais, Félix Tshisekedi, et son homologue rwandais, Paul Kagame, le 15 décembre dernier, en Angola. RFI

RDC : Félix Tshisekedi grâcie des prisonniers politiques
Selon l’ordonnance voulue par Félix Tshisekedi, la grâce est accordée à toute personne condamnée à une peine de servitude pénale ou de travaux forcés inférieure à 5 ans et devenue irrévocable à la date du 31 décembre 2024. Pour Me Frédéric Kwamba, avocat au barreau de Kinshasa/Gombe, ce geste peut être perçu comme un acte de compassion et de réconciliation car le président congolais cherche à marquer un sentiment d’humanité et de pardon dans sa gouvernance pour apaiser les tensions sociales. « Il est important de veiller à ce que cette mesure soit appliquée de manière transparente et équitable afin d’éviter toute perception de favoritisme ou de monnayage », explique-t-il au micro de la DW. « Cette grâce incluant des opposants comme Seth Kikuni, Jean Marc Kabund peut être perçue comme un geste ayant des implications politiques significatives car en libérant des figures de l’opposition, le président pourrait chercher à apaiser des tensions politiques et à promouvoir un climat de réconciliation nationale. Ce qui pourrait bien contribuer à une reconfiguration de la scène politique congolaise en fonction des réactions et dynamiques qui en découleront. » DW

Tchad : le FACT déterminé à poursuivre la lutte pour une transition démocratique
Le Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT) est sorti de son silence en publiant, ce 2 janvier 2025, un communiqué dans lequel il renouvelle ses vœux de santé et de délivrance pour le peuple tchadien. Dans ce message adressé à ses combattants et à l’ensemble de la population tchadienne, le FACT dénonce vivement les violations des droits de l’Homme, les enlèvements et les assassinats qui ont marqué l’année écoulée, en particulier dans le sud et l’extrême nord du pays. « Les séquestrations sontdevenues le quotidien du peuple tchadien », souligne le communiqué, qui adresse également ses pensées aux familles des victimes. L’organisation accuse la France d’avoir « trahi sapromesse d’accompagner une transition démocratique» en soutenant ce qu’elle qualifie de « régime monarchique », avec l’installation au pouvoir d’un « dictateur » à la suite des élections législatives de décembre 2024. Le FACT appelle la communauté internationale à ne pas céder face aux manipulations et à rester vigilante face aux « compromissions » du régime actuel. Le FACT met l’accent sur la nécessité pour les forces de la résistance nationale de travailler ensemble afin de créer une synergie visant à libérer le pays. Le président du mouvement, Mahamat Mahdi Ali, lance également un appel aux jeunes tchadiens à s’engager dans une lutte « sincère et collective » pour construire un État de droit. APA

Guinée: deux ans de prison requis contre l’opposant Aliou Bah
Au procès du président du MoDeL pour « offense et diffamation » à l’encontre du chef de la junte au pouvoir, le général Mamadi Doumbouya, le procureur a requis une peine de deux ans de prison ferme contre l’accusé, jeudi 2 janvier. Les cinq avocats d’Aliou Bah se sont, eux, relayés pendant plus de quatre heures devant le tribunal de première instance de Kaloum, à Conakry, pour défendre leur client, plaidant non coupable et demandant sa relaxe. RFI

L’Ethiopie intègre une nouvelle force de maintien de la paix en Somalie
L’Ethiopie a annoncé vendredi, au lendemain d’une visite officielle à Mogadiscio, qu’elle allait finalement « collaborer » à une nouvelle force de l’Union africaine en Somalie contre les insurgés islamistes radicaux shebab, qui doit se déployer ce mois-ci. Mogadiscio avait précédemment indiqué que les troupes éthiopiennes n’y participeraient pas, alors que les relations entre les deux pays s’étaient tendues après la signature par Addis Abeba il y a environ un an d’un accord maritime avec la région séparatiste du Somaliland. Après des mois de brouille, les deux pays ont toutefois récemment signé sous l’égide de la Turquie un accord pour mettre fin aux tensions. « Les deux pays ont convenu de collaborer sur la mission AUSSOM », la Mission de soutien et de stabilisation de l’Union africaine, « et de renforcer les relations bilatérales », a déclaré dans un communiqué publié sur Facebook le ministère des Affaires étrangères éthiopien.… Le texte adopté inclut la possibilité d’utiliser un dispositif créé par le Conseil de sécurité l’an dernier, qui prévoit qu’une force africaine déployée avec le feu vert de l’ONU puisse être financée jusqu’à 75% par les Nations unies. TV5Monde

Dans l’ombre de la Russie, la Chine pousse ses pions dans les mines du Sahel
Alors que les Occidentaux ne cessent de perdre du terrain dans l’exploitation minière au Mali, au Burkina Faso et au Niger, les entreprises chinoises profitent de la réorganisation du secteur afin d’extraire or, lithium et uranium. Une tendance adoubée par les juntes militaires au pouvoir.… Le 15 décembre, le chef malien de la junte est à Goulamina, à environ 150 kilomètres au sud de Bamako, pour inaugurer une nouvelle usine de production de ce minerai [lithium] qui sert notamment à produire des batteries électriques. Sous pression financière croissante, les militaires au pouvoir voient en ce nouveau site industriel une aubaine, un moyen de faire rentrer l’argent qui manque dans leurs caisses. Derrière ce projet, une société chinoise, cotée aux bourses de Shenzhen et d’Hongkong, qui utilisera ce minerai pour fabriquer des batteries en Chine : Ganfeng Lithium. Comme d’autres entreprises étrangères, elle n’a pas échappé au tour de vis imposé par la junte dans le secteur minier. Depuis leur arrivée au pouvoir par un coup d’Etat, en 2020, le général Goïta et ses camarades putscho-souverainistes ont entrepris sa restructuration en adoptant un nouveau code minier. Parmi ses nouvelles dispositions : jusqu’à 30 % des parts de chaque mine pour l’Etat, une hausse importante de toutes les taxes ou encore l’obligation pour chaque société de verser ses bénéfices sur un compte bancaire au Mali. Le Monde

Les suicides de migrants tunisiens dans les prisons italiennes sont en augmentation
Le nombre de décès par suicide de migrants tunisiens dans les prisons italiennes est en augmentation. C’est ce sombre bilan qu’a dénoncé l’ancien député et militant de la société civile, Majdi Karbai sur les réseaux sociaux, le 30 décembre, après la mort d’un migrant tunisien dans la prison de Plaisance au nord de l’Italie. Lui et des ONG tunisiennes alertent depuis plusieurs années sur les conditions de détention des migrants tunisiens arrivés illégalement en Italie et les répercussions sur leur santé mentale. RFI

Ghana : à Accra, la capitale, un gigantesque incendie ravage le principal marché de vêtements de seconde main du pays
Un énorme incendie a réduit en cendres le principal marché de vente de vêtements de seconde main du Ghana dans la capitale Accra, affectant des milliers de commerçants et causant des pertes considérables pour l’économie locale, ont indiqué des responsables. L’incendie, déclenché mercredi soir tard, a ravagé de larges parties du gigantesque marché aux fripes de ce pays d’Afrique de l’Ouest, le marché de Kantamanto, déplaçant des milliers de commerçants, ont rapporté les autorités du pays en charge de la gestion des catastrophes. Le marché aux fripes de Kantamanto, qui abrite plus de 30.000 commerçants et est situé au cœur du quartier d’affaires d’Accra, est une source de revenus cruciale pour beaucoup. La catastrophe a suscité une vive émotion parmi les commerçants et les riverains. Des centaines de vendeurs, dont beaucoup étaient spécialisés dans la revente de vêtements de seconde main importés de l’étranger et notamment d’Europe, font désormais face à un avenir incertain. Le service national de lutte contre les incendies du Ghana (GNFS) a dû déployer treize véhicules anti-incendie pour lutter contre le désastre.… Selon le porte-parole, les opérations pour éteindre complètement l’incendie pourraient se poursuivre jusqu’à ce vendredi. Selon les services de secours, la perte des marchandises est évaluée à des millions dans la monnaie locale. Le gouvernement ghanéen n’a pas pour le moment annoncé de réponse formelle à ce drame. TV5Monde

Centrafrique: 400 détenus d’une prison de Bangui libérés
En Centrafrique, 400 détenus de la prison centrale de Ngaragba ont été graciés et libérés par un décret présidentiel, rapporte notre correspondant à Bangui, Rolf Steve Domia-leu. La décision a été annoncée le 31 décembre dernier lors de l’adresse à la Nation du président Faustin-Archange Touadéra. Elle a été exécutée ce jeudi 2 janvier par le ministre de la Justice. Les personnes concernées sont des prisonniers sanctionnés par la justice au cours de l’année 2024. Les prisonniers libérés ont commis des délits de droit commun et avaient été condamnés à des peines allant de 1 à 3 ans de prison. Plusieurs détenus ont également vu leurs peines réduites. Conformément au décret du chef de l’État, les peines d’emprisonnement allant de 4 à 5 ans ont été réduites à 1 an, les peines de 10 ans réduites à 5 ans, et les peines allant de 6 à 10 ans réduites de moitié. RFI

UA : trois candidats pour succéder à Moussa Faki Mahamat
Le Djiboutien Mahamoud Ali Youssouf, le Kényan Raila Odinga et le Malgache Richard Randriamandrato ont d’ores et déjà entamé leur campagne.… Raila Odinga estime que la représentation de l’Afrique, assortie d’un droit de veto, n’a que trop tardé et qu’elle est essentielle pour assurer l’équité sur la scène internationale. »Il est inacceptable que ce continent de 1,4 milliard d’habitants soit exclu alors que l’Europe détient trois sièges permanents », affirme Raila Odinga, en évoquant la France, le Royaume-Uni et la Russie, dont les trois-quarts du territoire sont en Asie.… Mahamoud Ali Youssouf, 58 ans et ministre des Affaires étrangères de Djibouti depuis 2005, s’est engagé à renforcer la sécurité régionale et à favoriser l’unité au-delà des clivages linguistiques et culturels en Afrique. Il estime que les Africains doivent prendre en charge le programme de paix et de sécurité en Afrique, car le soutien étranger a entravé les progrès durables. Le manque de volonté politique est un obstacle majeur à l’instauration d’une paix durable, selon lui « Notre Conseil de paix et de sécurité n’est pas proactif. Il réagit aux crises lorsqu’elles se produisent. Il faut que cela change », a-t-il déclaré.… Quant à Richard Randriamandrato, il dit vouloir libérer le potentiel économique de l’Afrique. L’ancien ministre malgache des Affaires étrangères s’est engagé à prendre des mesures progressives en vue d’une libéralisation totale du commerce, afin de garantir une croissance économique inclusive. DW