Gabon: la classe politique s’inquiète d’une transition trop longue
Les réactions sont partagées après l’intervention du Premier ministre de transition mercredi. Raymond Ndong Sima a tenu sa toute première conférence de presse après sa nomination il y a trois semaines suite au coup d’État qui a fait chuter le président Bongo fin août. Il n’a pas donné de calendrier détaillé de transition ni précisé sa durée. Il a toutefois annoncé un appel à contribution nationale dès la semaine prochaine où chacun pourra faire des propositions sur le futur Gabon, avant un dialogue national entre avril et juin. Des annonces qui suscitent encore des interrogations. RFI
« Biens mal acquis » gabonais : Ali Bongo sera-t-il poursuivi par la justice française ?
Après le temps du pouvoir viendra peut-être celui des tribunaux pour la dynastie Bongo. Le coup d’Etat qui a déchu Ali Bongo Ondimba, le 30 août, rebat les cartes politiques et pourrait relancer les dossiers judiciaires. Alors qu’au moins neuf de ses frères et sœurs, tous enfants de l’ancien président Omar Bongo Ondimba, ont été mis en examen pour recel de « détournements de fonds publics », « corruption active et passive », « blanchiment » et « abus de biens sociaux » par la justice française, Ali Bongo Ondimba lui-même n’est plus à l’abri de poursuites. L’instruction de ce dossier dit des « biens mal acquis » s’est ouverte en France à la suite d’une plainte déposée en 2007 par Transparency International, appuyée par l’ONG Sherpa. Les membres de la famille Bongo sont soupçonnés par la justice française d’avoir « sciemment » bénéficié d’un patrimoine immobilier « frauduleusement » acheté en France par leur père, qui a dirigé le Gabon de 1967 jusqu’à sa mort en 2009. Le Monde
Niger: une attaque jihadiste cible une position de l’armée près de Kandadji
Une attaque jihadiste d’importance a eu lieu ce jeudi matin 28 septembre au Niger, dans la zone des trois frontières. Une forteresse de l’armée située près de Kandadji, où un barrage hydro-électrique est en construction, a été visée. Il n’y a pour le moment pas de bilan officiel, mais le chiffre d’une douzaine de militaires tués circule. RFI
Le djihadisme menace la pratique de l’élevage au Niger
Au Niger, l’élevage occupe une place prépondérante dans l’économie nationale et familiale. Mais depuis 2012, les éleveurs rencontrent d’énormes difficultés liées aux attaques perpétrées par les groupes djihadistes dans plusieurs zones pastorales du pays. Dans la région de Tillabéri, au nord de la capitale Niamey, les éleveurs sont parfois tués, menacés, intimidés et leur bétail emporté par les djihadistes. A cela viennent s’ajouter les conflits intercommunautaires et le changement climatique. Selon le secrétaire permanent de l’Association pour la redynamisation de l’élevage au Niger (Aren), Boureima Dodo, ces éleveurs sont pris entre deux feux, entre les militaires et les djihadistes : « Aujourd’hui, les éleveurs sont coincés entre les djihadistes, les forces de défense et de sécurité et même avec certaines populations. Ils sont obligés de quitter certaines zones, leurs zones habituelles, leur terroir. S’ils ne partent pas, ils ont souvent affaire aux forces de défense parce que les soldats pensent que ceux qui vivent sur ces terres-là sont complices des groupes terroristes ». DW
Mission de l’ONU en RDC: le Conseil de sécurité prudent sur la demande congolaise d’un départ accéléré
Le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (ONU) a affirmé ce 28 septembre 2023 avoir entendu la demande du président de la République démocratique du Congo (RDC) à propos du retrait de la Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en RDC (Monusco). Les États membres ont pris note du discours de Félix Tshisekedi à la tribune de l’ONU la semaine passée, durant lequel il réclamait un retrait accéléré des Casques bleus de la Monusco. … Pourtant, échaudé par l’exemple malien de cet été, le Conseil a pris acte de la demande de Félix Tshisekedi, qui a insisté pour un départ de la force onusienne d’ici la fin de l’année, et non à la fin de l’an prochain comme ça l’est pour l’instant prévu. La France, elle, a plaidé jeudi en faveur de Félix Tshisekedi, demandant une coopération étroite entre l’ONU et Kinshasa pour un « retrait ordonné », tandis que les États-Unis sont restés bien plus réservés. La Grande-Bretagne a proposé quant à elle une réduction du nombre de soldats onusiens sans précipiter le départ final. RFI
Des mouvements du M23 observés dans l’est de la RDC
Des mouvements du groupe rebelle ont été observés dans les territoires du Nyiragongo, à quelques dizaines de kilomètres du chef-lieu de la province du Nord-Kivu. Et tandis que Kinshasa affirme que le M23 « s’évertue à saboter » certains accords régionaux, les rebelles dénoncent de leur côté une violation du cessez-le-feu, négocié à Bujumbura en février dernier. Les faits se sont produits mardi dans la journée. Alors que les éléments du M23 étaient censés s’être retirés de certaines localités du territoire de Nyiragongo, au profit des soldats de l’East African Community (EAC), des mouvements suspects ont alerté la foule. Mambo Kawaya, président de la société civile de la zone, estime que « ce qui a surpris la population et l’armée congolaise est peut-être la manière dont les rebelles du M23 se sont comportés les dernières 48 heures, notamment avec des renforts en hommes et munitions. Il y a eu aussi la présence de monsieur Lawrence Kanyuka, porte-parole du M23, qui d’ailleurs a tenu une réunion au niveau du bureau du territoire. » DW
Est de la RDC : l’insécurité nourrit une crise humanitaire dramatique, déclare l’envoyée de l’ONU
« L’insécurité continue de gangrener l’Est de la RDC », a déploré Bintou Keita. « La situation demeure volatile et requiert toujours des efforts continus de protection des civils. En effet, la crise du M23 continue de nourrir la frustration et la colère de la population et d’alimenter des tensions entre la RDC et le Rwanda », a-t-elle ajouté en référence au groupe armé. La cheffe de la MONUSCO a indiqué que la mission onusienne a continué de dissuader les attaques des rebelles ADF entre Beni, Eringeti et Bwana Sura, dans la province du Nord-Kivu, mais que les combats entre le M23 et les groupes armés ralliés au gouvernement se sont intensifiés. Le M23 contrôle toujours des points de communication stratégiques dans les territoires de Masisi, Rutshuru, « sans remplir aucune des obligations agréées dans la feuille de route de Luanda » Rappelant que ce groupe armé a notamment bloqué les opérations de la MONUSCO à Rumangabo, dans le territoire de Rutshuru, Bintou Keita a renouvelé son appel au M23 à déposer les armes et à se retirer sans délais des territoires occupés, et aux Etats signataires de la feuille de route de Luanda d’appuyer pleinement ce processus. ONU Info
RDC: l’Ouganda aurait annexé une partie du groupement de Busanza, selon des témoins
Le député Juvénal Munubo Mubi a soumis le 28 septembre, une question orale avec débat au bureau du président de l’Assemblée nationale. Une démarche qui vise à obtenir des éclaircissements du ministre des Affaires étrangères concernant des témoignages sur la prétendue annexion par l’Ouganda d’une portion du groupement de Busanza, situé dans le territoire de Rutshuru. Les interrogations formulées portent principalement sur la confirmation de l’annexion de cette zone ainsi que sur les mesures envisagées par le gouvernement pour préserver l’intégrité du territoire national. RFI
Un ancien Premier ministre burundais devant les tribunaux
Un ancien tout puissant Premier ministre du Burundi, Alain-Guillaume Bunyoni, a comparu jeudi devant un tribunal, accusé de saper la sécurité nationale et d’insulte au président, ont rapporté une source judiciaire et des témoins. Alain-Guillaume Bunyoni, qui était Premier ministre depuis juin 2020, a été démis de ses fonctions en septembre 2022, quelques jours après que le président Evariste Ndayishimiye avait dénoncé des velléités de « coup d’Etat ». Il avait été remplacé par le ministre de l’Intérieur Gervais Ndirakobuca. M. Bunyoni était de longue date considéré comme le véritable numéro deux du régime et le chef de file des durs parmi les généraux œuvrant dans les coulisses du pouvoir. Il a été arrêté en avril dernier dans la capitale économique Bujumbura, la veille de son 51e anniversaire, et est depuis détenu dans la capitale politique Gitega. Le procès a débuté devant la Cour suprême dont l’audience s’est tenue en prison. AFP
Soudan du Sud: le président Salva Kiir en visite d’État à Moscou
À peine quatre jours se sont écoulés entre le retour de Salva Kiir de New York, où il a participé à la 78e Assemblée générale des Nations unies et son départ pour Moscou. Signe des turbulences entre le Soudan du Sud et les États-Unis, Salva Kiir n’a pas rencontré Joe Biden lors de son séjour sur le sol américain. C’est en revanche en grande pompe qu’il a été reçu à Moscou. Accompagné d’une imposante délégation avec son ministre des Affaires étrangères et plusieurs hauts responsables de la sécurité, le président sud-soudanais a exprimé son souhait d’un renforcement des liens avec Moscou. Dès les premières minutes de sa rencontre avec Poutine et sous l’œil des caméras, Salva Kiir a déclaré n’avoir « aucune alternative » et voir en la Russie de Vladimir Poutine « un ami fort » dont il a « besoin ». RFI
Le maréchal libyen Haftar reçu par Vladimir Poutine à Moscou
L’homme fort de l’Est libyen, le maréchal Khalifa Haftar, a été reçu jeudi 28 septembre par le président russe, Vladimir Poutine, à Moscou, ont annoncé ses Forces armées arabes libyennes (ou Armée nationale libyenne, ANL) et le Kremlin. Le maréchal Haftar « s’est réuni avec le président russe, Vladimir Poutine, et le ministre de la défense russe, Sergueï Choïgou, dans la capitale russe, Moscou », a annoncé l’ANL sur sa page officielle Facebook, sans donner de détail. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a confirmé la rencontre à l’agence publique russe TASS. « La situation en Libye et dans l’ensemble de la région a été discutée », a-t-il déclaré, sans détailler davantage. Il s’agit de la première rencontre entre les deux hommes depuis 2019, selon des médias libyens. M. Haftar est arrivé mardi en Russie pour discuter avec les responsables de ce pays de la situation en Libye et des relations bilatérales, selon l’ANL. Il a été reçu par le vice-ministre de la défense russe Iounous-bek Evkourov, qui s’est rendu à plusieurs reprises dans l’est de la Libye pour rencontrer le maréchal. Le Monde avec AFP
En Ethiopie, l’homophobie se déchaîne après une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux
La vidéo, anodine, montre des hommes en train de danser lors d’une fête privée. Rien de plus. Enregistrée au mois de mai puis partagée des centaines de milliers de fois en août, elle a suffi pour déchaîner les passions homophobes en Ethiopie et entraîner une redoutable chasse aux sorcières dans la capitale Addis-Abeba. Un rejet si intense qu’il a poussé bon nombre de membres de la communauté LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres) à l’exil. Lancée sur les réseaux sociaux – en particulier sur TikTok –, la campagne homophobe a rapidement reçu l’appui des autorités éthiopiennes. Dans ce pays conservateur de 120 millions d’habitants, l’homosexualité est un crime, passible de trois à quinze ans de prison. … Sur TikTok, des vidéos, cumulant parfois des millions de vues, montrent des groupes d’autodéfense en train de déambuler dans des ruelles pavées de la capitale éthiopienne, un couteau ou une hache à la main et des slogans haineux à la bouche. Le Monde
Plus de 2 500 hommes, femmes et enfants sont morts ou disparus en Méditerranée en 2023, selon l’ONU
Le nombre de migrants qui ont essayé de traverser la Méditerranée vers l’Europe a significativement augmenté en 2023, selon les Nations unies, entraînant mécaniquement une hausse du nombre de personnes mortes ou portées disparues lors de ces tentatives périlleuses. « Au 24 septembre, plus de 2 500 personnes ont été comptabilisées comme mortes ou disparues » depuis le début de l’année, soit une augmentation de près de 50 % en comparaison « aux 1 680 personnes lors de la même période » en 2022, a déclaré, jeudi 28 septembre, Ruven Menikdiwela, directrice du bureau du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). « Des vies sont également perdues sur terre, loin de l’attention du public », a-t-elle insisté lors d’une réunion du Conseil de sécurité, à New York, consacrée à la crise des migrants en Méditerranée. Le Monde avec AFP
LaZwide, opposante en campagne dans la monarchie absolue d’Eswatini
Le roi supporte peu la contestation, mais Nomalungelo Simelane, aussi appelée LaZwide, n’a pas froid aux yeux. Opposante et candidate aux législatives en Eswatini, elle lève le poing pour la démocratie lors de rassemblements de campagne, phénomènes rares dans la dernière monarchie absolue d’Afrique. … Les candidats aux 59 sièges de députés qui seront élus vendredi se présentent sans étiquette partisane et sont pour la plupart fidèles au roi. « Nous n’avons pas le droit d’être libres, il n’y a aucune liberté d’expression. Et si vous dites cette vérité, vous vous retrouvez en exil ou en prison », lâche à l’AFP LaZwide, avant de s’exprimer devant quelques centaines de soutiens mercredi, dans un stade de foot boueux de Siphofaneni, petite ville à environ 80 km de la capitale Mbabane. AFP
Togo: décès de Djovi Gally, figure de la vie politique et de la lutte pour les droits de l’homme
Il y a 30 ans, Djovi Gally s’engage pour la promotion des droits de l’homme et les libertés. Super actif, il animait des conférences périodiques dans les centres culturels français et américain pour parler des droits de l’homme. Me Djovi Gally était de tous les combats démocratiques au Togo : militant de plusieurs associations, il était le président de l’Association pour la promotion de l’État de droit et de la démocratie (Aped). En 1991, il fait partie de la délégation de l’opposition pour négocier le 12 juin les accords conduisant à la conférence nationale souveraine à l’issue de laquelle, il devint ministre des Droits de l’homme et de la Promotion de la démocratie. Il marque son passage en étant l’un des rédacteurs de la Constitution qui voit le jour en 1992. RFI
Madagascar: Vaovao Check, une nouvelle plateforme de lutte contre la désinformation
À Madagascar, un consortium de journalistes lance la première plateforme indépendante de lutte contre la désinformation, baptisée Vaovao Check (« Information vérifiée »). L’objectif : prendre le contre-pied de la diffusion d’informations manipulées et de discours incitants à la haine dans les médias et sur les réseaux sociaux. Cette initiative est le résultat de plusieurs années de réflexion et de travail, réalisé par Actions Médias Francophones, Transparency International et la Friedrich-Ebert-Stiftung. Elle intervient à quelques jours du lancement officiel de la campagne de l’élection présidentielle. RFI