Sénégal: Bassirou Diomaye Faye nomme Ousmane Sonko Premier ministre
Au Sénégal, Bassirou Diomaye Faye a nommé mardi soir au poste de Premier ministre Ousmane Sonko, la figure clé de son élection, selon un décret lu à la télévision publique (RTS)…Le fondateur du parti des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef), qui n’a pas pu être candidat à la présidentielle, trouve ainsi sa place dans les institutions. Il n’était pas question de laisser Bassirou Diomaye Faye, son candidat de substitution, gouverner seul et assumer « cette lourde tâche », comme il l’a expliqué dans une première allocution mardi soir…Ousmane Sonko partage ainsi désormais le contrôle de l’exécutif, et a donc maintenant la charge de coordonner la politique publique ainsi que de conduire les équipes qui devront travailler à la réalisation des objectifs fixés. RFI
Le Rwanda commémore le génocide des Tutsi, 30 ans après
Trois décennies de reconstruction: le Rwanda commémore à partir de dimanche le génocide des Tutsi, 100 jours d’horreur dont l’ombre plane toujours sur ce pays de l’Afrique des Grands Lacs, malgré un inlassable travail de réconciliation. Les célébrations officielles débuteront le 7 avril – jour des premières tueries de ce qui deviendra le dernier génocide du XXe siècle, faisant 800.000 morts, majoritairement dans la minorité tutsi, mais aussi des Hutu modérés. Comme chaque année, le président Paul Kagame – chef du Front patriotique rwandais (FPR) qui a renversé le régime génocidaire hutu en juillet 1994 et est l’homme fort du pays depuis – allumera une flamme du souvenir au Mémorial de Gisozi, à Kigali. Cette cérémonie, en présence de dirigeants et officiels étrangers, marquera le début d’une semaine d’hommages, qui verra le pays tourner au ralenti. La musique ne sera pas autorisée dans les lieux publics, ni à la radio. Evénements sportifs et films seront interdits de diffusion à la télévision, sauf s’ils sont liés aux commémorations. AFP
RDC: 30 ans après le génocide rwandais, la guerre continue au Kivu
Depuis 30 ans, suite au génocide rwandais, la présence d’extrémistes hutu dans le Nord-Kivu est présentée par Kigali comme une menace justifiant d’intervenir militairement en RDC, directement ou par le biais de mouvements rebelles comme le M23. Située dans l’Est de la République démocratique du Congo (ex-Zaïre), à la frontière rwandaise, la capitale provinciale du Nord-Kivu a vu arriver à l’été 1994 près d’un million de réfugiés hutu rwandais, poussés par la peur de représailles des nouvelles autorités de Kigali…Depuis 30 ans, la présence d’extrémistes hutu dans la province du Nord-Kivu est présentée par le régime rwandais comme une menace justifiant d’intervenir militairement sur le sol congolais, directement ou par le biais de mouvements rebelles. Les guerres et conflits se sont succédé depuis 1996, avec encore aujourd’hui la rébellion du M23, majoritairement tutsi, qui, avec l’appui de l’armée rwandaise, contrôle de larges pans du Nord-Kivu et encercle Goma. Ils prétendent se battre pour la défense des populations tutsi congolaises. AFP
Dix morts dans une nouvelle attaque attribuée aux ADF dans l’est de la RDC
Au moins 10 civils ont été tués lors d’une nouvelle attaque attribuée aux rebelles ADF, affiliés au groupe Etat islamique, menée en plein jour mardi contre une localité du Nord-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo, a-t-on appris de sources locales…Les ADF ont attaqué le quartier de Mangodomu « aux environs de 10H00, en pleine journée », a précisé Muongozi Kakule Vunyatsi, de l’association de la société civile « Forces vives de Mangina »…Le capitaine Antony Mwalushayi, porte-parole de l’armée dans la région, n’a pas confirmé les 10 morts mais souligné que les forces armées de RDC (FARDC) avaient « neutralisé quatre terroristes » et « libéré quatre jeunes filles » qui avaient été kidnappées…Les ADF (Forces démocratiques alliées), à l’origine des rebelles ougandais majoritairement musulmans, sont implantés depuis le milieu des années 1990 dans l’est de la RDC, où ils ont tué des milliers de civils. AFP
Judith Tuluka Suminwa, Première ministre en RDC: un calcul politique du président Tshisekedi, les réserves de l’Eglise
C’est une première dans l’histoire de la RDC. Une femme, Judith Tuluka Suminwa, a été nommée lundi 1ᵉʳ avril cheffe du gouvernement…Cette nomination, c’est un message fort qu’a voulu adresser le président à son peuple, selon Giscard Kusema, directeur adjoint de la communication à la présidence, au micro de Paulina Zidi. Mais Pour Félix Tshisekedi, c’était aussi un moyen de s’affranchir des pressions des partis…Pour l’Église catholique congolaise, en revanche, qui n’a eu de cesse de critiquer le poids financier des institutions politiques et la pléthore des membres du gouvernement, cette nomination est un non-événement. Le cardinal Fridolin Ambongo, archevêque de Kinshasa, qui dénonce déjà une nomination tardive trois mois après les élections, espère que la mise en place du gouvernement ne devrait pas tarder…« Normalement, la composition du gouvernement ne devrait pas prendre beaucoup de temps et je le dis à partir de l’exemple du Sénégal : en un temps record, ils vont constituer leur gouvernement. Mais pourquoi ça dure chez nous ? C’est parce qu’il y a des tractations : tout le monde veut s’asseoir autour du gâteau et avoir le plus gros morceau possible. » RFI
Mali: au moins 18 civils tués à Diankabou lors d’une opération militaire
Au Mali, au moins 18 civils ont été tués dans plusieurs villages de la commune de Diankabou, samedi 30 mars. Située dans le cercle de Koro, région de Bandiagara, dans le centre du Mali, cette commune a été le théâtre d’une opération militaire menée conjointement par l’armée malienne, le groupe Wagner et des chasseurs traditionnels dozos. En plus des civils tués, plusieurs centaines de têtes de bétail auraient été volées, ce que certaines sources contestent…Ils ont fouillé les maisons à Tan-Coullé, Tan-Ali, Tan-Samba ou encore Bamguel. Les perquisitions se sont passées sans violence, mais « une vingtaine » de personnes – 18 à 21 selon les sources – rencontrées à l’extérieur de ces villages, parmi lesquelles des enfants, ont été sommairement abattues. Plusieurs sources font également état de disparus…Enfin, de nombreuses sources locales accusent l’armée, et ses supplétifs de Wagner et des chasseurs dozos, d’avoir volé au moins 400 têtes de bétail, des bovins appartenant à plusieurs familles de Tan-Coullé. RFI
Niger: la justice ordonne la remise en liberté de deux proches de Mohamed Bazoum
Au Niger, la justice a ordonné mardi 2 avril la remise en liberté d’Abdourahamane Ben Hamaye, journaliste qui travaillait au sein de la présidence sous Mohamed Bazoum et de Mohamed Mbarek, cousin de l’épouse de l’ancien président. Les deux hommes avaient été arrêtés au Niger à l’automne dernier lors de la tentative d’évasion présumée de l’ancien président nigérien Mohamed Bazoum. Poursuivis pour complot contre l’autorité de l’État, Abdourahamane Ben Hamaye et Mohamed Mbarek étaient toujours en garde à vue près de 6 mois après leur arrestation. Une situation à laquelle le juge des référés a mis un terme mardi 2 avril en ordonnant leur remise en liberté, sous astreinte d’un million de francs CFA par jour de retard. RFI
Tchad: le comité de soutien d’Ibrahim Hissein Bourma continue de dénoncer ses conditions de détention
Au Tchad, l’arrestation du riche homme d’affaires avait été reconnue par les autorités, trois jours après celle-ci, alors que la famille dénonçait de son côté un enlèvement. Le comité de soutien d’Ibrahim Hissein Bourma et certains de ses proches rappellent qu’il a été arrêté sur le coup de 2h30 du matin, dans la nuit de mercredi à jeudi dernier, par des militaires fortement armés qui ont cassé la porte de sa résidence, avant de le forcer à les suivre. Depuis, ils sont sans nouvelles du disparu, mis à part les informations entendues sur RFI le week-end dernier…Enfin, le comité de soutien de l’homme d’affaires dénonce la « séquestration » d’une trentaine de personnes depuis bientôt une semaine, dans sa résidence. RFI
Togo: des organisations demandent la libération du journaliste Apollinaire Mewenemesse
Plusieurs organisations de la société civile appellent à libérer le journaliste Apollinaire Mewenemesse. Le directeur de publication de La Dépêche, 71 ans, a été placé sous mandat de dépôt par le doyen des juges d’instruction jeudi dernier, le 28 mars. Apollinaire Mewenemesse est visé par 7 chefs d’inculpation dont « offense au chef de l’État » et « publication de fausses nouvelles aux fins d’inciter la population ou l’armée à se soulever contre l’État » suite à un article publié il y a un mois sur les circonstances de la mort du colonel Madjoulba en 2020. La Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (HAAC) a déjà suspendu le journal pour trois mois. RFI
Algérie: la chanteuse Djamila Bentouis arrêtée en raison d’une chanson pour le Hirak
En Algérie, des ONG des droits humains ont annoncé, lundi 1er avril, l’arrestation début mars de l’artiste franco-algérienne Djamila Bentouis. Sa détention est en lien avec une chanson qu’elle avait composée pendant le mouvement de contestation du Hirak, lancé en 2019, qui critiquait le pouvoir. Elle est accusée par la justice algérienne « d’appartenir à un mouvement terroriste »…Djamila Bentouis vit en France mais s’est rendue à Alger le 25 février au chevet de sa mère mourante. À son arrivée à l’aéroport, elle a été interrogée puis relâchée, avant d’être interrogée de nouveau les jours suivant, puis d’être placée en détention le 3 mars. Son arrestation a été confirmée dix jours après, selon la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme (LADDH) et le Comité national de défense des détenus (CNLD)…Les ONG dénoncent des accusations qui s’appuient sur des interprétations des paroles de la chanson qu’elle a écrite et chantée pendant les manifestations s’opposant à une cinquième candidature du président Abdelaziz Bouteflika, il y a cinq ans en Algérie. Critique envers les généraux et le pouvoir, la chanson dénonçait les arrestations des militants pacifistes et défendait une population désespérée. RFI
Centrafrique : les défis persistants pour réintégrer d’anciens combattants
Depuis près d’une décennie, près de 5 000 combattants ont déposé leurs armes en République centrafricaine dans le cadre d’une campagne nationale de désarmement des groupes rebelles. Malgré cela, d’anciens combattants, les communautés et les experts du conflit soulignent les difficultés persistantes pour mettre fin aux combats dans un pays où il existe peu d’autres opportunités de travail rémunéré…L’Associated Press a recueilli les témoignages de quatre combattants dans les villes de Bouar et de Bangui, qui ont participé au programme de « désarmement, démobilisation et réintégration ». Tous ont exprimé des difficultés à se réintégrer dans la société, tandis que deux sont retournés dans des groupes armés, dont l’un combat activement aux côtés de Wagner, le groupe de mercenaires russes…Le programme de désarmement encourage les combattants à remettre leurs armes en échange d’options de réintégration, mais le manque d’opportunités économiques viables reste un défi majeur. Africanews avec AP
Afrique du Sud: exclu des élections, l’ex-président Zuma fait appel
L’ex-président Jacob Zuma a fait appel mardi de son exclusion des élections générales prévues fin mai en Afrique du Sud, relançant le débat sur son éligibilité à moins de deux mois du scrutin qui s’annonce tendu. Les Sud-Africains voteront le 29 mai pour renouveler leur Parlement, qui choisira le prochain président. Jacob Zuma, 81 ans, était candidat sur la liste du parti récemment créé baptisé Umkhonto We Sizwe (MK, lance de la nation en zoulou)…Mais jeudi, la commission électorale (IEC) a invalidé la candidature de M. Zuma. Elle n’a pas clairement expliqué les motifs, déclarant seulement avoir reçu « une objection qui a été retenue ». La commission a dans la foulée rappelé les conditions d’éligibilité d’un candidat selon la Constitution, soulignant notamment qu’une personne condamnée à une peine de prison supérieure à 12 mois ne peut pas se présenter. Or Jacob Zuma, poursuivi dans plusieurs affaires de corruption, a été condamné à 15 mois de prison pour outrage en 2021. AFP
La Cour constitutionnelle ougandaise rejette un recours contre une loi anti-LGBT+
La Cour constitutionnelle ougandaise a rejeté mercredi un recours contre une loi anti-LGBT+ répressive votée en mai 2023 dans ce pays d’Afrique de l’Est, qui a indigné l’ONU et des organisations de défense des droits humains et entraîné des sanctions américaines. Baptisé « loi anti-homosexualité 2023 », le texte prévoit de lourdes peines pour les personnes ayant des relations homosexuelles et faisant la « promotion » de l’homosexualité. Un délit d' »homosexualité aggravée » est passible de la peine de mort, une condamnation qui n’est toutefois plus appliquée depuis des années en Ouganda…La Cour avait été saisie par des militants des droits humains, deux professeurs de droit d’une université de la capitale Kampala et deux parlementaires du Mouvement de résistance nationale (MNR), le parti au pouvoir. Dans leur recours, ils affirmaient que le texte est illégal, estimant notamment qu’il viole des droits fondamentaux protégés par la Constitution et parce qu’il a été voté sans véritable consultation de la population, ce qu’exige la loi fondamentale ougandaise. AFP
Kenya : les médecins entament leur 3e semaine de grève
Au Kenya, les médecins entament leur troisième semaine de grève. Le Syndicat des médecins, pharmaciens et dentistes du Kenya (KMPDU), qui représente plus de 7.000 membres, réclame depuis le mois dernier le paiement de leurs arriérés de salaire et l’embauche immédiate de médecins stagiaires. Il souhaite également que le gouvernement remédie aux retards fréquents de paiements des salaires. Autre revendication des médecins, l’attribution d’une couverture d’assurance médicale adéquate pour eux-mêmes et les personnes à leur charge. Le ministre de la santé, Susan Nakhumicha, a déclaré que le gouvernement n’avait pas les moyens d’embaucher les médecins stagiaires en raison de la pression financière qui pèse sur la caisse publique. Les pourparlers entre les deux parties visant à mettre fin à la grève en cours n’ont jusqu’à présent abouti à aucun accord et d’autres travailleurs de la santé, tels que les agents cliniques, ont également rejoint les médecins dans la grève ce mardi. Le secteur de la santé kenyan est régulièrement en proie à des grèves. Africanews avec Reuters