Revue de Presse du 3 décembre 2021

Présidentielle cruciale en Gambie
Cinq ans après le départ forcé de Yahya Jammeh, l’issue de cette présidentielle est incertaine. A Banjul, la capitale, lors d’un meeting organisé récemment par le Parti national des peuples d’Adama Barrow, des fans inconditionnels du président sortant ont fait l’éloge de leur candidat : « Je constate qu’au cours des cinq dernières années, la démocratie s’est installée dans notre pays. Les gens peuvent parler librement », dit Souleymane Mane. … Mais il y a aussi des voix plus critiques : des voix qui disent qu’Adama Barrow a manqué à tous ses engagements, à commencer par sa promesse initiale : en 2017, en arrivant au pouvoir, il avait dit qu’il ne resterait que trois ans. Et voilà que finalement, il se représente. Tout au long de la campagne, il a vanté ses réformes politiques et ses acquis en matière de développement. Mais Essa Njie, universitaire et chercheur gambien nuance, lui, le bilan du président : « Il avait promis des réformes institutionnelles et juridiques. Elles n’ont pas ou peu été réalisées. Demain, nous votons malheureusement sans avoir de nouvelle Constitution, sans nouvelle loi électorale, sans réforme sérieuse de la sécurité dans ce pays et sans réforme de la fonction publique. » DW

En Gambie, l’ombre des années Yahya Jammeh plane sur l’élection présidentielle
Il est déjà tard à Banjul, la capitale de la Gambie, mais ils sont encore quelques centaines de sympathisants vêtus de jaune, réunis sur un terrain poussiéreux, pour soutenir Ousainu Darbo, une figure historique de l’opposition. « A l’époque de l’ancien dictateur [Yahya] Jammeh, on ne restait pas longtemps aux meetings, on avait trop peur de se faire arrêter », se souvient Mohamed Sowe, 41 ans, soulagé de pouvoir s’exprimer librement à la veille de l’élection présidentielle qui doit se dérouler samedi 4 décembre en Gambie. Ce minuscule pays d’un peu plus de deux millions d’habitants, enclavé à l’intérieur du Sénégal, s’apprête à vivre son premier scrutin démocratique depuis le départ de Yahya Jammeh, début 2017. Le despote, aujourd’hui en exil en Guinée équatoriale, avait quitté le pouvoir à la suite d’une intervention militaire et d’une médiation régionales, après vingt-deux ans d’un régime autoritaire marqué par les assassinats, les disparitions forcées, les détentions arbitraires et les viols. Mais son ombre plane toujours sur la scène politique. Le Monde

Omicron: l’Afrique du Sud frappée par un «apartheid sanitaire», selon le président Ramaphosa
Cette quatrième vague qui frappe le pays est portée par le nouveau variant Omicron, détecté dans trois quarts des échantillons positifs analysés au mois de novembre. La grande majorité des nouveaux cas sont détectés dans la région de Johannesburg et Pretoria. S’il est encore trop tôt pour savoir quel sera l’impact d’Omicron sur les services de santé sud-africains, la flambée soudaine des cas prend de court l’Afrique du Sud, qui se retrouve «injustement» isolée. En 48 heures, deux importants festivals ont été annulés en Afrique du Sud. La multiplication des cas de Covid parmi les organisateurs et les participants a scellé le sort de ces festivités. L’année dernière, l’un de ces festivals s’était transformé en super-propagateur, rappelle notre correspondant à Johannesbourg, Romain Chanson. Pas question de commettre les mêmes erreurs avec le variant Omicron. Le virus, détecté en Afrique australe fin novembre, se propage plus vite qu’avec le variant Delta et domine les nouvelles contaminations. Omicron a été détecté dans trois quarts des échantillons analysés au mois de novembre. Plus de 11 000 nouveaux cas ont été recensés dans le pays ce jeudi 2 décembre contre 8 000 la veille. RFI

Covid-19 : à l’origine des variants, la piste des patients immunodéprimés
Qui est le patient-zéro du variant Omicron ? Détecté pour la première fois en Afrique du Sud, ce variant B.1.1.529, de son nom scientifique, a immédiatement suscité l’inquiétude de la communauté internationale. Et pour cause : avec sa trentaine de mutations par rapport à la souche originale du Covid-19 – un record –, il fait planer deux menaces : celle d’être particulièrement contagieux et, surtout, celle d’être résistant aux vaccins. Pendant que les États multiplient les mesures de restrictions pour tenter de limiter sa propagation, les scientifiques, eux, essaient de remonter la piste jusqu’à son origine pour comprendre comment ce variant « super mutant » a pu apparaître. Parmi les hypothèses mises en avant, les chercheurs penchent pour des mutations apparues chez un patient immunodéprimé. Depuis plusieurs mois, ils étudient en effet un lien possible entre des personnes dont le système immunitaire est affaibli – car en attente d’une greffe, malades du cancer, ou encore atteintes d’un VIH non pris en charge – et l’émergence des variants les plus inquiétants. France24

Libye: la Cour d’appel rétablit la candidature de Saïf al-Islam Kadhafi à la présidentielle
Le fils de l’ex-dictateur Mouammar Kadhafi va finalement pouvoir se présenter à l’élection présidentielle prévue le 24 décembre. Jeudi, la Cour d’appel de Sebha, dans le sud du pays, a ordonné le rétablissement de Saïf al-Islam Kadhafi comme candidat. Il avait fait appel un peu plus tôt dans la journée après le rejet de sa candidature par la Haute commission électorale fin novembre. Le fils de Kadhafi n’était pas le seul concerné. Fin novembre, l’autorité électorale a rejeté 25 candidatures dont la sienne pour non-conformité avec la loi électorale car elle stipule qu’un candidat doit présenter un extrait de casier judiciaire vierge. Or, en 2011, Saïf al-Islam a été condamné à mort pour avoir réprimé la révolte contre le régime de son près, avant de bénéficier d’une amnistie. RFI

Facebook pèsera-t-il sur les élections libyennes ?
Quel rôle jouera Facebook dans les élections présidentielle et législatives libyennes ? Dans un pays fracturé, le réseau social pourrait amplifier les divisions et jeter le soupçon, voire le discrédit, sur des élections déjà mal assurées. Facebook est le réseau social le plus populaire en Libye, avec plus de 5 millions d’utilisateurs dans un pays qui compte 7 millions d’habitants, indique le site Rest Of World. Dans l’incertitude générale qui plane sur les élections présidentielle et législatives libyennes, prévues respectivement le 24 décembre 2021 et en janvier 2022, la seule certitude est que les réseaux sociaux auront un rôle à jouer. De fait, rapporte le site, ils jouent déjà un rôle dans la campagne qui débute dans le pays, marqué par une grande instabilité institutionnelle. Mais, s’alarme Rest Of World, Facebook “pourrait être dangereusement mal préparé pour la prochaine élection présidentielle”. Les tensions intérieures et le manque de clarté des règles électorales ont en effet rendu la Libye particulièrement vulnérable “aux campagnes d’influence” via Facebook, signale le site. Courrier International

Frappé par la violence jihadiste, le Niger fait aussi face à une grave crise alimentaire
Les maigres moissons de septembre terminées, le Niger, Etat aride qui fait déjà face depuis des années à des attaques jihadistes meurtrières, s’apprête à affronter un autre fléau : une grave crise alimentaire. Sécheresse, insectes et chenilles ont ravagé les récoltes de mil, haricots, maïs et sorgho, et là où les pluies ont été abondantes, de graves inondations ont détruit les cultures. Et la violence jihadiste empêche les paysans de cultiver alors que plus de 80% des plus des 20 millions de Nigériens dépendent des récoltes céréalières. « Cette année, c’est une situation alimentaire qui apparaît beaucoup plus sérieuse comparée aux années précédentes », a alerté la semaine dernière le Premier ministre nigérien Ouhoumoudou Mahamadou devant des diplomates, représentants de l’ONU et d’ ONG internationales. Il a demandé à ses partenaires de « renforcer leur soutien » pour « aider à la résolution de cette crise alimentaire qui s’ajoute à la crise sécuritaire ». AFP

Au Cameroun, la violence touche plus de 700.000 enfants en raison de la fermeture des écoles
Plus de 700 000 enfants ont été affectés par les fermetures d’écoles dues à la violence dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun, selon une analyse récente du Bureau des affaires humanitaire des Nations Unies (OCHA). Le Secrétaire général du Conseil norvégien pour les réfugiés, Jan Egeland, et la Directrice de l’organisation Education Cannot Wait, Yasmine Sherif, ont appelé aujourd’hui à la fin des attaques contre l’éducation au Cameroun lors de leur visite conjointe dans le pays cette semaine. « Il s’agit de l’une des crises humanitaires les plus complexes du monde actuel. Les enfants et les jeunes doivent fuir leurs maisons et leurs écoles, sont menacés de violence et d’enlèvement, et sont contraints à des mariages précoces et recrutés dans des groupes armés », a déclaré Yasmine Sherif. … Deux écoles sur trois sont fermées dans les régions du nord-ouest et du sud-ouest du Cameroun, selon l’OCHA. Le 24 novembre, quatre enfants et un enseignant ont été tués dans une attaque à Ekondo Titi, dans le sud-ouest du Cameroun. ONU Info

Les autorités tchadiennes accordent une amnistie à plus de 250 ex-rebelles et exilés
Cette décision concerne 257 personnes condamnées pour des faits d’acte de terrorisme, de complicité, de recrutement et d’enrôlement des mineurs dans les groupes armés et 39 autres condamnés pour des faits d’atteintes à l’intégrité de l’État et de délits d’opinion. Pour Abdéramane Koullamalah, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, cette décision s’inscrit dans la logique de l’appel lancé, par le chef de l’État, à l’endroit des groupes politico-militaires pour participer à la construction d’un Tchad nouveau. … Mahamat Dingadimbaye, coordonnateur d’une ONG tchadienne, prend acte de la décision qui est l’une des conditions des personnalités politiques et militaires et des exilés politiques pour leur participation au dialogue national inclusif. Il invite les politico-militaires et aux exilés politiques de prendre la balle au rebond et de rentrer pour participer à de dialogue. A ce jour, aucune date n’est retenue pour cette messe politique alors que dans la feuille de route élaborée par le gouvernement de transition il est prévu l’organisation de ce dialogue entre novembre et décembre de l’année en cours. VOA

En Côte d’Ivoire, le président sud-africain Ramaphosa resserre les liens avec Ouattara
Le président sud-africain poursuit sa tournée ouest-africaine. Depuis le 1er décembre, Cyril Ramaphosa est en Côte d’Ivoire, dans la première visite d’État sud-africaine à Abidjan depuis Nelson Mandela en 1991. Jeudi 2 décembre, les deux pays ont signé neuf accords de coopération bilatérale dans le but d’accroître leurs échanges commerciaux ; ils parlent également souvent d’une même voix sur la scène internationale. Un demi-milliard de dollars. C’est le volume des échanges commerciaux entre l’Afrique du Sud et la Côte d’Ivoire que les deux pays veulent accroître, notamment avec des accords de coopération bilatérale dans les domaines de la défense, de l’agriculture ou des hydrocarbures. Les deux pays veulent accroître leurs échanges, mais aussi peut-être les rééquilibrer car, aujourd’hui, si de grandes sociétés comme MTN ou Standard Bank sont implantées en Côte d’Ivoire, rares sont les entreprises ivoiriennes à travailler en Afrique du Sud. D’où l’appel d’Alassane Ouattara. « Le message que je voudrais lancer est surtout à l’endroit du secteur privé ivoirien, qui doit s’intéresser plus au marché sud-africain, peut-être le premier marché en Afrique, avec un PIB qui fait cinq fois le PIB de la Côte d’Ivoire, a dit le président ivoirien. Donc, je voudrais que nos entreprises ivoiriennes développent des partenariats en Afrique du Sud. » RFI

Au Sénégal, une ville nouvelle en attente de ses habitants
Derrière des arbustes chétifs, les villas blanches et orange se ressemblent toutes. Sagement alignées au bord de la route, les maisons de SD-City, l’une des premières résidences de la ville nouvelle de Diamniadio, au Sénégal, tranchent avec le désordre habituel des cités subsahariennes. Dans cet espace, où la minéralité domine, la présence humaine se résume encore à de rares habitants et aux travailleurs des chantiers toujours en cours. Seydina Touré, un commerçant installé là depuis 2018, est fier d’avoir été le premier résident. Arrivé avant même que les raccordements à l’eau et l’électricité ne soient en place. Mais, maintenant, l’épicier-pâtissier se languit de recevoir un peu plus de voisins. Pour l’instant, il côtoie surtout les cadres et ingénieurs des sociétés de construction turques, chinoises ou indiennes venues œuvrer à ce vaste projet lancé par l’Etat sénégalais en 2014 : créer de toutes pièces une ville, à une trentaine de kilomètres de Dakar, sur 1 644 hectares. Une zone urbaine moderne, ordonnée et durable, sorte de ville modèle, financée en bonne partie par des partenariats public-privé. Le Monde

Burkina Faso : un méga-plan de développement à 29 milliards d’euros
Le nouveau référentiel national de développement, portant sur la période 2021- 2025, veut « transformer » la structure de l’économie burkinabè. Planifier le développement, coordonner l’action gouvernementale et séduire les investisseurs. C’est ce que veut faire le Burkina Faso avec son deuxième Plan national de développement économique et social (PNDES-II). Adopté en Conseil des ministres en juillet, ce plan, qui porte sur la période 2021-2025 et prend le relais d’un premier PNDES mené entre 2016 et 2020, s’élève à 29 milliards d’euros (19 000 milliards de F CFA). Il doit être financé à 63 % via la mobilisation de ressources propres, les 37 % restants devant venir de financements extérieurs et/ou innovants. Un quart de ces financements extérieurs (environ 2,1 milliards d’euros) ont déjà fait l’objet d’accords avec les partenaires du développement. Il reste donc 6,4 milliards d’euros à trouver. Pour ce faire, le pays entend mobiliser l’aide publique au développement (prêts concessionnels et dons), recourir aux marchés de capitaux et au secteur privé (emprunts de capitaux à moyen et long terme) mais aussi tester des modes de financements innovants, dont les partenariats public-privé, les financements participatifs, les ressources de la diaspora et les fonds « verts ». Jeune Afrique