Le groupe jihadiste Boko Haram a tué quatre militaires de l’armée tchadienne lors d’une attaque, menée lundi contre un poste récemment établi sur les rives du lac Tchad (Ouest), ont annoncé l’armée et l’administration. « Nous avons tué 13 éléments de Boko Haram et nous déplorons la mort de quatre militaires et trois blessés » après une attaque survenue vers une heure du matin, a déclaré une source militaire. Ce bilan a été confirmé par le gouverneur de la province du lac Tchad, Nouki Charfadine. Autour du lac, où se rejoignent le Tchad, le Niger, le Nigeria et le Cameroun, Boko Haram maintient des camps d’entraînement et multiplie enlèvements et attaques. « Nous avions créé ce poste militaire, entre (la localité de) Ngouboua et (le village de) Bagassoula après l’enlèvement d’un médecin, d’un infirmier et de leur chauffeur dans cette zone le 31 octobre », a précisé le gouverneur. Jeune Afrique avec AFP
Deux soldats maliens ont été tués lundi et sept autres blessés par un engin explosif improvisé dans le centre du pays en guerre, non loin de la frontière du Burkina Faso, a annoncé l’armée malienne dans la nuit. L’explosion s’est produite en milieu de journée à Diougani, dans la région de Mopti, a indiqué l’armée sur les réseaux sociaux, sans donner davantage de précisions. Le Mali, et en particulier les confins du Burkina et du Niger, sont en proie à une dégradation sécuritaire et une propagation du jihadisme qui alarme la communauté internationale, malgré la présence de forces françaises, onusiennes et africaines. Le conflit au Sahel a fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés. En dehors des attaques contre les forces armées ou les populations civiles, la pose de mines artisanales le long des principaux axes de communication par les jihadistes provoque des dizaines d’explosions chaque année. AFP
Le débat autour de l’ouverture de négociations avec les terroristes refait surface à Bamako depuis que plusieurs initiatives de dialogue avec les groupes radicaux ont été engagées dans le centre du pays. Le 22 novembre, le célèbre avocat Hassan Barry est entendu par la direction générale de la sécurité d’État. Les services secrets maliens le soupçonnent de complicité avec les terroristes. Il restera trois jours dans les locaux de la DGSE jusqu’à ce que sa profession réclame sa libération immédiate. Au moment de son incarcération, une vidéo diffusée par la chaîne d’information saoudienne Al-Arabya, enflamme les réseaux sociaux. On y aperçoit l’avocat au côté du colonel de l’armée malienne Mamadou Lamine Konaré, en tête à tête avec Amadou Koufa. Le leader radical peul du centre du Mali qui s’est associé en 2017 au GSIM, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, qui a lui-même prêté allégeance à al-Qaïda. Les « discussions étaient parfaitement encadrées et connues des plus hautes autorités de l’État », assume Me Hassan Barry dans un communiqué publié mardi 26 novembre, le lendemain de sa sortie de détention. Pourtant, la position officielle de Bamako est claire : aucune négociation avec les jihadistes. RFI
La mission des Nations unies au Soudan du Sud (Minuss) a annoncé mardi avoir envoyé des troupes dans la localité de Maper, dans le centre du pays, pour empêcher de nouvelles violences communautaires, qui auraient déjà fait 79 morts. « Soixante-quinze Casques bleus des Nations unies ont été temporairement redéployés de Rumbek à Maper pour prévenir de nouvelles violences entre communautés dans la région des Lacs du Nord », a indiqué la Minuss dans un communiqué. Ce déploiement de soldats népalais intervient après que les autorités locales ont annoncé que « jusqu’à 79 personnes ont été tuées et 101 blessées dans une série d’affrontements communautaires et d’attaques de représailles entre les communautés Gak et Manuer, à environ 100 km au nord de Rumbek », a ajouté la mission. … La Minuss a précisé avoir échoué à dépêcher ses troupes à Maper par route, en raison de pluies diluviennes, et avoir dû recourir à des hélicoptères. Elle prévoit également d’envoyer par les airs « de l’équipement lourd, dont des véhicules, pour permettre aux Casques bleus de se déplacer plus facilement entre les communautés isolées ». AFP
Manifestant tué, policier tué en retour par des civils: des habitants de Beni ont de nouveau dénoncé les massacres de civils lundi dans l’est de la République démocratique du Congo. Sous le feu des critiques, accusée par les manifestants d’inaction face à ces massacres, la Mission des Nations unies au Congo (Monusco) a affirmé photos à l’appui qu’elle avait repris des «actions conjointes» avec l’armée congolaise contre les groupes armés dans la région. Des habitants de Beni et de sa région dénoncent depuis le 23 novembre les massacres de plus de 100 civils en un mois. Ces massacres sont attribués au groupe armé d’origine ougandaise Forces démocratiques alliées (ADF), accusées d’avoir tué un millier de personnes depuis 2014. … Le procureur militaire a annoncé l’ouverture d’une information judiciaire contre les organisateurs des manifestations, dont un groupe appelé «Je suis Beni». Il leur est reproché d’avoir recours «aux groupes armés Maï Maï (rebelles ou groupe d’auto-défense congolais, NDLR) dans les différentes manifestations depuis le (lundi) 25 novembre». TDG
Une délégation des députés nationaux élus du Nord-Kivu affirme avoir demandé lundi 2 décembre à Kinshasa au secrétaire général adjoint de l’ONU, Jean-Pierre Lacroix, le remplacement des troupes de la MONUSCO par une autre spéciale capable de faire à la guerre asymétrique des ADF à Beni. Face à une guerre asymétrique « qui ne cadre pas avec les principes qui fixent le mandat de la MONUSCO », il importe de remplacer les forces de la MONUSCO dans le grand Nord par une autre spéciale du type Artemis pour venir à bout des tueries à Beni. C’est le message qu’une délégation des élus du Grand Nord a apporté à Jean-Pierre Lacroix, en séjour en RDC. Ces députés affirment soutenir la position de leurs électeurs, qui estiment que la MONUSCO ne dispose plus de stratégies efficaces dans le combat que subissent les habitants de cette partie du pas. Radio Okapi
L’inquiétude grandit en conséquence sur les rives égyptiennes du Nil, alors que l’Ethiopie a annoncé son intention de produire, en amont, de l’électricité à partir de 2020 depuis le Grand barrage de la Renaissance (GERD). L’Egypte voit ce barrage, dont la construction s’achève bientôt, comme une menace existentielle qui pourrait gravement réduire ses ressources en eau. L’Ethiopie assure que la part égyptienne ne sera pas affectée. « Cela signifiera la dévastation pour nous et nos terres agricoles. Comment va-t-on pouvoir conserver notre activité? », s’emporte Ahmed, un jeune cultivateur de 23 ans à Guizeh. Lundi, l’Egypte, le Soudan et l’Ethiopie, ont lancé de nouveaux pourparlers au Caire. Plus long fleuve au monde, le Nil sert d’artère vitale en Afrique de l’Est pour les 10 pays qu’il traverse. AFP
Au Cameroun, le lundi 2 décembre, le gouvernement a donné une conférence de presse où il était essentiellement question des élections législatives et municipales du 9 février 2020. Élections que certains partis politiques, entre autres le MRC, ont déjà annoncé vouloir boycotter et que d’autres, à l’instar du SDF, conditionnent leur participation à la fin de la crise dans les régions anglophones du Sud-Ouest et du Nord-Ouest. Pour le gouvernement, l’argument des tensions dans les régions anglophones du Nord-Ouest et Sud-Ouest, évoqué par certains partis politiques notamment le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), pour appeler au boycott des élections de février 2020, est infondé. Selon Paul Atanga Nji, ministre de l’Administration territoriale, « ceux qui évoquent la situation des régions du Nord-Ouest ou du Sud-Ouest pour ne pas aller aux élections, c’est une fuite en avant, c’est un argument fallacieux qui ne repose sur rien. Si nous allons aux élections, convoquées par le chef d’État, ça veut dire que toute évaluation faite, ces élections sont possibles et peuvent se tenir dans des conditions de sérénité et de tranquillité. » RFI
Aminatou Haidar, championne de la résistance pacifique à l’annexion par le Maroc du Sahara occidental, réclame une action internationale urgente pour empêcher le conflit latent de déboucher sur une guerre. Cette militante sahraouie de 52 ans, qui recevra mercredi à Stockholm l’un des prix les plus prestigieux dans le domaine des droits de l’Homme, avoue craindre que la jeunesse dans cette région disputée ait perdu l’espoir de parvenir à l’autodétermination par la non-violence. « La communauté internationale doit agir sans perdre de temps, parce que les jeunes n’ont plus de patience. Ils ne croient plus à la résistance pacifique », a dit Mme Haidar dans une interview à l’AFP à Genève la semaine dernière. L’activiste, surnommée la « Gandhi du Sahara occidental », a affirmé que les Nations unies, l’Europe, en particulier la France et l’Espagne, avaient une responsabilité pour « éviter la guerre » dans la région. … L’ONU avait déployé une mission de casques bleus pour observer la trêve et préparer un référendum sur l’indépendance du territoire, qui n’a jamais pu être organisé. AFP
L’ancien Premier ministre du Tchad, Kalzeube Pahimi Deubet, actuellement ministre d’Etat, où il est chargé de coordonner l’action gouvernementale, a été interpellé dimanche matin (1.12) par la police à N’Djamena. Il a été ensuite auditionné par la police judiciaire suite à une plainte de l’Inspection générale de l’Etat (IGE). Mais pour sa défense, c’est une cabale montée de toutes pièces contre lui. Selon les avocats de l’ancien Premier ministre, l’Inspection générale de l’Etat reproche à Kalzeube Pahimi Deubet le paiement d’un montant de 150 millions de francs CFA au titre de dédommagement à un particulier exproprié il y a bientôt dix ans. Ceci dans le cadre d’un projet de construction des viaducs à N’Djaména, alors qu’il n’en est pas le bénéficiaire légal. Il y a quelques semaines, une nouvelle demande de paiement du reliquat aurait été adressée au ministère des Finances. Mais le nom du bénéficiaire a changé. Conséquence, Kalzeubet Payimi Deubet en sa qualité de secrétaire général de la présidence ordonne qu’une enquête soit diligentée par l’Inspection générale d’Etat. Contre toute attente, l’organe chargé de veiller au bon usage des deniers de l’Etat décide de porter plainte contre l’ancien Premier ministre. DW
« Ce que l’Algérie vit à partir d’aujourd’hui est comparable à ce qu’a connu l’Italie quand la mafia a été démantelée et que les criminels ont été jugés publiquement. » Pour ce cadre de l’État, le procès qui devait avoir lieu ce lundi 2 décembre et qui a été reporté au 4 décembre, lié à des affaires de corruption qui doit s’ouvrir aujourd’hui à Alger est « historique ». Sur le banc des accusés, d’ex-hauts responsables de l’État : deux ex-Premiers ministres – Abdelmalek Sellal et Ahmed Ouyahia -, trois anciens ministres de l’Industrie – Youcef Yousfi, Mahdjoub Bedda et Abdesselam Bouchouareb, en fuite à l’étranger selon les médias -, l’ex-ministre des Travaux publics et des Transports Abdelghani Zaâlane et un ex-wali (préfet). Ils devront répondre, entre autres, d’octroi d’indus avantages dans l’intérêt d’autrui, abus de fonction, trafic d’influence, violation de la réglementation des marchés publics… Le Point
Ali Bongo Ondimba a procédé à un remaniement du gouvernement gabonais, lundi 2 décembre. Les ministres Brice Laccruche Alihanga, Noël Mboumba et Jean-Fidèle Otandault ont été limogés. Le gouvernement gabonais a été remanié lundi 2 décembre, sur instruction du président Ali Bongo Ondimba. Au rang des sortants, trois noms s’imposent : Brice Laccruche Alihanga, Noël Mboumba et Jean-Fidèle Otandault, désormais respectivement anciens ministre chargé du Suivi de la stratégie des investissements humains et des objectifs de développement durable, ministre du Pétrole, et ministre du Budget et des Comptes publics. … Depuis plusieurs semaines, une vaste opération de police est en cours dans la haute administration gabonaise, sous la houlette du procureur André Patrick Roponat. Scorpion, c’est son nom, a déjà abouti à 13 placements en détention préventive, dont celle du porte-parole de la présidence Ike Ngouni Aila Oyouomi et à au moins 20 gardes à vue. Lors des auditions, les noms de Brice Laccruche Alihanga et Noël Mboumba avaient plusieurs fois été cités. Jeune Afrique
La militante suisso-camerounaise Nathalie Yamb, du parti d’opposition ivoirien Lider (Liberté et Démocratie pour la république), a été expulsée de Côte d’Ivoire, lundi 2 décembre, quelques semaines après son intervention contre la « Françafrique » lors du sommet Russie-Afrique à Sotchi, a affirmé à l’AFP le chef de file du Lider, Mamadou Koulibaly, ancien président de l’Assemblée nationale et ancien ministre. La confusion a régné pendant la journée sur le sort de la militante, convoquée à la préfecture lundi matin et qui a passé la journée sans pouvoir communiquer avec l’extérieur. « Ils l’ont mise dans l’avion pour Zurich avec un changement à Paris. Elle a découvert sa destination à l’aéroport. On a pu lui parler brièvement. On lui reproche une « activité incompatible avec l’intérêt national », nous a-t-elle dit », a rapporté Mamadou Koulibaly en soirée. « On lui dit qu’elle est une étrangère qui fait de la politique en Côte d’Ivoire, qu’elle critique trop les autorités, que c’est un trouble à l’ordre public, a-t-il ajouté. Normalement, il devrait y avoir un procès. Mais ils s’abritent derrière un acte administratif et même si on fait un recours, cela prendra plusieurs mois. » Le Monde avec AFP
Pourra-t-on dire à la suite de la conférence de Dakar de ce 2 décembre sur le thème « Développement durable et dette soutenable : trouver le juste équilibre » qu’il y a eu un avant et un après ? La question mérite d’être posée alors que la Banque mondiale, le Fonds monétaire international, l’Organisation pour la coopération et le développement économique sans oublier les agences de notation ont été mis à l’index par des chefs d’État et hauts responsables politiques africains pour leur responsabilité dans la perception que l’on a de leur pays sur leur gouvernance économique et sur les risques encourus dès lors qu’on entre en affaires avec eux. Premier espace de concrétisation de ce duel : les marchés financiers nourris par les informations données par ces organisations, lesquelles jouent en défaveur de l’Afrique quant à l’appréciation du risque, donc à l’accord donné ou pas à un prêt, au taux appliqué et à la durée appliquée à ce prêt quand il est accordé. Le Point
La 20e conférence internationale sur le sida et les infections sexuellement transmissibles en Afrique (ICASA) qui se tient cette semaine à Kigali, au Rwanda, est l’occasion de faire le point sur les avancées de la lutte contre le VIH sur le continent africain, qui reste le plus touché par la maladie puisqu’il abrite 75% des personnes atteintes du sida dans le monde. Aujourd’hui, 16 millions de personnes bénéficient d’un traitement contre le sida en Afrique contre seulement 40 000 au début des années 2000. Ce progrès considérable reste cependant contrasté. Si l’Afrique australe et de l’Est font figure de bonnes élèves, l’Afrique centrale et de l’Ouest sont encore à la traîne, selon le docteur Shannon Hader, directrice adjointe de l’Onusida. « En Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, seule la moitié des personnes vivant avec le VIH sont sous traitement, explique-t-elle. Et l’on note que de nombreux malades abandonnent le traitement en cours de route. Nous avons également réalisé que dans cette zone, 60% des nouvelles infections interviennent au sein des populations à risque. Il s’agit donc de parvenir à identifier les personnes dans le besoin et leur proposer des soins adaptés ». RFI